PlayStation 4

[TEST] Bloodborne


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Oyez Oyez amis sadomasochistes, adepte de bondage vidéo-ludique en tout genre, c’est Rorschach qui vous parle. Si je vous dis: morts à répétition, gameplay ultra exigeant et difficulté légendaire, vous penserez bien sur avec nostalgie à la série des Demon’s et Dark souls. Alors si vous avez de la suite dans les idées (ou que vous avez lu le titre), vous aurez compris que nous sommes ici pour parler de Bloodborne. Pour compenser le retard de cette publication (mea culpa), nous allons essayé de vous proposer un papier ultra-complet sur le titre, ainsi que les différences de mécanismes de jeu avec les précédentes licences. Alors enfilez votre masque en cuir, afin de souffrir en ayant le sourire aux lèvres.

Testé sur Playstation 4 avec une version fournie par l’éditeur

Buvez, ceci est mon sang !

bloodborne_008Une fois la galette de Bloodborne dans la console et l’écran titre passé, on se retrouve très rapidement projeté au-devant d’une courte entrée en matière nous présentant un bien étrange personnage, nous parlant de chasseur, de transfusion et d’une étrange malédiction. Tout cela a pour but de vous présenter les premiers éléments scénaristiques et de vous montrer la création de votre personnage.
Nous avons le choix entre 9 classes, disposant d’une distribution différente entre les 6 statistiques. Premier changement de taille qui surprendra les habitués des Darksoulsla feuille de stats. En effet, là où la précédente série de From Software nous proposait en 10 très différentes et un « built » de personnage à ne pas prendre à la légère sous peine de devoir « reset » sa partie, Bloodborne simplifie la donne. Plus de dextérité, ni d’intelligence à augmenter ici. On retrouve donc les classiques que sont la vitalité, l’endurance et la force. Si vous partez sur un « built » plus atypique, vous aurez peut être l’occasion d’utiliser les 3 autres stats que sont: la compétence (détermine l’utilisation d’un type d’arme légère), l’arcane (détermine l’utilisation de certains équipements) et la teinte de sang (détermine l’utilisation des armes à feu). Il est à noter que vous ne pouvez plus utiliser la magie comme dans les précédents titres.

bloodborne_004Je m’attarde sur ce point car il est à mon gout un exemple révélateur de la démarche de simplification du système de jeu qu’a entrepris le studio. Comme vous le verrez au travers de ce test, c’est l’impression qui se dégage après avoir essayé le jeu « transmis par le sang »(en bon français s’il vous plait). C’est bien jolies les statistiques me direz-vous, mais au fond qu’elle histoire nous raconte t-on ici ? Et bien comme pour ses autres jeux, les équipes japonaise aiment garder un certain mystère, afin de pousser le joueur à chiner un peu partout. Pour faire court, sachez qu’il y a bien longtemps, une civilisation découvrit l’existence de « dieux » appelés Les Grands. Les humains retrouvant des traces de ces derniers; réussir à exploiter leurs sangs pour guérir certaines maladies. Vous devinez la suite, la mutation des hommes en monstres commença, avec en background une dimension ésotérique et religieuse.

bloodborne_009Vous êtes donc un étranger qui décide de se faire transfuser pour devenir  la main armée de Gehrnam, le premier chasseur de ce monde, afin d’expédier vers l’au-delà les aberrations qui hantent le royaume. La chasse se déroulant lors d’une seule nuit (pas évident à appréhender comme concept), vous serez seul lors de votre chemin de croix, ne croissant que des habitants devenus fous et cloisonnés chez eux. Nous avons donc à faire à un background complet et complexe. Cependant, en ce qui me concerne, je trouve assez navrant d’avoir développé à ce point un scénario et ne pas l’exploiter de manière plus évidente. Certes, il s’agit d’un parti pris, mais que je trouve regrettable, surtout si on considère le jeu comme étant déjà assez frustrant de base. Ce type de démarche serait bien plus logique dans un jeu au gameplay simplifié. Quoi qu’il en soit, si l’histoire vous intéresse, sachez qu’il existe un excellent article regroupant plusieurs théories sur le site Golden Geek.

