Xbox One

Test : Gears of War 4

J’aime ces moments-là, on est là tous ensemble, les manettes en main, les regards qui se croisent, c’est toujours les mêmes gestes. D’abord le lobe temporal gauche, toujours. Puis le lobe temporal droit et une gorgée de bière, toujours. Une fois qu’on s’est mis en condition et que le cerveau a été parfaitement déconnecté, on peut commencer notre partie de Gears entre amis. Ah enfin, quel bonheur de retrouver le jeu d’action dérécébré par excellence ! On pourra pas vraiment dire qu’on a attendu son retour, car The Coalition, le studio en charge de dépoussiérer la licence, nous a déjà offert l’année dernière un Gears of War: Ultimate Edition flambant neuf et qui prédestinait déjà les changements à venir sur ce nouveau pan de la saga, nous en reparlerons. Allez, on commence par quoi ?

Il serait déjà bon de faire le point sur le bordel ambiant qu’est l’histoire de Gears. Vous ne le croirez peut-être pas, mais la guerre contre les locustes est bel et bien terminée ! Le jeu se déroule même 25 années après que le dernier soldat ait utilisé la tronçonneuse de son Lanzor contre l’une de ces abominations. Dans ce monde post-apocalyptique, la race humaine tente de repeupler Sera, la planète maudite. Et cela passe par la construction de camps dans lesquels vont pouvoir s’épanouir et s’agrandir les familles des rescapés. Aux commandes de cette société encore fragile on retrouve la Coalition des Gouvernements Ordonnés (COG) avec à sa tête commandement la Première ministre Jinn. Seulement voilà, tout le monde n’est pas du même avis que la COG.

Les Etrangers, c’est le nom qu’on leur donne, préfèrent s’affranchir de militaires qui ont déjà fait trop de victimes et fondent des communautés un peu partout sur Sera. A la tête du village local, Oscar et Reyna Diaz, leur fille Kait, rejoints rapidement par J.D. Fenix (ce nom vous dit forcément quelque chose, non ?) et son pote Del, deux soldats qui ont déserté la COG il y a peu. L’histoire commence donc aux abords d’un de ces hameaux, nos héros étant à la recherche d’un Fabricateur qui pourrait permettre au village d’accroitre sa puissance électrique. Et c’est un camp COG en construction qui va leur servir de supermarché de proximité. Résolument concentrée sur l’humain plutôt que l’humanité, l’histoire de Gears of War 4 inaugure les petits chamboulements introduits par The Coalition.

Finie la lutte pour sauver la patrie, le Gears nouveau ne s’embarrasse pas de considérations à l’échelle planétaire et nous livre une histoire personnelle, une histoire de famille. Le scénario enverra notre joyeuse bande secourir la mère de Kait enlevée par une nouvelle menace grouillant sur les restes des Locustes : la Vermine et J.D. retrouvera lui son père Marcus qui pensait couler des jours tranquilles dans la propriété familiale. En analysant, on peut trouver de nombreux points positifs à ce choix : tout d’abord, fini le scénario qui se perd à droite à gauche, la campagne suit logiquement une escapade sur quelques dizaines de kilomètres carrés. De plus, en se focalisant sur ses personnages, le jeu gagne en profondeur, si l’on peut dire et crée un attachement naturel à ces héros.

Bon on ne va pas se mentir, Gears reste avant tout le roi de l’action bourrine. Vous passerez la majeure partie de votre temps à appuyer frénétiquement sur la gâchette droite de votre manette pour éliminer les ennemis qui auraient le malheur se pointer devant votre réticule de visée. A ce sujet, le gameplay de Gears of War a été décapé par le studio canadien et il en ressort une expérience de jeu plus agréable. On avait déjà pu apprécier les améliorations faites sur l’Ultimate Edition du premier volume (mouvements plus fluides, déplacements entre les positions de couvertures plus nerveux, animations moins rigides permettant de casser l’action et de se défaire de situations inextricables). Ici les améliorations se situent principalement sur les options offertes par le jeu en couverture.

Il est ainsi bien plus aisé de passer d’une planque à l’autre et globalement de se mouvoir dans les arènes. Une pression sur le stick vous permet de passer d’une couverture à l’autre sans vous faire tirer dessus, il est même parfaitement possible d’attraper l’ennemi de l’autre côté de votre bloc de pierre par exemple et ce faisant de lui asséner un coup de coutelas fatal, pratique et malin. Surtout lorsqu’on se rappelle de la rigidité de la première trilogie et des morts bêtes, car on ne contrôlait pas bien notre personnage dans l’environnement. The Coalition gomme ici cet aspect pénible et rend son jeu plus proche d’un TPS classique, pour notre plus grand plaisir. Pour tout le reste, on conserve l’esprit d’un Gears of War.

