Xbox One

Test : Guns, Gore & Cannoli

A cause du flot incessant de sorties ces derniers mois il arrive que l’on passe à côté de certains jeux et pour moi ce fut le cas avec Guns, Gore & Cannoli, la première collaboration entre les studios belges Crazy Monkey Studios et Claeys Brothers. Si la campagne Kickstarter du jeu avait fait chou blanc fin 2014, cela n’a pas découragé les développeurs qui ont sorti le titre en avril 2015 sur PC et Mac et le moins qu’on puisse dire c’est que le jeu n’a pas loupé son lancement, les avis des joueurs sur Steam étant tous très positifs. Pensez-vous, le jeu se veut un hommage à Metal Slug au look BD entièrement dessiné à la main, y’a de quoi donner envie ! Je profite donc de sa sortie sur Xbox One pour m’essayer au défourraillage de zombies et de mafieux sur fond d’ambiance des années 20 et de senteurs d’épices italiennes.

Guns, Gore & Cannoli, c’est l’histoire de Vinnie Cannoli, un détective privé hors pair à la recherche de Frankie, l’homme de main d’un parrain local, Mr Bellucio. Il débarque donc un soir de pleine lune avec son trench-coat gris, son stetson et son flingue dans le port de Voyouville, lieu où a été aperçu pour la dernière fois ledit homme de main. Manque de bol, les locaux semblent avoir tous été transformés en zombies. Il va donc falloir se frayer un chemin dans la ville en proie au chaos pour retrouver le gus et espérer toucher la prime. Cela ne sera pas une mince affaire et Vinnie devra faire bouffer du plomb aux morts-vivants, mais aussi à la mafia locale et aux militaires qui viendront s’inviter à la fête.

Ah la Belgique, ses frites, ses blagues potaches et son Manneken-Pis. Non, mais plus sérieusement, la Belgique c’est avant tout la patrie de la bande dessinée : on ne compte plus les héros de notre enfance nés dans ce petit pays : Tintin, Spirou, Gaston Lagaffe, Lucky Luke, XIII ou Blake & Mortimer, la production est tellement grande que l’état lui consacre même un Musée national de la BD ! Rien d’étonnant alors de retrouver ce coup de crayon belge si caractéristique dans Guns, Gore & Cannoli, la partie graphique ayant été confiée aux deux frérots de Claeys Brothers. Le jeu s’inspire même grandement d’un de leurs projets d’étudiants : Hell Bent for Whiskey, un film d’animation ayant remporté le prix ACE du meilleur court-métrage étudiant Flamand au festival international du film de Gent et mettant en scène les personnages que l’on retrouve dans le jeu.

Le professionnalisme du duo se ressent immédiatement en jeu, les animations toutes créées à la main sont légions et font preuve d’une grande fluidité, chaque personnage à ses mimiques propres, les codes vestimentaires, architecturaux et décoratifs des années 1920 sont fidèlement représentés. Le jeu ne se contente pas de déverser en boucle les mêmes ennemis au joueur comme on le ferait dans un Metal Slug, le studio a créé un bestiaire conséquent où chaque type d’adversaire est visuellement différent. Enfin Guns, Gore & Cannoli à beau utiliser uniquement la 2D, il le fait bien à l’aide d’effets spéciaux très propres et s’incrustant dans le décor sans choquer l’œil. On a vraiment l’impression d’être devant un dessin animé interactif au look résolument européen et ça fait du bien après des jeux typés US comme Shank ou Dusty Revenge.

Et on en vient à parler de l’autre paire de développeurs purs et durs responsable du jeu, Crazy Monkey Studios. Eux se sont chargés de la technique et de ce côté-là aussi c’est un sans-faute. Leur run & gun tourne impeccablement bien et est immédiatement jouissif. Dès le début, le jeu nous offre un paquet de joujoux pour envoyer nos ennemis six pieds sous terre : colt, pistolet-mitrailleur Thompson d’époque, fusil à canon scié, lance-roquettes, lance-flamme et même fusil électrique, il y aura de quoi varier les plaisirs. De plus, chaque monstre aura une animation différente en fonction des armes utilisées (tête qui explose en cas de headshot, corps qui se calcine dans les flammes, bouts de bidoche en cas d’explosion, etc.). Les explosions sont elles bien présentes et il est possible de les enchaîner en utilisant l’environnement par exemple.

Il ne sera également pas rare de voir les combattants adverses tomber à cause d’un projectile allié, c’est toujours appréciable surtout vu le nombre de vilains que vous envoie le jeu à la figure. C’est bien simple, il en surgit de partout (bien qu’ils ne reviennent pas à la vie une fois morts) ! Si bien qu’on est jamais tranquille et revenir sur ses pas ne sera pas forcément la meilleure option face à une horde déchaînée. Le jeu propose également des phases de combat contre des boss ayant chacun un pattern particulier a apprendre impérativement pour en venir à bout. Pour terminer sur le contenu, les niveaux sont variés et vont vous faire découvrir une bonne partie de Voyouville, du port aux bars remplis d’alcool frelaté en passant par les égouts ou des quartiers résidentiels. Enfin, sachez qu’on peut faire l’aventure en coop jusqu’à quatre en local, classe.

Très bon

Guns, Gore & Cannoli est une vraie bonne surprise : on a d'un côté un run & gun vraiment complet dans la plus pure tradition des Metal Slug et autres Shank offrant un panel d'armes et d'interactions avec l'environnement qui impose le respect. De l'autre, la direction artistique absolument sublime du titre proposée par les graphistes le classe au rang des meilleurs dessins animés interactifs. Clou du spectacle, il ne coûte qu'une dizaine d'euros. A ce prix-là, que vous jouiez en solo ou avec des amis assis dans le canapé pour une soirée jeux vidéo et cannolis siciliens, on ne peut que vous conseiller de l'acheter les yeux fermés.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par le développeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

Cliquez pour commenter

Envoyer

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Derniers articles

En haut