PlayStation 4

Test : Fifa 19

Après notre test de la concurrence, c’est au tour du colosse FIFA 19 de passer à la moulinette de notre expertise. Avec une communication bien huilée notamment concernant ses nouveautés comme la ligue des champions ou un nouveau système de contrôles, l’éditeur américain fignole une formule rodée depuis un long moment. Après un épisode 18 assez décevant et une concurrence qui ne cesse de s’améliorer depuis 3 ans, l’édition 2019 du produit phare d’EA Sports s’apparente t-elle à un phœnix qui renaîtrait de ses cendres, ou à un colosse aux pieds d’argile ?

Pour répondre à cette question, nous allons commencer par regarder en détails les nouveautés de cet opus, à commencer par le système de coup d’envoi. Dorénavant, le système conserve en mémoire vos parties précédentes face à vos amis ou l’intelligence artificielle et vous permet de consulter des stats: (score, cartons, fautes, tirs, tirs cadrés, pourcentage de possession du ballon, zone de tirs, passes réussies etc.). A terme, cela vous permettra d’analyser plus facilement votre style de jeu et de voir ou vous devez progresser face à vos adversaires. Cette refonte du système de coup d’envoi s’accompagne d’une partie “règles spéciales”, avec les options suivantes :

  • Distance (les buts marqués en dehors de la surface comptent double)
  • Survie (A chaque but marqué, un joueur aléatoire sort du terrain)
  • Tête & Volée (Seuls les buts marqués avant un rebond sont comptabilisés, y compris les pénaltis et les coups francs)
  • Premier à … (Vous déterminez au bout de combien de buts la partie s’arrête)
  • Sans règles (Aucune règle n’est appliqué, pas de hors-jeux ni de fautes).

Autres nouveauté, la refonte du système de contrôles. On nous a promis un système plus fluide, tout en précision en ce qui concerne les contrôles, notamment pour la protection de balle. Dans les faits, je n’ai pas remarqué une grande différence à ce sujet, mis à part sur 2 points : Lors de certaines actions, si vous ne contrôlez pas efficacement le ballon à l’aide du joystick droit, ce dernier ne restera pas dans les pieds du joueur. Dorénavant, ce “active touch system’ permet également plus de possibilités dans les gestes techniques. Malheureusement, ces dernières s’avèrent parfois bien trop arcade dans certaines situations. C’est le revers de la médaille, car il n’est pas rare de voir des retournées acrobatiques ou d’autres coups du sombrero complètement fantasque au vu de la position du joueur.

En parlant d’actions offensives, une nouvelle mécanique fait son apparition en ce qui concerne les frappes : la finition synchronisée. Lors d’une frappe, une nouvelle jauge apparaît. Si vous (ré)appuyez la touche frappe au centre de cette jauge, votre frappe sera nettement plus précise. On salue l’effort pour dynamiser le système de tir mais dans les faits cela ne fonctionne pas en ce qui me concerne. Le fait de devoir appuyer une nouvelle fois pour sortir une simple frappe rallonge cette phase de jeu et vous aurez tout loisir de vous faire contrer sans avoir eu le temps de tirer. De plus, cette mécanique renvoie tout droit aux jeux d’arcade. En bref, cela fonctionne de cette manière : Appuyez au moment où la jauge est dans le vert et votre frappe gagnera force et précision, dans le rouge vous serez bon pour aller chercher le ballon en tribune. Les meilleurs dans cet exercice en abuseront pour corriger des frappes initialement trop molles et avoir un taux de réussite insolent sur les tirs. Les autres désactiveront cette option car cela demande un timing serré et de l’espace pour pouvoir caler une frappe. Pour conclure cette partie sur les nouveautés, abordons maintenant la refonte des options tactiques qui nous permet, je cite “ de gérer la tactique de notre formation à la fois avant et pendant les matchs.”. Ainsi, vous pourrez ajuster vos tactiques selon les choix défensifs, neutres et offensifs. Effort appréciable, mais seulement les plus acharnés ajusterons constamment leurs tactiques. De plus, c’est toujours frustrant de voir apparaître ce genre d’options en 2018 quand on repense aux possibilités tactiques dans les bons vieux Pro Evolution Soccer sur PlayStation 2.

