Xbox One

Test : Titanfall 2

Est-ce le goût de la liberté ou peut-être l’ennui après des années à développer des FPS guerriers qui les poussa a aller de l’avant, toujours est-il que les créateurs de la franchise Call of Duty ont profité d’une brouille avec leurs anciens patrons Activision pour aller brouter l’herbe verte d’Electronic Arts en associant leur nouveau studio Respawn Entertainment à l’éditeur américain de Battlefield. Le résultat fut ni plus ni moins que le fer de lance de la Xbox One dans sa première année : Titanfall. Le FPS nerveux mélangeant combats à pieds et baston à bord de robots géants eut son petit succès, en tout cas assez pour que les yankees d’Electronic Arts commandent un second volet à Zampella & co.

Nous voici donc deux ans plus tard devant un projet nettement plus abouti que le premier volume. Longtemps critiqué pour son absence de véritable campagne solo, à l’exception d’un tutoriel de quelques minutes je vous l’accorde, Titanfall 2 se dote d’une véritable aventure et d’un mode multijoueur dépiauté et rafistolé pour en tirer le maximum. S’il est tout de même évident que cette suite a été catapultée maladroitement entre les sorties d’Infinite Warfare et de Battlefield 1 pour grappiller quelques joueurs dans les rangs de l’ennemi, il n’est pas pour autant un gadget gênant dont on aimerait se débarrasser, bien au contraire ! Tout d’abord et cela fait grand plaisir à voir, Titanfall 2 c’est une campagne solo qui en a dans le pantalon. A peine effleuré dans l’original, l’univers créé par les développeurs se voit ici étendu, détaillé et présenté à nous de manière à nous vendre une nouvelle franchise.

Le joueur incarne Jack Cooper, un fusilier de la Milice qui lutte pour récupérer leurs terres sur les systèmes planétaires de la Frontière en proie aux attaques répétées de l’IMC. Fusilier, pas pilote ! Avant de rejoindre l’élite des combattants de la liberté et gagner le droit de piloter un robot rutilant, le troufion doit faire ses preuves à l’examen. Et par examen, on entend le champ de bataille. Alors il rêve et il s’entraîne dans l’espoir d’un jour se voir affecter une unité robotisée BT. Campagne épique oblige : lors de l’assaut sur une planète, Cooper se retrouve malgré lui seul survivant de son escouade et se voit transférer par son commandant mourant les commandes d’un robot : BT-7274 et la fameuse combinaison de pilote permettant de courir sur les murs. A partir de là, votre but sera de continuer la mission, à savoir enquêter sur l’arche, un mystérieux artefact qui pourrait faire pencher l’avenir de la guerre en faveur de l’IMC.

N’y allons pas par quatre chemins : la campagne de Titanfall 2 est tout bonnement l’une des meilleures qu’il nous ait été donné de jouer dans un FPS du genre « à grand spectacle » depuis des lustres (Call of Duty: Advanced Warfare pour être précis) ! Le lien émotionnel entre le pilote et BT qui s’étoffe au fil des missions est habilement porté sur nos écrans par des dialogues bien sentis et une IA de robot toujours en retenue, mais percutante. Inutile de tergiverser, c’est BT-7274 le héros de l’histoire, Cooper étant relégué au rang d’humain dispensable et c’est très bien vu de la part des scénaristes. Les plans mettent en scène la puissance et la majestuosité de notre robot sont légion, qu’il observe calmement un bâtiment au loin ou qu’il analyse la topographie du terrain avant de nous conseiller stratégiquement, il est de tous les instants dans la campagne.

L’amour des artistes pour cet amas de ferraille et tous les autres robots d’ailleurs est flagrant. Ils vont jusqu’à crafter tout un univers de sci-fi autour du jeu pour renforcer tout cela, tant et si bien que l’humain parait accessoire. D’ailleurs, derrière les voix des boss humains c’est leurs robots que l’on affronte en combat singulier et pas eux. Pour donner de la grandeur à cette campagne, on peut également compter sur l’équipe chargée du game design et du level design qui ont eux aussi donné de leur personne pour réaliser des environnements gigantesques et excessivement agréables à traverser. On se souviendra longtemps de l’usine de préfabriqués, la station de recherche et l’antenne relai, des niveaux qui possèdent chacun un gameplay propre. Il en va de même pour chaque mission du jeu qui présente un petit plus dans le gameplay. Résultat : on ne s’ennuie jamais. On a même droit à la toute fin à un gros appel du pied comme on n’en avait pas vu depuis longtemps.

Après cette surprenante campagne, place au multi. Ici Titanfall 2 fait dans la simplicité et réutilise peu ou prou tout ce qu’il avait fait de bien dans le premier opus : un gameplay parfaitement bien huilé qui reprend en grande partie le feeling de Call of Duty tout en rajoutant les petites spécificités qui ont fait de Titanfall un jeu unique. Exit les cartes d’atouts, place à des upgrades d’armes et d’équipement, plus en phase avec les joueurs d’aujourd’hui. Les robots se voient également revus et corrigés, le joueur ne choisissant pas indépendamment un châssis et une arme, mais un set complet. Pour le reste, on ne change pas une formule qui marche et malgré l’ajout de nouveaux modes de jeu, on reste scotché à l’Attrition qui conserve le meilleur ratio amusement VS investissement personnel. La grande force du jeu, ce sont ses maps extrêmement bien étudiées pour être abordables avec le même taux de réussite que l’on soit à pied en tant que pilote ou à bord d’un robot.

Respawn le sait bien et c’est pour cela qu’ils viennent de sortir Angel City, la carte emblématique de Titanfall en DLC. Ah oui les DLCs, on en parle ? Pas besoin, ils seront tous gratuits, gage de la générosité des développeurs. Au registre des frustrations, si on met de côté un mode multijoueur qui n’évolue finalement que peu, on regrette que le studio n’ait pas opté pour un moteur plus récent que le Source Engine de Valve qui montre aujourd’hui ses faiblesses. Certes, le framerate est au poil, mais à quel prix ? On a droit à de nombreux chargements au cours d’un seul et même niveau dans la campagne et certaines textures sont de piètre qualité, même si sur l’ensemble cela se voit peu. Les limitations de ce vieux moteur se voient également dans l’utilisation d’effets spéciaux (particules, feu) qui datent un peu et font tache.

Bon Obligé !

Vous cherchez un FPS pour clore cette année 2016 en beauté, dirigez-vous tout de suite vers Titanfall 2 ! Le second jeu de Respawn Entertainment nous offre une campagne d'un degré de qualité qu'on avait fini par oublier avec le temps : passionnante, épatante de bout en bout jusque dans toutes ses micropropositions de gameplay et d'une réalisation menée tambours battants. La noblesse avec laquelle les développeurs présentent et renforcent le lien entre le pilote et son unité BT doit être reconnue à sa juste valeur, tant elle est imprégnée de l'amour avec lequel ils ont façonné tout leur jeu. L'équipe s'est même payée les services de leur compositeur fétiche Stephen Barton qu'on est plus habitués à voir aux crédits de superproductions Hollywoodiennes pour l'excellente bande originale symphonique du jeu. Et même si le mode multi arrive aux limites de son concept, il vous fera assurément passer de longues nuits en ligne.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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