Réalité Virtuelle

Aperçu : Resident Evil VII VR

Vous devez sans doute le savoir depuis le dernier retour en date de notre rédacteur en chef adoré, la réalité virtuelle déboule d’ici la fin de semaine prochaine sur PlayStation 4 avec le Playstation VR. Et c’est sans doute pour profiter de cet élan futuriste qui nous tend désormais les bras que Capcom nous a convié à une sauterie organisée par la famille Baker pour tester Resident Evil 7 en VR. Étant, et de loin, le plus courageux de toute l’équipe, c’est donc à moi qu’est venue l’immense honneur d’aller voir ce qu’avait dans le ventre le septième volet d’une saga qu’on ne présente plus. Et s’il y a de quoi en redire sur ce que nous avons pu voir, une chose est sure, c’est que Capcom a très bien compris comment utiliser la VR.

La vie de Resident Evil n’a pas été un long fleuve tranquille et la franchise a connu de nombreux chamboulements et autres changements de cap au fil des années. Ainsi, après avoir posé les bases de l’horreur vidéoludique (avec un petit coup de pouce d’Alone in the dark en passant), la série a doucement glissé vers de l’action pur et dur en abandonnant progressivement tout ce qui a fait le sel de son succès d’antan. Et si elle semble s’être totalement perdue avec le dernier épisode en date, n’oublions pas qu’elle a tout de même défini l’ADN d’une très grosse majorité des blockbusters de cette dernière décennie avec le cultisme Resident Evil 4. Parfois, il est important de rendre à César ce qui appartient à César. La parenthèse mise de côté, Capcom semble avoir décidé de revenir aux sources avec Resident Evil 7 en prenant la peur et l’angoisse comme ligne de mire. Et pour mettre les chocottes, rien de mieux que d’inaugurer la vue à la première personne et d’utiliser toutes les capacités de la réalité virtuelle. Et après avoir joué, et surtout vu jouer, à cette petite mise en bouche, on peut d’ores et déjà dire que le pari de la frousse est rempli. Resident Evil 7 fout la trouille et c’est déjà une première victoire pour Capcom.

Chez les Baker, on est toujours bien reçu. Entre les victuailles et autres rafraichissements au gout de malt, trois démos étaient jouables sur les lieux. La première, The Begining Hour, est celle qui a été présentée pour la toute première fois lors du dernier E3 et que les abonnés du PS+ ont pu télécharger cet été. Partant de là, on a préféré bifurquer du côté de The Kitchen (démo qui sera disponible au lancement du PS VR en Europe) pour une séance de torture courte, mais ô combien intense. Ligoté à une chaise au beau milieu d’une cuisine à la propreté plus que discutable, on réveille tant bien que mal un homme jonché sur le sol en faisant tomber une caméra juste à côté de lui. Mais le mec n’a même pas le temps de couper nos liens qu’il se fait agresser par une « cuisinière » un peu vénère sur les bords qui n’hésite pas à le charcuter avec un couteau de cuisine avant de lui couper la tête. Si on n’assiste pas à la décapitation en elle-même, voir débouler une tête qui roule sur le sol avec des bruits de lame qui traine sur le carrelage est une expérience qui fait son petit effet. Surtout quand la scène se termine sur un jump scare bien senti qui n’a pas manqué de faire hurler quelques âmes sensibles lors de la soirée. Démonstration de style avant tout, The Kitchen est la preuve par neuf que le Playstation VR (HTC Vive et Occulus Rift y compris) est l’accessoire idéal pour faire flipper les joueurs. Mais ce qui nous intéressait le plus lors de cette soirée était la démo The Lantern qui, après être apparue à la Gamescom et au Tokyo Game Show, était jouable pour la toute première fois en VR. Une petite exclue qu’on n’avait pas envie de rater.

Un peu comme tout ce qui a été montré jusque-là, The Lantern prend la forme d’un flashback qu’on revit à travers le visionnage d’une VHS. On y incarne une jeune femme en proie à une odieuse vieille femme que nous allons appeler Monique pour la bonne compréhension du reste de cet aperçu. Déjà que Monique n’a pas l’air d’être une femme très avenante avec son prochain, on évolue dans une baraque qui tombe en ruine et qui mériterait bien un petit ravalement de façade façon Valerie Damidot. Le but du jeu est d’une simplicité enfantine et consiste à se cacher de la vieille Monique, armée de sa lanterne, sous peine d’un face à face bien flippant avec la mort au bout du tunnel. Une partie de cache-cache morbide qui montre un peu trop vite ses ficelles avec des scripts grossiers et un sentiment de liberté réduit à son strict minimum. Il n’existe qu’un seul chemin pour s’extraire de ce cauchemar et Monique reste coincée sur des rails sans jamais se détourner d’un seul petit centimètre de sa ronde. Il devient très facile d’anticiper ses déplacements et on en vient même à apprendre par cœur le chemin au rythme des Game Over. Et comme le veut la grande tradition « Resident Evilienne », on a le droit à une petite énigme des familles qui consiste ici à reproduire la forme d’une araignée avec l’ombre d’un objet qu’on a récupéré plus tôt. C’est simple, trop simple même, mais ça permet d’ouvrir un raccourci pour se débarrasser de Monique qui commence à monter dans les aigus. Enfin, après une dernière partie de cache-cache qui se termine dans le vide sanitaire de la maison, on se fait choper à quelques mètres de la sortie pour se retrouver invité de force à un diner qu’on qualifiera de particulier. Vraiment très particulier…

D’un point de vue purement gameplay, n’ayons pas peur des mots en disant que The Lantern est une démo assez décevante. Sur cette antiquité technologique qu’on appelle télévision, difficile de trouver un quelconque intérêt à cette partie de cache-cache tout ce qu’il y a de plus classique. Surtout quand on est amateur de jeux d’infiltration. Mais voilà, Resident Evil 7 a vraisemblablement été pensé pour la VR et l’expérience change du tout au tout que l’on est, ou non, un casque de réalité virtuelle sur la tête. Et derrière le classicisme du système de jeu, l’expérience prend rapidement le pas et c’est avec un certain plaisir qu’on se planque de la vieille Monique. On passe rapidement sur la réalisation graphique qui reste assez médiocre avec des modélisations grossières, des textures bien baveuses et de l’aliasing en veux-tu en voilà. Mais derrière la misère technique, l’ambiance a été particulièrement soignée et on oublie vite tout ça face au papier peint qui tombe en lambeau, cette série de tableaux bien flippante ou cette satanée de parquet qui craque à chacun de nos pas. Côté immersion, Capcom nous a fait là quelque chose d’assez fou et on se prend très vite au jeu à pencher la tête dans des positions assez indescriptibles juste pour voir si Monique n’est pas cachée à l’autre bout du couloir. Avec en prime quelques petits moments de flippe à basculer la tête en arrière pour être sûr de ne pas avoir été repéré.

Au final, si le fond de cette démo nous a déçus, la forme, elle, nous a plutôt conquis. Reste maintenant à voir si Resident Evil 7 saura trouver le juste équilibre avec un jeu intéressant à jouer et à expérimenter. Mais il reste encore quelques longs mois avant la sortie du jeu en janvier prochain et gageons que Capcom ne nous ont pas encore tout montrés et qu’ils gardent de très belles choses sous le pied.

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