Xbox One

Test : LIGHTFIELD

Il y a les jeux de courses modernes, ceux qui jouent sur notre fibre rétro et les ovnis futuristes sans roues, mais en y réfléchissant bien on se retrouve toujours devant le même constat : des tracés par définition plats sur des circuits encadrés, restrictifs. Le petit studio viennois Lost in the Garden se propose de mettre un coup de pied dans la fourmilière en lançant LIGHTFIELD, un jeu de course hyperfuturiste en 3 dimensions aux accents de Parkour dans des niveaux sauvages ou pour faire le meilleur temps, il faut chercher le meilleur chemin dans un dédale de structures. Alors les joueurs sont-ils prêts à remettre en question leurs vieux réflexes ? LIGHTFIELD est-il capable de transformer son idée de base en véritable mouvement pour un changement radical dans le genre du jeu de course ?

Le concept est original dans le fond comme dans la forme. A bord d’un petit vaisseau très inspiré par ce qu’à fait Hideo Kojima dans Zone of the Enders, on se balade dans des gigantesques niveaux sur des planètes imaginaires. Exploitation minière futuriste, usine de traitement de déchets spatiaux, centrale électrique ou encore complexe d’habitations, voilà autant de décors qui servent de point de départ pour les designeurs du jeu. En triturant les blocs à leur disposition et en ajoutant des modificateurs (zones de vitesse, interrupteur faisant apparaitre ou disparaitre certaines parties de l’environnement), ils offrent différents degrés de verticalité au joueur qui peut se contenter de frôler la surface des niveaux ou d’exploiter tout le potentiel de LIGHTFIELD en utilisant sa mécanique de « saut anti-gravité ».

En appuyant sur l’un des boutons de la manette et en poussant le stick vers le haut, le bolide décolle pour ensuite nous emmener où l’on veut, en totale liberté. Une seconde pression continue sur le bouton de saut rétablit la gravité et nous ramène progressivement vers l’objet le plus proche tout en accélérant. Ainsi la mécanique principale du jeu est la manipulation de cette gravité et l’art de se laisser porter d’un bloc à l’autre de haut en bas et de gauche à droite en grappillant quelques unités de vitesse supplémentaire pour faire la différence face aux adversaires. Mais avec un décor potentiellement changeant de tour en tour, il faut aussi apprendre quasiment par coeur le passage idéal pour semer les poursuivants.

Pour cela, outre la course brute et un mode multijoueur complet en ligne comme en splitscreen (à 4 joueurs !) le jeu propose des sessions découvertes des niveaux via un mode exploration dans lequel l’on s’aventure dans la map à la recherche de trésors et gemmes secrètes. Si l’on a la tête dans le guidon en pleine course focalisé sur notre objectif, ces moments de détente permettent de s’approprier les niveaux dans leur globalité et de bien comprendre qu’il n’existe pas qu’un chemin vers la ligne d’arrivée. C’est aussi le bon moyen de tester l’autre mécanique du jeu qui peut faire de vous l’as des as, la glissade/retournement qu’on déclenche en lâchant la gâchette d’accélération. Le vaisseau fait ainsi des 360 à toute vitesse, pratique lorsqu’on se trompe de chemin à la sortie d’un tunnel et qu’il faut rapidement faire machine arrière.

En tout cas, LIGHTFIELD ne se laisse pas apprivoiser facilement. Il faut du temps avant de faire d’arriver à faire des sauts parfaits et vraiment gagner en vitesse. Il faudra aussi s’armer de patience avant d’espérer voler la première place aux autres pilotes IA ou humains en multijoueurs. D’ailleurs on sent que le jeu a été pensé pour ce mode de jeu, pour rire de ses choix de chemins hasardeux et partager ses trouvailles avec ses amis assis confortablement dans le canapé. En solo, on fait rapidement le tour du jeu et des 8 niveaux qui se débloquent au fur et à mesure de notre gain d’expérience. Un nombre restreint et surtout la plupart est trop exotique pour être appréciés en course, leur architecture cassant le rythme des courses que l’on soit seul ou en groupe.

Dernière étrangeté au compteur, en fouillant dans ses options, on découvre que l’on peut modifier la valeur de vitesse générale du jeu, le transformant en quelque chose se rapprochant plus d’un wipeout ou au contraire en faisant virevolter son vaisseau extrêmement lentement en réduisant la vitesse à x0.1. Les créatifs ont déjà fait des vidéos assez psychédéliques à retrouver sur YouTube. Enfin on termine sur le choix lui aussi pas du tout anodin de la bande originale signée Zanshin, le groupe d’électro expérimentale viennois également. Des pistes dans l’ensemble très douces et qui s’accordent bien avec les séquences zen de découverte des planètes ou les replays d’après-course qui peuvent aisément être classés dans les plus beaux économiseurs d’écrans du moment.

Moyen

LIGHTFIELD ne fait jamais rien comme tout le monde et ceux qui sont lassés par les jeux de courses conventionnels y trouveront probablement leur bonheur, pendant un temps. Cela à condition bien sûr d'accepter la lente courbe de progression que requiert son système de saut anti-gravité très tatillon et peu agréable au premier coup de stick. Mais c'est surtout son trop grand nombre de niveaux labyrinthiques cassant le rythme Parkouresque qu'il s'impose qui nous font classer le jeu de Lost in the Garden dans ces étrangetés à tester à plusieurs avant l'achat, sous peine d'être déçu.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par le développeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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