PlayStation 4

Test : Gran Turismo Sport

Quelle année pour le jeu vidéo dédié à la course automobile. Comme je le faisais remarquer lors d’un précédent test, cette année 2017 restera dans les annales avec tous ces jeux de caisses sortis en quelques mois. C’est au tour de Gran Turismo Sport de passer entre mes mains et de donner ainsi mon avis sur le titre de Polyphony Digital exclusif à la PlayStation 4. Après un GT 6 arrivé en « fin de vie » de la PlayStation 3, il aura fallu attendre 4 longues années pour un premier opus sur la dernière née de la famille de chez Sony.

Ce GT Sport n’est pas comme les précédents Gran Turismo -le premier indice est qu’il n’est pas numéroté- et le boss Kazunori Yamauchi semblait avoir été clair depuis les premières annonces du jeu. Il s’agit en effet d’une mouture orientée compétition en ligne avec championnat officiel FIA en partenariat. La compétition en ligne c’est donc le coeur du jeu et ça se confirme rapidement tellement il est possible de faire le tour du contenu solo en quelques heures et nous le verrons ensemble en développant tout cela dans ce test. La toute première chose proposée par Gran Turismo Sport, c’est son introduction. Hommage grandiose à l’histoire de la compétition d’endurance et de monoplace de manière générale, celle-ci revient sur les tous débuts de l’histoire de la course automobile jusqu’à nos jours, bien évidement elle n’est pas la plus complète et il manque pas mal de catégories, mais elle a pour elle de nous rappeler que le sport automobile ne date pas d’hier et qu’il s’est façonné avec le temps, la sueur et parfois même la perte de grands noms de ce sport fauchés en pleine gloire et en pratiquant leur passion.

Passé cette superbe introduction, vous avez accès à plusieurs sections du jeu pour parfaire votre conduite afin d’être compétitif et affronter d’autres pilotes en ligne ou tout simplement l’intelligence artificielle (qui est très bonne). La première partie porte le nom de « Mode Arcade », concerne la conduite en solo et se divise en une demie douzaine de sous catégories. Course simple consiste à courir sur les pistes disponibles dans 3 niveaux de difficulté, à noter que pour avoir accès à tous les tracés il vous faudra vous hisser jusqu’au niveau de pilote 20. Le contre-la-montre vous demande d’effectuer les meilleurs chronos possibles. Défi dérapages parle de lui-même pour cette partie réservée au drift. Course personnalisée donne au joueur l’opportunité de paramétrer une course de A à Z avec le choix du tracé, le nombre de pilotes, sa position de départ, la limite des assistances, la difficulté de l’I.A. etc. Enfin, chose de plus en plus rare, GT Sport est jouable à deux en écran partagé et aussi en V.R. (nous n’avons pas testé cette dernière possibilité faute de matériel).

Le second morceau que GT Sport proposé au joueur est l’éternelle section liée à la validation des permis qui se retrouve maintenant dans la section Campagne composée de « l’Ecole de conduite », de « Mission » et « d’Expérience de circuit ». L’école de conduite impose au joueur de savoir gérer son véhicule sur différents paramètres de courses (frein, accélération, dépassement etc.). La partie Mission pourrait largement être renommée Défis tant il est clair que c’est de ça qu’il s’agit, car ici, on vous propose de réussir des scénarios de courses face à l’I.A. C’est deux premiers modes de campagne récompense le joueur d’un véhicule à chaque fois qu’il complète une série de 8. Enfin la dernière partie de cette section Campagne, l’Expérience de circuit, est plus là pour vous apprendre les circuits via les zones de freinages et les points de corde (très souvent le moment idéal pour relancer le véhicule dans le virage). Sachez qu’il n’est pas imposé de faire la partie campagne pour avoir accès à par exemple des tracés du jeu ou des catégories de véhicule.

