PlayStation 4

Test : eFootball PES 2020

Ça va faire 10 ans qu’on vous parle ici du duel de l’année à savoir FIFA contre PES. On commence à connaître la musique même si ces dernières années, PES est revenu de loin pour tacler le leader, ce dernier reste très loin en termes de recette engrangée. C’est simple, quand Konami vend un exemplaire de son jeu de foot, Electronics-Art en vend dix ! Mais l’outsider n’a pas dit son dernier mot et tente encore de déstabiliser le colosse qu’est FIFA, avant que la new-gen viennent potentiellement redistribuer les cartes. Mais avant cela, voyons voir ce que vaut cette monture estampillé e-football Pro Evolution Soccer 2020.

Regardons ensemble les nouveautés apportées par ce nouvel opus, à commencer par le nom déjà. Curieuse idée de nommer cet opus « eFootball PES 2020 ». Ce changement intervient comme pour faire peau neuve et montrer aux consommateurs qu’ils ont changé mais que la tambouille de base reste la même pour les habitués. Une fois le jeu lancé, on peut remarquer une nouvelle interface beaucoup plus épurée que celle des dernières éditions. La sobriété est de mise et ce n’est pas pour nous déplaire, surtout pour ceux qui se rappelle les interfaces bariolées des PES sortis il y a quelques années. Toujours en ce qui concerne l’aspect visuel, le titre est assez irréprochable. Les modélisations des joueurs sont plus réalistes que jamais. Les visages sont d’une finesse sans pareille, bien loin devant FIFA. D’ailleurs, de manière générale, PES continue de creuser l’écart (du moins jusqu’à l’arrivée de la next-gen). Les éclairages et effets de lumière dans les stades ont également été améliorés, ce qui donne un sens du réalisme incroyable. Point noir concernant l’aspect technique : les temps de chargement sont assez long.

Le point nouveauté qui s’impose chaque année concerne les licences. C’est le grand mercato des franchises entre Electronic Art et Konami. Ainsi cette année, PES se voit doter des licences suivantes : la Super League suisse, la Premiership écossaise, la Superliga danoise, la Süper Lig turque, la Premier Liga russe, la Pro League belge, ainsi que des championnats chinois et thaïlandais. Afin de continuer d’attirer le public Sud-Américain, très friand de cette licence, les clubs de River Plate et de Boca Juniors sont également de la partie cette année. Concernant les grands championnats européens, c’est autre chose. Ne pouvant pas obtenir les licences (coûteuses) des plus grands championnats, la marque nippone a fait le choix des partenariats ciblés. Ainsi La premier league reste chez EA mais PES possède les droits d’Arsenal et de Manchester United, de même que les championnats espagnols. Avec Barcelone, Schalke 04, Leverkusen et surtout le Bayern Munich pour la Bundesliga. Le gros coup de cette année reste l’appropriation de Serie A en exclusivité et notamment de la Juve, qui n’est pas présente officiellement dans FIFA.

La Premier League et le Championship anglais demeurent ainsi l’apanage de FIFA (ce qui n’est pas près de changer, dans la mesure où EA se trouve être l’un des partenaires principaux de cette ligue), mais leurs équipes sont toujours bien présentes dans le jeu et affichent désormais des noms plus aisément reconnaissables. Ainsi Merseyside Blue devient Everton B, ce qui nous permet d’identifier plus facilement l’équipe, dont les logos et maillots sont toujours non-officiels. Même chose pour les deux divisions espagnoles ou encore la Série B italienne. Konami prolonge néanmoins sa politique de partenariats individuels, qui lui permet d’avoir des représentants officiels dans ces différents pays. PES conserve toutefois son ancrage au sein de nos chères Ligue 1 et Ligue 2, et renforce ses liens avec le plus haut échelon du football italien, la Serie A, dont elle s’approprie le champion en exclusivité. Pour le reste il faudra en passer par l’éditeur de base de données du jeu. Très simple à utiliser, j’ai pu par exemple récupérer toutes les licences manquantes en 10 minutes.

