PC

[Test] Batman: Arkham Knight

batman-arkhamknight-7Le Chevalier Noir est enfin de retour et cette fois-ci sur nouvelle génération ! Développé par Rocksteady studios, à l’origine de la licence avec les deux premiers « Arkham », autant dire que les attentes sont nombreuses,  surtout après un troisième épisode, Batman: Arkham Origins, un peu boudé par la critique. Avec  le lancement plus que douteux de la version PC, Batman: Arkham Knight n’a clairement pas réussi ses débuts. Pourtant, le jeu mérite qu’on s’y attarde, ce dernier étant surement l’un des jeux les plus impressionnant à l’heure actuelle. Suivant directement l’histoire du désormais culte Batman: Arkham City, il reprend ce qui avait fait le succès de la série en y rajoutant ce que tous les fans réclamaient à corps et à cris, la légendaire Batmobile, véritable stars de cet opus. L’intégration de cette dernière permettra-t-elle de finir la série en beauté, ou sera-t-elle uniquement un gadget permettant de vendre une suite sans inspiration ?

Testé sur Playstation 4 avec une version commerciale

« Let’s go to the Batmobile ! »

BatmanArkhanKnight_KeyArtUne fois la magnifique introduction passée, la claque graphique digérée et l’ambiance déjà posée, le jeu commence en nous lançant directement dans le feu de l’action, dans un Gotham déserté par la population suite à une menace terroriste du grand vilain de ce nouvel épisode, l’Épouvantail, rapidement épaulé par un mystérieux guerrier, le Chevalier d’Arkham. Même si certains seront déçus de ne pas se retrouver dans une ville remplis de civils, les développeurs ont clairement choisi cette option afin de pouvoir mettre en avant la grande nouveauté, attendu par tous depuis le premier épisode, la Batmobile.

batman-arkhamknight-2Elle aussi  rapidement jouable, cette nouvelle « feature » prendra une place très importante dans le gameplay du titre, représentant la seule innovation majeure comparée aux précédents volets. Mais quelle nouveauté ! Là où beaucoup auraient pu se casser les dents, le studio londonien réussi magistralement à intégrer la bête, aussi bien pour les déplacements en ville, les énigmes ou les combats. Le secret ? Avoir pris le risque de transformer le véhicule en tank, obligeant au passage un design plus proche des derniers films de Nolan que de ceux,  bien plus stylés,  sortis de l’imagination de Burton. Mais qu’à cela tienne, les combats n’en sont que plus dynamiques et l’utilisation de ce véhicule est agréable, surtout une fois les améliorations apportées à l’engin. Vous pourrez ainsi profiter de deux styles de gameplay différents, un mode conduite « classique » pour traverser la ville à tout allure en détruisant tout sur votre passage (Bruce Wayne remboursera les dégâts !) et passer à votre guise en mode combat. Avec ce dernier, vous pourrez soit utiliser un grappin (un treuil amélioré en quelque sorte) pour vous hisser à des endroits spécifiques, soit jouer de la gâchette pour affronter des dizaines de tanks de l’armée du Chevalier d’Arkham à travers la ville. Misant sur un système simple (beaucoup moins complexe que les combats à main nue), ces phases de jeu vous demanderont d’éviter les tirs ennemis (visualisés à l’écran par des lignes bleues et rouges) tout en détruisant les véhicules adverses. Ce gameplay se rapproche un peu d’un shoot’em up simplifié en 3D : vous devrez ainsi utiliser le terrain pour vous mettre à couvert et gérer l’arrivée massive des chars ennemis. Assez facile au début, les choses vont vite se compliquer au fil de l’aventure, vous obligeant à améliorer les compétences offensives du bolide. Celles-ci sont disponibles pour certaines en suivant le scénario, les autres sont à débloquer avec l’expérience gagnée, permettant de récupérer des points « Wayne Tech ». Ceux-ci permettront également d’améliorer les techniques de combat et les gadgets de Batman, laissant le choix au joueur de faire évoluer son personnage selon ses envies.

« T’es Ok, t’es Bat, t’es In ! »