Rentrons maintenant dans le vif du sujet : le gameplay. Dès la première prise en main, on sent que la vitesse a été revue à la hausse par rapport à la démo. Cela va vite, vraiment trop vite. On retrouve globalement le gameplay de l’opus précédent mais cette fois en mode turbo comme sur un bon vieux Street Fighter des familles. L’IA arrive à enchaîner des passes en première intention à une vitesse record. Le fait de modifier la vitesse de jeu dans les options ne changera pas grand chose, cela reste trop rapide pour une simulation de football. Paradoxalement, j’ai trouvé les courses des joueurs assez lentes par rapport au rythme général du fond de jeu. Ça remonte le terrain en 5 seconde et 3 passes mais quand vient le moment de la course finale les attaquants ont tendance à se traîner avec la balle aux pieds dans les derniers mètres. Cela à au moins le mérite de permettre à la défense de rattraper les échappés des attaquants (seule manière d’équilibrer l’attaque/défense à l’arrache). Globalement, on retrouve ici l’essentiel du gameplay de FIFA 18. Choix assez étrange étant donné qu’il a grandement été décrié. Ainsi vous ne serez pas surpris de retrouver une grande partie des défauts du précédent épisode, comme par exemples un déséquilibre entre l’attaque et la défense. Moins marqué que l’année dernière mais toujours présent, vos défenseurs auront toujours tendance à passer au travers des attaquants. Les défenseurs contrôlés par l’IA sont assez attentistes et ne se positionnent pas ou laisse des trous béant dans la défense. Du coup, la défense est ennuyeuse à jouer, on se contente de contenir les attaquant puis d’effectuer un pressing à 2 joueurs. Autre problème qui persiste au fil des éditions, le syndrome baby-foot. Entre les contres favorables, le contrôle de balle parfois approximatif et le manque de possibilité dans les petits espaces, le jeu s’enfonce dans un style laborieux. J’ai eu beaucoup de mal à construire calmement mon jeu, tout simplement car la vitesse de FIFA 19 ne le permet pas. Ajouté à cela des contrôles de balles assez exigeant et vous comprendrez que la balle ne restera jamais très longtemps en votre possession et qu’il vaut mieux éviter les relances à la main. Ainsi, on assiste impuissant des allers-retours incessants entre l’attaque et la défense sans vraiment avoir la sensation de maîtriser son fond de jeu.

En ce qui concerne la construction offensive, je vais devoir m’auto citer par rapport à mon test de FIFA 18 car rien n’a changé: “Personnellement, je regrette qu’il n’y ait pas de nouveautés sur les passes en profondeurs et les appels de balle que je trouve encore perfectibles. Le mode manuel sur cet aspect du jeu est à la rue et ce type de passe ne bénéficie pas du travail sur les effets du ballon, ce qui limite les possibilités à une passe toute droite.” Faite le test chez vous : regardez le ralenti après une passe en profondeur ratée et avec les aides visuelles vous constaterez qu’elle ne part pas du tout où vous demandez. Les gardiens quant à eux sont dans l’ensemble très efficace… quand ils ne se trouent pas totalement. Sur une trentaine d’heures de jeu, j’ai assisté à 4 gros bugs où les gardiens n’ont même pas bougé sur des frappes mollassonnes, avec une grande visibilité. A voir si ce type de problème persiste avec les prochains patchs. Pareillement sur des frappes censées être fortes et qui se sont retrouvées être toutes plates (sans contre). De plus, les paramètres de manettes ont tendance à ne pas être sauvegardés (ce qui devient rapidement très chiant). Et pour finir sur ce point, j’ai eu quelques ralentissements lors de certaines actions et de gros bugs graphiques. Il faudra surveiller de près les prochains patchs livrés par E.A.. Autre point à surveiller également, les occasions sur les coups d’envoi. J’ai marqué énormément de buts sur les coups d’envoi car beaucoup plus d’espaces et une défense qui n’a pas l’air placée. Le plus simple pour marquer dans cette édition étant de passer par les ailes. Passons rapidement avec mes commentaires éclairés sur les éléments de gameplay qui n’ont pas changé d’un iota :

  • Les pénaltis (je trouve le système toujours aussi nul)
  • Les coups francs
  • Les poteaux (il n’y a que moi qui touche les montants plusieurs fois par match?)
  • Les corners (toujours aussi fatals au premier poteau)