Passons maintenant au cœur du jeu, le gameplay. Dès les premiers instants sur le terrain, on sent un véritable contrôle du ballon et surtout une possibilité de construire le jeu. Si vous êtes comme moi et que vous avez délaissé les FIFA, vous percevrez vos premières parties comme une véritable bouffé d’air frais. Le jeu est agréable et on retrouve quelque part certaines de nos sensations écumées sur les PES à l’ancienne. L’attaque / défense est bien plus équilibrée que chez son concurrent direct. Ici, pas de séance de billard avec les contres favorables qui fait passer le ballon du gardien au but adverse en 30 secondes. Le maître mot est contrôle, ce qui demande pas mal d’exigence. Les contres sont toujours de la partie mais ne sont pas magiques et demande une certaine coordination. Finis les courses en ligne droite, ce sera à vous de construire votre contre-attaque afin de remonter le terrain le plus rapidement possible. D’ailleurs, le contrôle de la balle est assez remarquable, dû fait d’un gros travail sur le motion capture.

Les passes sont aussi exigeantes que valorisantes et il faudra un certain temps d’adaptation pour réussir à les enchaîner. Mais quand on y arrive, quel bonheur. De manière général, l’attaque est assez grisante et notamment les frappes. Que ça soit en plat du pied, en extérieur ou alors en grosse frappe des 25 mètres, on anticipe et on apprend à jauger ses tirs, sans l’ajout d’une seconde jauge de tir complètement inutile comme c’était le cas dans FIFA 19. Ici, le positionnement, la manière d’enchaîner un mouvement puis une frappe détermineront la trajectoire de votre tir. Rajouter à tous ces points un système de 4 tactiques prédéfinis personnalisables qui peut être changé à tout moment dans le menu, ainsi que le positionnement de votre ligne de défense et vous obtiendrez de nombreux atouts pour construire et personnaliser votre jeu.

Mais alors le jeu est-il une réussite complète concernant le gameplay ? Pas tout à fait. PES 2020 se prend en effet les pieds dans le tapis alors qu’il aurait pu délivrer une copie presque parfaite, la faute à une gestion de la défense assez médiocre. Le contrôle des défenseurs est parfois déroutant et on se retrouve souvent en difficulté pour contenir un joueur ou replacer ses joueurs. Pire, il m’est arrivé plusieurs fois que l’IA me gêne dans le placement de mon second défenseur lors d’un pressing, ce qui laisse un trou béant en défense. A noté qu’à cause de l’inertie général des joueurs qui est dans l’ensemble tout à fait correcte, cela engendre une certaine latence dans le temps de réaction, ce qui vient rajouter un handicap à une défense qui n’en avait pas besoins. De plus certain contacts paraisses bizarre à l’écran, surtout quand les joueurs se percutent comme des poteaux.

Tout cela fait naître une crispation manette en main dès que votre adversaire commencera à remonter le terrain. Les courses quant à elles manquent selon moi de finesse et s’il y a bien une chose que j’appréciais sur un FIFA, c’était la possibilité de gérer l’intensité de sa course avec R2, ce qui n’est pas le cas ici. Dernier point vraiment négatif, la caméra. En effet, ce eFootball PES 2020 dispose d’une nouvelle caméra « Stade » qui s’avère assez désagréable du fait d’un champs de vision très large, mais qui ne permet pas réellement de suivre l’action, surtout vers les poteaux de corner. De plus, j’ai déjà eu à quelques reprises des bugs, puisque la caméra avait un temps de retard sur la balle, comme un mauvais cadreur en Ligue 2. En ce qui concerne les autres registres, je n’ai pas eu de problème avec les gardiens, quand au système coup de pied arrêté, il reste inchangé.

