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Test : Brigador

Lorsqu’on observe Brigador de loin, difficile de ne pas l’associer à n’importe quel twin-stick shooter sur le marché. Pourtant, le jeu est bien plus que cela et si on devait lui trouver des équivalents, on pourrait le situer à la croisée des chemins entre Desert Strike et Mechwarrior. Cette bizarrerie vidéoludique est le fruit d’une toute petite équipe de quatre personnes : Stellar Jockeys, lesquels se sont associés à l’artiste Makeup And Vanity Set qui a composé une bande originale synthwave totalement raccord avec les visuels rétro qui défilent devant nos yeux. Car c’est bien ça qui nous saute aux yeux dès le premier coup d’oeil.

Avant même de parler de son gameplay ou de son histoire, louons les louanges de Jack Monahan, frérot du patron et artiste en charge du look et de tous les assets graphiques. Brigador nous immerge dans un univers rétrofuturiste ultra recherché, que ce soit dans l’architecture de ses bâtiments et des visuels apposés sur leurs murs ou dans le design de chacun des mechs que vous allez pouvoir piloter. Les villes, champs et forêts traversés par le joueur regorgent de détails et de vie. La population vaque à ses occupations ou fuit de manière totalement désorganisée devant les combats. Le Brigador exécutant ses contrats la nuit tombée, tout ou presque dans le jeu s’illumine de dizaines de néons, lampes torches et projecteurs, pour notre plus grand bonheur.

Tous ces magnifiques sprites nous feraient presque oublier notre objectif principal, amasser un maximum d’argent pour se payer un billet simple pour l’espace et se barrer de l’enfer qu’est devenu Solo Nobre. Oui parce que maintenant que l’infâme tyran est mort, la planète se retrouve à la merci d’un paquet de groupes armés qui voudraient bien se partager le pouvoir et les ressources du gros caillou. Heureusement, si l’on peut dire, le gouvernement du SNC compte bien rétablir l’ordre dans la capitale et ses administrations, mais vu son impopularité, il préfère confier le sale boulot à des prestataires de service, contre monnaie sonnante et trébuchante.

Choisissez votre engin de mort, faites chauffer les turbines et en avant ! Dans sa campagne de 21 missions, Brigador va vous demander de remplir des objectifs variés : de la destruction de canons orbitaux à l’élimination d’une cible en particulier, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer. Malgré sa 3D isométrique, le gameplay du jeu s’apparente à celui de Mechwarrior, on étudie notre environnement à la recherche de l’endroit rêvé pour tendre une embuscade, on prépare minutieusement son coup et on fond sur l’ennemi en balançant la purée avant de repartir se planquer derrière un immeuble, une palissade ou de grands arbres.

Egalement comme dans le simulateur de mechs, chaque machine se conduit d’une manière particulière à l’aide des touches Z,Q,S,D et de votre souris. La première qui vous est introduite est construite en deux parties autour d’un pivot central, ce qui fait que vous pouvez continuer à marcher dans une direction tout en faisant tourner la partie haute du robot à 360°. Idéal donc pour surprendre vos ennemis au détour d’une rue et de vous replier aussi sec. Certains mechs se conduisent comme des hovercrafts, les touches de direction servant à faire des pas chassés, d’autres sont des sortes de tanks futuristes très puissants, mais peu manoeuvrables. En tout et pour tout, il y a 45 robots tous différents au catalogue.

Parlons maintenant de l’étrange système de visée à trois dimensions qui fait quelque part le sel du jeu, mais qui n’est pas sans défauts, bien au contraire. Grâce à des lignes représentant les trajectoires des projectiles de chacune de vos armes, vous pourrez ajuster vos tirs non seulement en terme de distance, d’orientation, mais également de profondeur. Ainsi il ne sera pas rare de tirer au-dessus ou par-dessous de vos cibles si vous ne faites pas attention. Là encore, on voit bien l’inspiration du côté de Mechwarrior et on s’en réjouit, mais Brigador ne cache pas ses volontés d’être aussi un shooter, ce qui pose rapidement quelques problèmes d’équilibrage.

Malgré des déplacements assez lents, le titre est beaucoup, beaucoup plus nerveux que Mechwarrior. Ajoutez à cela une sélection de mechs pas tous efficaces à choisir avant de partir en mission, des niveaux toujours blindés d’ennemis qui n’ont qu’une idée en tête : vous poursuivre et vous abattre dès qu’ils vous ont en joue (d’ailleurs ils ont la fâcheuse tendance à vous voir avant que vous ne les ayez en viseur) et saupoudrez le tout avec un système de visée qui demande du calme, de la concentration et de la précision, vous obtenez des escarmouches éclair qui se soldent le plus souvent par la mort de votre avatar sous une nuée de véhicules adverses.

Certains niveaux sont particulièrement impitoyables avec le joueur (coucou le cinquième contrat) et il faudra mourir et mourir encore avant de trouver le chemin permettant d’éviter les patrouilles et de remplir vos objectifs en toute discrétion, car c’est tout simplement impossible d’affronter les forces en frontal sans y laisser sa peau. Un comble pour un titre qui se réclame haut et fort de la trempe des shooters. Enfin, même si les environnements sont tous destructibles, on aurait aimé pouvoir résister un peu à l’explosion de certains bâtiments d’apparence anodine qui vient nous punir d’une mort prématurée, surtout lorsqu’on recommence la même mission pour la quinzième fois…

On ne peut que regretter ces problèmes d’équilibrage de la campagne, surtout qu’un mode Freelancer nous rassure en partie sur la qualité du titre en se proposant de nous faire vivre une aventure à la carte. Ici, finie la frustration, car on peut customiser son Brigador, son robot, changer ses armes et même choisir ses propres objectifs. Seul bémol, les informations techniques sur les armes sont trop spartiates et ne permettent pas de préparer correctement son mech avant le combat. Il reste que l’ordinateur va générer procéduralement une partie du niveau et qu’on se retrouvera parfois dans des situations d’impasse face à des adversaires en surnombre équipé d’une arme totalement inefficace.

Moyen 

Il avait tout pour plaire le petit Brigador. Une esthétique rétrofuturiste cool et assez riche, des robots clinquants vraiment classe, un gameplay intéressant s'inspirant des cadors du genre et une bande originale synthwave impeccable. Mais c'est dans ce qui fait son originalité, un système de visée appliqué à une 3D isométrique, que le titre pêche un peu. Les acharnés du clavier y trouveront tout de même leur compte à force de faire et refaire certaines missions à la difficulté bancales, les autres s'adonneront au mode Freelancer avec un arrière-gout de frustration au fond de la gorge. Dans tous les cas, on reste un peu déçu par le titre.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par le développeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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