Si je fais référence à l’intelligence artificielle dans les deux paragraphes précédents, c’est que contrairement à celle des Gran Turismo des années passées, elle est à des années lumières en termes de qualité. J’irai même plus loin en disant que c’est la meilleure des trois titres multi-catégorie de cette année (loin devant les drivatars de FM 7 et bien plus intelligente que celle de PCars 2). Que j’en arrive à cette conclusion alors que j’ai toujours défoncé l’I.A. des GT, et je n’étais pas le seul, c’est que le travail effectué par Polyphony Digital à ce sujet est juste exceptionnel. Même si nous n’arrivons pas à l’I.A. de F1 2017 (qui est à mon goût ce qui se fait de mieux cette année), celle de GT Sport est fair-play, logique dans son positionnement sur la piste et agressive quand il le faut. En effet, cette manière de rouler en file indienne dans les épisodes précédents, c’est terminé. L’I.A. ira jusqu’à tenter parfois des dépassements à la corde si vous loupez votre virage assez largement pour lui laisser la place, dans le cas contraire c’est à la relance que la différence se fera. Cependant tout n’est pas parfait et on retrouvera certains travers dans les missions avec une I.A. qui va se laisser rattraper gentiment dans le dernier tour pour se laisser dépasser et ensuite reprendre du poil de la bête pour vous poussez dans vos derniers retranchements. Une pratique que je déteste car soit on y arrive avec une I.A. compétitive, soit on s’entraîne pour le faire sans « aide scriptée ». Bref, l’intelligence artificielle de Gran Turismo Sport est, sans nul doute, l’un des points forts du jeu !

Pour profiter pleinement d’un jeu, en solo, il faut non seulement des modes, une I.A. convenable, mais surtout du contenu en termes de circuits et de véhicules… cette partie est loin, très loin d’être le point fort de GT Sport. Alors oui, ici point de véhicules « exotiques »comme on peut en trouver chez Forza Motorsport 7 avec ses limousines et autres « bizarreries », le nombre de véhicules de série est lui aussi extrêmement limité et on pourrait facilement comparer le garage à celui d’un Project Cars avec les catégories proposées. Cependant, le nombre final de caisses pour s’éclater ne va pas (pour l’instant) au delà des 160/170 et encore ça, c’est si vous n’allez pas faire comme de nombreux joueurs, vous focaliser sur une trentaine de véhicules pour laisser de côté ceux qui ne sont que des déclinaisons d’autres modèles. Il manque d’ailleurs pas mal de modèles dit « emblématiques » même si on se retrouve avec des concepts cars de grands constructeurs. L’autre élément important pour un jeu de course, c’est les pistes disponibles… le nombre est à la limite de l’acceptable, 17 localisations pour seulement 38 tracés… vous avez bien lu 38 tracés ! Nous sommes très loin de ce que propose un titre comme Forza 7 cette année et à des années lumières de Project Cars 2. Si vous comptiez rouler sur Spa, Le Mans, Monza où encore Silverstone voire Indianapolis ou Long Beach, vous pouvez de suite oublier ça, ces lieux/tracés sont absents de GT Sport. On retrouve tout de même un Brands Hatch, le Nurburgring, Suzuka ou encore Inerlagos et le Bathurst (pour ne citer qu’eux), mais pour les historiques il faudra repasser (à la caisse ?). Ah si, vous pourrez toujours allez faire du patin à glace en mode rally… encore une fois, comme je l’ai déjà dit sur d’autre test: « Quand on ne sait pas faire, on ne fait pas !!!! » ce n’est pourtant pas compliqué. Pour un titre qui se veut être « the real driving simulation » c’est d’autant plus dommageable de proposer un contenu aussi faible en véhicules et en tracés.

Ce contenu plutôt faiblard aurait pu être appuyé par une gestion de la météo ou même un cycle jour nuit, puisque le jeu se veut tourné vert la compétition à proprement parlé, donc il aurait été souhaitable d’avoir ce genre de paramètre… hélas non ! Les joueurs seront déçus de voir que la pluie et la nuit sont absentes de quasi toutes les courses. Seule Tokyo propose des courses de nuits sur le périphérique et l’humidité s’invite sur quelques missions. La seule option de « temps » est l’heure de la journée à laquelle se déroule la course, de l’aube au crépuscule par paliers et rien de plus. On s’étonnait déjà de ne pas voir de cycle jour/nuit sur un titre comme celui de Turn 10, mais là, Polyphony Digital a fait encore pire avec son beau temps partout et exclusivement de jour… Mais que se passe t-il cette année avec nos jeux de courses automobiles bon sang ????

