3DS

Test : Dragon Ball Fusions

Alors que Dragon Ball fêtait son trentième anniversaire en France au mois de décembre dernier, la série est une nouvelle fois de retour sur le terreau très fertile du jeu vidéo. Cette fois-ci, elle quitte le confort du salon pour venir squatter la Nintendo 3DS avec Dragon Ball Fusions. Un RPG développé par les petites mains de Ganbarion qui aura mis beaucoup de temps à débouler sur nos vertes contrées. Une attente largement récompensée puisqu’en plus d’être un très bon jeu, Dragon Ball Fusions est aussi une bénédiction pour les fans qui ont de quoi s’amuser comme des petits fous.

À l’image des plus gros succès de l’univers Manga, véritable mine d’or pour les éditeurs japonais, Dragon Ball fait partie de ces licences qui ont été poncées et sucées jusqu’à la moelle par l’industrie du jeu vidéo. Il existe même tellement de jeux que leur simple énumération pourrait donner le tournis au plus chevronné des fans. Et si de cette montagne de jeux, qui ont connu une pelletée de machines allant de la NES à la PS4, c’est le genre de la baston qui prédomine, la série s’est bien évidemment essayée à de nombreux autres genres dont le RPG. Genre qui nous intéresse aujourd’hui puisque Dragon Ball Fusions en est l’un de ses illustres représentants. Développé par Ganbarion, à qui l’on doit la série Jump Stars et une flopée de titres estampillée One Piece, Dragon Ball Fusions a connu un joli succès d’estime au Japon où il est sorti il y a maintenant près de sept mois. Ce qui peut être assimilé à une éternité pour les joueurs allergiques à l’import ou pas spécialement à l’aise avec les kanji. Quoi qu’il en soit, le jeu est enfin arrivé chez nous et comme je vous le laissais entendre dans mon introduction, l’attente en valait bien la peine.

Tout comme pour les deux volets de la série Xenoverse, Dragon Ball Fusions ne reprend aucun arc de l’univers d’Akira Toriyama pour nous conter une histoire originale. Du moins un semblant d’histoire puisqu’on nous demande de créer un personnage dès le départ avant même de voir le début d’une esquisse de scénario. Ainsi, après avoir choisi l’apparence, la chevelure ou encore la race de notre avatar virtuel, on se retrouve en compagnie de Pinich qui souhaite réunir les sept Dragon Ball pour demander à Shenron d’organiser le plus grand tournoi de tous les temps. Un souhait aussitôt réalisé qui va créer une espèce de réalité alternative où tous les meilleurs combattants de l’univers sont réunis. Un bon gros joyeux bordel où l’on peut croiser n’importe qui à n’importe quel moment allant de la charmante Bulma à Maître Kaio en passant même par Songoku enfant. De quoi alimenter une bonne plâtrée de situations ubuesques tout au long de l’aventure. Vous comprendrez par-là que le scénario de Dragon Ball Fusions ne sert en fait que de simple prétexte à la création d’un univers où le but sera pour nous de créer une Dream Team de cinq combattants avant d’accéder au tournoi final pour enfin savoir quel est le plus valeureux des guerriers.

Avant d’être un RPG loin d’être anodin, Dragon Ball Fusions est surtout une incroyable turbine à fan service qui va en laisser plus d’un complétement gaga. En plus de croiser tous les personnages de l’univers de Toriyama, il est possible de faire fusionner tout ce joli petit monde pour assouvir les fantasmes les plus inavouables de certains. Des fusions qui ne sont possibles qu’entre les personnages avec une certaine affinité et qui peuvent même différer selon le personnage qui en fait la demande en cours de combat. De quoi réaliser des fusions de dingos entre Piccollo et Krilin, Vegeta et Trunks ou encore Cell et Freezer. Et si vous vous demandez à quoi peut ressembler tous ces mélanges, je vous conseille de faire une petite demande à Tonton Google qui se fera un plaisir de vous montrer le résultat en image. Les possibilités sont aussi nombreuses qu’alléchantes. Enfin, pour aller un peu plus loin, il est possible, sous certaines conditions, de faire fusionner tous les personnages de son équipe pour former une super fusion des familles. Le genre de petit délire qu’on rêvait tous étant gosse devant son épisode de DBZ. Malheureusement, les fusions ne sont fonctionnelles que lors des combats et il n’est pas possible de gambader avec ses créations dans le petit monde ouvert du jeu.

