Xbox One

Test : Super Lucky’s Tale

Piégé dans un casque de réalité virtuelle où son gimmick consistait à bouger la caméra 3D avec sa tête, le renard de Lucky’s Tale n’avait pas fait mouche à sa sortie en 2016. Son développeur n’a pourtant pas baissé les bras et ressort son jeu dans une version libéréééée délivréééée de Luckeyyyyy (pardon aux familles) sur Xbox One et PC. Mieux encore, il fait partie des premiers titres à bénéficier d’un patch day one pour le nouveau fer-de-lance du constructeur : la Xbox One X et sa puissance à tous les étages. Après s’être laissé approcher pendant une petite quinzaine de minutes à l’EGX dernier, il nous a laissés curieux de voir si ce premier essai allait être transformé sur la version finale. Nous voici donc à l’heure du test et franchement, on attendait là quelque chose de plus fou que ce que nous offre le jeu. Décortiquons ensemble les problèmes de ce reboot un peu flemmard.

Tout commence pourtant bien comme n’importe quel plateformer 3D. Super Lucky’s Tale nous introduit à son histoire toute mimi, celle d’un petit renardeau qui pour sauver sa soeur des griffes d’un gang de matous, les Mistigris, se jette dans un livre magique et les emportent avec lui à travers les âges et les mondes. Le doux prétexte de l’aventure étrange passé, on se retrouve devant un titre finalement très classique avec des mondes qui ne ressemblent pas à grand-chose. Notez que c’est à la mode, on se souvient encore avec effroi des marais de Yooka-Laylee et de la mafia de A Hat In Time. Alors on est pas plus surpris que ça devant des mondes envahis de vers de terre où de têtes réduites… En tout cas cela n’arrête pas notre jeune héros qui part à la recherche de trèfles à quatre feuilles lui permettant de débloquer à la manière de Super Mario 64 d’autres portes et d’autres univers parallèles.

Chaque niveau est articulé autour de 3 ou 4 trèfles à trouver qu’on dénichera toujours de la même manière : c’est à dire un que l’on choppe en terminant le niveau, un caché dans un passage secret, un qui se matérialise une fois les 5 lettres L.U.C.K.Y. récupérées et un autre de temps en temps lorsque le niveau est un peu plus grand que les autres. En ce qui concerne le gameplay, on ne trouve pas de réel changement depuis la version VR. Lucky est toujours aussi pataud et il à du mal à sauter sur les plateformes. Il faut dire que la caméra fixée cette fois-ci sur un axe horizontal n’aide pas à l’appréciation des distances. Pire encore, dans les phases en fausse 2D, c’est une catastrophe et on enchaîne les morts bêtes, car notre avatar n’arrive pas à sauter sur la plateforme du dessus… Et une fois que l’on a chuté sur ses niveaux 2D, 3D ou dans les mondes-hub, que reste-t-il à accomplir ?

Et bien pas grand-chose. il possède bien quelques espaces puzzles dans lesquels on joue au taquin avec des figurines en plâtre, rien de bien excitant, mais cela permet de grappiller quelques trèfles supplémentaires lorsqu’on s’ennuie. On arrive vite au bout du concept de Super Lucky’s Tale, surtout lorsqu’on affronte ses boss un peu ridicules et sans saveur. Un comble alors qu’on l’attendait là au tournant après s’être vautré l’année dernière. Au lieu de cela, le titre joue la carte de la réutilisation des assets sans aucune prise de risque. Alors certes, il a pour lui une direction artistique colorée et des personnages mignons tout pleins, du héros jovial aux PNJs improbables. Mais là où le jeu aurait pu prendre son temps pour introduire son bestiaire et varier les plaisirs, il se cantonnent dans un menu express expédié en une petite demi-heure et qu’on nous resservira pendant les 6 heures suivantes.

Ce n’est toutefois pas le plus malaisant. Non, le plus honteux dans l’affaire reste son optimisation que l’on soit sur PC ou sur Xbox. Si le jeu se targue d’un 4K 60fps sur Xbox One X, dans les faits on est loin du perfect, le jeu passant sous la barre des 60 images par secondes plus d’une fois dans la partie. Pourtant son moteur est loin d’abuser des post-process ou d’afficher des textures en très haute résolution. Sur PC, dans notre configuration de test que l’on utilise une GTX 1070 ou même une 1080, c’est la même chose, une impression de se traîner à 30fps et ce en 1080p seulement. C’est particulièrement désagréable surtout lorsqu’on rate un saut, on a clairement l’impression que le moteur du jeu joue contre nous. Pour finir, un mot sur les chargements qui sont beaucoup trop longs sur une Xbox One ou un PC qui ne serait pas équipé d’un SSD. Encore un point noir pour Playful qui aurait pu faire un effort de ce côté-là.

Mauvais

Super Lucky's Tale est décevant à plus d'un titre. Compte tenu de leur première expérience et des retours utilisateurs sur Oculus Rift, on attendait un virage à 180° de la part de Playful qui se contente du minimum syndical avec son plateformer 3D bricolé à la va-vite pour sortir en même temps que la Xbox One X. On fait le tour de son gameplay en un quart d'heure et on doit se retaper les trois mêmes séquences de jeu pendant une demi-douzaine d'heures dérrière. Et comme si cela ne suffisait pas, il faut jongler avec des problèmes d'optimisation qui plombent l'aventure, peu importe le nombre de téraflops à disposition dans notre machine. Trop c'est trop, Super Lucky's Tale aura raison de la patience de la plupart des joueurs, enfants ou parents.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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