La structure des niveaux tout d’abord reste fidèle à ce que l’on connait de la série : un acte commence ou se termine par une séquence scriptée sur des rails et les niveaux se découpent en ensembles de couloirs et d’arènes qui vous envoient une quantité astronomique de méchants à la tronche. De temps en temps, quelques vagues de horde entrecoupées de phases de fortification de votre base viendront pimenter la partie, sans pour autant nous surprendre. Il en va de même du bestiaire qui revient finalement rapidement aux fondamentaux, à savoir des bêbêtes dégueulasses répondant au doux nom de Vermine à laquelle s’adjoint une faction de robots à la solde de la COG. On pourra aisément faire un comparo entre les agents de la Vermine et leur équivalent chez les Locustes.

Rejetons kamikaze, Drones (les troufions de base), spécialistes Snipers et Scions (des sacs à PV équipés d’armes puissantes) sans oublier les Fauves, sortes de toutous de la Vermine et les gros balourds Transporteurs, on peut difficilement être surpris par cette nouvelle race. Seuls les Ecumeurs qui vous engloutissent et essayent de vous faire quitter la map pour provoquer le Game Over changent un peu des classiques de Gears. Par contre on doit reconnaître que le studio fait en sorte que les IAs ennemies occupent l’espace profitent de tous les recoins de chaque arène et ne se contentent pas de se planquer jusqu’à ce que vous les débusquiez à coup de grenade à fragmentation. S’ils en ont la possibilité, ils viendront même se frotter à vous par derrière.

L’arsenal lui reste diversifié même si l’on ne découvre que peu de nouvelles armes au final, le combo Devastateur/Lanzor faisant encore et toujours des ravages en maximisant les dégâts à courte et moyenne portée. Nous en venons maintenant à parler de ce qui fait de Gears of War 4 un must-have : sa réalisation époustouflante ! Du début à la fin, même s’il y a peu de variété dans les environnements, le jeu nous balance des situations de combats toutes plus incroyables les unes que les autres bourrées à craquer d’objets explosant à tout va, de décors destructibles, etc. On va éviter de trop en dire pour ne pas vous gâcher la découverte, mais disons que l’arrivée dans le Fort, le début de l’acte 4 et les trente dernières minutes du jeu représentent à elles seules des séquences de jeu totalement inoubliables.

On constate également que le jeu délaisse le spectre de couleur marron caractéristique pour des touches en adéquation avec une renaissance de la nature. Enfin, les effets météo avec notamment les Rafales, ces gigantesques tornades électriques qui balaient la surface de Sera y font pour beaucoup et se retrouver dans des arènes en proie aux éléments crée son petit effet sur le joueur qui devra non seulement faire attention au déluge d’objets qui lui tombe dessus, mais devra aussi prendre en compte les vents violents lors du lancé de grenade par exemple. Techniquement le jeu reste au top, malgré le nombre d’assets affichés, que l’on soit en solo ou en coop sur Xbox One. La version PC quant à elle va au-delà de tout ça et proposera un framerate et des effets indécents, tant est qu’on ait la configuration recommandée.

Passage obligé de ce test : la composante multi compétitif de Gears of War 4 a elle aussi profité grandement du travail réalisé sur Ultimate Edition. Toujours est-il que le studio rafraichit une nouvelle fois son mode Horde qui passe en 3.0 pour l’occasion. Au programme, des dizaines de vagues de mobs à étriper entre potes et l’ajout du Fabricateur de la campagne dans lequel il faudra venir acheter entre les vagues ses tourelles, herses et matos de fortification à l’aide du pognon gagné la vague précédente. Le mode de jeu Course à l’Armement offrira un peu de variété au milieu des un peu trop classiques du genre en orientant les matchs autour de l’arsenal. Introduits également : les packs de Gears, des boosters de cartes à acheter avec la monnaie in-game qui débloquent primes, skins, personnages, emblèmes, etc. Enfin, sachez que le jeu contiendra en tout 24 maps d’ici la fin de l’année prochaine. Autant dire qu’il y a du contenu pour les amateurs.

Très bon Obligé !

Alors qu'on se demandait ce que la licence pouvait nous offrir de plus, Gears of War 4 prouve que confié entre les mains expertes d'un studio rompu à la maîtrise de l'Unreal Engine 4, Gears of War peut encore nous surprendre par une réalisation sans faille. On en veut toujours plus et clairement on en a pour notre argent dans une campagne certes plus personnelle, mais menée tambours battant par une nouvelle équipe de choc, ce qui ne laisse présager que du bon pour la suite de cette nouvelle trilogie. Si le bestiaire de cet épisode nous laisse un arrière-goût de déjà vu, il est surtout le prétexte à nous faire redécouvrir le système de couverture du jeu revu et corrigé par The Coalition pour offrir plus de flexibilité dans des environnements plus pratiques à arpenter. L'ensemble est au final extrêmement jouissif et c'est bien ce qu'on demande à un Gears !

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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