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[TEST]DanganRonpa: Trigger Happy Havoc

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danganronpa-jacqCela fait maintenant quelques temps que Spike Chunsoft et NIS America s’efforcent, pour le plus grand bonheur d’une partie d’entre nous, de porter en occident des titres que l’on qualifie volontiers “de niche“: les Visual Novels. Nous avions pu, grâce à eux par exemple, mettre la main dans la langue de Ronald Mac Donald sur l’excellente  série  Zero Escape (999 et Virtue Last Reward). Cette fois ci, c’est le premier volume de la série des DanganRonpa qui sort enfin de l’empire de l’est pour parvenir dans nos contrées pluvieuses, un croisement intriguant entre Ace Attorney, Hunger GBattle Royale et Zero Escape, le tout saupoudré d’un (très) léger zeste de Persona.

Attention ! Le jeu est intégralement en Anglais, et nécessite un niveau plutôt bon de compréhension, celui-ci n’étant pas avare en jeux de mots, vannes, sous-entendus… Un niveau d’anglais un peu faible s’avèrera un frein évident au plaisir du jeu et même à la progression (besoin par exemple de trouver une contradiction dans des textes défilant rapidement). Donc si c’est votre cas, pas besoin de lire la suite, DanganRonpa n’est hélas pas pour vous.

danganronpa-monokumaMakoto, c’est un gars “normal”. Pas de super talent, pas de super intelligence, pas de super compétence. C’était inespéré qu’il gagne, lors d’un tirage au sort, un ticket pour rentrer dans la Hope’s Peak Academy, une école réservé à l’Elite, où seul les “Ultimates” de leur profession sont invités. C’est donc avec la boule au ventre et le titre ô combien ironique d’ ”Ultimate Lucky Student” que Makoto pénètre dans l’enceinte de l’école, pour s’effondrer par terre aussitôt… A son réveil, il se retrouve dans une école complètement coupée du monde et en compagnie de 14 autres étudiants, eux aussi, tout juste sortis d’une sieste parrainée par SAM (celui qui ne boit pas mais vous glisse des trucs dans vos verres). Plus bizarre encore, apparait alors Monokuma, un ours bipolaire légèrement moqueur se présentant comme le proviseur. Faisant avec application son boulot, celui-ci s’efforce alors d’expliquer les diverses règles à suivre pour avoir un environnement scolaire agréable, comme ne pas dormir ailleurs que dans le dortoir ou ne pas user de violence envers sa personne. Ah et puis que le seul moyen de sortir est d’obtenir son diplôme… en réussissant à assassiner un de ses camarade de classe sans se faire prendre. Je ne vous cache pas que le sang rose néon ne va pas tarder à couler.

danganronpa-dinnerForcément, dans un Visual Novel, la majeure partie du temps, on suit l’histoire sans pouvoir réellement interagir. Certes, on peut régulièrement se balader librement dans l’école, et éventuellement choisir avec qui passer un peu de temps lors des périodes de “Free Time” (NDR: hello Persona) mais la majeure partie -des pas loin des 25 heures nécessaires pour arriver au dénouement– sont bien sur passées à suivre l’histoire. Et sans arriver à égaler celui de Zero Escape: Virtue Last Reward, le scenario de DaganRonpa: Trigger Happy Havoc reste vraiment très bon, poussant à ne pas lâcher la console pour continuer a découvrir quels autres secrets cache cette école. La qualité d’écriture est excellente, arrivant à aborder régulièrement de sujets sérieux, sombres, ou même carrément glauques, tout en conservant une ambiance burlesque, en grande partie due à un casting de personnages variés et surtout complétement barrés. Complètement stéréotypés mais haut en couleurs, Makoto côtoie de nombreux personnages mémorables, comme l’Utimate baseball player, rêvant de devenir rockstar, l’ultime nageuse (probablement aidée par ses deux énormes… enfin vous voyez…) obsédée par les donuts, un  “ultime compas moral” cherchant à conserver au maximum un “environnement scolaire adapté” ou encore l’ultime fils à papa, dont la moindre réponse cinglante n’a pour but que de rabaisser son interlocuteur. Chacune des apparitions de Monokuma sont un régal de “whatthefuck” et notons que le doublage plutôt réussis est proposé en japonais comme en anglais.

