PC

Test : Viking Squad

Après avoir passé du temps avec les 3 développeurs de Slick Entertainment lors d’une interview il y a peu, nous voilà sur le point de rendre notre verdict sur leur tout nouveau jeu, Viking Squad. Petit rappel des faits : après s’être essayé avec succès au développement de jeux indépendant sur Xbox Live Arcade, le jeune studio est passé par les plateformes mobiles avant de revenir à son premier amour : la console dans un brawler qui fait immédiatement penser à Castle Crashers avec son look cartoonesque qui nous enchante les mirettes. Seulement voilà, Viking Squad c’est un peu plus que cela, ses créateurs n’ayant pas peur des mots lorsqu’ils en parlent : combats dignes des rixes des rogue-likes, leveling plus commun au genre RPG, leur beat-them-all mange un peu dans tous les râteliers. Reste à voir si le tout est réussi.

Viking Squad, c’est avant tout une histoire de guerriers nordiques, de brutes épaisses gueulant en buvant de la bière frelatée dans des cornes de bouc, donc forcément ne vous attendez pas à un scénario tout en finesse. Suite à une bourde malencontreuse, l’esprit malin de Loki s’est échappé de sa sépulture divine et a emporté avec lui les quatre emblèmes de votre tribu. Il vous incombe donc de partir à sa poursuite pour mettre un terme à ses enfantillages et récupérer le grisbi. Oh et le chef du village vous ordonne d’amasser en passant un maximum de trésors lors de votre quête. Le jeu va donc vous faire battre la campagne dans de nombreux niveaux (plages, grottes, palais, déserts, etc.) qui se termineront par un combat contre un boss épique asservi par Loki, jusqu’à enfin affronter le dieu vivant.

Il faudrait être timbré, ou alors sacrément aviné pour accepter un tel challenge sans rouspéter. L’histoire ne dit pas si le chef a fait boire une quantité astronomique d’alcool aux héros du jeu pour qu’ils obtempèrent sans broncher, en tout cas ils sont quatre à relever le défi : un guerrier équipé d’une épée et d’un bouclier, un archer, une fille possédant un marteau et un éclaireur armé de deux hachettes. Chacun d’entre eux possède vous le devinez ses propres aptitudes de combat, avantages et inconvénients. On notera toutefois qu’un héros sort vraiment du lot, le quotient féminin de la bande qui marque sur tous les tableaux en offrant à la fois une puissance de frappe impressionnante et une allonge non-négligeable qui n’a rien à envier à l’archer, pourtant généralement l’expert dans le maintien des ennemis à distance.

A la manière d’un RPG, le jeu propose un leveling sur des compétences de base : santé, pouvoir de runes et force. A ces niveaux de base, les joueurs pourront venir greffer de l’équipement offensif et défensif looté dans les niveaux qui aura une influence positive ou négative sur des statistiques telles que l’attaque, la défense, la jauge de vie, la chance et j’en passe. Pour vous payer points de compétences et équipement, une seule monnaie commune : les calices dorés récoltés lors de vos runs. Le jeu offre donc des combinaisons qui pourraient sur le papier être intéressantes. Dans la réalité, la courbe de progression des personnages qui fait un grand passage à vide à mi-parcours et une certaine volonté des développeurs de faire grinder le leveling fait qu’on se cantonnera pendant longtemps aux fondamentaux.

Le joueur moyen aura donc plus tendance à investir dans la puissance offensive et dans la jauge de vie plutôt que de chercher à triturer des caractéristiques exotiques qui peuvent se justifier une fois qu’on a monté notre avatar à son niveau maximum. De même, même s’il est parfaitement possible de faire le jeu en solo, il devient difficile d’avancer sans buter sur la difficulté qui fait un gap avant le deuxième gros boss du jeu. On se tournera donc volontiers vers le coop pour progresser plus aisément. On en vient donc à parler du combat du jeu qui change un peu des classiques que le genre du brawler nous envoie à la tronche depuis toutes ces années. Ici les affrontements sont bien plus tactiques : les ennemis font mal, très mal même, et nécessitent de bien timer ses actions et de savoir quand se retirer avant de se faire fracasser gratuitement.

