Xbox One

Test : The Little Acre

Entre la magie de Noël qui approche et le besoin de prendre des vacances bien méritées, le joueur lambda que je suis avait besoin d’un titre « chocolat chaud au coin du feu » qui le fasse voyager tout en douceur sans lui faire travailler ses réflexes. Quoi de mieux qu’un point & click pour cela ? Comme de par hasard, le petit studio Pewter Games a choisi la période des fêtes pour sortir son premier jeu d’aventure emprunt de la campagne irlandaise qu’ils affectionnent particulièrement et d’une étrange dimension parallèle : The Little Acre. Dans mes radars depuis un petit moment déjà, le jeu promettait une direction artistique de toute beauté et des graphismes dessinés à la main, il n’en fallait pas plus pour faire fondre mon petit coeur de joueur.

Irlandais de par ses parents, le jeu se passe également dans ce petit pays au beau milieu des années 50. Après une séquence d’introduction aussi mignonne qu’incompréhensible censée dépendre des personnages qu’on croisera plus tard, le jeu nous introduit à ses deux protagonistes : Aidan et sa fille Lily, nichés confortablement dans un cottage irlandais perdu dans des prés battus par le vent. La première tâche qui incombe au joueur va être de s’habiller sans réveiller Lily. On découvre donc le système de jeu très proche de ce que l’on retrouve chez la concurrence à la différence près que le titre oscille entre deux gameplays. D’un côté, un plan fixe où la seule manière d’interagir avec les objets est d’appuyer sur l’un des boutons de la manette. De l’autre, un mode libre qui nous fait nous balader dans l’environnement et cliquer/associer des objets entre eux.

Si l’on avait des craintes sur la façon dont les développeurs allaient adapter un jeu d’aventure sur nos consoles de salon, on note qu’ils s’en sortent très bien, associant les éléments du décor avec lesquels on peut interagir à un bouton de la manette. Jamais le joueur ne se retrouve handicapé par le manque de curseur de souris. Mais revenons au scénario du jeu : une fois réveillé, vous vous rendez vite compte que votre vieux père n’est pas là alors qu’il ne s’est pas rendu au travail ce matin. Et c’est après une enquête qui vous fera actionner une machine infernale que vous serez propulsé dans une dimension parallèle, Clonfira. Que l’on soit d’un côté ou de l’autre des deux rives, le jeu dévoile toute sa beauté. Les développeurs ne nous avaient pas menti sur la marchandise : la direction artistique de The Little Acre est à tomber de mignonceté.

Qu’il s’agisse des expressions des personnages ou de la vie insufflée à chaque univers, au bestiaire ou au mobilier, le jeu regorge de petits détails dessinés et animés à la main à la manière d’un Monkey Island 3. Les palettes de couleurs douces rappelleront également aux plus vieux joueurs ce qui se faisait sur les dessins animés des années 70-80. On regrette juste que les perspectives lors des phases de mouvements ne soient pas bien respectées et on aurait aussi souhaité plus de cinématiques, tant elles sont réussies. Mais revenons à Clonfira dans lequel vous allez évoluer pendant une grosse moitié du jeu. Dans ce monde merveilleux peuplé de créatures étranges et de machineries bizarres, les humains rapetissent jusqu’à devenir… des enfants (?!). Il faudra user de stratagèmes et à certains moments d’avoir quelques réflexes pour accomplir deux actions en un temps limite, pour vous faufiler dans les sombres marécages de Clonfira jusqu’à rencontrer le seul habitant de ces lieux : Merr.

De retour dans le monde réel, vous jouerez également Lily qui s’éveille à son tour et partira à la recherche de son père à l’aide du fidèle toutou ultra protecteur de la famille. On alterne donc entre les deux héros tout au long du jeu, parfois même d’une phase de dialogue à l’autre dans un ballet plutôt bien orchestré par les Irlandais. En terme de difficulté, le titre ne nous mettra jamais en défaut, la faute à des énigmes entre guillemets beaucoup trop simples. On se contente la plupart du temps d’utiliser un objet trouvé une minute plus tôt pour résoudre une situation même pas bloquante. En plus de nous offrir des astuces si on le souhaite, le jeu fait tout pour nous empêcher de buter sur une énigme. Enfin, il n’y a pas de séquence de dialogue à choix multiple comme à l’accoutumée dans le genre, en fait le joueur est sur des rails du début à la fin de l’aventure. Et l’histoire de The Little Acre est bien courte. Il faut en tout et pour tout deux maigres heures pour en voir le bout..

Et je ne vous parle pas de la séquence finale bâclée à l’aide d’une cinématique alors qu’il aurait pu y avoir du gameplay là-dessous ! Tout cela sent fortement la fin du financement et le besoin de plier un développement à la va-vite. Le fond des personnages en prend aussi un sacré coup, le grand méchant dévoilant son jeu en un quart de seconde, l’histoire du grand-père étant passée au second plan (mais alors pourquoi cette introduction ??) et le pourquoi du comment de l’existence de Clonfira ne s’expliquant même pas au joueur un brin curieux désireux d’en savoir plus. C’est un peu la douche froide, on ne comprend pas trop comment Pewter Games a pu baisser les bras, car ils ont bien une pépite entre les bras.

Moyen

OK c'est très sympa, mais elle est où la suite ? Non vraiment, qu'est-ce qui se passe avec The Little Acre, on peut m'expliquer ?? Pewter Games a là une petite gemme de qualité, un univers original qu'il serait intéressant de déplier et de chouchouter. Au lieu de ça, ils courent comme des dératés jusqu'à la fin du développement, laissant le joueur hébété à la traîne derrière eux. Si le titre possède une direction artistique mémorable et un gameplay simple, mais bien ficelé, le reste est expédié comme s'ils ne croyaient pas en leur bébé. Au final, The Little Acre nous laisse avec le même sentiment que lorsqu'on regarde un chouette épisode de dessin animé à la TV, on aimerait en voir plus. Alors on souhaite vraiment que l'histoire du studio ne s'arrête pas, elle, au premier épisode !

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

Cliquez pour commenter

Envoyer

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Derniers articles

En haut