Tout d’abord et c’est bien normal, attaquons par la partie technique de ce remaster, car oui Gears of War Ultimate Edition est bel et bien un remaster de l’original, le studio ayant reconstruit tout ou partie des assets du jeu. Ce qui frappe vraiment, c’est la colorimétrie du titre : les nouvelles textures et surtout le système d’éclairages refait à neuf à l’aide des dernières techniques implémentées dans l’Unreal Engine 3 gomment le filtre gris/brun trop terme de l’ancien Gears, laissant exploser certaines touches de couleur dans l’environnement, le bleu des leds de contrôle sur les armures par exemple. Et si dans l’ensemble, le travail de restauration est fait avec soin, nous avons constaté quelques bizarreries comme certains éléments visuels en intérieur qui ressortent trop, semblant artificiellement éclairés à l’aide d’une autre source de lumière.

Le boulot effectué par The Coalition sur ce « Gears HD » ne s’arrête pas là, quitte à remettre le jeu au goût du jour pourquoi pas faire table rase sur les éléments de gameplay handicapant le joueur ? Les développeurs ont donc analysé chacun des 4 épisodes de Gears of War sortis et ont récupéré les fonctionnalités les plus intéressantes des titres pour les incruster dans leur Ultimate Edition du premier. On pourra noter principalement un gros travail effectué sur le système de couverture, il est bien plus aisé de passer rapidement d’une couverture à l’autre et de se mouvoir dans les niveaux sans rester coincé derrière un bloc, le jeu tolérant la casse des animations de course sans bloquer le joueur dans son élan. Et malgré les 30fps de la campagne solo, il en résulte tout de même un gameplay plus fluide et une visée plus aisée que sur 360.

Mais c’est surtout du côté du multijoueur qu’il faudra se tourner pour profiter à fond de ces améliorations. Le passage à 60fps est un vraiment bonheur pour les puristes qui redécouvrent le jeu sous un autre angle, la visée se fait plus précise, les allées et venues dans l’environnement se font plus naturelles et les parties sont encore plus rythmées qu’elles pouvaient l’être sur un Gears of War Judgment pourtant déjà bien nerveux. L’offre proposée par The Coalition est elle aussi alléchante avec trois nouveaux modes de jeu dont 2 directement repris des autres épisodes de la saga : Team Death Match, King of the Hill et un petit dernier issu de la communauté des joueurs : le dévastateur mode 2VS2 Gnasher Execution. A cela viennent s’ajouter les 19 cartes récupérées sur le jeu, ses DLCs et la version PC. Bref, on ne va pas s’ennuyer sur le multi !

Enfin et surtout, Gears of War Ultimate Edition joue avec notre fibre nostalgique en nous rappelant aux bons souvenirs de l’épopée mythique de Marcus et sa bande et d’un système de couverture innovant et au service de l’action. Certes, le jeu ne plait pas à tout le monde, certains y voyant la dérive extrême du genre shooter à la troisième personne, mais on ne peut pas reprocher à Epic d’avoir voulu moderniser le jeu d’action et les différentes suites ont prouvé qu’ils ont eu raison. Gears, c’est aussi la philosophie du bourrinage sans prise de tête, on pose son cerveau à côté du canapé et on enchaîne les meurtres à la tronçoneuse du Lanzor, le sourire aux lèvres. Et il était bon de faire un retour en arrière vers les heures de gloire du premier opus pour se chauffer les doigts avant d’attaquer un Gears of war 4 en 2016 sur Xbox One.