Le timing des mouvements est donc à prendre en compte. Il est très difficile en comparaison d’un Castle Crashers par exemple de casser les animations, que ce soit celles des ennemis ou des héros. Cela parait un peu déroutant au début, car on est habitués dans les autres jeux à pouvoir casser les coups forts des adversaires avant qu’ils ne les donnent, ici c’est rarement le cas. Il faudra donc volontairement utiliser le dash arrière ou.. changer d’allées ! Et oui, coucou Guardian Heroes, Viking Squad reprend le principe de ce bon vieux classique de la Saturn, l’aire de jeu est délimitée en secteurs horizontaux qui permettent au joueur de se repérer dans l’espace et de passer d’une allée à l’autre très aisément. Un système qui a de nombreux atouts, mais aussi quelques limitations.

Clairement, et ceux qui ont joué à Mother Russia Bleeds le savent très bien, il est très frustrant dans un beat-them-all de taper dans le vide, car on n’est pas bien aligné en face de notre opposant. Viking Squad inhibe ce problème avec des allées délimitées et magnétiques qui font qu’on ne loupera aucun coup. De plus, la lisibilité de l’action s’en trouve améliorée, surtout lorsque vous avez de nombreux personnages à l’écran. Par contre le problème qui peut s’avérer irritant lorsqu’il occasionne le Game Over prématuré est qu’on a souvent du mal à changer d’allée dans le feu de l’action, car il est impossible de casser une animation de combat. Il faut attendre que notre Viking ait donné son coup pour changer et cela peut parfois prendre une précieuse seconde et nous faire perdre pour le coup beaucoup de vie.

Avec ces limitations qui sont globalement bénéfiques, on constate que la force brute ne mène donc pas bien loin dans Viking Squad. Il faut savoir agir intelligemment en groupe, amasser plusieurs ennemis sur une même allée pour les taper tous en même temps et déclencher ses pouvoirs de rune au bon moment pour maximiser les dégâts sur les ennemis non pas les plus coriaces, mais les plus dangereux et imprévisibles. A votre disposition au village et parfois dans les niveaux, un marchand saura vous vendre plusieurs objets qui ont toute leur utilité dans vos runs : des fioles de vie qui peuvent vraiment vous éviter la mort et des clés permettant d’ouvrir coffres fermés et portes menant vers des sous-niveaux. Ces précieux objets sont achetés avec les pièces d’or trouvées çà et là sur votre chemin.

S’il est exigent et peut parfois paraitre un peu trop brut de décoffrage, Viking Squad n’en est pas pour autant pénibles. Au contraire, on prend plaisir à avancer et on à toujours l’envie d’aller plus loin dans nos runs. A la différence d’un rogue-like, vous conserverez tous vos gains après la mort, il n’y a donc pas d’enjeux vous obligeant à revenir au village à la fin de chaque niveau et le jeu vous encourage à aller un peu plus loin en laissant des objets spéciaux sur votre chemin qui débloqueront des trésors cachés plus loin ou qui peuvent être échangés à la fin du niveau contre des calices dorés, c’est à vous de voir si l’appât du gain est plus fort que tout. Une philosophie qu’on apprécie.

Techniquement enfin, le jeu se porte comme un charme sur notre maigre configuration de test (Core i7 920/660 GTX). La fluidité est au rendez-vous et c’est tant mieux, on sait bien qu’un défaut technique pourrait entacher l’expérience de jeu surtout sur des titres comme celui-ci. Petit bonus si votre moniteur le permet, Viking Squad peut afficher ses jolis graphismes 2D en 4K ! La partie sonore n’est pas en reste, signée par PowerUp Audio pour les effets et A Shell in the Pit pour la bande originale, elle contribue grandement à conserver le rythme nécessaire à ces beat-them-all. On regrette cependant que les boutons de la manette ne soient pas reconfigurables, car les développeurs ont attribué le bouton d’utilisation des potions à « B », ce qui nous semble un peu dommage, car il est trop proche du bouton choisi pour le saut « A » et il arrive que l’on se trompe avec nos gros doigts.

Bon

Viking Squad est un chouette petit brawler à mettre entre presque toutes les mains. Attention cependant, ne vous faites pas avoir par son plumage cartoon rigolo, le titre n'est pas un Castle Crashers et il se peut qu'il ne plaise pas à ceux qui s'attendraient à un clone du succès de The Behemoth. Ses combats sont avant tout tactiques et puniront ceux qui n'utilisent pas la retraite et l'espace à leur disposition à bon escient. A partir du moment où on accepte les règles du jeu établies par les développeurs et que les allées délimitées à la Guardian Heroes ne nous rebutent pas, on profite d'un jeu qui n'est pas sans limites, mais qui offre assez de flexibilité et de rejouabilité pour nous procurer un plaisir de jeu certain.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par le développeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

Cliquez pour commenter

Envoyer

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Derniers articles

En haut