danganronpa-keyLes 6 chapitres du jeu se déroulent de manières plus ou moins équivalentes: on commence par explorer l’école, on discute avec ses camarades, bref on fait avancer l’intrigue du pourquoi qu’on est la?! Au bout de quelques temps, un meurtre va bien sur avoir lieu, l’occasion de passer en mode investigation. Un peu plus interactif et très proche des investigations du célèbre Phoenix Wright, on fouille les scènes de crimes à la recherche du moindre indice et on écoute les témoignages afin de récupérer des pièces à convictions -appelées ici “Truth Bullets”- qui seront utilisées pour faire éclater la vérité lors des phases de procès.

danganronpa-debateCar oui, le malicieux Monokuma organise après chaque meurtre un procès, se terminant sur un vote pour désigner le coupable. Si celui-ci est découvert, il sera alors immédiatement exécuté (l’occasion d’assister à des séquences bien glauques), en revanche si un innocent est désigné, seul le meurtrier conservera sa vie. Ouaip, ça met la pression! Moments forts en tension du soft, ces procès sont divisés en plusieurs types de gameplay. Le plus souvent, les étudiants, placés en cercle s’envoient des arguments lors des Non Stop Debates, et c’est au joueur de cibler et “tirer” sur les phrases qui entre en contradictions avec les pièces à convictions récupérées (ou parfois avec un autre argument). Moment culture: Dangan Ronpa: Trigger Happy Havoc, c’est un truc qu’on pourrait traduire par “Réfutation par Balle” , d’où ce thème récurrent du flingue. Parfois il faudra juste répondre à une question posée (« quel objet en ma possession peut prouver que…»). Phases moins réussies, les Bullet Time Battle transforment le débat en jeu de rythme, le joueur devant appuyer sur les touches en rythme pour tirer sur les arguments d’un adversaire et recharger. Pas franchement intéressants, ces moments ont au moins le bon gout de n’être pas trop présents. Enfin, pour enfoncer le clou sur le “blackened”, le joueur devra lors des “Climax Inference” remplir un comics résumé du déroulement du meurtre auxquelles certaines cases sont manquantes. Dans l’ensemble plutôt dynamique, les procès ont tout de même une partie des défauts que l’on retrouve dans les Ace Attorney, à savoir l’obligation de suivre à la lettre le déroulement prévu. J’entends par là que même si l’on a compris qui est le meurtrier et que l’on a la pièce à conviction irréfutable, impossible de la présenter avant tout le cheminement prévu qui peut alors s’avérer laborieux.

danganronpa-mondoUne fois le jeu terminé, citons la présence d’un School Mode” bonus, un mode qui nous plonge dans une version alternative de la séquestration de nos étudiants, où ces derniers ne doivent plus s’entretuer, mais au contraire s’entraider pour réaliser les requêtes du nounours. Cette entraide prend la forme d’un “mini-jeu” de gestion, où l’on gère chacun des 15 étudiants en leur indiquant quelle pièces fouiller, quand se reposer, quand nettoyer… Clairement moins intéressant que le mode normal, ce mode bonus, qui nécessite tout de même plusieurs heures à compléter, s’avère assez complet, possède plusieurs fins à débloquer et permet d’en apprendre plus sur les personnages et l’univers “bigarré” du soft (+1 point pour avoir placé bigarré).

CritvertParfois sérieux, régulièrement choquant, souvent drôle, et toujours captivant, DanganRonpa: Trigger Happy Havoc est une excellente alternative à la série des Ace Attorney. Avec un scenario intriguant, une qualité d’écriture excellente et toute une bande de personnages aussi barrés qu’intéressants. Si vous aimez le genre des Visual Novels, pas d’hésitations, FONCEZ! Si vous êtes juste curieux du genre, le rythme assez dynamique et les procès font de ce DanganRonpa: Trigger Happy Havoc un titre un peu plus facile d’accès qu’un Zero Escape par exemple et peut s’avérer une bonne première expérience. Les réfractaires de la lecture et les anglophobes, vous pouvez évidemment passer votre chemin. En tout cas, j’attends avec impatience la suite qui devrait sortir vers la fin d’année chez nous.

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