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Test : Micro Machines World Series

Si les Hot Wheels de Forza Horizon 3 étaient un bon moyen de faire du contenu tout en jouant avec nos souvenirs de gosses des années 80/90, Microsoft n’a pas eu la primeur de l’exploitation d’une licence de jouets automobiles, loin de là. Les plus jeunes se souviennent en effet des Micro Machines, ces véhicules miniatures qu’ont achetait sous pochette blister et qu’on rêvait de faire déambuler dans les décors miniatures transformables de la marque vendus à prix d’or dans les calatogues de vente par correspondance ou directement dans les magasins de jouets. Ah que de bons souvenirs, que d’histoires inventées couchés sur un tapis en poussant les petites voitures… mais je m’égare. En fait je voulais surtout vous parler des jeux vidéo Micro Machines.

S’il a fallu attendre une décennie pour voir revenir la marque sur nos consoles et PCs, Micro Machines était un jeu phare des années 90. On pense surtout au mémorable Micro Machines 2: Turbo Tournament, le meilleur épisode de la série sur lequel on a usé les Sidewinders sur nos PCs. Le concept du jeu était très simple : on contrôlait les minuscules quatre roues dans des décors gigantesques : table de billard, plan de cuisine, jardin potager, salle de jeux et on passait son temps à éviter tous les obstacles de la vie représentés par des objets de la vie courante : casseroles, petits soldats de plastique, corn flakes disposés sur la piste, etc. dans des courses endiablées en vue top-down qui ont marqué nos esprits. Après 15 ans, on pensait la licence morte et enterrée et finalement, voilà que ressort un nouvel épisode : World Series.

En fan inconditionnel, je ne pouvais pas passer à côté de ce jeu, surtout qu’on retrouve le développeur originel, Codemasters, au volant de ce Micro Machines next-gen ! Les Anglais titillent notre nostalgie depuis un petit moment. Après avoir ravivé les joies de Colin McRae avec Dirt Rally l’année dernière, ce sont deux hits qu’ils ressortent du tiroir en 2017 : un quatrième épisode de Dirt et donc ce Micro Machines: World Series. Si le développeur flatte nos souvenirs, il reste tout de même timide avec un Dirt Rally avare en contenu et mettant en avant le tout connecté. Pour ce qui est de Dirt 4, je vous laisse le soin de lire le test de Stéphane qui en parlera mieux que moi. Partant de là, on souhaitait tout de même un peu d’audace sur la licence Micro Machines réputée pour la richesse de ses jeux.

Première déconvenue au lancement, l’obligation d’être connecté pour jouer. On arrive donc sur un menu assez simple et qui tranche avec ce à quoi on nous avait habitués avec l’épisode V3, véritable oeuvre d’art en matière de design de menus. Ici, le nombre d’options est réduit au strict minimum : épreuves simples, parties classées, entraînement ou événement hebdomadaire… oui, ceux qui ont retourné Dirt Rally trouveront des similitudes dans la proposition de Codemasters. Les épreuves simples permettent de se jeter instantanément dans le bain, le jeu allant chercher des joueurs dans le mode choisi : combat, course ou élimination avant de lancer une partie aléatoirement sur l’une des cartes. C’est un petit peu la douche froide pour ceux qui comme moi aiment prendre leur temps et étudier chaque courbe des circuits avant de se frotter à des adversaires humains.

Qu’à cela ne tienne, le mode entrainement est là pour ça. Le joueur peut s’exercer au combat en arène, un type de jeu pas vraiment intéressant, car assez brouillon. Chaque bolide du roster possède 2 coups principaux (projectile et arme à zone d’effet), un gadget de support qui permet par exemple de neutraliser un adversaire et enfin un super pouvoir qui s’active après avoir fait mouche plusieurs fois avec son arme principale. Rien d’extraordinaire, on est en face d’une foire d’empoigne ennuyante passée les deux premières minutes, on aura vite fait de passer aux deux autres types de jeux. La course est le grand classique de Micro Machines : typique des top-down racings, le premier arrivé à la ligne d’arrivée après les x tours gagne. Bien entendu des bonus à chopper sur la piste viennent pimenter la partie.

