PlayStation 4

Test : Tony Hawk’s Pro Skater 1+2

Dans la série des franchises revenues d’entre-les-morts, j’invoque Tony Hawk’s Pro Skater. À l’instar des Shenmue et autre Shin Megami, la nostalgie des fans a fait revivre ces licences. C’est ainsi que débarque Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2, un remake des deux premiers épisodes de la saga. Alors que la franchise était tombée en désuétude depuis des années (après Underground en ce qui me concerne), le dernier jeu canonique paru en 2007 fût « proving ground » si on omet tous les spin-off et autres portages sortis depuis.  C’est avec un élan de nostalgie que nous nous lançons dans le half-pipe afin de vérifier si cet opus « 2 en 1 » réussit à franchir le cap.

Première incursion dans le jeu et déjà quel bonheur de retrouver un générique en prise de vue réelle, un style complètement oublié, tout comme l’idée même de générique d’ailleurs. Les plus vieux se souviendront des mini-films de GTA II également. N’ayez craintes, vous pourrez toujours débloquer des vidéos en effectuant des défis. Nous voilà fraîchement débarqués dans ce nouveau lobby flambant neuf, avec plusieurs options. Le skate tour, la partie principale pour revivre l’aventure des deux premiers Tony hawk’s pro skater : le skate libre, le solo afin d’exploser les classements mondiaux, le multijoueur, créer un parc et la sélection des personnages.

On dénombre 27 skaters, répartis en différents styles (rue, vertical et park). Ils disposent tous de 21 défis qui vous permettront de débloquer du comestible (skates, vêtements, insigne pour votre profil…) et des emplacements de tricks spéciaux. L’interface rend le tout assez confus à comprendre car il faut récupérer vous-même les défis effectués, et l’argent dépensé dans la boutique virtuelle pour acheter du matos ne peut être utilisé que sur les skaters créés par vos soins. L’outil de création est d’ailleurs assez basique, pas grand chose à tirer de ce côté-là. Autre point à signaler, un certain manque de finesse sur la modélisation des skaters. Vous pourrez améliorer les performances de ces derniers en récupérant des points de stats dans les niveaux. Problème, vous devez faire ça pour chaque skater si vous voulez obtenir toutes les vidéos. Faites le calcul : 19 niveaux fois 27 skateurs…  un défi long, inintéressant et fastidieux (mais pas obligatoire pour le mutli car tous les personnages sont maxés).

Une fois votre choix effectué, vous voilà prêt à attaquer les skate parks. Pour ceux qui ne sont pas familiers du principe de la licence Tony Hawk’s, il s’agit de réussir une petite dizaine d’objectifs dans un niveau plus ou moins grand. Pour cela vous disposez de deux minutes. Si vous réussissez un objectif, vous le validez et en tentez un ou des autres lors de votre prochain run. Les niveaux ont tous le même type d’objectif : 3 scores à dépasser, collecter toutes les lettres SKATE, faire une figure précise sur un élément ou encore récupérer la cassette secrète cachée dans le décors. Vous aurez également des compétitions où votre objectif sera d’obtenir au moins deux fois les meilleurs notes du jury au meilleur des trois manches. Les notes sont déterminées en fonction de votre score, de la variété des figures que vous effectuez et du nombre de chutes que vous subissez.

En parlant de score, il s’agit sûrement d’un élément central dans le gameplay du jeu. Tout repose sur le système de figures qui vous rapportent des points (de moins en moins si vous les spamez) et qui peuvent être enchaînés afin d’obtenir une combo et donc un effet multiplicateur. Pour ce faire, vous devrez varier les figures, faire des transitions entre les spots, comme des manuals (haut, bas, ou bas haut) ou des grinds (triangles). Le système est simple, old school, mais terriblement efficace. Les sensations reviennent vite et la marge de progression est vertigineuse. Il faut forcément se réhabituer à certaines mécaniques très « dépassées » diront certains, car si les graphismes ont fait peau neuve, la majorité du gameplay reste le même. Ainsi, la barre d’équilibre des manual & grind demande un certain temps d’adaptation. Il en va de même pour la physique du jeu. Les persos sont très raides, les collisions parfois pénibles et les déplacements manquent de naturel. Il est très perturbant au premier abord de ne pas avoir à gérer la vitesse soi-même, puis de voir son avatar remonter des pentes à 60 degrés.

