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Test : Homefront: The Revolution

Transférée d’un éditeur à l’autre telle une patate chaude, la licence Homefront a longtemps représenté un espoir de profit auprès de ces derniers. Appartenant initialement à THQ, elle a été rachetée par Crytek alors que THQ agonisait encore… C’est finalement Deep Silver qui en a fait l’acquisition et qui a refilé le bébé à Dambuster Studios (fondé par des anciens de Free Radical). La suite d’Homefront a enfin vu le jour après 5 années d’attente: espérons que la révolution des FPS soit en marche…

Lorsque les  nord-coréens se sont rendus compte que les américains étaient capables de leur acheter tout un tas de matos high-tech, ils ont décidé de réaliser le plus gros braquage de l’histoire ! L’idée : s’ils leur vendaient des armes surpuissantes jusqu’à les endetter au point de non retour et qu’ils les annexaient ensuite (histoire d’avoir le beur, l’argent du beur et le lait de la crémière) ? Encore un plan qui se déroule sans accroc ? Non, car c’était sans compter sur l’espoir patriotique enfoui au sein de chaque américain qui les transforme en soldat révolutionnaire d’un autre temps. Oui, c’est vraiment le scénario, aussi improbable (et original) soit-il.

Une des spécificités majeures de Homefront: The revolution est le fait qu’il est censé se dérouler en monde « ouvert », mais la réalité est toute autre. Dans sa conception, le jeu nous fait penser à Crysis 2. Un hub où il faut défoncer tout le monde et un seul couloir pour se déplacer de zone en zone (à noter que le jeu, Crysis 2, était néanmoins amusant notamment grâce à la nano-combinaison et à l’arsenal mis à disposition). Dans Homefront: The revolution, on se balade entre 3 types de zones :

La zone jaune: contrôlée par l’ennemi dans laquelle nous devons sauver des civils et aider la population à se rebeller afin de reprendre le contrôle au travers d’actions certes héroïques mais très répétitives. Répétitives en effet car on se lasse très vite des actions de destruction des batteries ou d’un énième massacre d’ennemis. Il est nécessaire de devoir se la jouer infiltration du dimanche en devant se cacher systématiquement dans une poubelle car l’ennemi est alerté à chacune de nos actions de sabotage. Tout cela devient rapidement agaçant. « Hélas » tout cela est nécessaire car faisant partie intégrante de la campagne à l’opposé d’autres jeux du genre qui en font une mission secondaire. Une fois pour comprendre la mécanique mais pas toutes les zones quand même !
La zone rouge:  c’est la zone de combat où l’on doit démolir l’ennemi et activer des objets au design quelconque pour, une fois de plus, libérer la zone. Cette zone rouge est également le théâtre de quelques actes de fourberies où il vous faudra attendre des convois à débusquer ou attaquer les Quartiers Généraux ennemis dans le cadre de notre révolution.
La zone verte: à laquelle on accède après avoir fait le ménage dans les 2 autres zones, espace de contrôle total des vilains coréens où l’on doit tuer tout le monde pour libérer ENCORE la zone.
Ce système aurait pu être utilisé à bon escient s’il avait été bien implémenté. Mais ces zones sont des variations d’elles-mêmes et se ressemblent toutes… on y retrouve pléthore de missions répétitives qu’elles soient primaires ou secondaires, on s’en coltine jusqu’à overdose.

Côté armes à feu, c’est une bonne surprise: le feeling est bon avec un système de modification et de transformation à la volée récupéré de Crysis (pour rappel, Crytek UK avais participé au développement avant de refiler le bébé à Dambuster). Ce système permet de transformer un pistolet en pistolet mitrailleur, un fusil d’assaut en lance-grenades ou d’ajouter une lunette à la volée. Dans ce monde propice à la récupération, l’idée est bienvenue !

Dans l’enfer d’ennui et de monotonie qu’est le mode campagne, un mode coopératif aide à varier un peu les plaisirs en permettant de jouer avec quatre joueurs (et non pas avec un l’intelligence artificielle de la campagne qui est complètement débile). L’idéal est vraiment de monter sa propre équipe avec des amis car si vous êtes accompagné de joueurs issus du matchmaking vous risquez d’avoir un peu de mal… Le mode coopératif vous propose de rejouer à une mission type campagne parmi une sélection où la seule variante est notre capacité à dézinguer du coréen et à protéger une zone. Le studio a promis de nouvelles missions mais s’ils pouvaient commencer par corriger les bugs du jeu, ce serait mieux.

Justement, le jeu se paye le luxe de proposer un Field of View à 45 degrés qui ne permet pas de voir plus loin que le bout de son nez. Un scandale surtout quand on sait que la concurrence, DOOM ne pas pour la citer (dont vous trouverez le test de Thomas sur le site) permet de le configurer jusqu’à 90 degrés sur console (OUI MONSIEUR ! SUR CONSOLE !). En plus de cela, on se retrouve face à des chargements entre chaque zone dignes de la Playsataion 2 (où on a le temps de faire un aller-retour Paris-Lille avec un train arrivé en retard !) mais également des freezes de quelques secondes lorsque l’on termine une quête. Ces bugs ne sont pas liés à un manque de puissance du PC mais au manque d’optimisation du jeu quelle que soit la plateforme. Encore une fois, pour ne citer que lui, Doom tourne au poil sur les plateformes où il est sorti ! Sur un jeu de cette envergure, ça n’est pas tolérable. Enfin, le CRYengine essaye de faire le taff en donnant tout juste vie aux personnages principaux avec des textures qui ne respirent pas le détail.

Moyen

La gestation à été douloureuse, après 5 ans et plusieurs studios plus tard, le jeu souffre des stigmates de cette création difficile. Un scénario qui tient la route avec un concept de zones éprouvé mais constitué de missions répétitives jusqu'à n'en plus pouvoir. Seules les armes et leur système d'upgrade permet de s'amuser dans cette monotonie. Le jeu est certes plein de bonnes intentions mais la mayonnaise ne prends pas et ne lui permet pas de survivre face à la période concurrentielle.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien

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