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[TEST] Call of Duty: Advanced Warfare

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Aussi ponctuelle qu’un avis d’imposition, la série Call of Duty répond une nouvelle fois à l’appel pour profiter de la grande vague d’achats des fêtes de fin d’année. Mais avec une concurrence de plus en plus grandissante sur le créneau du FPS, Activision joue ici son va-tout avec un Call of Duty: Advanced Warfare qui oublie les batailles du passé et les affrontements modernes pour plonger le joueur au cœur d’un conflit futuriste ô combien explosif. Et si le résultat n’est pas spécialement renversant, il ne manque clairement pas de saveur et donne ce bon gros coup de pied au derrière dont avait cruellement besoin la série.
Testé sur Playstation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur

Call of Next-Gen

Call of duty: Advanced WarfareOn ne va pas se mentir, l’année dernière, Call of Duty: Ghosts débarquait sur les consoles dites, à l’époque, de nouvelle génération et décevait la grande majorité des fans de la licence et les amoureux de FPS militaires. Le véritable épisode next-gen, celui qui a pour but de faire pleurer d’extase les amateurs de belles carrosseries, n’est autre que Call of Duty: Advanced Warfare. Et autant vous dire qu’on en a la confirmation dès les premières minutes de jeu. Le titre de Sledgehammer est beau, étincelant, rutilant et impressionne par sa folle mise en scène faite d’escalades de gratte-ciel à mains nues, de poursuites en plein canyon à bord d’un jet futuriste et d’une centrale nucléaire qui s’effondre dans un épais nuage de poussière. Call of Duty: Advanced Warfare ne fait pas dans la demi-mesure et joue la carte du blockbuster sous amphétamine faisant passer n’importe quelle production hollywoodienne pour un sombre film d’auteur Hongrois. Mais le jeu a beau profiter d’une réalisation chatoyante, de splendides effets de lumières et enchaîner de somptueux panoramas, tout n’est pas parfait et il suffit de s’écarter du chemin balisé par les développeurs pour tomber sur des éléments modélisés à la vas-vite ou encore quelques textures bien grossières. Sans parler de certaines carences techniques comme l’impossibilité de détruire une simple vitre si ça n’a pas été prévu dans le script. Mais là où le jeu fait clairement tâche, c’est dans le regard bovin et complètement vide d’émotions des personnages qui tranche maladroitement avec le formidable travail fait sur la modélisation des visages.

C’est nul, mais on comprend.

Call of duty: Advanced WarfareUn défaut qui se remarque d’autant plus lors des différentes cinématiques où le très charismatique Kevin Spacey passe presque pour une pauvre poupée de cire sortie tout droit du musée Grévin. Néanmoins, les cinématiques restent somptueuses et habillent un scénario qui gagne enfin en lisibilité. Car je ne sais pas pour vous, mais je n’ai jamais été capable d’appréhender complètement le scénario d’un Call of Duty avec ses implications géopolitiques farfelus et ses multiples retournements de situations abracadabrantesques. Ici, on parvient à saisir les tenants et les aboutissants de l’intrigue sans pour autant se tordre les neurones. Pour faire bref, on incarne le soldat Mitchell qui, après avoir perdu un bras, et un ami, lors d’une mission avec les Marines, intègre l’armée privée d’Atlas dirigée par le puissant Jeremy Irons (Kevin Spacey). Car en 2054, ce ne sont pas forcément les états qui partent en guerre à travers le monde, mais des sociétés privées qui vendent leurs services aux plus offrants. Un postulat de départ loin d’être stupide et qui a même déjà été abordé par un certain Hideo Kojima dans Metal Gear Solid 4 : Guns of Patriots. Pour autant, ne vous attendez pas à un scénario subtile, on reste dans de la série B bas de gamme avec des dialogues creux et des situations qui frisent régulièrement le mauvais goût. En atteste la fin du jeu, tout simplement grotesque, qui tombe sans crier gare alors que l’on s’attendait à quelque chose d’un peu plus consistant. Mais on le sait maintenant depuis longtemps, on ne joue pas à un Call of Duty pour la qualité de son scénario, mais pour les vertus de son gameplay et l’expérience de son multijoueurs.

