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Test : Agents of Mayhem

Saints Row, une licence clone de GTA lancée en 2006, a appris à se démarquer à travers ses quatre volets en proposant des scénarios complètement déjantés mêlant gangsters et criminels en tous genres. Après un accueil favorable de la critique et du public, Volition – son développeur – a continué dans cette voie en maximisant la parodie et le loufoque. Là où la licence semblait avoir atteint ses limites, Volition a décidé d’essayer de nous prouver le contraire en lançant Agents of Mayhem, s’imposant dans un genre où GTA 5 règne en maître absolu. Mais la réussite est-elle au rendez-vous ? Réponse dans le test qui suit.

Agents of Mayhem, comme son nom l’indique, place le joueur au sein d’un groupe d’agents qui traquent le docteur Babylon, machiavélique dirigeant d’une organisation criminelle secrète baptisée LEGION. Comme toute organisation criminelle, son but est de conquérir le monde en anéantissant tout ce qui se trouve sur son passage et notamment le groupe d’agents dont nos personnages font partie. Le jeu se déroule dans la ville de Séoul qui ressemble plus à un mélange de villes européennes qu’asiatiques. Notre but en tant qu’agent, c’est de devoir se défaire des lieutenants du vilain docteur au travers les différents chapitres du jeu. Tout en reprenant les codes de Saints Row et plus largement des GTA-Like, l’aventure de Agents of Mayhem est composée de 3 types de missions : les missions principales qui permettent de faire avancer l’histoire, les missions annexes qui vont améliorer les personnages et enfin les contrats permettant de rapporter toujours plus d’argent ainsi que des améliorations cosmétiques. Il y a également la base ARK qui permet de lancer des missions spécifiques pour déverrouiller de nouveaux agents. Les différents types de missions vont du piratage de terminaux ennemis, à aller d’un point A à un point X, l’élimination d’un ou de plusieurs groupes de soldats de LEGION, ou encore de récupérer un objet. A noter que l’histoire avance surtout à travers les missions principales ou le déverrouillage des nouveaux agents.

Le sentiment de tourner en rond arrive rapidement : non seulement le jeu est assez répétitif, mais en plus les pointeurs d’objectifs ne sont pas clairement indiqués. Cela nous impose de faire plusieurs fois le tour d’un bâtiment pour finalement y monter et se rendre compte que c’est le toit du bâtiment d’à côté encore plus haut ! Au-delà de l’aspect rébarbatif, l’histoire n’est pas particulièrement excitante. Là où Saints Row permettait tout et n’importe quoi grâce à son gameplay et son humour gras, on sent qu’Agents of Mayhem n’a pas pris la même direction : après près 4 ans de développement, on espérait retrouver des tonnes de blagues de la part des auteurs, mais cette fois-ci ce n’est pas du tout le cas. Agent of Mayhem est beaucoup plus sage voire trop sérieux. Les différents personnages sont beaucoup trop bavards avec leurs tirades de plusieurs minutes dans les missions ou dans les cinématiques. Les quelques bonnes blagues sont noyées dans un flux de discussions inintéressantes. Le scénario est d’une telle banalité qu’on l’oubliera aussitôt fini : la faute à une absence totale d’originalité dans la construction de l’intrigue et de sa progression. Le seul point fort des dialogues reste la manière dont le narrateur, qui gère nos missions, va s’adapter aux personnes choisies (même si la finalité reste la même).

Les missions dédiées à la découverte de nouveaux personnages sont assez intéressantes. On les découvre au travers de cinématiques permettant de comprendre comment ils sont devenus agent et la manière dont on doit les débloquer peut varier. Mention spéciale à un personnage qui, pour être débloqué, doit revivre des flash-backs de sa nuit très alcoolisée pendant laquelle il a rencontré un vilain qu’il doit retrouver. Mise à part deux ou trois agents marrants, la routine de déblocage revient rapidement et les cinématiques longues et verbeuses sont toujours de la partie. Les contrats répartis sur la carte n’apportent rien si ce n’est des composants et de l’argent, le tout à dépenser au laboratoire de recherche et développement de la base ARK pour améliorer vos personnages. D’ailleurs, le jeu dispose de trop nombreux niveaux de difficulté à débloquer (14 !), mais a de quoi satisfaire les envies de challenge. Dans Agents of Mayhem tout n’est pas mauvais, il faut bien un aspect qui donne envie de jouer ! Outre le nombre variés d’agents, les combats sont très cools : ils sont très dynamiques malgré les nombreux bugs qu’on peut rencontrer durant ces phases. Mention spéciale aux déplacements qui parfois défient les lois de la physique… Ayant à disposition 3 agents durant les missions que l’on choisit dans la base ARK, le changement façon téléportation entre les personnages est sympa et peut être assimilé à un changement d’arme car selon les compétences des différents protagonistes, on ne va pas s’attaquer aux mêmes ennemis.

Chaque agent dispose d’une arme de base, d’une attaque spéciale mais aussi de mouvements spéciaux offrant une variété dans les combats. En plus de ça les « skills » sont à déverrouiller grâce à un système d’expérience classique mais efficace, ce qui permet de s’adapter à toutes les situations avec notre équipe d’agents survoltés. Comme je le disais précédemment, les armes changent entre les agents : elles vont du fusil mitrailleur à la grosse Gatling, d’un arc au katana. En plus des armes, chaque agent dispose d’une attaque spéciale soumise à un cooldown de dix secondes et d’une attaque ultime appelée « Mayhem », une fois la petite jauge dédiée remplie. Globalement, les déplacements et mouvements durant les combats sont très fluides et agréables à faire malgré quelques ralentissements toujours présents. Vu l’aspect bac à sable du titre, j’ai été étonné par la qualité des combats. On se prend rapidement au jeu en vidant la pièce le plus rapidement possible. Malgré des qualités, les combats se déroulent dans les mêmes environnements et on sent que le level design est limité. Pour avoir un peu d’innovation, il faudra attendre les combats contre les lieutenants : ceux-ci vont faire varier les plaisirs au travers de l’utilisation de patterns et d’environnements plus originaux. Dans tous les cas, on parvient réellement à s’amuser durant ces séquences qui sont les plus réussies et font d’autant plus regretter les défauts du jeu.

En termes de performances, le jeu n’est pas du tout stable sur PC : j’ai dû m’y reprendre à 3 fois avant de pouvoir lancer le jeu sans problèmes et même avec un « PC Gamer », il est impossible d’avoir les sacrosaint 60 FPS de manière stable en 1080p ! Je ne sais qui blâmer entre Denuvo – le DRM de l’enfer – et une mauvaise optimisation du jeu… En tous cas il semblerait que les joueurs consoles ont également connu ce genre de problèmes.

Moyen

Agents of Mayhem échoue là où son prédécesseur réussi : une histoire qui manque de folie, des cinématiques au design cartoon réussies mais beaucoup trop présentes et qui durent des heures. Les missions se répètent jusqu’à n’en plus pouvoir, avec comme seule variante des personnages à débloquer ou l’histoire à faire avancer. Malgré ça, les combats restent dynamiques et fun avec une pléthore d’armes qui nous amusent mais ce n’est pas suffisant pour faire d’Agents of Mayhem un digne héritier de Saints Row car le jeu est clairement entre deux chaises.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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