Xbox One

Test : Forza Motorsport 7

Nous en avons l’habitude, d’une année sur l’autre, la licence Forza alterne entre simulation (certains diront simarcade) sur piste et arcade en monde ouvert (certains diront « zoné »). A ce jour, nous en sommes à 7 épisodes de Motorsport, faire de lance de la licence et 3 épisodes pour Horizon. Cette année, c’est au tour de Forza Motorsport 7 de débarquer avec sont lot d’évolutions et de frustrations. Pourquoi pensons-nous que Forza Motorsport souffle le chaud et le froid avec pourtant un titre de qualité ? Réponse ci-dessous !

C’est à grands coups de trailers 4k que Microsoft et Turn10 ont dévoilé le nouvel épisode de la licence Forza Motorsport et pour cause, le titre sera l’un des fers de lance de sa nouvelle console, la Xbox One X qui permettra de se rapprocher un peu plus de la qualité « PC Gamer/Master Race » comme aiment à le répéter les pratiquants « pécéistes », plate forme où le jeu est également disponible. Les premières vidéos vantaient les mérites de la réalisation du studio et surtout présentaient une certaine évolution que de nombreux joueurs réclamaient à cor et à cri, la météo évolutive, mais nous allons en reparler. Ce qu’il faut savoir sur Forza Motorsport 7, c’est que le jeu propose un sacré contenu par rapport aux deux précédents épisodes et pour cause Forza 5 est arrivé à la sortie de la Xbox One dans une version pas vraiment terminée et Forza 6 était lui bien meilleur à son arrivée avec un contenu plutôt satisfaisant mais avec deux extensions qui ont suivie dans l’année de sa sortie. Bref, Forza Motorsport 7 propose un garage et des localisations de courses que l’on trouvaient dans le dernier opus (sauf quelques exceptions), mais aussi du nouveau dans le casting sans passer par la case DLC/Extension.

Au compteur le garage montera à 700 véhicules dont une partie accessible directement dans le jeu, via achat avec des CR, suite à vos résultats ou offres hebdomadaire via le système de concessionnaire (des véhicules inaccessibles autrement pour ce dernier). Bonne nouvelle, la présence d’entrée de jeu de la licence Porsche et non plus du préparateur allemand RUF, mauvaise nouvelle la présence de véhicules « exotiques » avec des pick-ups, des véhicules tout-terrain, des buggies, la Polaris RZR (que j’appelle la voiturette de golf 4X4) etc. à la fin, une quarantaine de « voitures » dont vous ne prendrez quasi jamais le volant en partie libre voire en ligne… mais la carrière est là pour rappeler qu’ils existence. Une chance que 95% du garage soient composés de véhicules plus « dignes de ce nom » avec bien évidemment des voitures plus traditionnelles comme des voitures de série, mais surtout tout une pelletée de bolides allant des F1 des années 50/70 aux toutes dernières LPM1 comme avec la Porsche 919 qui a remporté les derniers 24h du Mans. Un système de Collection vous permettra d’accéder à telle ou telle gamme de véhicules (5 gammes en tout), sans y accéder, impossible pour vous d’en faire l’acquisition (peut-être via la salle des ventes quand elle sera ouverte).

Du côté des localisations, nous avons donc compté trente deux lieux différents divisés en un peu plus de cent vingts tracés, de quoi brûler de la gomme à des endroits mythiques comme le Nurburgring, Le Mans, Road Atlanta, Indianapolis, Daytona, Long Beach, Spa-Francorchamps pour ne citer que ceux là, mais aussi les tracés arrivés via les deux extensions Miami et Virinia. Mais ce n’est pas tout car des tracés historiques de la licence font leur retour avec Maple Valley, Suzuka ou Mugello et nous avons enfin droit à un petit nouveau, le circuit de Dubaï et ses dénivelés piégeurs. Tous ces tracés ont été encore retravaillés et, une fois de plus, des sections de pneus ont été ajoutées dans certains virages pour éviter tout « coupage »… parfois (souvent) posés de façons très maladroite, elles ont souvent tendance à plus gêner votre perception du virage qu’autre chose. Comme pour le précédent épisode, la qualité du rendu fait honneur au travail des développeurs, surtout sur les pistes dites « oginales » comme Prague, Rio et Dubaï qui, on le sent, ont eu un traitement bien particulier.

