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[PREVIEW] Abraca

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Si Ankama est surtout connu pour ses séries de jeux et de films d’animation à succès Dofus, Wakfu ou plus récemment Krosmaster Arena, l’éditeur de contenus multimédia implanté à Roubaix innove tout de même en proposant des produits à la croisée de ses domaines de prédilection. Nous avions pu assister à la renaissance d’un arbre-monde il y a maintenant deux ans et demi avec Fly’n, un metroid-like à la sauce Ankama bourré de bonnes idées et l’éditeur/développeur français tente aujourd’hui, avec le projet Abraca, d’empiéter sur les plates-bandes de Nintendo et The Behemoth. Nous avons pu nous essayer à ce bourre-pif entre princes et princesses et nous vous livrons ici nos premières impressions.

Abraca_005Comme toujours, les équipes d’Ankama aiment le trans-média et déclineront donc prochainement Abraca en jeu et en animation sur le petit écran installé dans votre salon. Le jeu est développé par le studio de Vieux-Montréal en coopération avec les équipes de Roubaix et est une sorte de brawler multijoueur 1 VS 3 en local uniquement sur PC, Playstation 4 et Xbox One. Mélange des genres oblige, les développeurs ont su piocher les bonnes idées de Super Smash Bros, Mario Party et Battleblock Theater pour les intégrer dans leur jeu. J’en veux pour preuve la structure même de leur « party-game » : dans les différentes saynètes très cartoon proposées qui font office de plateau de jeu, les joueurs alterneront tour à tour les rôles de prince, fantôme et princesse.Le prince aura pour but d’enchaîner un maximum d’écrans de jeu pour traverser les niveaux pendant un laps de temps de 40 secondes. De leurs côtés, les joueurs dirigeant les fantômes devront prendre le contrôle de l’âme des ennemis et pièges du niveau (un fantôme par ennemi). A partir de là, ils pourront effectuer une ou plusieurs actions (actionner une trappe pour faire tomber le prince, tirer, frapper au corps à corps, etc.). En plus de courir comme un dératé dans les niveaux, le prince utilisera son épée et sa rose pour défoncer les ennemis en évitant de perdre trop de coeurs (sa jauge de vie) sous peine de devoir recommencer le niveau au tout début en cas de mort prématurée.

A l’expiration du timer, le prince redevient grenouille et on change de joueur, etc.Abraca_004Le jeu ne s’arrête pas là : une fois que tous les princes ont fait un tour de jeu, place aux princesses ! Car oui, ce sont ces demoiselles qui vont devoir s’affronter pour l’honneur de leur bien-aimé. En pratique, tous les joueurs se battent dans une arène bourrée de gadgets via des modes de jeu aléatoires, le tout rappelant étrangement ce qu’on retrouve dans Battleblock Theater, les chats en moins (les modes Grab the Gold ou King of the Hill par exemple) avec un zeste de gameplay piqué à Super Smash Bros. Une fois que le coup de sifflet final a retenti, Abraca fait les comptes et distribue des coeurs aux princesses qui s’empressent d’aller remplir la jauge de vie de leurs princes. Et c’est reparti pour un tour entre princes et fantômes.

Abraca_003En toute fin de parcours, le jeu s’autorise une dernière petite subtilité, le prince devant battre le « boss » de fin de l’histoire. Dans la saynète présentée, il était question de venir à bout d’une hydre à trois têtes dirigée… par les fantômes. Les trois méchants de l’histoire pouvaient ici utiliser des capacités spéciales dévastatrices (cracher du feu, assommer le prince) en plus des classiques pièges et ennemis présents dans le niveau. Autant dire que les princes auront pas mal de pain sur la planche s’il veulent parvenir à libérer leurs belles, le vainqueur étant bien évidemment celui qui arrivera à terrasser la bête en premier.

Abraca_002Prenant en compte que le jeu en est à plus d’un an de développement et que d’après les dires des développeurs, il ne leur reste que quelques mois de boulot, nous pouvons nous faire une bonne idée de ce à quoi Abraca devrait ressembler à sa sortie cet automne. Côté gameplay, l’ensemble est nerveux comme il faut et la mayonnaise 1 VS 3 semble bien fonctionner à quelques exceptions près. Il reste en effet un peu de tuning à faire, car au fur et à mesure de nos runs, nous avons constaté que certains niveaux en particulier semblaient bien trop faciles et n’offraient que peu de résistance ou à l’inverse, d’autres étaient impossible à franchir pour les princes, les fantômes ayant un déluge de pièges à leur disposition.

Abraca_001Par contre, il nous parait clair que la partie « boss » du jeu est à revoir, car franchement brouillonne, le jeu regorgeant de boulettes et d’animations à tout va. De même, les informations manquent cruellement et le joueur est livré à lui-même devant tout apprendre ou presque. Enfin et c’est pour nous le gros point noir du jeu, la technique est vraiment en deçà d’un titre quasi fini. Si l’écran titre mélangeant 2D dessinée à la main et modèle 3D est parfaitement réussi, on ne peut pas en dire autant du jeu. Les animations manquent de frames surtout dans les séquences de fin de niveau, la palette de couleurs manque de nuance, l’absence de modèles 3D en jeu tranche avec la présentation de celui-ci, le tout semble réalisé à la va-vite et manque de professionnalisme, dommage.

Avec Abraca, Ankama tente une nouvelle fois d’apporter son approche si particulière du jeu vidéo dans un style de jeu au gameplay vu, revu et corrigé. L’enchaînement des séquences de jeu est plaisant et on se prend vite au jeu, donnant des petits coups de coude à son adversaire sur le canapé et fonçant frénétiquement dans les niveaux. On peut pardonner les problèmes évidents de balance du gameplay à ce stade du développement, mais là où le jeu pêche c’est sur sa partie technique et sa présentation visuelle à revoir complètement. Le monde d’Abraca est certes féérique sur le papier, mais il reste encore du chemin avant de pouvoir s’extasier devant et mine de rien, ça fait beaucoup dans l’expérience de jeu.
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