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Test : Blossom Tales: The Sleeping King

Les deux Canadiens de Castle Pixel ne s’attendaient vraiment pas, la campagne Kickstarter de leur jeu d’action-aventure ayant fait un flop, à recevoir un mail de l’autre bout du monde leur signalant un intérêt pour le jeu de la part d’un éditeur allemand ! Et pourtant c’est là l’heureuse histoire de Blossom Tales: The Sleeping King, la nouvelle bouillie de pixels des créateurs de Rex Rocket. Après plus de deux ans de développement supporté donc par FDG Entertainment, le studio s’apprête à sortir son bébé et nous avons pu poser nos mains dessus. Cela n’aura cependant pas été sans mal, puisque la version que nous avons depuis octobre n’a voulu fonctionner sur notre PC de test que récemment après que nous ayons pu déboguer un problème lié à la version française de Windows 10. Un gros merci à Rob Maher pour ça en passant. Bref, ouvrons notre boîte à BNs et préparons-nous un Tang bien frais, car il est temps de repartir 25 ans en arrière à l’époque bénie de la Super NES !

Perdu entre 8 et 16 bits, Blossom Tales: The Sleeping King est un monument érigé à la gloire nos meilleurs souvenirs de jeunesse autour de la machine de Nintendo (non raté, pas les ampoules aux doigts). Le titre ne s’en cache pas dès les premières minutes de jeu. Après une petite introduction qui nous introduit le pitch du jeu, une histoire fantastique racontée par un grand-père à ses deux petits-enfants, nous prenons les commandes de Lily, tout juste adoubée par la confrérie des Chevaliers de La Rose du royaume de Blossom. Les réjouissances sont de courte durée puisque Crocus, le frérot du roi plonge ce dernier dans un sommeil sans fin et promet de mettre le royaume sens dessus dessous. Qui est donc envoyé au casse-pipe pour rechercher les 3 ingrédients permettant de réaliser la mixture qui sauvera le souverain ? Vous connaissez la chanson…

Ce A Link to the Past-like s’articule donc comme son illustre aîné autour d’une carte du monde à parcourir et des régions à déverrouiller au fur et à mesure, de vastes donjons à explorer et un inventaire qui viendra grossir au fil des heures passées à arpenter le royaume. Les plus rétro d’entre vous retrouveront les réflexes d’antan, le jeu calquant quasi trait pour trait le titre phare de la Super Nintendo, soit des combats à l’épée avec un appui fort pour faire un coup tournoyant et un bouclier pour parer les coups et la plupart des projectiles. A ces compétences de base de tout chevalier aguerri viendront s’ajouter arc, bombes, boomerang, sortilèges, pelle, chaussures de course, etc. La différence principale avec Zelda est que les pouvoirs et items n’utilisent pas de consommables à récolter, mais une barre d’énergie qui se recharge automatiquement.

Le scénario possède lui aussi son petit plus par rapport à l’original : l’histoire narrée par le grand-père sera de temps en temps interrompue par les enfants qui viendront lui demander s’il est bien certain de la façon dont se sont déroulés les faits. En jeu cela se caractérise par le choix entre deux types d’adversaires affrontés à certains moments. On regrette cependant que ces phases ne soient pas plus nombreuses et n’influent pas sur le scénario global du jeu. Blossom Tales se distingue aussi de Zelda en offrant de nouveaux types de puzzles nous demandant agilité et léger creusage de méninges. Rien de frustrant, mais certains vous demanderont tout de même pas mal d’adresse ! Seule entorse à la volonté des développeurs de moderniser sans entailler l’esprit Zelda, un menu d’inventaire qui nous rappelle aux heures pénibles passées à switcher les armes et objets entre les deux boutons d’actions du pad.

On passera pas mal de temps à y naviguer, ne serait-ce que pour regarder notre position sur la carte ou assigner une potion de soin à une action.  On les retrouvera dans les 5 donjons qui reprennent avec brio le labyrinthisme de Zelda sans embêter les vieux nostalgiques avec des cartes et clés de boss à chercher. Petite déception tout de même : les boss qui restent avant tout des sacs à PVs aux patterns assez faciles à déjouer, l’environnement permettant de se mettre à l’abri et de n’encaisser que peu de dégâts. Et de toute manière, le jeu nous envoie un déluge de quarts de coeur à la figure tant et si bien qu’on amasse facilement une douzaine de coeurs sans devoir aller à la chasse. Tout de même, avec 6 grosses zones à explorer et de nombreuses grottes annexes à dénicher, il faudra bien une bonne dizaine d’heures pour en venir à bout. Les completionnistes y trouveront également leur bonheur, les villages du jeu regorgeants de PNJs offrant moult récompenses pour x objets amassés et rapportés.

Je le disais plus haut, le jeu est à mi-chemin entre deux ères de consoles. D’inspiration 16 bits par ses mécaniques, il est tout de même résolument penché vers la NES, dans sa technique. De ses personnages anguleux à son univers flashy tout en vieux pixels à une bande originale et des sons d’ailleurs du plus bel effet qu’on aurait pu composer sur le chip son de la vieille console de Nintendo, il ne trahit son 21e siècle que par des effets spéciaux et éclairages très bien rendus lors des explosions et animations qui viennent sublimer sans gâcher l’ensemble de sa réalisation. Nous approchons de l’heure du bilan et je vous vois bien venir avec votre question à deux cent cinquante rupees : hommage ou plagiat ? S’il ne cache pas son amour pour la légende, le titre de Castle Pixel apporte assez pour ne pas être brulé vif sur le bucher des plus fervents défenseurs de Link.

Bon

En effet pas de doute, Blossom Tales s'inspire grandement de The Legend of Zelda et en particulier de l'épisode A Link to the Past. Que ce soit dans la construction de son monde et ses donjons, le feeling manette en main, les armes et objets que vous allez récupérer, le jeu ne cache pas ses ambitions toutes simples : vous faire revivre les sensations d'antan. Et cela il arrive à le faire sans problème tout en distillant de-ci de-là quelques légères brises de modernisations bienvenues pour les papys de l'action-aventure que nous sommes devenus aujourd'hui. De plus il apporte une durée de vie conséquente, gage d'un travail de qualité de la part des développeurs. Ainsi il sera difficile de le taxer d'opportuniste. Hasard du calendrier, il sort presque en même temps qu'un certain Breath of the Wild qui lui est vu comme un véritable renouvellement de la licence. Du coup pas de jaloux, David jouant la carte de la nostalgie ne viendra pas marcher sur les plates-bandes de Goliath.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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