Xbox One

Test : Carmageddon: Max Damage

Définitivement cette année 2016 est placée sous le signe du retour à la vie de licences des années 90. Sans compter les Kickstarters d’autres grands noms en cours de réanimation par des développeurs nostalgiques, nous avons pour l’instant pu assister au retour de mythiques licences des nineties : Homeworld, Battlezone, Kick-Off et maintenant Carmageddon ! Bon alors ouais je triche, Carmageddon Reincarnation est déjà sorti l’année dernière, mais nous allons nous attarder aujourd’hui sur l’épisode Max Damage qui sort ce mois-ci sur consoles et plus tard sur PC.

Et pourquoi tant d’émoi pour ce jeu me direz-vous ? Ben tout d’abord parce que la sortie de Max Damage c’est la promesse d’un Reincarnation débogué et ça représente beaucoup, surtout pour votre serviteur qui a participé au Kickstarter du premier jeu et a pleuré des larmes de sang à sa sortie. Mais c’est quoi en fait Carmageddon ? Je vois bien trois âmes sensibles au fond qui n’ont jamais touché au jeu alors enfilez vos tabliers de bouchers et faisons un récapitulatif rapide du pourquoi du comment de ce jeu au concept simple et efficace.

Librement inspiré du film Les Seigneurs de la Route (remaké en Death Race pour les plus jeunes), Carmageddon vous propose de participer à des courses folles et sanglantes dans lesquelles la victoire s’obtiendra soit en franchissant la ligne d’arrivée en première place, soit en explosant tous ses adversaires ou bien en écrasant tous les piétons de la carte. Vous gagnez des points en défonçant la carlingue des autres participants et des précieuses minutes de jeu en fauchant les pauvres piétons ou en les torturant avec des super-pouvoirs ramassés ça et là sur la map.

Ultra-violent, gore et moralement contestable (sans blague ?), l’épisode fondateur fut carrément banni de nombreux pays à sa sortie. Rebelote avec Carmageddon 2 et TDR 2000, des suites comprenant encore plus d’hémoglobine, des niveaux plus grands, des piétons à foison, des véhicules équipés de scies circulaires ou de fourches, etc. Nous en arrivons donc à parler de Reincarnation, le Carmageddon de la honte pour Stainless Games. Après un Kickstarter à succès fin 2012, les Anglais ont racheté les droits du jeu et se sont lancés dans la création d’un véritable retour aux fondamentaux de la série.

Trois ans plus tard, début 2015, Reincarnation sortait un peu dans la douleur, le studio sous-titrant qu’il leur fallait encore quelques mois de polish pour que le jeu soit parfaitement jouable. Ils n’avaient pas menti les rosbifs. Ce quatrième Carmageddon tournait péniblement à 20fps sur des machines de combat, toutes options graphiques au minimum. Et je ne vous parle même pas des temps de chargement ridicules de plus de deux minutes… Difficile pour les fans de faire abstraction de ces soucis techniques, pourtant au-delà de ça le jeu présentait des qualités indéniables.

Le modèle physique si particulier de « Carma » était de retour et nous rappelait immédiatement les centaines d’heures passées sur l’original. De même, la déstructuration des véhicules et le démembrement des piétons étaient au rendez-vous, fidèles à ce que l’on était en droit d’attendre d’un nouveau Carmageddon. Enfin la plupart des niveaux étaient particulièrement ouverts et offraient un degré de verticalité appréciable. Seulement voilà, l’ensemble était plombé par une technique à la ramasse et ce ne sont pas les trois patchs foireux faisant ramer encore plus le titre qui ont eu raison de notre avis négatif.

Vous comprenez donc ma fébrilité au moment de me lancer dans le test de Max Damage. Clairement, ce titre est une copie quasi conforme de Reincarnation dans son contenu, mais Stainless profite là de la sortie d’une version revue et corrigée pour changer astucieusement son nom et balayer ainsi les idées reçues. Commençons une fois n’est pas coutume par la technique : le jeu s’en sort plutôt bien, en tout cas pour de la console et propose un framerate qui colle aux 30fps, le minimum syndical. Pour arriver à cette prouesse, Stainless a dû rogner sur certains éléments.

Les fans diront que c’est old-school, on préfèrera dire que le moteur du jeu n’est toujours pas optimisé, en tout cas le jeu utilise un bon vieux brouillard des familles pour cacher les éléments au loin sur certaines cartes, comme en 1997. L’aliasing est étonnamment peu présent, mais par contre les textures auraient pu être plus travaillées. Tout de même, certains effets qu’il n’était pas possible d’activer sur Reincarnation sont présents comme de jolies réflexions sur les modèles de voitures et des explosions un peu plus punchy que sur son prédécesseur.

Les chargements eux ont bien réduits au lavage, dépassant très rarement les 45 secondes pour des arènes qu’on parcourt pendant parfois plusieurs dizaines de minutes. Il en résulte des sensations très proches de ce à quoi nous avait habitués la licence dans ses premières années. La conduite de la trentaine de véhicules est fluide et passée la première heure de jeu, on se réhabitue sans mal à la lourdeur des véhicules et aux effets des pouvoirs. A vrai dire, le fan retrouvera ici l’ambiance d’un Carmageddon, on peut dire que le boulot est fait à ce niveau.

L’esthétique du jeu est elle aussi plus travaillée, le démarrage des courses se fait plus en douceur et l’interface est globalement plus cohérente. Le joueur a même droit à un tutoriel interactif si les instructions d’avant-match ne lui sont pas assez claires, tout a été fait pour introduire le concept un peu brut de décoffrage du jeu aux néophytes. Il en va de même pour la gestion plus simplifiée de la carrière divisée en 16 championnats qui se déverrouillent au fur et à mesure en obtenant un certain nombre de points.

Concernant le contenu solo/multi, le jeu nous offre des circuits sur 5 environnements différents allant de l’iconique Bleak City à un site de crash d’ovni en passant par une usine de produits chimiques ou encore un environnement glacé à arpenter avec des pneus-neige. Pour les modes de jeu, on se contente des immanquables de la série avec « enfer » de lance le Carmageddon Classique et ses règles toutes simples (terminer la couse en pôle position, annihiler les adversaires ou tuer tous les pedestrians), des épreuves à objectifs Chasse aux Piétons ou Ruée Fanatique et du hit & run avec Renard & Chiens.

Moyen

Max Damage est un épisode fait pour renouer avec les fondamentaux de Carmageddon et surtout gommer les erreurs commises avec Reincarnation. En cela, il plaira aux fans du jeu qui attendaient avec impatience un "Carma" débogué et ne feront pas la fine bouche face à un concept malgré tout daté doublé d'un contenu sans surprise (et pas de piétons en multi !!). Les curieux qui ne connaissent pas la série auront eux du mal à y trouver leur compte, prétextant un gameplay tout juste moyen, des épreuves qui se répètent un peu trop souvent et une moralité plus que contestable, surtout vis-à-vis de la récente actualité en France...

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien

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