PlayStation 4

Test : Danganronpa 1.2 Reload

En attendant la sortie de Danganronpa V3 : Killing Harmony calée au mois de septembre prochain, premier jeu de la série qui bénéficiera, alléluia, d’une traduction des textes en français, Spike Chunsoft et NIS America ont décidé de prescrire une piqûre de rappel pour les joueurs PS4 avec Danganronpa 1.2 Reload. Un remaster des deux premiers épisodes initialement sortis sur PSP et qui ont déjà connu un second et même un troisième souffle via deux portages sur PC et PS Vita. Si les fans de la première heure ne trouveront pas de raisons suffisantes pour passer une nouvelle fois à la caisse, cette nouvelle réédition reste une très bonne occasion pour découvrir une série complètement déjantée et faire la connaissance de l’ours en peluche le plus sadique de l’univers  du jeu vidéo.

Bien que connaissant un joli succès d’estime hors de son archipel natal, Danganronpa est une série très peu connue auprès du grand public et d’autant plus sur nos terres. Si je devais la résumer en quelques mots, je dirais simplement que c’est un mélange entre Phoenix Wright, Battle Royale et Hartley Cœur à Vif (ou n’importe quelle autre série pour ados se déroulant dans un cadre scolaire, mais comme je suis un incorrigible fan de Drazic, j’ai choisi cette production australienne qui a vu naitre des acteurs tels que Dominic Purcell et Simon Baker). Un cocktail détonant où un ours démoniaque prend en otage une bande d’étudiants qui représentent l’élite du pays. Le jeu nous met ainsi dans les basquets de l’étudiant le plus effacé de tous qui devra subir les évènements comme le reste de ses petits camarades et suivre les règles d’un jeu morbide dictées par Monokuma. Un ours en peluche noir et blanc qui peut être aussi mignon qu’incroyablement sadique et cruel. Ainsi, pour se sortir du guêpier d’où ils se trouvent, les étudiants n’auront pas d’autres choix que de s’entretuer. Mais contrairement à Battle Royal où il ne doit plus en rester qu’un, les étudiants devront ici passer par la case procès. En effet, dès lors qu’un étudiant est retrouvé mort dans un coin de l’école, le jeu nous demande d’enquêter pour retrouver le meurtrier et le confondre devant Monokuma qui enfile sa robe de juge. Là, si les élèves parviennent à prouver sa culpabilité, l’élève en question se fait exécuter sur le champ sous une gerbe de sang fluorescent le cas échéant, mais s’ils échouent, la sentence s’inverse et l’assassin gagne sa liberté. Oui, Danganronpa est une série délicieusement malsaine dont le seul gros défaut est d’être beaucoup trop verbeux en plus de l’absence de traduction. Si ce n’est pas un problème pour les joueurs qui ne se sont pas trop tourné les pouces au collège et au lycée, les adorateurs de la langue de Molière pourraient vite se retrouver à la rue noyés sous un flot constant de dialogues.

Maintenant que je vous ai parlé du contexte, attardons-nous quelques instants sur les mécaniques de jeu. Danganronpa n’est pas du tout une série qui met l’accent sur l’action et tient plutôt à la Visual Novel. Entendez par là qu’on passe le plus clair de son temps à papoter avec l’ensemble des élèves de la Hope’s Peak Academy plutôt qu’à enquêter ou mettre le feu lors des procès. Les jeux sont extrêmement verbeux, avec des conversations qui n’en finissent pas, mais la qualité d’écriture est telle qu’on savoure chaque ligne de dialogue. Surtout que les personnages sont très attachants et qu’ils ne manquent pas de donner de précieux conseils et indices cruciaux pour le reste de l’aventure. Des indices qu’on a besoin de sortir de sa poche lors des procès qui sont eux, pour le coup, beaucoup plus dynamiques que le reste de l’aventure. Des joutes théâtrales où on ne fait que torpiller l’accusé à tour de rôle avec des indices qu’on acènes à l’aide de « balles ». Le tout avec une caméra qui virevolte entre les élèves disposés en cercle. En plus de faire preuve d’une certaine jugeote, il faut aussi avoir de bons réflexes pour ne pas se retrouver la tête sous l’eau et manquer une chance de confondre l’accusé et l’envoyer dans les griffes de Monokuma. Ce petit ours mal léché dont on finit par s’attacher malgré sa propension à laisser un parterre de cadavres derrière lui.  C’est ce qu’on appelle le syndrome de Stockholm.

Les deux premiers Danganronpa étant des jeux PSP, n’attendez rien de cette réédition d’un point de vue visuel. On ne peut pas dire que les développeurs de Spike Chunsoft se soient vraiment cassé la tête puisqu’ils n’ont fait que porter le jeu sur PS4 qu’ils avaient déjà porté une première fois sur PC et PS Vita. Les planches animées font toujours leur petit effet, à l’aide d’une direction artistique enchanteresse, mais tout le reste sent fort le renfermé avec de l’aliasing grossier et des textures sans le moindre relief. Des défauts qui ressortent d’autant plus sur une belle dalle en haute définition. Aussi, on peut regretter l’absence de contenu additionnel et la disparition de la gestion tactile qui aurait très pu être gérée avec le pavé tactile de la Dualhsock 4. Rien de bien méchant au final, surtout que le jeu reste parfaitement jouable en l’état, mais un petit bonus n’aurait pas été boudé. Surtout pour les joueurs ayant déjà succombés aux charmes du petit ours en peluche par le passé. Par contre, du côté de la durée de vie, véritable nerf de la guerre pour une nouvelle frange de joueurs allergiques aux expériences de moins de dix heures, sachez que vous en aurez plus que pour votre argent avec Danganronpa 1.2 Reloaded où plusieurs grosses dizaines d’heures de jeu vous attendent si vous décidez d’enchainer les deux jeux. Ce qui ne serait pas forcément une bonne idée si vous souhaitez en profiter pleinement.

Bon

Danganronpa 1.2 Reload a toute les caractéristiques du portage de flemmard. À savoir l’absence totale de contenu additionnel et une technique datant de l’ère PSP qui commence sérieusement à accuser le coup. Les habitués de la série n’ont donc pas grand intérêt à investir dans cette réédition à moins d’avoir une furieuse envie d’y jouer dans leur salon en attendant l’arrivée du troisième épisode. Mais cette compilation reste surtout une excellente porte d’entrée pour les novices de la série qui souhaiterait mettre un orteil dans le bain sanguinolent d’une paire de jeux qui ne manquent pas de fraicheur. Car malgré toute la paresse de ces portages, Danganronpa 1 et 2 restent deux excellents jeux qu’on ne peut que vous conseiller chaleureusement.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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