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Aperçu : Everspace

Il y a fort longtemps, le genre du shooter spatial régnait sur le PC avec des titres issus de studios prestigieux comme Origin Systems, Volition Inc. ou Digital Anvil. Et puis on ne sait pas trop pourquoi, mais les développeurs délaissèrent petit à petit l’espace pour revenir sur notre bonne vieille Terre. Certains irréductibles allemands continuèrent malgré tout d’exploiter le filon presque intarissable des combats spatiaux. On peut parler d’Egosoft avec leur saga X en dent de scie, mais surtout la vraie success-story de ces dernières années c’est Fishlabs Entertainment et son Galaxy On Fire, un shooter spatial 3D mobile de grande envergure. Après deux épisodes et un portage sur PC plutôt « bof », le studio s’est fait racheter par l’éditeur Deep Silver. L’occasion pour son patron Michael Schade de partir voguer de ses propres ailes avec une partie de l’équipe originale.

L’histoire ne dit pas pourquoi il est toujours question de poissons, toujours est-il que les anciens de Fishlabs créèrent Rockfish Games et lancèrent un Kickstarter l’été dernier pour financer un titre beaucoup plus ambitieux que ne l’était Galaxy On Fire. Ce nouveau jeu prénommé sobrement Everspace se veut une sorte de croisement improbable entre Freelancer et Rogue Legacy avec une grosse composante histoire. Un peu moins d’un an plus tard, il est enfin temps de prendre en main la version alpha d’Everspace et c’est fébrilement, après un bon paquet d’heures dessus que je vous livre ici mes premières impressions. Bon… n’y allons pas par quatre chemins, le titre est passionnant, impressionnant, terriblement addictif et je vais vous expliquer pourquoi.

Si elle est pour l’instant totalement absente de la version testée, l’histoire du jeu nous met aux commandes d’un vaisseau perdu dans l’espace qui va devoir se frayer un chemin de secteurs en secteurs sur une carte spatiale avant de passer au système suivant. Notre but ultime sera de sortir vivant d’un périple qui ne sera pas de tout repos. Évidemment, on ne sera pas seul puisque l’espace du jeu compte plusieurs factions et races plus ou moins hostiles. Il faudra donc user de son arsenal pour dézinguer humains, pirates et même extraterrestres. Jusque-là c’est du grand classique comme on pourrait en trouver ailleurs. Seulement voilà, l’espace est aussi froid que violent et votre frêle esquif ne tiendra pas longtemps face à vos adversaires. Préparez-vous ainsi à mourir et mourir encore dans Everspace.

Qui plus est, en bon rogue-like qu’il est, le titre vous fera recommencer du début votre voyage et régénèrera un nouvel univers à explorer à chaque mort. Everspace vous fait pourtant une fleur et vous propose de faire évoluer les caractéristiques de votre vaisseau avec l’argent récoltée lors du précédent run. Ainsi, vous allez toujours plus loin à chaque nouvelle partie. Voilà pour les fondamentaux du jeu. Bien entendu, Everspace ne se résume pas à cela. Déjà, dès les premières secondes de jeu, on peut se rendre compte du gap graphique qui le sépare de son aîné. Le jeu est développé sous Unreal Engine 4 et le moteur met parfaitement en valeur le travail des artistes et techniciens du studio. L’écran fourmille de détails, les explosions font parties des plus belles jamais vues dans un jeu vidéo, les jets de particules de vos armes sont de toute beauté.

Un vrai régal pour les yeux qui ne saurait éclipser le plaisir de la prise en main du titre. Les contrôles sont classiques, mais efficaces. En plus du boost permettant de se déplacer avec aisance dans chaque zone, votre bâtiment possède 2 types d’armement (arme principale et missiles), des consommables à usage unique et des dispositifs augmentant vos capacités. Même si l’on est loin du contenu que proposera Everspace dans sa version commerciale, la version testée offre déjà un bon panel d’armes différentes (lasers perforants, gatlings, armes thermoguidées, différentes armes à impulsion, etc.) et plusieurs catégories de missiles. Un arsenal idéal pour affronter les situations de combat complexes offertes par le titre. Pour aller loin dans Everspace, il faut maitriser plusieurs choses : premièrement il faut savoir gérer sa jauge d’énergie qui baisse à chaque fois que l’on utilise son armement ou son boost.

