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Aperçu : Sniper Ghost Warrior 3

Après deux épisodes qui n’ont pas marqué les esprits, la licence Sniper Ghost Warrior se doit de marquer le coup. Ca tombe bien, CI Games a pris les devants et a laissé carte blanche à son studio de développement pour remettre la série sur les rails. Un seul mot apparaît sur leur liste de courses : l’ouverture. Qu’il s’agisse de l’environnement ou des manières d’arriver à votre objectif, le jeu nous vend des possibilités presque infinies. Notre premier contact avec le jeu remonte au salon Paris Games Week et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il nous a un peu refroidis, surtout à cause d’une optimisation désastreuse qui rendait l’expérience vraiment pénible. En bons seigneurs, nous lui avons laissé sa chance et, hasard du calendrier, nous avons profité d’un accès anticipé à la beta que vous pouvez retrouver dès aujourd’hui sur Steam pour nous faire un premier vrai avis sur le jeu, à deux mois de sa sortie.

La Georgie c’est pas franchement l’endroit idéal pour passer des vacances de rêve en famille. Par contre, quand on est un baron du crime organisé et qu’on veut se monter son petit empire, là tout de suite le pays devient plus intéressant : des étendues boisées à perte de vue parfaites pour y planquer ses petites activités illicites, une main-d’oeuvre peu regardante sur le travail a effectué tant que les biftons sont à la clé et des forces de l’ordre qui auront vite fait d’oublier vos petits trafics si on sait les caresser dans le sens du poil. Non vraiment on y vit très bien. C’est dans ce contexte que déboule Jonathan North aka. Jon, un Marine américain à la recherche de son frérot qui aurait mal tourné qui débarque comme tout bon américain avec son fusil de sniper, son AK47 et ses gadgets. La base quoi. Voilà le point de départ de ce troisième Sniper Ghost Warrior.

Le jeu va nous faire évoluer dans de gigantesques cartes et nous faire accomplir à la manière d’un Far Cry des tonnes de missions qui iront du simple « nettoyage » de camps fortifiés à l’assassinat d’un haut gradé ou au sabotage d’installations paramilitaires, enfin bref, tout ce qu’on retrouve sur le manuel du parfait petit soldat américain. Cette beta nous offre un gros tiers d’une des maps du jeu, deux missions principales et quelques objectifs secondaires. Pas de chance pour nous, le titre ne prend ici aucun risque et reprend tranquillement les deux missions qu’on a déjà vu tourner en vidéo depuis deux ans, soit « Blockout », une mission d’assassinat au milieu de tours d’habitation désaffectées et « Cut Off » qui nous envoie repositionner des antennes satellites. Première déception, si on a suivi l’actualité autour du jeu on connait déjà par coeur les tenants et aboutissants de chacune des missions proposées.

M’enfin comme vous diraient les développeurs, ça n’est pas grave puisque ce n’est pas l’objectif qui importe, mais la manière d’y arriver. Soit, mettons donc le gameplay ouvert du jeu à l’épreuve. En substance, le titre offre 3 types de gameplay : en agissant plus en tant que Sniper, vous préférerez éliminer vos cibles de loin, en hauteur, à l’abri des regards ennemis et nettoyer le champ de bataille le plus possible avant de vous aventurer dans la base. Si vous choisissez de vous la jouer Ghost, vous opterez pour la position accroupie ou couchée et utiliserez vos armes de mêlée et vos couteaux de lancer pour tuer les ennemis en silence. Enfin, le Warrior qui sommeille en vous a juste envie de prendre son AK-47 et d’aller défourailler tout ce qui bouge, ce n’est peut-être pas la meilleure des options, mais c’est possible. Que vous optiez pour l’une ou l’autre de ces techniques, vous pourrez également profiter d’une tonne de gadgets à récupérer dans votre Safe Zone planquée dans une grotte.

