PlayStation 4

Test : Injustice 2

Après un premier épisode qui a fait sensation en 2013, la licence Injustice nous revient avec un deuxième opus toujours développé par les américains de NetherRealm Studios qui ont eu le temps de se faire les dents sur le populaire Mortal Kombat X.  A l’heure ou la catégorie des jeux de combat connait pas mal de changements, notamment avec indétrônable mais contesté Street fighter 5 et l’arrivé en trombe de Tekken 7. Injustice 2 fera-t-il comprendre aux autres l’heure qu’il est ? Voyons voir ça de plus près.

Comic Relief

En lançant la galette pour la première fois dans la console, on se balade dans les menus histoire de voir ce que nous réserve ce second opus. nous commençons par le didacticiel, passage obligé pour comprendre quelques subtilités du gameplay qui s’est étoffé. Si le jeu se veut simple, il possède néanmoins un certain nombre d’éléments importants à maitriser. Même si on est très loin d’un Guilty gears, il vous faudra une bonne heure pour comprendre et maitriser parfaitement certaines mécaniques de jeu comme les interactions avec l’environnement, les chocs, les transitions d’arènes etc.
Une fois cette première étape franchie, on s’empresse de lancer le mode solo qui a été tant mis en avant par le studio. A ce titre, nous aurions bien aimé avoir un résumé du précédent opus, car avec près de deux heures de cinématique par jeu, l’histoire est dense et complexe. Comme je ne me suis pas tapé deux heures de visionnage pour rien, je vais vous partager mon savoir. Pour faire simple, une partie des super héros de la Justice league est envoyée dans un univers parallèle, où Superman est à la tête d’une dictature, et affronte le pouvoir en place. Dans le deuxième opus, l’histoire  se déroule après les évènements d’Injustice premier du nom, hormis un flashback nous présentant Supergirl. Les ennemis d’hier sont restés divisés, mais un nouveau fait son apparition. Je ne spolierais pas dans ces lignes les événements de ce scénario, mais sachez que les confrontations et les questions posées par ce dernier sont très intéressantes. Ainsi, entre deux cinématiques de haute volée, nous affrontons certains antagonistes avec en fond une menace qui survole le monde et des héros en désaccord sur la manière d’agir. Le moins que l’on puisse dire, c’est que niveau timeline de l’histoire, c’est un gros bordel. Si vous voulez connaitre l’histoire dans son ensemble, il vous faudra lire les comics pour ne rien manquer et dans cet ordre-ci:

Injustice: Gods Among Us – Years 1 to 5 (Comic)
Injustice: Gods Among Us (Jeu) / Injustice: Ground Zero (Comic)
Injustice 2 – However long it lasts (Comic)
Injustice 2 (Jeu)

Pas de panique pour ceux qui ne sont pas prêt à lire tout de l’univers, l’histoire d’Injustice 2 se savoure très bien en « stand alone ». Avec sa narration aux petits oignons, son intrigue et ses 2 heures de cinématiques, on a tout simplement l’impression d’assister à une OAV entrecoupée de gameplay de baston (mention aux transitions !!!). Il nous sera aussi possible de choisir entre 2 personnages lors de certain combats et cela permettra notamment de débloquer des fins alternatives. Petit bémol en ce qui concerne le rythme à cause des revirements incessant entre les gentils et les méchants, surtout vers la fin, ce qui rajoute des scènes qui n’étaient pas indispensables. Quoiqu’il en soit, le solo nous régale malgré ses imperfections au travers de ses 5 heures de jeu.  Première chose qui frappe c’est la beauté des graphismes. Les cinématiques sont de toute beauté et le jeu assume son ambition de faire péter des rétines. Techniquement au top, le titre impressionne d’entrée. L’ambiance musicale également, avec sa bande originale qui sait se faire épique malgré un manque d’originalité certain et quelques problèmes de compatibilité rencontrés au niveau de mon sound system « Dolby ». Coté visuel, le titre met en valeur une direction artistique originale. Inspirée par les comics, la direction artistique des personnages est très soignée… du moins pour la plupart des super héros, car certains parmi les 32 jouables, comme le Joker ou Harley, dont le chara design est clairement tiré de l’étron cinématographique «Suicide squad ». Choix artistique ou démarche commerciale, mystère. A noter que ce côté inégale se retrouve aussi dans la version française pas toujours au top de la prestation artistique. Toujours coté direction artistique, les plus observateurs ne laisseront pas échapper les clins d’œil à d’autres licences, comme Indépendance day ou Mass effect pour ne citer qu’eux. Vous l’aurez compris, ce mode histoire c’est du premier choix. L’histoire est prenante et on rentre rapidement au jeu. Certains le trouveront trop court, mais pour un jeu de baston, j’ai trouvé qu’il ne fallait pas plus.