L'ambiance est toujours aussi mature, voire même encore plus sombre

L’ambiance est toujours aussi mature voire même encore plus sombre

La meilleure défense, c’est l’attaque !

bloodborne_002Mais j’en vois certains qui s’impatientent pour avoir l’information essentielle: « niveau baston ça donne quoi ? » Et bien c’est pas mal, pas mal du tout. Plus fluide, plus jouable, on ressent vraiment une évolution une fois la manette en mains. La transformation du character design a permis de donner plus de mobilité au personnage. On passe d’un chevalier en armure bien lourde à un style victorien steam punk beaucoup plus flexible. On commence donc le premier niveau en choisissant parmi 3 armes et on appréhende LA feature du jeu: le gun.  Celui-ci n’a pas pour but de faire beaucoup de dégâts, mais de stopper net et de déséquilibrer vos ennemis si vous les touchez avec le bon timing lors de leurs attaques. Assez sympa à jouer, il s’avère furieusement efficace lors de certains combats.

Vous aurez la possibilité de délaisser le gun pour jouir d’une arme à 2 mains avec plus de portée et plus de dégâts. A vous d’adapter votre stratégie en fonction de la situation. On retrouve également les attaques de DSII, c’est à dire: attaque latérale, verticale, coup puissant et coup chargé. Autre changement de taille pour les amateur de la « série »: la difficulté. En effet, la courbe de difficulté a largement été retravaillée pour proposer une expérience plus accessible. Résultat, les mobs du premier niveau s’enchaînent beaucoup plus facilement, malgré les quelques ennemis cachés qui vous surprendront la première fois. La grosse innovation à propos des combats concerne la récupération de vos PV. Après avoir reçu des dégâts, vous aurez la possibilité d’en récupérer une partie -voir l’intégralité- si vous contre-attaquez directement après. Autant vous dire que cela change considérablement votre approche des combats, vous poussant même à bourriner de temps à autres. On change ainsi radicalement d’approche avec un rythme beaucoup moins lent.

bloodborne_006En plus de cela, les potions et munitions, largement éparpillées aux travers des niveaux, vous permettront de restaurer un grand nombre de fois votre vitalité. Fini donc la Fiole d’Estus qui s’améliore pour augmenter son nombre d’utilisation par repos. Une simplification plutôt bien vu, sauf quand cela vous demandera de « farmer » ces deux éléments avant chaque tentative pour tuer un boss… légèrement frustrant. Mise à part cela, on retrouve l’ensemble des éléments qui ont fait le succès des précédentes jeux: les feux de camps (transformés ici en lanternes), le système d’âmes (écho de sang), les upgrades d’armes…

Les armes, parlons-en. Comme nous l’avons dit, vous avez le choix entre 3 d’entre elles au début du jeu et vous avez intérêt à ne pas vous tromper car vous allez en garder un moment. Il n’est pas question ici de proposer le système loot des précédents épisodes, mais seulement un système d’amélioration via des items trouvés en jeu. Ici encore, la simplification des mécaniques de jeu a fait passer à la trappe cet aspect du titre.
C’est à mon goût un des points gênant de ce jeu, car mis à part les quelques récents ajouts, on se retrouve avec un jeu présentant au final assez peu de nouveauté au niveau de la campagne solo, Pire, on constate les mêmes errements d’opus en opus au niveau de la caméra et du lock des ennemis. Par exemple, lorsque vous êtes hors à porté d’un ennemi, le fait de déclencher le lock de la caméra engendrera une rotation à 180° de cette dernière. Autant vous dire que le problème devient vite agaçant contre un boss.  il est tout simplement dommage de voir ce type de problème se répéter, d’autant plus sur un titre tel que Bloodborne qui ne laisse pas passer beaucoup d’erreurs.

