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Test : AereA

Des personnages bien animés, une musique entraînante et des effets spéciaux à foison, le tout bien monté, ça fait une belle bande-annonce. On ne compte plus les trailers qui vantent les mérites de petits jeux indépendants et sur lesquels on s’emballe grave pendant des mois. Seulement voilà, parfois il y a tromperie sur la marchandise et on se retrouve avec un produit final qui ne ressemble pas du tout à la promesse originelle des développeurs ou des communicants. Sur le grand Death Note des sacrifiés par ce genre de marketing un peu trop honteux, on pouvait récemment lire Super Dungeon Bros ou encore un certain The Long Journey Home qui nous fait encore grincer les dents. A l’approche de l’été, on pensait la saison des déceptions révolue, mais voilà qu’un dernier challenger est en lice pour obtenir la première place du classement…

AereA est donc un action-RPG, comme tous les autres. Non franchement, le jeu exécute le petit manuel du genre à la lettre sans apporter quelque chose de plus que la concurrence. On y dirige l’un des quatre élèves de l’académie musicale d’AereA choisis par le grand maestro pour aller récupérer les 8 instruments primordiaux perdus dans le dédale d’iles volantes que constitue cet archipel céleste. Quatre héros, quatre classes : sorcier, soldat, archer, chasseur et un ensemble de compétences qui vont de pair avec l’arme préférée de chacun des protagonistes. Le jeu propose également une composante RPG assez light dans laquelle on se contente de faire évoluer les constantes de base du héros : vie, puissance, défense, coups critiques et la puissance de l’arme associée. Rien d’extraordinaire.

Là où le jeu sort du lot, c’est sur son thème. En plus de se dérouler dans et autour d’une académie musicale, les armes à votre disposition sont en pratique des instruments de musique modifiés. Les PNJs rencontrés ont tous des noms en rapport avec le thème, etc. La bande originale sans être exceptionnelle est relativement soignée. Et à part ça ? Ben on s’arrête là pour l’originalité. Dès la première mission, le jeu abandonne toute envie de nous surprendre et on se retrouve à taper un bestiaire composé des classiques du genre : araignées, vers, oiseaux dans des niveaux de type forêt, ruines, marais, désert… rien de nouveau à l’horizon de la tatane. En plus, AereA à tendance à user et abuser de la répétition.

A chaque nouvel environnement correspondant à un instrument primordial, deux quêtes bateau de type « va chercher 3 baies » « va retrouver telle personne disparue » sur deux niveaux sans grande différence puis un boss qui vient clore le chapitre. Après une demi-heure de jeu, on se rend vite compte que le level design de chaque niveau se compose de briques de labyrinthes disposées aléatoirement, ça ne donne pas à y revenir. Mais s’il n’y avait que cela, non, AereA se trouve être un de ces jeux léthargiques qui nous plongent dans un sommeil de plomb dès qu’on y joue trop longtemps. Le titre est mou, les déplacements du personnage sont tellement lents que j’ai dû passer cinq minutes à chercher la touche pour courir dans les options, en vain. Et les combats manquent cruellement de saveur.

On arrive tranquillement au deuxième gros défaut du jeu : sa difficulté. Qu’ils soient communs ou plus gros, les monstres se tuent en un seul coup et il faut montre en main 15 à 20 secondes pour abattre les boss. De par son thème, ses dialogues et son côté light, on imagine que le jeu s’adresse à un jeune public, mais là il y a clairement un manque de considération des publics visés. Continuant dans l’optique du zéro challenge, le jeu nous propose régulièrement de faire le plein d’items permettant de booster la défense, la mana ou la jauge de santé du héros, à quoi bon ?! Il suffit de prendre un personnage qui combat à distance pour ne jamais avoir à se soucier de sa santé. Enfin, le game design général est à l’image du challenge proposé. Il n’y à rien à faire dans AereA à part faire des aller-retour entre l’académie et l’extérieur.

De la répétitivité vient l’ennui et on vient à pester contre le jeu et ses chargements dans le vide incompréhensibles, coucou le dirigeable qui ne sert à rien ou certaines salles de 10m² de l’académie qui nécessitent un chargement ou son scénario qui prend des plombes à se mettre en place. La seule variation de gameplay une fois en mission consiste à transporter de temps à autre un bloc de couleur à la vitesse d’un escargot sur un réceptacle pour activer une porte. Là encore, l’envie de décrocher et de désinstaller le jeu nous passe à l’esprit plus d’une fois par partie… Dernier petit détail qui vient gâcher le jeu, sa direction artistique minimaliste façon fin de vie de la PlayStation 2 période déstructurée qui pique les yeux dès que l’on met les pieds à l’extérieur de l’académie.

Mauvais

Amateurs d'action-RPGs indépendants, ne vous laissez pas berner par la douce musique du thème pour le coup original du jeu et passez votre chemin, AereA n'est pas la petite pépite espérée. De la mollesse générale du gameplay à la difficulté inexistante en passant par des environnements pénibles à parcourir, il n'y a pas grand-chose à sauver, qu'on soit seul ou à plusieurs. Surtout qu'à une trentaine d'euros la sérénade, l'addition est salée pour ceux qui souhaitent s'y mettre à quatre. On s'attendait vraiment à autre chose d'un de ces titres qui ont oublié le fun dans les poches du manteau en partant.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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