Une fois cette aventure terminée, le jeu vous proposera encore de quoi faire en solo grâce notamment au mode multivers. Ce dernier vous permettra de participer à des événements limités en temps, en affrontant une série d’ennemis plus ou moins forts dans des univers parallèle (variation de la gravité, skins des personnages) et ainsi obtenir des récompenses pour vos personnages via des coffres de loot. A la manière d’un R.P.G., vous obtiendrez de l’expérience par personnage et pourrez ainsi upgradez et personnalisez vos héros. Ainsi, vous pourrez utiliser ces combattants personnalisés en multi (ou non en fonction des options sélectionnés) et dans ce mode multivers. Autant vous le dire tout de suite, au vu du nombre de niveaux et d’items disponibles, vous aurez de quoi faire. Rajoutez à cela des fins exclusives pour chaque perso déblocables uniquement dans ce mode et vous obtiendrez de quoi vous amuser pendant pas mal d’heures. Petit bémol, l’absence de checkpoints après qu’on ait commencé un niveau. Sachant qu’on peut enchaîner plus de 15 ennemis, c’est un peu frustrant. Dernière chose, certains personnages sont disponibles en DLC, la méthode devient récurrente mais ça fait toujours un peu mal de voir des persos à 5 euros l’unité dans un jeu qui en coute 70 !

Bastonnnn !!!!

Mais qu’en est-il de la bagarre et des mécaniques de versus ? Injustice 2 se révèle là aussi plein de ressources. En effet, outre les mécaniques communes aux jeux de bagarre (coup fort, moyen faible, les contres…), le jeu intègre la subtilité qu’il n’y ait pas de distinctions poing/pied. Chaque perso sortira son coup de différentes manières. A vous de vous entrainer pour appréhender les meilleurs enchainements possibles. Par ailleurs, chaque héros dispose d’une compétence qu’il lui ait propre (laser pour Supergirl, augmentation temporaire des dégâts pour Superman…). Ainsi, la prise en main sera différente en fonction des personnages et les tutos pour chaque personnage ne seront pas inutiles. Injustice 2 se dote d’autres particularités, à commencer par l’Evasive Roll qui vous permettra d’effectuer une roulade vous rendant invisible le temps de cligner des yeux, et ce moyennant une barre de Super.

On retrouve aussi deux autres caractéristiques du précédent épisode: « les chocs » et les « ultis ».  La première vous permettra de déclencher, pendant que vous attaquez ou défendez, une animation spéciale durant laquelle il vous sera demandé de miser une partie de votre jauge de spécial. Voilà comment ça marche : le but est de miser plus que votre adversaire. Si c’est le cas, vous remportez le choc et vous regagnez des P.V. si vous attaquiez et infligez des dégâts en défense. A l’inverse, votre ulti vous permettra uniquement d’infliger de gros dégâts (plus ou moins 50% de la barre de vie). Comme dans un Mortal kombat, il vous suffira de presser les gâchettes simultanément pour sortir cet ulti et ainsi consommer l’intégralité de votre jauge. Le hic, c’est qu’il est assez simple de contrer ces dernières du fait d’une animation juste avant le déclenchement de l’attaque. Le moindre ulti qui manque un tant soit peu de timing se voit venir à des kilomètres, on presse back, et c’est contré. Mais si ce dernier passe, vous assisterez à une animation plus au moins inspiré selon les personnages. A noter qu’il vous est possible d’appuyer sur croix ou A en rythme avec les coups donnés par votre personnage pendant la scène. Si votre adversaire est aussi synchro que vous, il se se passera rien. Si vous prenez le pas sur lui niveau timing, les dégâts engendrés se verront maximiser. Quoi qu’il en soit, ceci rajoute une certaine dimension stratégique dans l’appréhension des combats. A nous de choisir en fonction de l’orientation que prend le combat si nous optons pour récupérer des P.V. ou infliger des dégâts, en choisissant la sécurité des chocs si nous possédons plus d’énergie que l’opposant, ou un ulti hasardeux mais dévastateur. Néanmoins, on remarque rapidement que la majorité des joueurs en multi choisirons d’utiliser leurs ultis, causant énormément de dégâts et s’avérant assez utile pour finir un combat.

Côté combos et coups, Injustice 2 reste dans du très classiques. Les attaques spéciales varient selon les personnages mais globalement usent des mêmes combinaisons de touches (arrière + avant + coup ou quart de cercle + coup). Chaque personnage dispose d’attaques spéciales qui dépenseront un certain nombre de barre de votre jauge de spécial. Les contres, quant à eux, s’effectuent en maintenant la direction arrière. Moins précis et exigent au niveau timing que les cadors de la catégorie (Street fighter pour ne pas le citer), nous avons moins de plaisir et de sensations à contrer son adversaire pour l’enchainer. Cela va de paire avec un gameplay plus nerveux et moins exigent. Toujours dans cette optique, le jeu fait la part belle aux enchainements aériens afin d’infliger un maximum de dégâts -voire un poil trop de dégâts selon certains- à un ennemi ayant valdingué. Car si cette mécanique est récurrente dans les jeux de combat, elle arrive ici à son paroxysme dans certaines situations. On aime ou on n’aime pas, à vous de juger manette en main.