Like a Boss

bloodborne_005Comme vous le savez surement, les boss, c’est la marque de fabrique des jeux d’Hidetaka Miyazaki. Exigeant et rageant, ils récompensent les joueurs d’un effort accru d’apprentissage par la mort, donc la répétition. Si c’est toujours le cas dans Bloodborne, il faut reconnaître que les boss ont pris du plomb dans l’aile. Le level design se ressemble très fortement lors de chaque affrontement et du coup les combats également. On passe beaucoup moins de temps à étudier chaque pattern.
Ainsi les combats s’avèrent beaucoup plus permissifs et souvent moins intéressant. Preuve en est, l’exploitation outrancière de glitchs pour contrer les boss. Ainsi, bloquer un boss contre un mur ou un obstacle pour faire bugger l’intelligence artificielle devient monnaie courante. De fait, c’est la réflexion et la préparation avant le combat qui en pâtît. On ressent moins la nécessité de préparer soigneusement chaque tentative, en enchantant efficacement son arme. Certains y trouveront leur compte, tandis que les autres regretterons un manque de challenge.  Petite nouveauté, le fait de ne pas savoir qu’on entre dans la zone du boss lors du premier affrontement. Autant vous dire que cela surprend, surtout lorsqu’on se balade avec beaucoup d’écho de sang.

bloodborne_007Les grands frères de Bloodborne étaient loin d’être avare coté durée de vie et il en va de même pour le petit dernier de la famille, puisque les développeurs annoncent environ 40 heures de jeu pour en venir à bout. Ce chiffre est à mon avis en dessous de la réalité, car les séances de farm et l’apprentissage se fera au travers de multiples game over.
D’ailleurs en parlant de game over, là où le bât blesse. c’est quand on évoque la durée des temps de chargement. Ils sont malheureusement extrêmement long, d’autant plus pour un titre où la mort fait partie intégrante du gameplay. Il y a bien eu un patch correctif de la part du studio, mais à part camoufler cela par un écran présentant des informations pour occuper le joueur, cela n’apporte pas grand chose… vraiment dommage, surtout que ce ne sont pas les graphismes qui justifient ce problème.
En effet, le jeu est à la hauteur de ce qu’on attend d’un titre next gen, sans pour autant nous en mettre plein les mirettes. On avait déjà reproché à Dark Soul II ses graphismes moyens pour un titre arrivant en fin de vie de console. Force est de constater que les équipes de développement ont fait un effort, même si on est très loin d’une claque visuelle. Il est à noter que c’est la première fois qu’un titre développé par From Software se dote d’un doublage français, c’est pour le moins convainquant et cela mérite un gros GG. Dommage que le reste de la bande sons paraisse un peu fade.

bloodborne_010Dernier point pour la campagne (et pas des moindres), puisque le jeu dispose de 3 fins déblocables. Pour ceux qui en redemanderaient niveau contenu, sachez que le Multi est toujours de la partie avec les fameux messages à laisser au sol pour les autres joueurs et la possibilité de faire un bout de chemin ensemble en utilisant un item dans le jeu. Si vous avez suivi les publications de la communauté autour du titre, vous êtes forcément tombé sur des combats épiques grâce au nouveau mode PVP. A priori très technique comme on pourrait s’en douter, nous n’avons pas été en mesure de nous y frotter suffisamment pour vous en rendre compte. Ce contenu est par nature destiné à une certaine élite de joueurs, soucieux d’exprimer leurs talents autrement que via la campagne solo, qu’ils auront retournée à plusieurs reprises.
Et si ça ne suffisait vraiment pas, un système de donjons aléatoire appelé calices a également été ajouté. Un peu comme dans un Diablo III, vous nettoierez les salles, seul ou en coop, avant d’affronter un boss et d’accéder à une nouvelle salle à la difficulté accrue. Ce mode n’est pas forcément optimale et on aurait aimé voir plus d’aléatoire dans le level design, mais à ce niveau là de contenu et de durée de vie, il faut se dire que c’est purement du bonus.

Critora Au final, l’exclusivité Playstation 4 qu’est Bloodborne arrive à perfuser un peu de fraîcheur en renouvelant l’univers et en fluidifiant un gameplay qui commençait à coaguler. From Software a le mérite de proposer une licence plus accessible, avec son propre background et une gestion des armes à feu. Cependant, les fans de la première heure risquent de ne pas se laisser tenter par la piqûre de rappel, car on est au final assez loin d’un jeu consanguin avec le reste de la famille.
On regrettera cependant que la transfusion ne soit pas complète, malgré des nouveautés apportées qui sont, dans l’ensemble, séduisantes. Si on lui enlève les problèmes récurrents (assumés ?) datant des licences précédentes et son manque cruel de nouveautés en solo, Bloodborne n’en reste pas moins un bon jeu dans l’ensemble. Le sang n’étant pas contaminé, n’hésitez pas à tenter l’injection.
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