PC

Test : Battlezone 98 Redux

Il y a des jeux qu’on n’oublie pas, des licences qui marquent le parcours d’un joueur et Battlezone fait partie de celles-là. Petit retour en arrière : 1998, The Offspring cartonne à la radio avec son Pretty Fly for a White Guy, on se rue tous au cinéma pour voir Titanic et les entreprises commencent à prendre conscience du Y2K, le fameux bug de l’an 2000 qui se rapproche inexorablement. Le jeu vidéo, lui, se porte comme un charme. C’est tout simplement l’une des meilleures années de son histoire avec des sorties comme Resident Evil 2, Half-Life ou The Legend of Zelda: Ocarina of Time. De son côté, l’éditeur Activision sort carton sur carton et notamment un dépoussiérage du jeu d’arcade Battlezone qui revient dans une tambouille stratégie-FPS au gameplay inventif et riche, un titre quasi parfait qui resta dans les anales.

Seulement voilà, après une suite assez bof qui ne transforma pas l’essai du premier épisode, plus rien. Et pourtant la communauté autour du jeu resta soudée, réclamant haut et fort un retour du géant à Atari qui en détenait alors les droits. Les années passères mais le souvenir du jeu perdura, jusque dans le coeur des développeurs anglais de Rebellion. Et puis voilà qu’après avoir racheté la licence à Atari pour une bouchée de pain en 2013, les Britishs confièrent la réalisation d’une version remastérisée de l’original de 1998 au petit studio Big Boat Interactive. Trois ans plus tard, on a enfin entre nos mains une version finale de ce Battlezone 98 Redux et le moins qu’on puisse dire c’est que les Anglais ont rempli leur part du contrat.

En sa qualité de remaster, Battlezone 98 Redux reprend donc le concept original de son prédécesseur : un jeu de stratégie et d’action vous mettant dans la peau d’un militaire à la solde de la NSDF des Amerloques ou des camarades CCA russkoffs pendant une guerre froide s’exportant par-delà la Terre, jusque dans le système solaire. Dans cet univers uchronique, la découverte du biométal, une étrange ressource interstellaire, est un prétexte pour les deux superpuissances pour se lancer à la conquête de l’espace à grand renfort de tanks et de robots géants. C’est là que vous entrez en jeu. Les deux campagnes (Américaine et Soviétique) vous emmèneront sur Mars et Jupiter où vous devrez à la fois contenir l’avancée du camp adverse, mais aussi en apprendre plus sur le biométal et sur les Chtoniens, une ancienne race extraterrestre.

Le titre est tout d’abord un excellent jeu de stratégie temps-réel aux arbres de construction simples, mais efficaces, à l’image des autres mastodontes du genre sortis ces années-là (Command & Conquer et Starcraft pour ne citer qu’eux). Ici on est loin des jeux d’aujourd’hui, et pour que votre base gagne en puissance et solidité, la tactique qui fonctionne la plupart du temps reste l’attaque. Cela tombe bien, vous avez un large éventail de véhicules à votre disposition pour tous types d’assauts. Les plus prudents pourront compter sur les redoutables tourelles mobiles du jeu, sans compter les tours Tesla et j’en passe. Les campagnes du jeu, assez bien faites vous permet de découvrir en douceur les différents bâtiments, vous laissant le temps de vous familiariser avec l’existant avant de vous présenter des tiers plus évolués.

De même, il est également à noter au crédit du jeu que les scénaristes se sont creusé la cervelle pour fournir des missions aux objectifs et situations de combat toujours changeantes et offrant un challenge assez relevé par moments (notamment lors des tâches chronométrées !), un effort que l’on ne peut que souligner et permet au joueur de s’impliquer dans la campagne jusqu’aux toutes dernières missions. Et puisqu’on parle d’implication, passons à la deuxième composante du jeu qui nous transporte directement sur le champ de bataille, la possibilité de contrôler directement les unités en jeu dans une vue FPS. Et c’est là tout le génie de ce Battlezone de 1998, un gameplay action impeccable quel que soit le véhicule piloté qui ne nuit en rien à l’aspect stratégique.

Chaque véhicule à sa propre physique, on ressent par exemple la lourdeur d’un obusier lors des manoeuvres, on fonce comme l’éclair à bord de notre char léger, idéal pour le repérage, c’est un vrai bonheur. Surtout que rappelez-vous, nous sommes dans l’espace, sur des planètes aux reliefs escarpés et à la gravité quasi nulle. Il suffit de donner un petit coup de réacteur pour s’envoler en franchissant une bosse et retomber sur la tronche d’un ennemi. Votre véhicule est endommagé ? Pas de problème, éjectez-vous et contactez un de vos collègues pour qu’il passe vous prendre, tout en snipant à pied les pilotes ennemis. Le commandement de vos unités sur le champ de bataille se fait par de simples ordres donnés en pointant le membre d’une escadrille et en lui assignant une tâche.

Le menu d’une ergonomie parfaite qui a fait la réputation du jeu n’a pas bougé d’un iota, il a juste été reskinné pour caler plus aux standards actuels. D’ailleurs, le gros du boulot de nettoyage technique sur le titre a été fait sur les textures et les assets des véhicules. Ils comptent désormais plus de polygones qu’avant et les textures sont de tailles correctes permettant un affichage en haute résolution sans que le joueur lambda se mette à saigner des yeux. L’ensemble reste pourtant anguleux, cela se remarque principalement au niveau des environnements, mais dans le feu de l’action on y fait que très peu attention. Par contre on regrette que les développeurs n’aient pas retouché l’IA du jeu qui se traine pour nous suivre dans nos déplacements et arrive même à se perdre, la faute à un pathfinding un peu idiot parfois, il faut bien l’avouer.

Et si le solo ce n’est pas votre truc, vous pouvez toujours compter sur le mode multijoueur qu’on ne présente plus et qui nous a déjà fait passer des sacrées nuits blanches à l’époque. Ici, non seulement le jeu est jouable en ligne, mais cerise sur le gâteau, vous avez à disposition un éditeur de niveau qui vous permettra de vous faire votre propre petit coin de paradis sur Mars, ou tient pourquoi pas sur Ganymède ! Bah oui, même si la lune de Jupiter n’est pas officiellement au programme du jeu, le support des mods et du Steam Workshop a offert la possibilité à des petits malins de faire leurs propres packs de texture. Les environnements, le HUD et même le look des unités peuvent être modifiés. Bref, vous avez de quoi vous faire votre propre petite armée personnelle.

Très bon Obligé !

En résumé, Battlezone est un titre essentiel et intemporel mêlant comme aucun jeu ne l'avait fait avant lui stratégie temps réel et jeu d'action à la première personne. Cette version 98 Redux signée Rebellion et Big Boat rend honneur à l'original sans le dénaturer, tout ce que les fans attendaient en somme. Les petits défauts persistants de l'IA ne remettent pas en cause le gameplay du titre qui conviendra à ceux qui ont délaissé les jeux de stratégie actuels trop compliqués, trop tactiques et cherchent quelque chose de plus léger sans pour autant rogner sur le challenge. Vraiment, on ne peut que vous conseiller de vous y mettre, ne serait-ce que pour découvrir un pan de l'histoire du jeu vidéo.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

Cliquez pour commenter

Envoyer

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Derniers articles

En haut