Car, qu’on se le dise, pour ceux n’ayant pas mis la main sur les anciens, le jeu est 100% arcade, avec ses sauts de 100 mètres et sa physique hasardeuse. Nous sommes aux antipodes d’un “Skate” d’Electronic-Arts qui avait redéfini le genre en 2007 (la même année que Tony hawk’s proving ground, tiens tiens). Le jeu sait se faire généreux en termes de sensations et c’est un véritable plaisir de retrouver le blast d’enchaîner des figures avec une combo élevée pour essayer toujours plus loin, car le système en lui-même repose sur un pari simple : serais-je capable d’effectuer une autre figure et d’atterrir pour valider ma combo ? Si oui, dois-je continuer ou m’arrêter là pour engranger les points ? Vous le constaterez vous-même, perdre une combo de 100 000 points ou plus vous mettra dans un certain état rarement atteint avec d’autres jeux. Il est noté que la maniabilité patine un peu et, comme nous l’avons indiqué, le manque de poids allié à une accélération démente rend le tout parfois confus. Facteur aggravant, le fait d’avoir placé un bouton de groupe sur le pavé tactile,  qui se déclenche très souvent vu la frénésie quand on joue, peut vite devenir hyper frustrant.

Un fois que vous aurez poncé le solo à 100%, il sera temps de s’attaquer au multi. Deux modes sont disponibles : Jams et compétitif. Le premier vous mettra en compétition avec d’autres joueurs dans un niveau et vous aurez plusieurs défis, tel que : atteindre un certain score ou combo le premier, le meilleur score ou combo et enfin l’épreuve du graffiti où le plus gros trick sur un spot vous permettra de remporter ce dernier, jusqu’à ce qu’un autre joueur vous détrône. Le mode Compétition est exactement la même chose mais en mode ranking. On aurait aimé voir un peu plus d’innovation et de variation dans ce mode multi, car on tourne vite en rond. Cette remarque vaut aussi pour le reste du jeu. Il est dommage de voir qu’il manque un mode photo/vidéo, ce qui aurait pu être assez sympa. De manière générale, il est regrettable de voir que bon nombre de points étaient déjà dans « Skate ». Pour finir, vous pourrez créer votre skate park et « rider » dans ceux des autres joueurs. On voit déjà fleurir pas mal de niveaux très techniques et complétement fous. Ceci permet de prolonger la durée de vie pour les plus hardcores des fans. Le problème étant ici les erreurs de collisions entre les éléments entre eux.

En terme de durée de vie, sachez qu’il vous faudra une dizaine d’heures pour finir le jeu à 100% (tous les objectifs) et bien plus si vous souhaitez obtenir tous les défis et succès, mais peu de gens en viendront à bout. D’un point de vue technique, le jeu est assez beau mais nous sommes loin d’être transcendés par les graphismes. Comme je l’ai précisé, la modélisation des personnages est assez médiocre et certains niveaux sont assez banals. Je ne saurais dire s’il s’agit d’un problème de direction artistique, de performance graphique ou les deux, mais j’ai été assez déçu par le rendu de certains niveaux « ré actualisés ». De ce côté, c’est service minimum, surtout que certaines arènes n’ont pas été adaptées au gameplay, puisqu’il est désormais possible d’effectuer des manuels dans les niveaux du 1er opus (le gameplay étant, lui, uniformisé). Du coup, on se retrouve vite à l’étroit. Un des éléments incontournables de la série des Tony Hawk’s reste sa bande son. Oscillant entre punk et hip-hop, la B.O. a gagné le statut de culte avec les années. On reste avec ce nouvel opus sur des bases solides, reprenant les classiques des deux premiers titres (Supermen, les Vandals…) et en intégrant de nouveaux morceaux. Malheureusement, j’ai trouvé que certaines pistes ne collaient pas du tout au gameplay.

Moyen
Au final, ce Tony Hawk's Pro Skater 1+2 reprend tous les éléments qui ont fait le succès de ses pairs. Un titre qui sent bon les scratchs, le punk, les gamelles et les combos over 9 000. Malheureusement son ambition se limite à un remake sans rien changer d’une recette de grand-mère déjà bien éculée. Je le conseille donc avant tout aux fans en manque qui n’ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent ces dernières années.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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