Ici cependant on reste un peu sur sa faim, le jeu ne proposant que 3 objets différents : une bombe à jeter sur ses poursuivants, un fusil mitrailleurs pour ralentir les pilotes devant soi et le célèbre marteau qui permet de one-shoter ceux qui se frottent d’un peu trop près à votre carrosserie. En parlant de ça, les véhicules sont tous super mignons et le moteur maison de Codemasters rend très bien l’effet jouet rutilant à peine sorti de son emballage. On a envie des les prendre dans les mains et de jouer avec. Les décors font échos aux environnements iconiques de la saga : cuisine, atelier, billard, salle de jeux de plateau, escapades à la mare. On regrette cependant qu’ils soient pour la plupart beaucoup trop courts et surtout qu’il n’y ait que 10 circuits au total.

On se consolera par la présence du type de jeu élimination, l’épreuve reine de Micro Machines ! Dans cette course survoltée, la caméra reste fixe sur le peloton de tête. Si vous sortez du champ de vision, vous êtes éliminés. Tous les coups sont donc permis pour faire sortir les autres joueurs de la piste et réaliser des tours le plus vite possible. Mais « MM » ne se résume pas à des modes de jeu. C’est aussi et surtout un moteur de conduite original dans lequel les bolides dérapent à mort dans les virages. Il faut donc choisir l’une des cylindrées et apprendre à jongler entre les 3 éléments clés du jeu : tenue de route, accélération et vitesse de pointe pour pouvoir espérer se hisser en haut des classements, gagner des points et looter des caisses de contenu cosmétique pour décorer sa caisse.

Enfin lorsque vous aurez écumé les parties simples et que vous aurez atteint le niveau 10, il faudra passer aux parties classées. Là c’est un autre monde auquel vous vous frotterez : une IA beaucoup plus agressive et des joueurs chevronnés qui ont eux aussi des dizaines d’heures de dérapage dans les pattes. Seule ombre au tableau, le temps d’attente pour rejoindre une partie qui peut aller de quelques secondes à plus de 2 minutes en classé comme en partie rapide, le système de matchmaking du jeu n’étant pas tout à fait au point. Cela va faire grincer des dents à ceux qui voulaient juste se faire une petite partie entre midi et deux ! De plus, Codemasters oblige les joueurs à revenir au menu après chaque course, que de temps perdu au final…

On parlait du look des voitures, les circuits aux aussi profitent du bienfait des moteurs de jeux actuels. Les pistes regorgent de détails en avant et arrière-plan comme un chien qui nous regarde en bavant lorsqu’on saute au-dessus d’une table ou des hélicoptères radio-commandés qui survolent le plateau de jeu. Des objets flottants sur la piste (miettes de pain, beans, petits soldats) sont aussi là pour rajouter au macro-réalisme caractéristique de la série. Les effets spéciaux sont eux aussi réussis et la musique punchy fait son job sans irriter l’oreille. Dernier petit détail qui a son importance, Dwayne, Chen, Spider et les autres sont de retour : les joueurs IA ont en effet les mêmes noms et la même tronche que ceux de Micro Machines 2, un clin d’oeil apprécié par le fan que je suis.

Moyen

Justement il faut avoir l'âme d'un fan pour apprécier ce Micro Machines World Series et passer au-delà de ses couacs symboles du manque d'ambitions de la part de Codemasters : un contenu limité à 10 circuits seulement plus les deux arènes de combat/capture de drapeau un peu inutiles, cela fait peu. Surtout que le jeu n'invite pas à la rejouabilité en faisait perdre un temps fou au joueur pressé entre deux parties. On passe un gros tiers du temps hors de la partie à attendre, attendre et attendre encore. Enfin ce matchmaking sauvage peut occasionner quelques ruptures réseau en cours de partie. Alors certes ces défauts ont tendance à se faire oublier une fois qu'on est dans le jeu et qu'on enchaîne les virages parfaits et les victoires en mode élimination ou qu'on fait des top scores en course. Les tracés des courses sont courts, mais vraiment sympas et couplés à un modèle de conduite au poil, il y a assez ici pour contenter tout fan des petits bolides métallisés. Hélas il y a fort à parier que le joueur lambda n'y trouve pas son compte.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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