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Test : Cuphead

Véritable hommage aux productions animées d’une autre époque, d’un temps que les moins de vingt ne pourraient pas connaitre, à Console-toi nous attendions fermement ce Cuphead depuis que les premières vidéos dévoilées il y a 2-3 ans nous avaient fait un effet boeuf. Un chara-design avec un rendu d’une qualité rare puisqu’on vous propose tout simplement de jouer à un dessin animé sur des musiques qui rythment parfaitement les différents tableaux, Cuphead nous semblait très prometteur ! Mais un jeu beau en fait-il un bon jeu ? Nous allons faire un point rapide là-dessus.

Pour commencer, il faut préciser que le jeu du Studio MDHR se veut « exigeant » avec le joueur qui devra s’y reprendre à plusieurs fois avant d’en voir le bout. C’est le genre qui veut ça, que ça plaise ou non ! Ce genre c’est du plate-forme/run and gun/shoot’em up où vous allez devoir apprendre et comprendre les ennemis qui vont font face. La semaine passée, le net tout entier s’est retrouvé divisé en deux, avec d’un côté ceux qui voient en ce jeu un calvaire digne d’un Dark Soul et de l’autre ceux qui, au contraire, y voient un challenge doublé (et oublié) d’un plaisir rendu possible grâce à sa réalisation mais aussi à l’exigence qu’il demande (je vous conseille d’ailleurs le billet d’Ixindamix à ce sujet). Mais nous y reviendrons…

Il y a une chose à ne pas oublier concernant Cuphead, c’est qu’au départ il nous avait été vendu comme un jeu jouable à deux où nous ne devions affronter que des boss, le fameux genre « boss rush » mais depuis son annonce de l’eau a coulé sous les ponts et les développeurs l’ont fait évoluer en y ajoutant des stages de run and gun. Nous voici donc avec un « boss rush » plate-forme et shoot’em up saupoudré de stages par ci, par là. Ca va vous suivez jusque là ? Cuphead propose au joueur deux niveaux difficultés. Sample et rugular, le premier vous donnera accès à trois îles avec différents stages et boss si vous en venez à bout dans cette difficulté. Si vous terminez ces trois îles dans le second mode, le Regular donc, vous aurez alors droit à une île supplémentaire avec le véritable boss finale (le diable).

Pour vous aider dans votre « calvaire » (aux yeux de ceux qui trouvent le jeu d’une difficulté extrême, je précise), les développeurs ont tout prévu. Vous débutez le jeu avec un tutoriel assez clair vous expliquant en quelques phases comment jouer, je vous conseille d’ailleurs de modifier un peu les assignations des touches pour plus de facilité et surtout de confort. J’ai par exemple déplacé le dash et le tir EX sur les gâchettes plutôt que sur les touches par défaut Y et B, croyez-moi, ça change beaucoup. Autre élément prévu par les développeurs, la possibilité de faire évoluer votre arsenal via une boutique, tenue pas un cochon à la voix bien grave, où vous pourrez dépenser les pièces glanées lors des fameux stages « run and gun ». Au nombre de cinq par stage, elles ne seront pas de trop pour vous octroyer des armes plus performantes, de l’énergie supplémentaire ou encore de nouveaux « pouvoirs ». Le gameplay de Cuphead est assez simple, tri primaire, saut, dash etc. A cela s’ajoute la possibilité de ramener à la vie votre comparse dans le cas où vous jouez à deux mais aussi de « pari » avec la présence à l’écran d’éléments roses sur lesquels il faudra effectuer un double saut (ou juste « un saut » dans le cas des phases de shoot ’em up) et qui vous donnera une carte supplémentaire (c’est la même action qui permet de ressusciter votre coéquipier en coop locale). Ces cartes ont un nombre maximum limité et permettent de déclencher un super coup différent selon votre arme principale.

Vous voilà donc avec une idée de comment se déroule Cuphead et comme vous pouvez le voir, son déroulement n’a rien d’anormal ou d’extraordinaire. Mais alors pourquoi ce jeu fait-il autant de bruit sur le net depuis la fin du mois de septembre ? On entend parler du jeu pour deux choses. La première est sont le visuel et l’audio qui sont un régal. Les développeurs ont rendu la copie quasi parfaite dans la réalisation du jeu avec une forte inspiration, dans sa direction artistiques, des dessins animés d’avant guerre digne des productions Disney, Warner etc. avec un nombre de clins d’oeil à chaque tableau (Simbad, Woody Woodpecker et j’en passe) et surtout une animation à tomber. Les musiques, dans un pur style jazzy d’époque, ont été composées par Kristofer Maddigan (allez donc faire un tour sur le net et régalez-vous) et sont un véritable plaisir pour les oreilles (tout comme les différents effets ou doublages du jeu). A noter que le titre est pour le moment entièrement en anglais mais qu’une prochaine mise à jour permettra de choisir la traduction et ainsi de suivre un peu mieux, pour les non anglophones, l’histoire de ce pacte avec le diable.

La seconde chose qui fait qu’on a tant parlé de Cuphead sur le net est sa pseudo difficulté inhumaine (j’appuie un peu sur le terme exprès)… « YOU CANNOT BE SERIOUS !!!!???? », comment est-ce possible qu’en 2017, le simple fait de rendre un jeu aussi « difficile » que d’autres pouvaient l’être dans les années 90 (ou même de nos jours avec par exemple les « manic shooter », Super Meat Boy et Dark Souls pour ne citer que ceux là), fait que cela déclenche un tremblement de terre sur internet ? Les joueurs (et bon nombre de journalistes) n’ont-ils plus l’habitude de ce qu’est un « challenge » dans un jeu vidéo ? Ont-ils oublié qu’avant, nous n’avions pas de tutoriel au début du jeu, qu’il fallait SE PRENDRE par la main plutôt qu’être en permanence TENU par la main via des notifications, scripts et autres indications à l’écran. Ce n’est pas parce qu’un jeu a un certain niveau d’exigence qu’il en devient mauvais (ou raté comme j’ai pu le lire) juste parce qu’on n’aime pas être confronté à ses propres limites. Retournez-donc jouer à un Gouls n ghost, Tortue Ninja sur Nes, Super Contart, une grande majorité de shoot ’em up des années 90 et vous reviendrez vous plaindre… Cuphead est tout simplement un jeu qui met le joueur devant ses responsabilités, et souvent devant ses erreurs qui l’on poussées vers la mort, et est très loin d’être un titre « punitif ».

Mais alors, Cuphead est un jeu parfait (pour qui n’est pas rebuté par le challenge de sa « difficulté ») ? La perfection n’existant pas, sinon je le serais (bah quoi ?!), le jeu souffre d’un point négatif, ses temps de chargement qui peuvent sembler parfois long… très longs dès que vous terminez un tableau et qu’il vous faut retourner sur la carte principale.

Très bon

Vous l'avez compris si vous venez de lire ce test, j'aime ce jeu et je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse descendre un titre sous prétexte qu'on n'arrive pas/plus à répondre à un challenge digne des années 90. Avec un direction artistique qui déboite et met à l'amende nombre de titres AAA, une bande-son limite jouissive du moment qu'on n'est pas allergique au jazz, un gameplay taillé pour donner du répondant au joueur, Cuphead mérite bien plus de respect que celui d'être lynché par quelques personnes trop habituées à être sans cesse prises par la main pour effectuer des quêtes à rallonge et sans intérêt dans les jeux dit "modernes".

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version commerciale. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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