PlayStation 3

[TEST]Dark Souls II

Darksoul II - Titre4 ans ! C’est le temps qu’il aura fallu à From Software pour créer une saga de 3 jeux à la difficulté légendaire et avec l’objectif de séduire une partie des joueurs « hardcore ». Avec un premier épisode nommé Demon’s Souls, ayant mis en place les bases, la série a ensuite évolué en 2011 avec le titre éponyme de Dark Souls. Les deux jeux cités ayant provoqués plus de traumatismes auprès des joueurs que Larusso sur la chanson française, on se rend très vite du calvaire qui nous attend…

Bienvenue en enfer !!

DarkSoulsII_161544Après une introduction de toute beauté, le jeu débute avec le choix de sa classe et avec les premiers problèmes. Avant toute chose, laissez moi apporter quelques explications sur un point qui sera récurrent dans ce test. En tant que joueur, nous avons tous nos préférences et visions de ce que doit être un jeu vidéo. En ce qui me concerne, je ne suis pas pour l’assistanat à outrance des joueurs. Le fait de guider systématiquement le joueur en l’aidant, lui permettant de passer un niveau ou réduire les possibilités d’exploration à un couloir n’est en rien un bien fait du « game design ». Cela étant dit, le fait de ne donner aucunes explications n’est pas non plus une solution en soit. C’est exactement ce qui arrive dans ce jeu dès les premières minutes. Vous n’avez pas commencé à prendre les commandes que les premiers errements en terme d’aide se font ressentir. Après avoir recherché tant bien que mal quelle classe jouer en fonction de votre style de jeu et de ses bonus / malus, vous voila projeté dans le monde hostile de Dark Souls II.

DarkSoulsII_181932Premier constat, graphiquement le jeu ne tient pas la comparaison avec la concurrence. Sans être hideux, Dark Souls II est tout juste à la limite de ce qu’on peut qualifier d’acceptable pour un titre de fin de génération. Coté bande son, pas non plus de quoi sauter au plafond. Mis à part les thèmes des boss qui collent bien au combat, on s’ennuie légèrement. On fermera les yeux (au sens premier du terme) sur ces aspects pour se focaliser sur l’essence même du jeu : le gameplay.
Reconnut pour être plus qu’exigent, le nouvel opus de la franchise ne fait pas exception à la règle. Une fois arrivé au premier village, vous devez choisir votre route parmi plusieurs disponibles et ce sans aucune indication. Bien sur, certaines zones sont pensées pour être plus difficiles que d’autres et sont censées être faites dans un certain ordre dont bien sur vous n’avez pas la moindre idée. Après avoir compris que vous faisiez fausse route et avoir tenté différents chemins possibles avant d’arriver à la véritable première zone, vous aurez déjà probablement commencé à pester contre le manque d’informations de ce jeu (cf : paragraphe 2 de ce test).

La mort, la mort, la mort…

Vous qui rêvez d’apprendre toute les possibilités d’un jeu au hasard d’une série de touches enfoncées ou d’un événement imprévu, vous allez être servi. Ici, on apprend en mourant (die and retry), ceci est la première règle du Dark Souls II’s Club. Que cela soit dit et répété, vous allez mourir, encore et encore. Mais cela ne sera pas vain car la mort n’est ici que le début vers la voie qui vous mènera à la victoire. A force d’échouer, vous allez apprendre de vos ennemis (leurs patterns, points de vie…) avant d’enchainer une chorégraphie que vous aurez appris par cœur. La victoire, dans un die and retry de ce gabarit, est à ce prix.

DarkSoulsII_EdCol005La 2eme règle du Dark Souls II’s Club est: Les feux de camps tu chériras. Ces derniers font office de checkpoint et de points de téléportation vers les différents niveaux du jeu. C’est à ces derniers que vous réapparaitrez une fois que la mort vous aura cueillit. Difficile à manquer, ils se font rares et vous obligeront parfois à refaire un niveau en entier juste pour retourner à la salle d’un boss. Cette démarche est clairement un parti pris de l’équipe de développeurs qui a choisit d’éviter les écueils des sauvegardes auto ou des points de sauvegarde tous les cinq minutes. Cependant, au vu des efforts que ce jeu demande pour progresser, il est parfois regrettable de voir le placement de ces feux de camp dans les niveaux.

La 3eme règle: Ton humanité tu perdras. Dans Dark Souls II, même la mort n’est pas une chose gratuite. En effet, à chaque fois que vous réapparaitrez au feu de camp, votre barre de vie sera diminuée légèrement. Ce principe se répétera jusqu’à atteindre 50% de votre barre de vie totale ! Ainsi, en plus d’être intransigeant, le jeu tend clairement vers le sadisme, puisque la plupart du temps vous ne disposerez que de la moitié de votre barre de vie. Il existe cependant deux moyens pour y remédier. La première consiste à utiliser un objet achetable en boutique qui restaure entièrement votre humanité (et donc votre barre de vie). Cette dernière n’est cependant conseillée  que dans certaines situations (par exemple avant un boss que vous connaissez déjà parfaitement pour éviter de gaspiller cet objet). La seconde option est un objet qui, une fois en votre possession, limite la réduction des points de vie à 80%). Intéressant sur le papier, cette fonctionnalité est la cerise sur la gâteau en terme de difficulté. C’est un peu comme si les développeurs vous disaient:
« Tu as du mal à passer le niveau ? Ne bouge pas, on va corser encore un peu plus la situation ».
En ce qui me concerne, cela va à l’encontre de toute logique de game design. Refuser de faciliter la tâche du joueur c’est une chose, lui réduire ses chances de réussite en est une autre. D’ailleurs, là où le jeu perd toute logique, c’est quand il supprime progressivement des mobs après un trop grand nombre d’échecs dans une zone, comme un dernier affront des développeurs, qui peinent à trouver l’équilibre.