Il ne sera pas rare dans lors des premiers runs de mourir, car on se retrouve à court d’énergie. Notre vaisseau devient une proie facile, car il est quasiment impossible de se défendre ou de prendre la fuite. Autre composante importante du gameplay, l’utilisation des défenses naturelles. Dans le vide, un astéroïde ou une épave de croiseur peut vous sauver la vie et se planquer pour surgir au dernier moment pour fondre sur un adversaire est souvent une tactique efficace. Enfin, il faut pouvoir adapter son armement en fonction de l’affrontement, certains ennemis étant plus vulnérables à certains types d’armes. Dans tous les cas, vous récolterez de nombreuses ressources sur le champ de bataille. Des crédits tout d’abord qui permettent d’acheter des perks et d’améliorer notre vaisseau entre chaque run.

On vous conseille d’investir dans un premier temps dans des capacités de régénération de bouclier et d’accélération de la récupération d’énergie, indispensables pour sortir vivant des premiers dogfights. Ensuite, il faudra investir dans des slots de dispositifs et d’armement supplémentaires. Ces arbres technologiques sont plutôt bien fichus et débloquent souvent des arbres secondaires, tous intéressants. Mais il n’y a pas que l’argent dans la vie et il vous arrivera de looter autre chose que des crédits. Dispositifs plus ou moins rares, ressources naturelles servant à crafter consommables, nano-bots de réparation, missiles et modulateurs d’armes, plans débloquant de nouvelles armes, le contenu disponible est assez étonnant pour une alpha. Pour terminer, parlons de la ressource peut-être la plus importante : le carburant.

Pour naviguer entre chaque secteur, votre vaisseau a besoin de combustible. Si vous vous retrouvez à sec, vous pouvez toujours tenter de passer en hyperespace, mais vous vous retrouverez le plus souvent avec de grandes avaries à votre arrivée dans le secteur suivant. Il est donc nécessaire de fouiller et de piller tous les débris et tous les astéroïdes miniers à la recherche du précieux carburant. Parfois on préférera prendre le risque de rester quelques minutes supplémentaires dans un secteur, espérant que des ennemis surgiront d’hyperespace pour les prendre en chasse et récupérer les ressources sur leurs restes. Et plus on avance, plus ce rapport risques/récompenses prendra son importance. Surtout que l’armada ennemie comporte drones, chasseurs, corvettes, vaisseau de support et leurs pendants élites, sans parler des vaisseaux amiraux qui vous surprendront violemment parfois…

Cette alpha regorge vraiment de contenu et démontre toute l’ambition du studio allemand. Everspace n’est pas qu’une coquille vide et au-delà de l’émerveillement que procure ses panoramas à la plastique impeccable, c’est son monde vivant qui rend l’expérience de jeu crédible. A chaque saut en hyperespace on se retrouve devant un tableau original. Ici un champ d’astéroïdes avec une plateforme minière automatisée en plein travail, là les vestiges d’une gigantesque bataille spatiale, une base de pirates lovée dans un astéroïde en orbite basse d’une planète de type M, ou encore un espace à priori bien calme, mais qui cache un affrontement en cours entre un escadron de chasseurs terriens en patrouille dans le secteur et deux chasseurs aliens perdus dans le système. C’est dans tous ces petits moments qu’Everspace se surpasse et devient plus qu’un simple shooter de plus.

Passé l’effet « wow » des premières minutes de jeu, cette alpha d’Everspace est plus que convaincante et laisse présager le meilleur pour la suite. En mélangeant avec amour shooter spatial et rogue-like à système de progression, le studio Rockfish nous propose un jeu qu’on se surprend à relancer pour faire une dernière partie pour la route… On s’en doutait un peu de la part de passionnés du genre, mais le boulot des développeurs sur le feeling du vaisseau en combat est parfait et n’a rien à envier aux « lancers » de Chris Roberts. Enfin et c’était pas gagné d’avance, les éléments de rogue-like sont bien implémentés et ne punissent jamais le joueur sans pour autant le prendre par la main. Que dire d’autre si ce n’est qu’on attend désormais avec impatience l’enrobage scénaristique du jeu, seule inconnue à l’heure on l’on écrit cet aperçu. En attendant, j’y retourne !

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