batman-arkhamknight-3Bien que cette mécanique d’amélioration est utilisée depuis le premier épisode,  il est impossible de reprocher à Rocksteady Studios de l’avoir gardée, au même titre que le système de combat et d’infiltration,  ou les ombreux bat-gadgets, tant ces derniers frôlaient déjà la perfection. Le studio n’a donc pas pris le risque de changer les solides bases de sa licence et c’est tant mieux ! Même si cela donne une impression de déjà vue et un gameplay tellement riche qu’on se perd parfois (voir souvent) dans les commandes. Pourtant, manette en main, tout est irréprochable et il faudra simplement du temps afin de maîtriser tout le panel du Chevalier Noir. N’est pas super héros qui veut ! Après quelques heures de jeu, vous aurez un vrai plaisir d’incarner l’homme chauve-souris, vous permettant des enchaînements stylés, à pied ou au volant de votre véhicule. Il faudra par contre réussir à maîtriser la caméra durant certaines phase de jeu, cette dernière étant volontairement souple et donc parfois délicate à gérer. Le système de radar, vous permettant de mettre en avant les ennemis, palliera à ce problème. Cette vision secondaire, présente elle aussi depuis le début de la saga, sera essentielle durant les phases d’infiltrations et les énigmes, vous indiquant les mécanismes avec lesquels vous pouvez interagir (le décor devient alors bleu et noir, sans texture, et le reste orange). Impressionnant il y a six ans avec la sortie de Batman: Arkham Asylum, celui-ci a désormais vieillit et une retouche visuelle aurait été appréciée. Cependant, étant un peu moins utile qu’avant (et ceci n’est pas un mal), cette vision secondaire gâchera un peu moins les magnifiques graphismes du titre, ne vous obligeant plus à passer la moitié du temps avec celle-ci activée. On sent également que les game designers ont fait le tour de son utilisation, nous servant des phases de jeu vues et revues. Ce « Bat-Sonar » vous aidera malgré cela à résoudre les enquêtes et les nombreuses énigmes du jeu, Batman étant avant tout un détective, ne l’oublions pas.

batman-arkhamknight-11

T’es mort et c’est chouette !

« True Detective ? »

batman-arkhamknight-8Entre les phases d’infiltrations et de combat, le rythme du jeu est survolté, mais se perd un peu avec les nombreuses quêtes annexes et tous les supers vilains qui profitent de la désertion de la ville de ses habitants. L’action est donc beaucoup plus présente qu’avant, au détriment de l’infiltration et des enquêtes, ce qui est bien dommage. Le meilleur détective du monde n’a ici pas grand-chose à faire, les recherches étant gérées par ce bon vieux Alfred, Oracle et Robin. Le joueur devra cependant analyser quelques vidéos et des scènes de crime, mais celles-ci resteront bien trop rares. Notre Batou se perdra vite dans l’action, laissant les fans sur leur faim, même si les références ne manquent pas et que quelques surprises de taille attendent les joueurs. Certains aspects de l’histoire principale sont cependant décevants: afin d’éviter les spoils, aucune référence ne sera faite ici, mais les risques de découvrir les grandes lignes de l’intrigue rapidement et les révélations paraîtront bien fades pour les personnes n’ayant pas les références nécessaires pour les apprécier pleinement. De plus, voir notre détective tomber des nues devant celles-ci montre bien à quel point son don d’enquêteur est rouillé ! Malgré ses incohérences scénaristiques (toutes proportions gardées, c’est ici le fan qui parle) le final reste mémorial et conclura la série à merveille. Cependant il est important d’avoir fait au moins Batman: Arkham City pour apprécier toute la richesse de l’histoire. Au passage, mention spéciale aux dialogues et aux voix qui permettent une immersion totale, sans oublier les graphismes, qui subliment le travail faramineux des développeurs.

« Un titre à Double Faces »

Cbatman-arkhamknight-10e nouvel  et dernier épisode de la saga permet donc, malgré certains défauts (quelques bugs mineurs -on parle ici de la version PS4- et  un scénario en dessous des précédents) de jouer à l’un des meilleurs jeux à licence du marché et au passage, au meilleur jeu de sa catégorie tant ce dernier est complet. Rocksteady Studios montre encore une fois leur maîtrise au niveau du gameplay et de la mise en scène, bien au-dessus des Assassin’s Creed et consorts. La contrepartie de cette réussite est le côté redondant de l’ensemble pour les fans de la série et de l’homme chauve-souris, avec des mécaniques qu’on aurait aimé voir sous un nouvel angle (les énigmes de l’Homme Mystère, présentes depuis le premier Arkham, en sont un parfait exemple). Il était bien difficile de contenter tout le monde ici: entre les joueurs classiques, les fans de la série, de Batman, sans compter les nouveaux venus, impossible à ignorer, tant le budget du jeu à dû être important, il fallait faire un choix. Ceux qui suivent les aventures depuis Batman: Arkham Asylum ont la Batmobile, même si le reste manque de nouveautés. Les amateurs occasionnels du Chevalier Noir ont pour leur part une mise en scène et une ambiance générale incroyable, au détriment d’une histoire un poil en dessous des numéros précédents. Les geeks assidus pourront eux profiter des nombreuses références et des bonus complets (comme les fiches de personnages complètes et les histoires écrites qui enrichissent grandement l’univers) malgré de légères incohérences (comment Énigma peut-t-il remplir la ville de ses énigmes sans que personne ne puissent le voir ?). Les « harcore gamers » trouveront quant à eux une aventure prenante et un bon challenge (avec notamment les défis RA de course, de combat et d’infiltration), si le manque de précision des commandes trop nombreuses ne les poussent pas à l’abandon. Enfin, le grand publique trouvera ici le meilleur jeu du genre et un univers connu de tous, même si l’action un peu trop présente et la complexité de certaines pourraient les décourager. Batman: Arkham Knight réussi donc son pari, celui de contenter tout le monde, au risque de ne pas être le jeu révolutionnaire qu’il aurait pu être.