Mise à part tout cela, l’ambiance des stades a églamenent été revue. Beaucoup plus impressionnante, on sent véritablement le 12eme joueur prendre part au match. Dans des stades comme le Parc des Princes à Paris ou Anfield à Liverpoool, cela renforce l’immersion d’assister à un match de foot. On ne peut pas en dire de même des commentaires de Hervé Matou et Pierre Menez. Peu inspirés et essayant d’être drôle mais sans motivation dans la voix, on aura tendance à passer rapidement les commentaires en anglais. En bref, le gameplay de ce FIFA 19 fait clairement office de mise à jour. On garde les défauts du 18, on accélère la vitesse et on enrobe le tout de quelques fonctionnalités pas toujours bien senti et voilà le tour est joué. L’ensemble manette en main s’avère à mon goût assez crispant et brouillon. Techniquement le jeu reste à la hauteur grâce à son moteur Frosbite. Je vous laisse juge pour déclarer le vainqueur sur cette question entre PES et FIFA, mais en ce qui me concerne, j’ai trouvé que Konami progresse bien plus entre chaque opus que E.A. Sports sur cette question. Néanmoins la modélisation des joueurs est au niveau de ce qu’on attendait et c’est également le cas pour les animations qui sont extrêmement fluides. Toujours d’un point de vue technique, j’ai trouvé le jeu assez lourd vis à vis de son interface sur PlayStation 4 « standard », surtout durant le mode aventure.

A ce sujet, passons maintenant sur le mode histoire. Après son incursion dans l’édition 17, Fifa continue de développer l’histoire d’Alex Hunter, mais également de sa soeur Kim Hunter et de son ami Danny Williams. Car oui cette année vous aurez la possibilité d’alterner entre 3 personnages au cours de l’aventure. Le jeu vous préviendra lors des moments clés pour chacun d’eux. Libre à vous de ne pas considérer ces moments et de faire l’aventure avec seulement l’un ou l’autre, mais vous passerez à côté de tous les moments importants qui fait l’intérêt de ce mode. Cette monture 2019 commence avec un match à l’époque du grand père d’Alex. Cela nous rappellera les anciens FIFA où nous pouvions jouer les matchs des années 50. Autre nouveauté de ce mode aventure, l’utilisation plus poussée des “mentors” pour Alex Hunter, puisqu’il ne dispose plus d’arbre de compétences. Ainsi, vous pourrez choisir un mentor et développer votre relation avec lui, en fonction de vos actions en jeu (passe décisive, actions effectuées avec le mentor…). Cela améliora certaines de vos stats liées au mentor (finitions, passes…). EA a également ajouté la possibilité de jouer un match en contrôlant uniquement les mentors durant ces parties. Concernant la trame principale de cette histoire, elle se déroule globalement autour de deux grandes compétitions: La ligue des champions pour Alex et Danny et la coupe du monde féminine pour Kim. L’éditeur utilise ainsi à fond sa nouvelle licence en l’intégrant à l’histoire et le résultat est plutôt convainquant. Dernier point à signaler, l’aventure reprend certains de vos choix et résultats de l’édition précédente (du moment que vous avez une sauvegarde). Cela renforce la sensation de continuité au fil de l’aventure. FIFA continue ainsi de soigner sa partie histoire et cela reste très appréciable.

Pour finir, passons aux différents modes de jeu proposés. Comme évoqué précédemment, la ligue des champions raflée à Konami fait son apparition dans ce FIFA 19 et tout y est, habillage, groupes et éliminations… Les modes carrière et club pro, quant à eux, ont complètement été laissés à l’abandon par Electronics Arts. Coté FIFA Ultimate Team, le jeu continue d’améliorer son interface et ses fonctionnalités. Ainsi, il vous suffira d’un coup de stick pour envoyer les joueurs récupérés dans les packs vers la liste de transfert ou en vente rapide. Le mode division rivals fait également son apparition. Une fois les matchs de placement effectués, cela déterminera votre division. Vous disputerez des matchs durant la semaine, afin de monter dans la division supérieure mais également pour participer à la Ligue Week-end. Mise à part ce nouveau mode, vous retrouverez bien sur les classiques FUT draft, les clashs d’équipe et les défis de création d’équipe. EA ne révolutionne pas la formule, mais continue de la faire évoluer et de la rendre le plus accessible pour les joueurs voulant se lancer dans l’aventure. Au vu des revenus engendrés par ce mode, on imagine mal l’éditeur révolutionner la formule.

Moyen

Au final ce cru 2019 m’a plutôt déçu. EA sport a repris beaucoup d'éléments de l’opus précédent, qui était déjà à mes yeux un "mauvais" FIFA. Le rythme effréné, l’équilibre attaque/défense, les contres favorables, les passes en profondeurs, tout cela ne m’a pas convaincu. Pour résumer, j’ai trouvé ce FIFA 19 extrêmement frustrant. Reste un mode histoire toujours aussi sympathique et un FUT qui continuera de séduire les plus acharnés. En ce qui me concerne, je n’accroche pas du tout à la proposition de gameplay mais je suis peut-être minoritaire donc n’hésitez pas à vous faire votre propre avis. Dorénavant vous savez que ce colosse qu’est FIFA n’est en réalité qu’un colosse aux pieds d’argile.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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