Maintenant que nous avons passé en revue le gameplay, jetons un œil aux différents modes qu’offre cette version 2020. On nous annonçait une refonte des modes solo et pour le coup, la déception est assez perceptible. Commençons par l’inaltérable Master League, mode carrière emblématique de la licence. Ce mode est là depuis le début et Konami, qui compte bien le conserver et l’améliorer, l’avait pourtant laissé de côté depuis plusieurs années. On a effectivement le droit à une nouveauté avec le fait de sélectionner l’entraineur qu’on incarnera parmi des stars tels quel Maradona, Cruyff, Roberto Carlos… mais cela n’a pas d’impact, à part le fait d’avoir un autre avatar durant des cut-scènes, qui ne sont pas doublées. Par exemple, vous verrez votre coach répondre aux questions des journalistes ou préparer l’entretien. La refonte de l’interface est quant à elle très perfectible et l’ergonomie dans son ensemble est assez mal foutue. Disons-le clairement, tout ceci n’apporte pas grand-chose, pire les nouveautés font très « cheap ». Nous sommes ici à des années-lumière du mode scénarisé d’un FIFA

Le mode « Vers légende » est surement encore pire. Il s’agit ni plus ni moins que du pendant du mode “devient une légende de FIFA. Pas d’options pour passer le temps lorsqu’on est remplaçant, une interface identique à la master league et peu d’intérêt à persévérez dans ce mode. Passons aux modes de jeux en ligne, avec une des grosses nouveautés présentées cette année : le mode Matchday. Chaque semaine, vous aurez la possibilité de choisir une des deux équipes proposées. Pendant la période de cette compétition hebdomadaire, vous jouez avec l’équipe que vous avez choisie et vous affrontez d’autres joueurs ayant opté pour l’équipe opposée. Les stats sont comptabilisées (victoires, buts, gestes techniques…) ce qui vous rapportera des points qui servent à établir un classement. A la fin de la compétition, les 2 premiers de chaque équipes s’affrontent dans une grande finale. L’idée est originale mais dans les faits je ne m’y suis jamais penché plus que cela.

Reste le dernier mode en ligne : My club. Encore une fois, peu de nouveautés, mis à part de nouvelles légendes et des retouches de l’interface. A noter que de manière générale, les modes en ligne sont assez capricieux en termes de stabilité du réseau. J’ai plusieurs fois galéré pour trouver un adversaire. En comparaison du rouleau compresseur que représente FUT, Myclub va avoir bien du mal à s’imposer.

Mis à part cela, on retrouve les modes classiques: match rapide, divisions ou coopération en ligne, ainsi que les tournois. Point de vue ambiance sonore, comme chaque année c’est assez déplorable. Les commentateurs français sont nuls depuis plusieurs années, mais là on atteint les abysses. Darren Tulett fait de son mieux mais ça ne suffit pas. On retrouve des phrases comme « même ma grand mère aurait pu arrêter ce ballon! » qui font sourire la première fois mais sont souvent hors timing, hors propos ou juste ridicule. Du coup faute de mieux on passe en anglais. L’ambiance général dans les stades n’est pas mauvaise mais elle manque de vie. Les cris des supporteurs font très automatique. On ne sent pas la montée en puissance des ultras lors d’une contre-attaque par exemple. Il serait temps monsieur Konami de se pencher sur la question est de proposer une ambiance sonore digne de ce que vous voulez proposer en termes de gameplay sur le rectangle vert !

Bon

Les années se ressemble pour Konami est sa franchise Pro Evolution Soccer. Dominant sur le terrain, la franchise peine à concrétiser totalement, la faute à un contenu qui n’évolue guère et qui, de par sa réalisation ne convainc pas. C’est d’ailleurs cette année l’opposé total de FIFA, qui propose un contenu démentiel mais ne propose rien de nouveau sur le terrain. Il est surtout dommage de voir la licence de Konami manquer le coche de l’aspect défensif, avec ses nombreux problèmes. Reste une simulation toujours aussi exigeante, qui saura satisfaire les plus persévérants d’entre vous, qui arriveront à passer outres la frustrations de la défense et le manque de contenu.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

Cliquez pour commenter

Envoyer

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Derniers articles

En haut