Ce qui fait la force de ce Forza Motorsport 7, c’est ce que les joueurs attendaient, ou du moins une des « features » attendues par ces joueurs même si toujours trop verrouillée: la météo évolutive ! Et bon sang, quel travail !!!! Cependant, la météo évolutive ne sera disponible que sur des tracés où la pluie tombe régulièrement. Turn10 ne souhaite donc toujours pas que l’on puisse rouler sous la pluie sur un tracé comme Catalunya… vous en parlerez aux pilotes Moto GP, je pense que ça va les intéresser énormément ! Bref, là où Turn10 a décidé qu’il ne pleut jamais, il ne pleut JAMAIS. Mais sur les tracés où il est possible de courir sous la pluie, c’est autre chose ! Le studio a donc mis en place un système d’évolution par séquences, début, mi-course et fin de course entre lesquelles il est possible de mettre un pourcentage de prévision en milieu et fin de course. Cela va de la bruine à des pluies torrentielles avec tonnerre ou éclairs (oui là aussi Turn10 a décidé que les deux en même temps… bah c’est pas possible « dans la vraie vie » alors on fait pas) en passant par un ciel partiellement couvert ou chargé de nuages menaçants. Il est donc maintenant possible de démarrer une course sur le sec et la finir sous une pluie battante dans des conditions dantesques ! Et visuellement, le résultat est plus qu’impressionnant, peut-être bien le meilleur rendu jamais vu, même si quelques micros détails sautent aux yeux selon les vus utilisées par les joueurs (gouttelettes qui ne bougent pas des masses sur le capot, effet du « mur d’eau » en peleton moyennement convainquant sur Xbox One…). Une chance, pour 90% des effets, c’est tout simplement du travail d’orfèvre. Le réel problème ne venant pas de la météo qui fait le job, non le carton rouge pour le studio est qu’il ne propose toujours pas des cycles jour/nuit dans la même course et ne comptez pas sur le nombre de tours ou la durée d’une course pour vous aider à faire des endurances de 24h… vous n’y arriverez pas avec un maximum de 50 tours ou de 4h de durée maximale… D’ailleurs, autant il est possible de faire tomber la pluie en plein jour… en pleine nuit, vous pouvez oublier de suite (oui dans la vie, il ne pleut jamais la nuit c’est bien connu). Bref, là-dessus c’est l’ultra déception.

Présentons rapidement la carrière. Celle-ci porte le nom de Coupe Pilote Forza et votre but est de la remporter (et si possible TOUTES les courses, même celles qui vont vous souler à cause des véhicules sortis de nul part) ! Elle se divise en 6 championnats principaux que sont le championnat Découverte, Ascension, Evolution, Domination, Maitrise et enfin la Coupe Pilote Forza. Comme souvent, au travers d’une carrière dans un jeu de course, plus vous avancerez et plus vous aurez entre les mains des voitures puissantes (exception faite aux erreurs de casting dont je parlais plus haut) sur des championnats plus nombreux et plus longs. Comptez en tout, pas loin de soixante championnats de quatre à six courses chacun… et la cerise sur le gâteau, les rassemblements ou plutôt les défis dont le but sera d’effectuer des courses dans un contexte bien particulier ou encore les dispensables passages de cônes et autre jeux de quilles… mais il faudra passer par ses événements pour débloquer des véhicules que vous ne trouverez pas en vente dans le garage. Ah bah oui, chez Turn10, on sait manier la fameuse carotte qui fait avancer (NDR: voir le test PCARS 2) !

Revenons maintenant sur les véhicules à proprement parlé, il est clair que les développeurs ont travaillé sur le moteur physique des voitures. On sent bien plus le poids du votre caisse volant ou manette en main. La conséquence de cela, il faut légèrement « réapprendre » à conduire dans Forza (une fois de plus), on est même surpris de voir une quatre roues motrices perdre de l’adhérence alors que cela n’était pas du tout le cas dans les épisodes précédents (quand ça collait à la piste, ça collait vraiment à la piste). Ici, la conduite est enfin devenue plus « pointue » et un bon réglage des familles ne sera pas un luxe si vous voulez taper le top 5/10% mondial. La jouabilité au volant d’ailleurs a fait un bon de géant, alors que celle-ci présentait une certaines « latence » dans Forza 6 (je ne parle même pas de Forza 5…), avec un peu de temps (moins que chez la concurrence) dans les réglages de Force Feedback et surtout du « travail » sur votre conduite, vous parviendrez enfin à de bons résultats. On trouve même une nouvelle vue, la vue sans volant, c’est dire l’effort pour offrir une immersion aux joueurs équipés. Hélas, il est à déplorer que le jeu reste clairement orienté pour être joué à la manette -qui est encore aujourd’hui la meilleure façon de performer dans un Forza Motorsport- d’autant plus que les vibrations des gâchettes semblent même être plus sensibles. Autre bonne note technique, le traitement audio global, aussi bien dans la bande-son du jeu que dans celui des effets. Bruit des moteurs, habitacles, pneus, environnement sont très convaincants, mention spéciale d’ailleurs aux bruitages durant un orage ! Cependant, on ne peut qu’être déçu par la gestion des dégâts et de leur localisation. On ne compte plus les fois où un choc anodin vous fracasse une Zone de votre véhicule à 100% alors que deux minutes avant, le meme type d’impact n’a pas dégradé le moindre fragment de tôle. C’est à n’y rien comprendre et très gênant lorsqu’on roule en dégâts complets.

