Xbox One

Test : Extinction

Connaissez-vous Iron Galaxy ? Pas sûr et pourtant ce studio américain qui fête ses 10 ans aujourd’hui a été crédité sur bon nombre de jeux d’action AAA ces dernières années. Ils interviennent principalement en tant que consultants pour le portage sur PC ou consoles de jeux comme Batman: Arkham Knight, Destiny, 7 Days to Die. Bref ils n’en sont pas à leur coup d’essai. Aussi lorsqu’ils ont annoncé leur nouveau projet en interne, on était curieux de voir ce que ça allait donner. Surtout que l’équipe ne prenait pas trop de risque en investissant sur son savoir-faire, le jeu d’action bien bourrin. Extinction s’est donc d’abord présenté comme un concurrent à Attack on Titan, le joueur devant mettre à mort des monstres gigantesques dans des mondes semi-ouverts. Après une très belle cinématique CGI d’annonce, nous avons attendu de longs mois pour voir un peu de gameplay et voilà que le jeu débarque presque sans prévenir en ce mardi ensoleillé d’avril. L’heure pour nous de vérifier s’il tient ses promesses.

Et ça commence par une belle histoire bien anecdotique comme dans tout bon jeu d’action qui se respecte. On joue le rôle d’Avil, dernier membre de l’ordre des Sentinelles, des combattants aguerris qui rappellent au monde la légende des Ravenii, ces monstres qui pourraient venir d’une autre dimension pour éradiquer la race humaine. Manque de bol, les Ravenii débarquent pour de vrai et c’est donc à nous d’aller faire le ménage, accompagné par un personnage féminin, Xandra, qui intervient lors de courts dialogues en début de mission pour nous présenter nos objectifs de mission. Chaque chapitre de la courte campagne d’Extinction se décompose comme suit : quelques niveaux où l’on réalise des objectifs mineurs dans une ville générée plus ou moins aléatoirement (sauver des habitants, escorter un VIP, récolter des ressources, nettoyer des quartiers des minions Ravenii) ce qui permet de récolter assez d’essence pour aller ensuite à la rencontre des ogres Ravenii dans des secondes phases de gameplay.

Ces combats titanesques contre des armoires à glace grands comme des immeubles de 10 étages se déroulent à peu près tous de la même manière. Il faut tout d’abord péter les armures qui protègent leurs membres (mollets, poignets, tête) pour ensuite passer au découpage façon tradition bouchère. Dans un premier temps on fait tomber le colosse en lui coupant une patte, puis on s’occupe de ses bras pour éviter qu’il nous balance des baffes et enfin on l’exécute en le décapitant d’un coup de lame. Et voilà on a fait le tour du gameplay du jeu. Extinction propose bien des variantes : skin du Ravenii, nouvelles armures avec plusieurs points à péter, minions plus costauds, mais on refait les mêmes gestes en boucle encore et encore. Autant dire qu’on arrive au bout de ce qu’il a a offrir en une petite demi-heure de jeu. Certes, Avil possède un arbre de compétences basiques qui permet d’améliorer ses compétences et d’en débloquer de nouvelles, mais rien qui donne vraiment envie d’investir son temps là-dedans.

En plus d’une épée à l’allonge démesurée, la Sentinelle se sert d’un fouet qui permet de s’élancer et de planer entre les immeubles, il peut aussi marcher sur les murs, bondir sur les toits, mais là encore ça reste très basique. Seul le système de combo simple, mais assez efficace permet de cancel n’importe quelle attaque ennemie (je parle bien des minions, pas de l’ogre). Mais au-delà de la répétitivité, qu’est-ce qui ne marche pas dans Extinction. Et bien le jeu est très mal équilibré. Prenons les missions à objectifs. Le jeu nous demande par exemple de sauver un certain nombre de citoyens pendant qu’un Ravenii défonce la ville. Mais il nous envoie à la gueule des quantités astronomiques de minions. Le joueur lambda se dirait qu’il faudrait d’abord nettoyer la zone avant de sauver les gens. Mais non, cette stratégie conduit à tous les coups au game over car les minions sont des sacs à PV inutiles.

Il faut foncer dans le tas, ignorer les packs de monstres et courir sauver les gens. Autre problème, du fait de la génération aléatoire, certains objectifs sont mal placés et quasi inaccessibles, coincés entre le mur invisible de la map et un immeuble… Pénible surtout que le jeu ne laisse jamais respirer le joueur et perdre du temps à remplir un objectif peut rapidement amener au game over. Les combats contre les ogres eux sont souvent brouillons, les points d’armure à péter n’étant pas clairement définis. Les soucis techniques n’arrangent pas la chose. Dans notre version de test sur Xbox One, le jeu souffrait de ralentissements désagréables et surtout d’un input lag scandaleux pour un jeu de 2018. Comme pour masquer les problèmes ou rajouter artificiellement de la nervosité, les développeurs ont opté pour un FOV démesuré pour un jeu à la troisième personne qui rend au final l’action peu lisible et le contrôle de foule impossible à mettre en place.

Mauvais

Pour enfoncer le clou, le contenu post-campagne est assez anecdotique, car principalement basé sur la conquête du meilleur score : 3 modes de jeu quête journalière, horde et challenge de score entre amis sur un monde généré aléatoirement. Pas de quoi nous exciter outre mesure, le jeu recyclant son concept de base jusqu'à l'épuisement. En s'appuyant sur un bon concept, Iron Galaxy aurait pu faire une alternative plus ou moins sérieuse à Attack on Titans. Hélas, le château de cartes s'écroule trop vite sous son propre poids, le jeu ne faisant rien pour diversifier sa proposition beaucoup trop arcade. Alors oui, les amateurs de la course au score y trouveront peut-être leur bonheur, mais ce sera au prix de ne pas aller réclamer autre chose que cela et surtout pas sur une version Xbox One techniquement rabotée. Les autres, eux se régalent déjà sur un autre jeu de gros monstres sorti il y a quelques semaines et qui à l'air de mettre tout le monde d'accord, lui...

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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