Nous avons donc fait un tour des modes de jeu en solo, passons à présent sur ce qui est annoncé comme le coeur du jeu à savoir la compétition en ligne. Pour y accéder, il vous est demandé avant ça de prendre un cours de fair-play et quand on voit certains comportements en course en ligne, je doute que beaucoup ont réellement retenu la leçon qui consiste à ne pas venir pourrir la course des autres concurrents, enfin bref. La partie en ligne de GT Sport propose au joueur différentes approches du multi joueur. Celle des salons, où vous trouverez des lobbys déjà créés ou tout simplement lancer votre propre session multi joueur pour inviter des potes ou des « étrangers » si vous le laissez ouvert à tous. Ici, tout est paramétrable (sauf le jour/nuit et la météo bien évidement..) comme chez la concurrence (nombre de tours, catégories, assistances, tracé etc.) L’autre facette du mode multi joueur est celui de la compétition pure et dure avec trois types de courses (dont deux championnats, pour le moment). La première propose trois courses sprints sur différents tracés au volant de catégorie de véhicule prédéfinis -et même encore plus que sprint puisqu’on y tourne seulement 3 et 5 tours- avec un roulement toutes les 20 minutes, une inscription à effectuer à l’heure indiquée et surtout la possibilité d’effectuer votre meilleur chrono toute la journée pour espérer être le mieux placé sur la grille de départ. Les deux autres courses proposent des championnats en 7 manches en tant que Nation ou de Constructeurs pour une durée de course d’environ 30 minutes en tout, il est souvent recommandé de prévoir 45 minutes au total en prenant en compte le délai des inscriptions. Vous allez concourir pour hisser votre pays sur la plus haute marche ou voir si vous êtes le meilleur pilote d’une marque donnée avec laquelle vous signerez contrat vous offrant au passage deux voitures en location. Cette fois, le nombre de courses disponible par jour est réduit à 5 (entre 19h10 et 23h10 pour les départs et une seule participation possible) et la qualification ne s’effectue que pendant 6 minutes juste avant le départ. A noter qu’une Coupe Polyphony Digital est également prévue !

Je parlais tout à l’heure de cours de fair-play pour accéder à la partie online du jeu, sachez que ce point sera un élément important dans la gestion de votre présence dans une session, en effet, votre niveau de pilotage n’est plus le seul critère de sélection. Non seulement votre pilotage sera pris en compte, mais aussi votre niveau de fair-play. Ces deux niveaux sont classés comme suit: E, D, C, B, A et S, le premier étant le plus « mauvais », le dernier pour le meilleur. Pour grimper dans ces deux niveaux, il vous faudra donc non seulement être bon en piste avec les meilleurs résultats possibles, mais également bien vous comporter durant les courses. Louper un freinage et percuter un autre pilote par l’arrière le faisant sortir de piste vous coûtera très cher en RFP (rang de fair play) même si vous gagnez la course. Cela vous en coûtera aussi si vous n’êtes pas forcément en cause, comme lors des chocs portières contre portières. Seul le RP (rang de pilotage) prendra du galon, alors que votre RFP en prendra dans les dents et vous fermera donc certaines sessions de joueurs « propres et performants » pour vous orienter vers des courses où les joueurs sont certes performants mais peuvent ne pas respecter le fair-play tant demandé. De manière globale à ce jour, j’ai plus souvent croisé des pilotes propres dans les courses de championnats que dans les courses sprints où ils sont très souvent pénalisés à force de couper les virages ou par leur comportement… j’ai déjà vu des pilotes se prendre 20 secondes de pénalité pour 3 tours sur Interlagos (5mins de course) après le passage de la ligne d’arrivée.

Toutes ces courses, aussi bien en solo qu’en ligne permettent d’engranger diverses récompenses comme des crédits pour investir dans des véhicules, des tenus, des pièces cosmétiques pour vos voitures. Des Miles, engrangés avec les distances parcourues, qui sont une espèce de seconde monnaie dans le jeu permettant de profiter de réductions. Et surtout les 20 premiers niveaux de pilotage qui débloqueront tous les tracés proposés. Le jeu n’est d’ailleurs pas avare en cadeau puisque vous serez régulièrement récompensés ne serait-ce qu’avec le minimum de kilomètres parcourus pas jour (une grosse quarantaine), différentes statistiques prise en compte au travers de succès internes au jeu (heure de jeu, pilotage, nombre de voitures dans le garage, le niveau atteint etc.).