Considérant que le mode de jeu principal est la carrière solo (ou le multi joueur en ligne, c’est selon vos envies), il est bon de savoir que le jeu propose toujours la possibilité de jouer à deux sur le même écran (chose rare de nos jours dans un jeu de course automobile), en course simple ou chronométrée mais aussi pour des courses de drag, du drift et du multiclasse. Bien évidemment les rivaux sont toujours là pour les acharnés du chrono et des Forzathon sont même prévus si l’on en croit la section qui y est dédiée sur l’accueil du jeu… Reste le jeu en ligne avec le futur mode Catégorie (inaccessible à ce jour) où vous pourrez toujours tenter de passer le premier virage sans vous faire exploser par ceux arrivant comme des malades dans votre dos (vécu dans FM6 et qui m’a dégouté de ce mode…). En création de session multi joueur, il y a des choses qu’on ne comprend pas, alors qu’il était possible de préparer nos sessions multi seul de notre côté dans FM6, cela vous sera tout simplement impossible dans Forza Motorsport 7, sauf si vous invitez au moins un ami dans votre lobby. Surtout ne comptez pas sur les drivatars pour compléter la course si besoin, vous ne pouvez plus en ajouter ! Autre point, à ce jour, je n’ai toujours pas trouvé comment faire pour effectuer un départ lancé en multi joueur alors que cela se fait tout naturellement via un choix en jeu libre… ce choix est pour l’instant figé en ligne, un comble. Un mode multi joueur qui doit très vite corriger/évoluer au risque d’être encore plus décrié avec la mise en place d’épreuves officielles ou amateurs par les différentes équipes de la scène eSport.

Je pourrais aussi vous parler du système de Mods initié dans Forza 6 et qui est bien moins exigeant dans les handicaps comme on pouvait en avoir dans FM6, mais cela reste tout de même une bonne façon de prendre du galon et de faire le plein de crédits. Petite nouveauté, la possibilité de « personnaliser » votre avatar dans le jeu qui au passage pourra être aussi bien un homme ou une femme. Effecitivement, vous pourrez habiller votre avatar avec des tenus prédéfinies plus ou moins originales et exotiques (Poke Superzorro) à débloquer lors de vos montés de niveaux, achats des caisses de récompenses (mods) ou lorsque vous gagnerez des championnats.

« Alors ce Forza Motorsport 7, il est bon ou non ? » me direz-vous. Il est bon, il aurait même pu être très bon à l’image de Forza 6 à sa sortie comparré à Forza 5, mais hélas trop de frustration malgré un plaisir de jeu pourtant bien là. Le manque de cycle jour/nuit et la durée de courses empêchant de réelles compétitions d’endurance, les drivatars qui n’ont pas évolué d’un iota et sur ce point c’est plutôt une régression tellement ils sont en fil indienne et ne font pas attention à vous, des stands toujours dissimulés par un caché misère, des modes de jeux encore « en chantier » (catégorie, salle de ventes, certaines options du multi…) viennent assombrir une réalisation globale qui a été travaillée avec du contenu diversifié (et même trop sur les véhicules) qui font qu’aujourd’hui la communauté attent une mise à jour pour corriger tout ça rapidement.

Bon Obligé !

Ce Forza Motorsport 7 aurait pu être un petite pépite pour la Xbox One avec de réels progrès dans bien des domaines, cependant les quelques défauts sont trop visibles pour lui attribuer la note maximale même si tout possesseur de Xbox One et pilote en herbe se doit de posséder ce jeu !

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version commerciale. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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