Xbox One

Test : DiRT Rally

« Six left, two right, don’t cut into three left, over finish ». Si vos poils se hérissent sur vos avant-bras à la simple lecture de ces quelques mots d’anglais, c’est que vous avez probablement joué à Colin McRae Rally à la fin des années 90. Le mythique jeu de rallye de Codemasters reste une référence pour la grande majorité des aficionados du genre, déçus par l’orientation arcade prise par la majorité des éditeurs de jeux de rallye depuis le début des années 2000, Codemasters en premier. Pire encore, la plupart des jeux soi-disant axés simulation se trouvent être des ratages complets. Nous n’avions hélas plus grand espoir de voir revenir le genre sur le devant de la scène.

Et puis voilà qu’après plusieurs échecs commerciaux, le développeur et éditeur anglais original décida de faire table rase sur le passé, oubliant au passage la longue série de DiRT qui se clôtura par un médiocre épisode Showdown qu’on jettera volontiers aux oubliettes et de nous sortir le jour de son annonce son DiRT Rally, un retour aux sources du jeu de rallye. Rapidement et malgré un contenu assez maigre, le tout jeune titre étant disponible uniquement en accès anticipé sur Steam, il accumule les congratulations des fans retrouvant en y jouant le plaisir d’antan. Huit mois et de nombreux ajouts plus tard, la version finale de DiRT Rally est tout simplement acclamée par la critique.

Mais les « britishs » ne comptaient pas s’arrêter là. La prochaine étape de leur plan consistait à sortir DiRT Rally sur consoles. Nous voilà donc près de quatre mois plus tard enfin en possession de la bête sur Xbox One. Et le moins qu’on puisse dire c’est que sa réputation est fondée. DiRT Rally embarque un contenu généreux pour l’amateur du genre. Rally, Hillclimb et Rallycross, il y en aura pour tous les goûts. Les différentes disciplines se déclinent en plusieurs modes de jeu : Carrière complète, courses simples personnalisables à souhait, multijoueur via leaderboards de ligues ou en joueur contre joueur, le moins qu’on puisse dire c’est que vous avez le choix.

Dans le mode Carrière, le joueur est assimilé à un véritable pilote et devra escalader les plus hautes marches du podium, en se dépassant de championnat en championnat pour espérer arriver au bout de la carrière. Inutile de vous dire que la tâche sera rude en Rally, car si la compétition amateur vous autorise de nombreux écarts, les choses viendront rapidement se corser et il vous faudra connaître quasiment par coeur les circuits et surtout leurs pièges pour espérer grappiller de précieuses secondes au chrono et terminer premier. Heureusement pour vous, un mode Showcase vous permet de vous entraîner autant que vous le souhaitez sur le circuit en cours avant de passer à la course de qualification.

Il en sera de même pour les deux autres sports mécaniques proposés dans ce mode carrière : Rallycross et Hillclim, mais nous y reviendrons plus tard. Mais avant tout, parlons du coeur du jeu, le Rally. Les deux premiers épisodes de Colin McRae nous ont appris que pour faire un bon jeu de rallye il fallait des spéciales aux surfaces variées, un modèle de conduite réaliste, exigeant, mais tolérant et un copilote efficace. Et bien on peut sans aucun doute affirmer que DiRT Rally valide l’intégralité de ces points. Les développeurs ont recréé quelques-unes des meilleures étapes de 6 rallyes européens de légende : Monte-Carlo, Pays de Galles, Finlande, Grèce, Suède et Allemagne et les surfaces qui vont avec.

En très bon élève qu’il est des maîtres en la matière, le jeu vous obligera sans cesse à vous renouveler en fonction de la surface sur laquelle vous allez rouler et les conditions météorologiques du jour de course. Il ne sera pas juste question d’un patinage plus ou moins important comme c’est le cas dans des jeux plus arcade : l’accroche dans les virages, la reprise, le maintien lors du transfert de masse et vos réflexes seront sans cesse bouleversés en fonction de l’épreuve à laquelle vous participez. A vous donc d’ajuster votre vitesse pour choisir de sauter ou d’écraser le bitume et de prendre des décisions en fonction du retard sur le chrono.

C’est cette remise en question en temps réel qui fait tout le sel du jeu. Comme lors de vraies courses, il faut savoir prendre des risques immédiats pour gagner quelques secondes sur un segment et voler sa place à un concurrent. Si vos premiers paris se solderont par des têtes à queue ou pire des détours vers le fossé, vous arriverez à force de persévérance à de beaux dérapages suivis de reprises surprenantes ou un contrôle parfait en sortie de saut. C’est pour tous ces petits moments grisants que l’on joue à DiRT Rally, ces instants magiques où l’on est dans « la zone », où l’on ne fait qu’un avec notre véhicule, plus concentré sur les précieux conseils de notre copilote que sur la route elle-même.