N’ayant pas de volant pour la PlayStation 4, il m’a fallut attendre la soirée presse de la Paris Games Week pour me poser dans un baquet et me faire un début d’idée de ce que donner la jouablité volant en main sur les stands Playstation et Thrustmaster. Les spots de jeu proposés étaient équipés du dernier volant TS-GT de l’accessoiriste qui propose une gestion spécifique du ressenti de votre véhicule dans le jeu de Polyphony Digital grace à un partenariat (ce mode n’est pas disponible sur PC même si le volant est compatible). Effectivement, il y a des sensations remontées lors de la perte de grip qu’on ne peut ressentir à la manette (je ne peux confirmer le degré de sensation avec d’autres volants). La conduite au volant reste au dessus d’un FM7, mais un poil en dessous de PCars 2 (et encore assez loin d’un Assetto Corsa qui reste la meilleure simulation de pilotage sur console). Les options d’assistance et de réglage dans le jeu permettent à tout joueur de se faire une conduite à son niveau avec une gestion par palier du degré d’assistance du TCS, ABS ou ESP, suppression de l’effet raquette, boite manuelle ou automatique etc. Une fois que vous avez configuré votre profil de jeu, la jouabilité à la manette est vraiment très bonne et même avec certaines assistances activées (plus ou moins fortes) il n’est pas exclus de partir à la faute sur un freinage tardif ou une relance trop hâtive à la corde ou sur un vibreur. Le point noir reste une fois de plus la gestion des dégats qui est famelique et encore plus aléatoire que sur un Forza 7 même si les dégats mécaniques sont plus ou moins pris en compte, on reste très loin d’un PCars 2 où vous pouvez presque découper votre voiture en deux…

Si l’on devait aborder la question de la technique, on pourrait dire que GT Sport s’en sort plus que bien comparé à la concurrence avec un jeu fluide, clair et stable ! Le titre ne souffre d’aucun ralletissements même lors des courses en multi joueur et s’offre même le luxe d’être une réussite totale sur PlayStation 4 Pro avec un rendu HDR proche du photoréalisme sur certains véhicules et certains tracés. Niveau audio, là aussi Pholyphony Digital a fait de l’excellent travail avec pour commencer l’ambiance des menus où une bande-son aux airs jazzy, hip hop et autre nous accompagne et je me suis même surpris à ne pas couper la musique durant les courses… chose extrêmement rare chez moi avec ma tendance à vouloir entendre le moindre bruit du moteur et des pneus sur la piste. Pour la partie mécanique justement, le rendu des moteurs est une réussite sur ceux qui ont le plus de chevaux surtout et les crissements de pneus sont eux aussi bien meilleur que ses concurrents. Reste l’éternel « boum » lors des chocs qui reste assez triste… Un autre élément appréciable, les menus du jeu, alors que je trouvais ceux de Gran Turismo 5 très/trop fouillis, GT Sport nous met devant un menu et des sous menus assez clair et simple d’utilisation, on regrette cependant parfois de devoir sortir d’une course pour seulement changer de véhicule ou de tracés, mais hélas ce n’est pas forcément mieux chez les deux autres jeux de courses multi catégorie sortis cette année.

Bon Obligé !

Ce Gran Turismo Sport est à l'image de la concurrence sortie cette année... un bon jeu, mais loin d'être un très bon jeu (pour moi les hits restent F1 2017 et DiRT4 qui font très bien ce qu'ils savent faire). Avec son manque de diversité de tracés et de véhicule, le titre se rattrape cependant avec un excellent gameplay dans la sensation de conduite aussi bien à la manette qu'au volant et surtout un mode de compétition en ligne de bonne fature. Reste une intérogation pour moi avec un PSN parfois instable qui peut décourager les pilotes d'aller vers la compétition qui est justement le coeur de ce GT Sport. La qualité finale du produit de Polyphony Digital mérite toutefois d'être une obligation pour tout pilote en herbe disposant d'une PlayStation 4.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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