La Nintendo 3DS a beau être sortie il y a un peu plus de six ans, elle a encore de belles ressources cachées au fond de sa besace. Suffisamment pour faire tourner un jeu en simili monde ouvert sans ralentissements et avec une réalisation plutôt agréable à l’œil qui respecte la patte visuelle de la série. Pour en revenir au monde ouvert, sachez que Dragon Ball Fusions n’a rien d’un GTA, on en est même très loin concernant la superficie, mais le jeu offre plusieurs grandes zones de jeu. Des espaces composés d’îlots flottants que l’on peut visiter au gré de ses envies par la voie des airs ou en utilisant le voyage rapide pour aller se requinquer sans risquer le Game Over dans un combat aléatoire. Car si le but du jeu reste de devenir le combattant ultime, il faut d’abord se concocter la meilleure équipe possible en allant se foutre sur la gueule avec les différents personnages que l’on rencontre sur sa route pour les recruter. Des combats qui, en plus de l’aspect purement fan service, sont de très loin le point fort du jeu.

Dragon Ball Fusions étant un RPG et non un jeu de combat classique comme nous a habitué la série, les affrontements se font jusqu’à 5 contre 5 dans un système au tour par tour. L’ordre des attaques s’appuie sur une petite réglette au bas de l’écran où défilent à différentes vitesses les icônes des combattants. Si bien qu’un personnage plus puissant aura souvent l’avantage de frapper le premier. Pour autant, l’ordre peut très bien être chamboulé selon les évènements allant de la sortie de zone de combat à un petit étourdissement après un Kamehameha dans les gencives. Rien n’est figé et tout dépend de la façon dont on aborde le combat. Pour le reste, on reste globalement dans les poncifs du genre avec des attaques simples, des coups spéciaux qu’on ne peut invoquer que si on a suffisamment de Ki, mais aussi les attaques Zenkai où les deux combattants tournoient l’un autour de l’autre à enchainer esquives et pains dans la tronche. Et pour apporter un bon gros soupçon de stratégie aux affrontements, chaque type de combattants va être plus ou moins efficace face à un autre type. De quoi bien organiser ses attaques, surtout que les kikoha et autres attaques à distance peuvent faire mouche sur tous les ennemis disposés sur la même trajectoire. On peut même faire une pierre deux coups à l’aide d’un système de ricochet pour maximiser les dégâts. Ce qui donne une importance cruciale au positionnement de ses petits soldats pour ne pas se faire éjecter de la zone, et ainsi perdre sa place dans la file d’attente, ou subir les foudres d’une attaque destinée à un autre. Côté soutien, si le jeu fait appel à des attaques combinées automatiquement selon le positionnement des personnages, la meilleure stratégie reste de les faire fusionner pour gagner en force de frappe et se donner un avantage certain pour le reste du combat.

En plus d’être profond et plutôt bien pensé, le système de combat est très agréable à prendre en main et aussi très addictif. Tellement qu’on voit à peine défiler les premières heures de jeu jusqu’au fatidique point où la monotonie s’invite dans la partie. Car hormis enchainer les combats pour faire progresser ses personnages, apprendre une brouette de nouvelles techniques et se concocter la meilleure équipe du monde, Dragon Ball Fusions manque un peu d’intérêt sur la longueur. La mécanique visant à cumuler un maximum d’énergie pour s’ouvrir le passage d’une zone à l’autre finie par lasser et les quelques quêtes annexes disponibles, comme des courses entre des anneaux, manquent de diversité pour vraiment se donner de l’air entre deux petits combats. Une monotonie qui n’est pas spécialement aidée par la difficulté du jeu, assez légère, qui gagne en piquant uniquement contre les boss ou contre un autre ennemi en multjoueurs. Mode où on prend réellement conscience de l’importance d’avoir une bonne stratégie, mais surtout de la profondeur du système de combat.

Bon

En donnant la possibilité aux joueurs de faire fusionner presque tous les personnages de l’univers Dragon Ball entre eux, Ganbarion et Bandai-Namco avaient déjà gagné leur pari. Mais ce serait extrêmement réducteur, pour ne pas dire même malhonnête, de résumer Dragon Ball Fusions à une simple démonstration de fan service. Car en plus d’être techniquement très solide pour une Nintendo 3DS vieillissante, Dragon Ball Fusions profite d’un système de combat aussi profond qu’il est agréable à prendre en main. De quoi regretter le manque de diversité du titre qui déboule sur une certaine monotonie passé les dix premières heures de jeu. Monotonie qui s’évapore dès lors que l’on trouve un adversaire suffisamment coriace en multijoueurs pour donner un second souffle à un jeu qui ne manque pas de qualité.

Jeu testé sur 3DS à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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