Ce point de départ servira également de hub vous permettant de choisir votre mission principale, votre équipement et de crafter munitions et gadgets. Après avoir fait le plein, place à l’action. Pour vous déplacer d’un point à l’autre de la carte, vous pouvez utiliser un véhicule ou des Fast Travels, une fois débloqués sur la carte. Ici, on constate avec tristesse dans cette beta que la conduite est assez déplorable. Prendre un virage à pleine vitesse devient rapidement laborieux tant la deadzone du volant est mal configurée. Le frein à main est rigide et le tout manque cruellement de sensations. Une fois arrivé dans le périmètre de notre objectif, il est temps de s’amuser un peu avec l’IA. On sort son drone, pratique pour faire un rapide repérage des lieux et taguer les ennemis sans être vu. Ensuite, il est temps d’aller titiller les ennemis.

Dans la globalité, l’intelligence artificielle est plutôt correcte même si elle semble sourde ou tout du moins insensible au bruit de nos pas. Le cône de vision des ennemis est lui aussi très réduit, ce qui occasionne des situations assez ridicules dans lesquelles on passe sur le côté d’un ennemi sans qu’il nous repère. Enfin si les ennemis sont redoutables et ne loupent que rarement leur cible, ils sont aussi assez bêtes et foncent tête baissée vers vous une fois qu’ils vous ont repéré sans se poser de question, comme une horde de loups affamés sur un pauvre agneau sans défense. Cette approche pas très intéressantes des combats de Sniper Ghost Warrior 3 ne nous laisse que peu d’options pour espérer finir la mission en un seul morceau et en y trouvant un tant soit peu de plaisir, préférer prendre son temps, suivre les balises et planifier son attaque en dégager un couloir à l’aide du fusil de sniper pour ensuite s’infiltrer tranquillement sans se faire détecter.

Et c’est bien là que le jeu montre ses qualités, lorsqu’il mime un certain Project IGI, nous surprenant parfois avec des environnements ouverts et de rares opportunités à saisir. Certains éléments du décor scriptés peuvent être utilisés dans la mission principale (bouger une antenne TV sur un toit pour brouiller le signal et faire sortir un méchant de son trou par exemple). En ce qui concerne le craft, on en a parlé, il se fait avec des matières premières récoltées sur les cadavres des ennemis et dans certaines caches, mais il reste parfaitement anecdotique se résumant à des munitions et des gadgets sans surprise, tout comme le côté RPG du jeu puisque nous avons aussi droit à un système de progression de personnage dans les trois disciplines du jeu (Sniper, Ghost et Warrior). Là encore, c’est du grand classique et nul besoin de passer des heures à se spécialiser dans telle ou telle caractéristique, tant le gain est minime.

Le minimum c’est aussi ce que propose la technique de cette beta. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu une beta à un stade si peu avancé. Bugs de collisions à gogo, scripts qui ne se déclenchent pas, inventaire qui se vide lorsqu’on recharge une sauvegarde, freezes et crashs du jeu, options qui ne s’activent pas, perte de performances inexpliquées (merci le CryEngine), c’est la douche froide. A deux mois de sa sortie, la technique peine dans tous les domaines. Et je ne vous parle même pas de la qualité globale des assets qui laisse à désirer, c’est à se demander de quand date cette version beta, car c’était déjà le cas sur la version prise en main lors du Paris Games Week, en octobre dernier tout de même. Et surtout, quel est l’intérêt pour CI Games de sortir un produit dans cet état qui va plus repousser le joueur qu’autre chose. On est en droit de se le demander…

Première vraie prise en main avec Sniper Ghost Warrior 3 et premiers hauts le coeur. Si la proposition initiale du jeu était louable, en pratique le jeu peine à produire un gameplay intéressant plus d’une demi-heure. Les environnements sont certes gigantesques, mais on passe le plus clair de son temps dans des forêts vides à se débattre avec le modèle de conduite hasardeux du titre. L’ouverture est là, mais on se rend vite compte que les options sont limitées et qu’on ne peut pas vraiment opter pour une tactique personnelle sous peine de se retrouver criblé de balles. On passe donc le plus clair de son temps à suivre le chemin que veulent nous faire emprunter les développeurs. Enfin et surtout, la technique lamentable de cette beta est assez scandaleuse et fait surtout peur, à deux mois de la sortie. Méfiance donc.

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