Autre point à signaler, contrairement à la majorité de ces concurrents, Injustice 2 n’a pas un système de rounds traditionnels. Une fois la première barre de vie de votre adversaire ou la votre épuisée, le combat continue directement après une micro pause et vous conservez votre barre de vie en l’état. Cela rajoute à coup sûr du dynamisme et une pointe de stratégie par rapport aux ultis. En effet, rien de sert d’utiliser son ulti face à un ennemi qui est à la fin de sa première barre puisque les dégâts n’entamerons pas sa deuxième.

Dans les éléments caractéristiques de la série injustice, on retrouvera les transitions d’arènes, permettant d’infliger des dégâts, en plus d’être spectaculaires. Mais un peu à la manière des chocs, c’est une chose qu’on verra au final assez peu dans un combat contre un autre joueur. En effet, pour opérer une transition, vous devrez bloquer votre adversaire dans un coin du niveau disposant d’une transition possible (remarquable par ses effets de lumière) et appuyer simultanément sur back + croix. En bref, une idée sympa mais difficilement exploitable dans un combat contre un joueur et facilement contournable. De même, ce type d’effet visuel en surbrillance vous permettra de distinguer les éléments du décor à utiliser contre votre adversaire. Vous l’aurez compris, pour se démarquer de ces adversaires, Injustice 2 ne mise pas tout sur la technique et l’exigence de son gameplay, mais plutôt sur l’interaction avec son environnement et une prise en main immédiate, parfaite pour les soirées entre amis. Cependant, certains comme votre humble serviteur n’ont pas pu s’empêcher de trouver une certaine inertie dans les mouvements des combattants. Loin de rendre le jeu injouable, j’ai trouvé ce problème parfois gênant, notamment à mi-distance.

Le bon, la brute et le noob.

Sujet incontournable pour ce genre de titre, le multi est un peu le nerf de la guerre. Le jeu NetherRealm Studios nous propose un mode versus local et en ligne tout à fait intéressant. Pas de problème majeur à signaler en ce qui concerne la stabilité des serveurs et c’est une chose à mettre au crédit de NetherRealm Studios (Street fighter 5, tu vois où je veux en venir ?). Rajoutez à cela un système de guilde (oui, une guilde dans un jeu de baston !) et vous obtiendrez un multi qui saura prolonger l’intérêt des plus méritants. La seule ombre au tableau reste l’équilibrage du jeu. Il ne nous a pas fallu plus d’un quart d’heure pour se rendre compte que l’équilibrage est à première vue bien en dessous de ce qui se fait chez la concurrence. Par exemple, le grand méchant du jeu s’avère totalement « cheaté » avec des enchainements pouvant vous retirer la totalité de votre barre de vie sans que vous ne puissiez toucher le sol. Si vous avez suivi la sortie du jeu, vous vous êtes peut être rendu compte que beaucoup de joueurs ont ragé sur l’équilibrage et notamment sur un personnage: Deadshot. Il est vrai qu’avec ses attaques à distance le bougre est difficilement atteignable et parait parfois même imbattable. Néanmoins, le joueur professionnel « ForeverKing » a rétabli la vérité en corrigeant « SonicFox », un autre player jouant Deadshot. Ainsi, même si l’équilibrage parait totalement plus bancale qu’ailleurs, Injustice 2 n’en est pas pour autant totalement privé, si tant est qu’on se donne la peine de chercher des techniques de jeu efficaces contre son opposant et de mettre son véto sur quelques persos.

Bon

NetherRealm Studios nous livrent ici un jeu de combat ultra complet, avec un des meilleurs modes histoire de sa catégorie. Graphiquement au top et plaisant à jouer, il est à fort à parier que le jeu séduise un grand nombre de joueurs au vu de ces deux premières semaines de ventes. Malgré un équilibrage perfectible, le studio américain a l'intention de pousser son produit sur la scène de l'e-Sport, comme il l'avait fait pour la licence Mortal Kombat. Injustice 2 n'obtient pas la note ultime à cause de quelques défauts comme la rigidité de ses animations et ses contrôles parfois laborieux. Il n'empêche qu'il s'impose incontestablement comme l'un des meilleurs du genre. Si vous recherchez un jeu de baston accessible, mais exigent, pour vous vos soirées entre amis et mais qui possède à la fois un solo de qualité, n'hésitez pas une seule seconde. Injustice 2 saura vous combler, d'autant plus si vous n'êtes pas réfractaire au grind pour booster vos personnages en multi.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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