batman-arkhamknight-4

La belle Harley va faire tourner des têtes ce soir…

« Why so serious ? »

batman-arkhamknight-5Le manque de prises de risque du jeu se ressent à plusieurs niveaux,  avec une histoire qui se prend un peu trop au sérieux, une ville « juste » plus grande mais au finale trop ressemblante et surtout si l’on considère que la seule nouveauté majeure -la Batmobile- est plus une obligation pour faire évoluer le titre qu’une véritable idée de génie. L’histoire avait quant à elle déjà atteint sa limite dans le deuxième opus de la série, avec des rebondissements à foison et un final grandiose. Les gadgets sentent aussi le réchauffé, même si encore une fois, les précédents épisodes avaient déjà fait le tour de la question avec brio. Impossible donc de faire des reproches à ce niveau, le seul défaut majeur du titre étant d’arriver après les 2 premiers épisodes cultes de la saga. Rajoutez à cela les quêtes annexes sous-exploitant des personnages emblématiques ou l’idée d’intégrer des héros  (Catwoman, Robin, Nightwing…) pour des combats en duo trop rares et pas assez poussés… vous aurez un aperçu de la limite de la série. Le système générale étant le même depuis Batman: Arkham Asylum, il aurait fallu une refonte globale du gameplay pour une véritable surprise qui aurait pu faire du titre un classique. Cependant, cet opus était une obligation tant les attentes étaient nombreuses: pouvoir jouer à un Batman « made in » Rocksteady Studios sur nouvelle génération mais sans ce qui a fait le succès de la licence aurait été un scandale. Oubliez donc les couacs autour du jeu (version collector annulée, version PC retirée du marché, DLC hors prix, bugs gênant la progression): rien ne gâche au final le plaisir de retrouver notre détective préféré et tous les personnages cultes du comics dans une de ses meilleures adaptations, tout médias confondus. On peut regretter le coté un peu bourrin (encore une fois, toutes proportions gardées, on n’est pas dans un Uncharted non plus !) qui ne plaira pas à tout le monde et le manque de nouveauté en décevra certains… L’expérience proposée ici reste exceptionnelle et il serait dommage de bouder son plaisir. Pourtant, afin de profiter pleinement de toute la richesse du titre, il faudra cependant essayer de le finir à 100%, les quêtes annexes décuplant le plaisir de jeu. Les développeurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et compléter toutes les quêtes annexes vous permettra de débloquer la fin complète.

Pour ce qui est des nouveautés et des surprises, il faudra donc attendre un prochain Batman, dans une nouvelle série autre que les « Arkham ». Nous pourrions alors rêver d’un héros plus audacieux, avec une ville cette fois-ci habitée et où l’enquête sera de mise afin de déjouer les plans diaboliques des supers vilains. L’infiltration ne servirait alors pas juste à éliminer des sbires sans se faire repérer, et les interrogatoires pourraient être interactifs comme dans un L.A. Noir et pourquoi pas, soyons fous (c’est l’Épouvantail qui va être content), nous pourrions y incarner Bruce Wayne pour déjouer des intrigues politico-industrielles et ainsi enfin voir Gotham en plein jour ! Oui, il y a encore beaucoup de choses à explorer avec cette licence, mais pour le moment, profitez du spectacle, détendez-vous et savourez peut être même le meilleure jeu AAA sur cette génération de console disponible à l’heure actuelle (faute de concurrence ?…) (NDLR: Et The Witcher III Wild Hunt, c’est pour les manchots ?).

CritbleCe Batman: Arkham Khight est la digne suite de la série commencée il y a 6 ans par Rocksteady Studios. En plus d’offrir la meilleure adaptation de héro vidéo-ludique à ce jour (rien que ça), le studio a écouté ses fans (avait-t-il vraiment le choix ?) en profitant de la puissance de la nouvelle génération pour implémenter la Batmobile. Plus qu’un simple gadget, celle-ci s’intègre parfaitement au gameplay, au risque de rendre ce dernier opus un peu trop orienté action pour les fans. Son scénario, en dessous des épisodes précédent, reste parmi les meilleurs qu’on ait pu voir dans ce type de jeu à ce jour, grâce à une mise en scène et des dialogues largement au-dessus de ce que propose les autres titres actuels. Rajoutez à cela des graphismes somptueux et un fan-service intelligent (ce qui est assez rare pour être souligné) et vous obtiendrez un jeu que tous les joueurs se doivent au moins d’essayer  et qui devrait servir de référence à l’ensemble de l’industrie, malgré certains défauts mineurs.

Cliquez pour commenter

Envoyer

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Derniers articles

En haut