D’ailleurs on salue le travail de Codemasters sur les détails apportés aux informations fournies par notre ange gardien jusque dans certains petits clins d’oeil à la spéciale en cours. Plus précis que jamais, il est un atout majeur à ne surtout pas négliger si l’on recherche la performance. C’est grâce à lui et au modèle de conduite réaliste du jeu qu’on se surprend à appuyer de plus en plus sur le champignon au fil des épreuves, gagnant en confiance, en assurance et exploitant les capacités physiques de notre véhicule. Et si vraiment on a encore du mal, on peut toujours aller toucher aux réglages et aides typées Forza pour progresser tout en douceur.

En plus du royal mode Rally, la grande spécialité américaine du Hillclimb vous demandera de gravir à toute vitesse le fameux Pikes Peak lancé à bord d’un bolide survolté en flirtant avec le vide au bord de virages donnant directement sur des ravins vertigineux. De son côté, le Rallycross est une course sur circuits asphalte fermés en 4V4. Que ce soit dans le mode carrière ou en épreuve simple, ces deux modes s’avèrent décevants et représentent peut-être le seul bémol du jeu. Le Rallycross souffre d’une I.A. qui ne commet aucun impair et malgré toutes mes tentatives pour rester dans la course, m’a très souvent laissé loin derrière. On en vient à se décourager et le délaisser.

Le Hillclimb quant à lui demande un investissement très important de la part du joueur habitué à l’inertie des voitures cadrées pour le Rally puisqu’il se joue avec des bolides de plus de 500 chevaux en moyenne. Difficile à la vitesse offerte par ces monstres de manœuvrer correctement dans les dizaines d’épingles qui se suivent le long des 20km de course. Ce mode de jeu tranche vraiment avec ce pour quoi on apprécie DiRT Rally et est à réserver aux fans de ce sport extrême ou aux Américains qui sont probablement ravis de voir débouler dans le jeu leur version continentale du Rally. Un petit détour par le menu multijoueur nous permet de constater qu’ici aussi, il y a matière à s’amuser.

Le Rallycross se décline naturellement en matchmaking, joueur contre joueur jusqu’à quatre tandis que la composante Rally se jouera à la montre dans des leaderboards locaux, nationaux et internationaux. On retrouve également les désormais traditionnelles épreuves quotidiennes, hebdomadaires et mensuelles en ligne. Mais le réel intérêt du multi vient des ligues en ligne qui vous permettent de vous rassembler vous et vos amis et de créer des événements pendant une période donnée. Comme dans la partie solo, tout est configurable ou presque, jusqu’à la possibilité ou non de recommencer la course en cas de sortie de route.

Le système RaceNet enregistre des statistiques détaillées à retrouver sur le site de votre ligue. Sympa et complet, mais on regrette cependant que Codemasters ait divisé les communautés Steam, PSN et Xbox Live sur son RaceNet. Dommage lorsqu’on sait que les statistiques ne sont pas gérées par les réseaux des machines, mais par RaceNet lui-même. On aurait aimé pouvoir se tirer la bourre sur Xbox One avec ses potes qui jouent sur PC… Puisque nous parlons de la partie technique, sachez que le jeu tourne parfaitement en 1080p à 60 fps sur Xbox One. De nos jours, c’est toujours bon à prendre, surtout pour un titre qui met en avant nos réflexes.

Le jeu réutilise le moteur Ego Engine de Codemasters poussé dans ses retranchements pour l’occasion. Il en ressort un titre joli, efficace, mais qui n’a pas le cachet next-gen qu’on peut retrouver dans les derniers jeux de courses sortis ici et là. Néanmoins, le travail effectué à la fois sur les textures et sur l’éclairage offre un rendu très correct qui suffit, car, simulation oblige, on passe plus son temps concentré sur la conduite qu’à observer le paysage. Le studio a tout de même fait un effort sur toute la partie sonore, le rugissement des moteurs sonne juste et on entend même des détails comme par exemple les carlingues métalliques qui se tordent lors des sauts ou des freinages d’urgence.

Très bon Obligé !

En conclusion, DiRT Rally est le digne successeur de Colin McRae et ça fait un bien fou de le dire ! Son modèle de conduite et les sensations fortes qu'il procure le propulsent directement sur les plus hautes marches du podium. L'excitation de concourir sur une spéciale en pleine nuit à toute blinde dans les forêts norvégiennes, la chair de poule ressentie lorsqu'on réussit à changer le centre de gravité de notre véhicule en sortie d'épingle c'est tout bonnement magique. On pardonnera donc volontiers à DiRT Rally ses petits écarts de conduite avec notamment un mode Rallycross délébile. Orchestré de main de maître par un Codemasters en pleine forme, DiRT Rally est la nouvelle référence en la matière et il va y avoir fort à faire pour le détrôner

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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