Retour vers le futur

Call of duty: Advanced WarfareLa série Call of Duty fait partie de cette race de jeux, avec Halo et une poignée d’autres, où la prise en main est aussi instinctive qu’immédiate. Call of Duty: Advanced Warfare ne déroge pas à cette règle ancestrale et on se sent comme un coq en pâte aussitôt après posé les mains sur la manette. A la différence près que ce nouvel épisode bouscule allègrement le gameplay traditionnel de la série à l’aide d’exosquelettes et de toute une panoplie d’armes et gadgets futuristes qui apportent un dynamisme et une mobilité loin d’être désagréable. Ainsi, il est maintenant possible de faire des double sauts, des dash dans toutes les directions, amortir sa chute, activer un bullet-time, déployer un bouclier ou encore s’équiper d’un camouflage optique pour se faufiler entre les lignes ennemis. Si l’on sent comme une légère timidité à utiliser toute cette technologie sur le premier quart d’heure du jeu, dès lors que l’on en prend toute la mesure, on ne boude pas son plaisir à s’envoyer dans les airs pour prendre à revers l’ennemi ou utiliser le dash pour éviter une salve de balles ou une grenade sur le point d’exploser. Bien évidemment, l’utilisation de l’exosquelette n’est pas illimitée et il est nécessaire de garder un œil sur la jauge d’énergie pour ne pas tomber en panne sèche et devoir jouer à l’ancienne, les deux pieds sur terre. Aussi, l’expérience gagne en explosivité lorsqu’on combine les vertus de l’exosquelette aux différents gadgets d’Atlas comme les drones de combat, les mines assourdissantes ou encore les grenades tactiques capables de taguer les ennemis environnants. Malheureusement, si ces nouvelles capacités laissent entrevoir une formidable liberté d’action, le jeu reste cadenassé sur des rails où l’on ne fait que suivre un long couloir et où on nous impose même les options de l’exosquelette selon les chapitres. Si bien que l’on se retrouve à utiliser le camouflage optique qu’une seule et courte fois lors d’une mission d’infiltration. En définitive, le jeu pèche là où il brillait il y a encore quelques années et s’entête à conserver une campagne dirigiste, une montagne de scripts et ces satanés QTE qui, en plus d’être mal intégrés, viennent briser le rythme endiablé de l’aventure. Mais le mode solo est loin d’être mauvais pour autant. On y passe entre six et sept heures de jeu très agréable et on se familiarise avec les différentes nouveautés avant d’attaquer le vif du sujet sur le multi.

Call of Titanfall

Call of duty: Advanced WarfareVéritable institution depuis l’avènement de Modern Warfare, le mode multijoueur de Call of Duty est le théâtre de joutes endiablées entre les joueurs du monde entier sans jamais être à court de chair à canon. Et si le manque de nouveautés s’est fait ressentir ces dernières années, cela ne semble pas déranger le plus gros des joueurs qui répondent toujours à l’appel pour un petit échange de plombs entre amis. Avec Call of Duty: Advanced Warfare et ses exosquelettes flambants neufs, l’expérience multijoueur prend une toute nouvelle dimension avec des affrontements qui gagnent en vivacité, mais surtout en verticalité. En effet, la combinaison entre les nouveautés du gameplay et l’architecture des cartes, toujours aussi judicieusement conçues, donne la possibilité aux joueurs d’évoluer en hauteur avec une facilité et une rapidité déconcertante. En résulte des combats particulièrement jouissifs où l’on ne sait même plus d’où peut venir la menace. Du côté des modes de jeu, on accueil quelques petits nouveaux dont un erzats de la balle au prisonnier où deux équipes doivent marquer le plus de points possibles en transportant une sphère vers une plus grande à l’autre bout de la carte. La spécificité étant que le joueur en possession de la sphère est dans l’incapacité de tirer et qu’il doit compter sur le soutien de ses coéquipiers ou bien jeter la sphère sur un ennemi pour se sortir du pétrin. Enfin, dans la continuité de Ghosts, le jeu va encore plus loin dans les options de configuration et en plus de pouvoir se concocter un set de départ aux petits oignions (Armes, Perks, etc.) il est maintenant possible de customiser son personnage dans les moindre détails et même d’incarner une femme. Un petit détail pour certains, mais un véritable pas en avant pour d’autres. En définitive, si le mode solo, aussi impressionnant soit-il, reste bien trop dirigiste, le mode multijoueur est une totale réussite et devrait tenir en haleine les joueurs jusqu’à l’année prochaine sans aucun problème. Call of Duty: Advanced Warfare n’est peu-être pas un grand un jeu, mais c’est un très bon FPS et le meilleur Call of Duty de ces dernières années.

Critvert Après le très oubliable, pour ne pas dire exécrable, Call of Duty: Ghosts, voilà que la série phare d’Activision débarque enfin dans l’ère de la next-gen avec Call of Duty: Advanced Warfare. Un épisode explosif qui donne enfin un second souffle à la série. Techniquement flamboyant, malgré quelques impairs qui font retomber le soufflé, le jeu de Sledgehammer propose un scénario qui flirte toujours autant avec le nanard, mais parfaitement lisible et qui part même d’un postulat de base loin d’être idiot. Aussi, grâce à ses exosquelettes et sa ribambelle de gadgets futuristes, Call of Duty: Advanced Warfare insuffle une énergie folle et une mobilité jamais vu dans la série tout en dynamisant une expérience multijoueur toujours aussi savoureuse. Néanmoins, le jeu n’exploite pas assez ses nouvelles mécaniques de jeu, conserve ces satanées QTE et s’embourbe dans une aventure exagérément dirigiste. Au final, si le jeu n’est pas aussi marquant qu’un Modern Warfare en son temps et qu’on l’aura certainement oublié dans 10 ans, il n’en reste pas moins un très bon FPS qu’il serait bigrement dommage de louper.
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