Xbox One

Test : Worms W.M.D

Vous reprendrez bien un dernier ver ? Telle est la proposition indécente que nous fait Team 17 chaque année pour tenter de nous vendre son Worms fraichement sorti de terre. Et c’est triste à dire, mais on a appris à se méfier des avances faites par le studio anglais. Oui, car en 25 ans d’existence il ne nous a pas fourni que des titres d’exception, loin de là. Ces dernières années ont été notamment marquées par la diffusion de jeux best of plus fait pour pigeonner les joueurs sur les nouvelles consoles que pour apporter un vent de nouveauté dans la longue saga Worms. Il y a bien eu le chouette épisode Revolution en 2012 qui a tenté des mécaniques de gameplay inédites avec sa gestion des fluides, mais depuis, rien de nouveau.

On attendait donc avec impatience le Messie qui allait à nouveau nous faire nous réunir avec les potes, la bière et les chips a s’étriper virtuellement des soirées entières tous assis bien confortablement dans notre canapé. Et on peut l’officialiser tout de suite, l’épisode W.M.D qui sort en cette fin août est le Worms que l’on espérait. Pourtant première surprise, il ne joue pas la carte de la technologie, bien au contraire. Le jeu fait même un grand retour à la 2D grâce à un moteur graphique enfin à la hauteur de la haute résolution offerte par les machines actuelles. Les explosions sont bien plus punchy que sur les précédentes itérations en 2 dimensions, les vers ont des animations toujours plus chiadées et les environnements sont de toute beauté.

Team17 délaisse les textures un peu délavées et franchement datées au profit d’environnements dessinés à la main. Le résultat est assez saisissant, on pourrait presque en laisser passer son tour à contempler tous les détails qui fourmille dans les niveaux générés pourtant aléatoirement par le système. Pour W.M.D les développeurs sont revenus aux fondamentaux : il n’y a qu’une poignée d’environnements, mais ils sont tous soignés : chaos urbain, jungle luxuriante, étrange monde asiatique, mère Russie gelée, cottage so British et Mexique brûlant, dépaysement assuré. Chacun de ces thèmes inclus plusieurs éléments de décor originaux : un chanteau anglais, des pagodes, un « diner US » avec ses néons, etc., et des assets diffusés çà et là au grès de la génération des niveaux.

Chapeau à l’algorithme qui calcule tout ça et arrive à nous faire croire à des niveaux faits mains à chaque nouvelle génération. Pour continuer dans le réalisme, Worms W.M.D inclus pour la première fois des bâtiments ! Vos petits soldats invertébrés pourront en effet entrer dans les maisons, usines et autres baraquements pour se planquer et mitrailler leurs adversaires à l’abri d’un largage de bombes tapis inopiné par exemple. Mieux encore, ces bâtisses auront quasi toutes des étages générés par le système pour que les vers puissent accéder au toit. Par contre, Worms oblige, la destruction sera de la partie même s’il n’y a toujours pas de modèle physique réaliste qui ferait s’écrouler les murs.

En tout cas, cette combinaison d’environnements regorgeant de détails de grande qualité et de bâtiments explorables par les vers rend les niveaux indéniablement vivants et réalistes. On est plus face aux monticules destructibles sans véritable relief du passé masqués par des textures rigolotes, ici on peut réellement apprécier et explorer l’environnement. Continuons dans le modernisme avec un nouvel ajout proposé par W.M.D, le crafting d’armes. Ne vous inquiétez pas, le jeu ne se transforme pas subitement en survival et il n’y aura pas de zombies dans ce Worms, promis. Seulement de nouvelles caisses de ravitaillement feront leur apparition : contenant des matériaux, elles vous permettront de créer des armes et objets utilisables au tour d’après.

Ce second menu dans l’inventaire dédié au craft vous permet également de démanteler vos armes et de créer des variantes des armes classiques de Worms comme une batte en métal ou même une batte ardente en lieu et place de la classique batte de baseball en bois. Cerise sur le gâteau, vous pouvez même crafter entre les tours. A côté de cela, peu d’évolution de l’arsenal, la volonté des développeurs étant de revenir au modèle de base qui a fait le succès de la série. On retrouvera donc avec grand plaisir la corde ninja qui disparait hélas régulièrement des jeux du développeur. Si vous cherchez l’innovation, sortez de l’inventaire et regardez autour de vous, non vous ne rêvez pas, il y a bien des… véhicules dans le niveau !

Annoncée comme la grosse nouveauté du jeu, l’intégration de véhicules à piloter par les vers en cours de partie a de quoi en déconcerter plus d’un. Fort heureusement Team17 ne tombe pas dans le piège et s’assure que cette caractéristique ne vienne pas dénaturer le gameplay classique de Worms en intégrant des règles de jeu particulières. A votre disposition, un tank, un hélicoptère et un robot (+ quelques bonus secrets à découvrir !). Chacun des trois possède ses propres forces et faiblesses : le tank tire 3 fois 2 obus à la suite, mais est trop gros pour être manoeuvré correctement dans les environnements accidentés, l’hélicoptère permet de dézinguer depuis les airs, mais vise très mal. Enfin le robot est dévastateur, mais à très courte portée uniquement.

Comme indiqué, ces blindés obéissent également à deux règles particulières : ils ont leur propre armure, mais font subir des dégâts conséquents à vos vers lorsqu’ils explosent et l’ennemi peut vous éjecter de votre véhicule lorsque c’est a son tour de jouer. Leur utilisation n’est donc pas une prérogative à la victoire et il est parfaitement possible de s’en passer à condition d’être fin stratège et d’utiliser le dénivelé naturel des niveaux à votre avantage. Encore une fois, Team17 joue la carte de la simplicité et de l’efficacité avant tout. Ainsi, les options de jeux seront réduites au strict nécessaire : solo, multijoueur en local ou en ligne (avec classements possibles) et des modes de jeu basique qu’il est possible de customiser à loisir.

Tout est fait que enchaîner les parties sans se prendre la tête avec une myriade d’options et cela fonctionne immédiatement. On a passé de très agréables moments a s’étriper en multi local. Et les amateurs de challenge solo ne sont pas oubliés avec une campagne complète qui porte pour une fois bien son nom. On avance dans les niveaux en débloquant des petites cinématiques de temps en temps, les missions sont variées, scénarisées et les objectifs secondaires sont souvent très fun à réaliser. La campagne permet également de déverrouiller des duels dans lesquels vous devrez éliminer un chef adverse avec un seul objet ou un handicap. Idéal pour ceux qui veulent vraiment se creuser les méninges.

Bon

Hourra ! Worms WMD n'est pas l'épisode best of de trop, mais un vrai nouveau Worms qui apporte son lot de nouveautés là où on ne l'attendait pas. Les environnements gagnent énormément en réalisme et en profondeur avec l'introduction des bâtiments explorables et un style graphique 2D de toute beauté qui tranche avec les niveaux génériques de ces dernières années. De leur côté, les véhicules apportent un dynamisme inattendu dans vos parties sans pour autant transformer la recette immuable d'un jeu Worms. Alors bien évidemment, le jeu ne plaira pas à ceux qui ont déjà le concept en horreur, mais il a le mérite de surprendre les fans de la licence qui pensaient qu'on ne pouvait plus rien faire avec les vers de terre cuisinés à l'anglaise. Un bon cru donc, à déguster entre amis naturellement.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par le développeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien

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