Mon précieux

DarkSoulsII_EdCol0064eme et dernière règle du Dark Souls’s Club: Les âmes tu ne perdras point. Une des particularité de ce RPG réside dans son système de monnaie d’échange. À la manière des précédents épisodes, vous obtenez un certain montant d’âmes pour chaque créature tuée (en fonction de sa puissance). Si vous mourrez, les âmes collectées resteront à l’endroit de votre dépouille. Vous pourrez ainsi tenter de les récupérer en faisant le chemin depuis votre dernier feu de camp jusqu’à votre cadavre. Si vous échouez en mourant à nouveau, les âmes disparaitront à tout jamais. Vous comprendrez ainsi aisément la nécessité de ne pas courir tête baissée ou de revenir au feu de camp si vous disposez d’un nombre important d’âmes. Les niveaux sont d’ailleurs conçus pour « farmer » et faire des aller-retour au village pour utiliser ces dernières. Ainsi, comme dans tout bon RPG qui se respecte, vous pourrez les utiliser pour améliorer vos attributs. Chaque niveau d’attribut gagné améliora une ou plusieurs statistiques (points de vie, résistance saignement…). Arrivé à un certain niveau, vous passerez un gap qui vous fera augmenter également directement vos points d’attaque et, par la suite, de défense.

DarkSoulsII_115222Vous vous rendrez-compte rapidement de la différence avec Skyrim
 

Craft moi si tu peux !

DarkSoulsII_EdCol003L’autre manière de dépenser ses âmes sera bien sûr d’acheter de nouveaux équipements, de réparer les siens ou de les améliorer chez le forgeron. Tout cela reste énormément classique en terme de crafting, ce qui est vraiment préjudiciable pour un RPG, d’autant plus que l’interface générale du jeu date d’un autre âge. Le simple fait de passer à la boutique pour s’équiper prend du temps, en partie à cause de cette interface. De plus, les fonctionnalités liées aux différents objets et armes sont certes nombreuses mais à aucun moment elles ne sont expliquées au joueur. Par exemple: si vous jouez un personnage avec une arme dans chaque main, vous avez la possibilité de faire plus de dégâts grâce au fait que votre héros soit ambidextre. Si vous possédez 2 armes de même catégorie, et que la plus puissante requiert 10 en force et 20 en dextérité, vous aurez besoins de 150% d’attributs par rapport au prérequis, c’est à dire 15 en force et 30 dextérité. Cela est d’autant plus regrettable qu’un grand nombre de joueurs passent à coté de ce type de subtilités.

A la lecture de ce test, vous l’aurez compris par vous même, Dark Souls II dispose d’une durée de vie étendue, de par la nature de ce type de jeu. À force de mourir encore et encore, n’espérez pas voir le bout du tunnel rapidement. Difficile d’évaluer en terme d’heures le temps nécessaire pour finir ce jeu, mais un minimum de 80h peut paraitre indispensable. Rajouter à cela des fonctionnalités Multijoueurs intégrées à l’aventure solo, comme le fait d’ajouter des indications, de voir les morts des autres joueurs, ou d’envahir la partie d’un autre joueur.

DarkSoulsII_EdCol001Là ou le bas blesse, c’est lorsqu’on se questionne sur les motivations d’une telle difficulté. On peut tout à fait convenir que cela fait parti intégrante du gameplay et que tout cela a uniquement pour but de faire en sorte que le joueur surpasse sa frustration au moment de la victoire. Toutefois, cela peut aussi nous renvoyer directement aux anciens jeux qui, faute de pouvoir stocker un grand nombre d’informations sur leurs cartouches, disposaient d’une difficulté élevée pour rallonger artificiellement la durée de vie. La question est de savoir si cela peut être appliqué à Dark Souls II et quels sont les joueurs ciblés par ce jeu. Il apparait que les joueurs de Dark Souls ne sont pas tant des hardcore gamers, mais plutôt des joueurs patients, persévérants et recherchant un challenge qu’ils ne trouvent plus dans le reste de la production vidéo-ludique d’aujourd’hui. Si cela est votre cas, vous trouverez dans ce jeu tout ce que vous recherchez. Dans le cas contraire, le premier niveau pourrait bien vous dégouter à tout jamais du jeu vidéo, ou y reviendrez de temps à autre, entre amis, telle une expérience de groupe ayant pour but de finir le Saint Graal des jeux difficiles. Car, qu’on se le dise, Dark Souls 2 n’est pas un jeu foncièrement mauvais, mais qui pâtit d’un grand nombre de défauts, surtout pour un RPG. Passé cela, il reste un jeu qui peut être apprécié sur la durée, en y revenant après une pause de quelques jours, parfois plus…  si on en a le courage.

CritoraDifficile et exigeant, Dark Souls II s’adresse clairement à une certaine catégorie de joueur. Sans parler d’élite, le fait de recommencer de manière perpétuelle les mêmes schémas appris par cœur requiert une implication très importante de la part du joueur. Au delà de la problématique de savoir à qui s’adresse le jeu, je trouve que le niveau de frustration engendré est tellement important que les moments d’euphorie paraissent sans valeur à coté. Tout cela mis de coté, il reste un RPG au parti pris incontestable, qui distille de bonnes idées de gameplay, mais hélas terriblement basique en ce qui concerne l’aspect RPG (compétence, craft …). Rajoutez à cela un scénario obscure mais pas présenté au joueur, une bande sonore monocorde et des environnements datés et vous obtiendrez un jeu qui ne séduit que trop rarement au delà de sa difficulté.

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