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Test : Halo 5 Guardians

Il n’aura pas fallu longtemps à 343 Industries pour s’approprier la franchise de Bungie. En un seul épisode, ils ont su apporter un regard neuf sur une série vieillissante et qui commençait sérieusement à s’embourber dans des spinoffs pas forcément raccord avec la saga. Dans Halo 4, le Masterchief décérébré sauveur de la galaxie laisse la place à un John 117 torturé accompagné d’une IA défectueuse en proie à la folie. Certes ce premier épisode de la trilogie Cortana a divisé les joueurs, mais il a eu le mérite d’insuffler une nouvelle dimension dans la série. Trois ans plus tard, revoilà le studio 343 Industries plus en forme que jamais aux commandes du second volet de la trilogie Cortana.

Et après avoir marqué leur territoire avec le quatrième épisode canonique, ils vont une nouvelle fois bouleverser les habitudes des joueurs dans Halo 5 Guardians en introduisant un second héros, un gameplay bien plus dynamique qu’auparavant et un nouveau mode multijoueur, rien que ça. Sommes-nous prêts pour une nouvelle génération de jeux Halo ? Réponse dans ce test. C’est tout d’abord une petite révolution dans l’univers d’Halo et elle s’opère dès la séquence d’introduction, le Masterchief n’est plus le seul héros (humain) du jeu. Il faudra désormais également compter sur Jameson Locke qui s’incruste avec sa Fireteam Osiris de manière assez brutale puisqu’on en prendra les commandes durant 80% de la campagne du jeu seul ou en coop à quatre !

D’ailleurs il est assez drôle de constater que malgré le peu d’interaction avec 117, l’histoire est tout de même centrée sur lui et son équipe qui pourchassent Cortana alors que Locke, lui, court après la Blue Team de 117. Sans spoiler, la campagne s’apparente donc à une course poursuite effrénée sur différentes planètes et fait constamment référence aux personnages gravitant autour de 117, à Cortana, aux veilleurs et aux gardiens. De même les ethnies aliens rencontrées sont variées, qu’ils fassent partie de l’Alliance Covenant, des séparatistes Sanghellis menés par l’Arbiter ou bien des Prométhéens. Le néophyte pourrait donc se perdre un peu dans tout ce déballage de fan-service. On invite donc ceux qui débutent à se plonger dans Halo 4 avant d’attaquer ce cinquième chapitre.

En tout cas, cette narration en deux temps ravira tout le monde, les vétérans qui apprécient Halo pour ses combats épiques se retrouveront dans l’instant-action des missions avec la team Osiris et ceux qui ont eu un coup de coeur pour le côté mature de Halo 4 retrouveront avec plaisir la suite de la métahistoire 117-Cortana. Comme indiqué en introduction, les chamboulements dans la narration ne sont pas les seules nouveautés introduites au joueur. 343 ose en effet pour la première fois dynamiser le gameplay lent et posé de Halo. Tout d’abord, le studio de Kirkland a ajouté des propulseurs sur les armures des Spartans. Cet accessoire permet de déclencher un « Dash » dans n’importe quelle direction, idéal pour se sortir des situations difficiles aux prises par exemple avec des chevaliers Prométhéens un peu trop collants.

Le dash est super intuitif et ajoute de la nervosité au jeu. Il en va de même pour le « Spartan Charge » qui autorise les joueurs à défoncer en pleine course certains murs friables dans l’environnement. Enfin le « Ground Slam » concède le pouvoir de retomber au sol après un saut et un bref vol stationnaire en provoquant une vague d’énergie sur le ou les ennemis aux alentours, dévastateur. Bien sûr, ne vous attendez pas à maîtriser toutes ces nouvelles techniques du premier coup, mais fort heureusement, l’architecture des niveaux de Halo 5 Guardians se prête volontiers à l’expérimentation de ces habiletés : on note en effet bien plus de verticalité, de passages permettant de prendre à revers les ennemis intelligemment placés sur la map et une plus grande ouverture générale des arènes.

Passé la première heure de jeu, on commence vraiment à s’amuser avec tous ces nouveaux joujoux, usant et abusant du dash pour tuer les ennemis les plus vifs, profitant par exemple du vol stationnaire du « ground slam » pour dézinguer un groupe d’ennemis en contrebas, le tout à 60 fps quasi constant. Il en résulte un dynamisme évident et un gameplay assez nerveux qui apporte un vent de fraîcheur dans la saga. Couplez cela à des environnements gigantesques et bien construits et vous obtenez des arènes bac à sable où l’on ne s’ennuie jamais. Les amateurs du FPS de Microsoft le savent bien, une fois la campagne terminée, on s’attaque sans tarder au multijoueur. Et après le fiasco de Halo Masterchief Collection, 343 se devait de marquer le coup avec son nouvel épisode canonique.

Alors non seulement on a enfin un matchmaking correct dans Halo 5 mais Kevin Franklin et son équipe dédiée au multijoueur compétitif ont fait un travail admirable en dépoussiérant l’existant histoire de faire entrer le multi de Halo dans le XXIe siècle par la grande porte. La division étant de mise pour cet opus, le studio américain splitte son multijoueur en deux. Une partie Arena rassemble tout d’abord les modes de jeu classiques sur lesquels les amateurs se la donnent depuis près de 15 ans en équipe de 4VS4 (Capture de Drapeau, Assassin, Capture de Bases et j’en passe) dans un panel de maps assez complet. Chacune d’entre elles a été étudiée pour laisser le joueur profiter de son jetpack et des nouvelles mécaniques de gameplay associées pour atteindre les étages supérieurs d’un labyrinthe souvent mortel.

Ici pas de place à l’improvisation, le jeu est tactique ou ne l’est pas et on profite de toutes les opportunités pour tendre des pièges à l’ennemi. A titre tout à fait personnel, j’ai été bluffé par la construction de The Rig et Fathom, deux cartes propices aux excellents modes Bases et CTF. On notera aussi que le paquetage de base du Spartan offre un nouveau Magnum surpuissant à courte et moyenne portée et bien plus efficace que la plupart des fusils d’assaut. Et si la finesse, ce n’est pas vraiment votre truc, pas de soucis les développeurs ont pensé à vous. 343 innove donc avec Zone de Combat, un mode multijoueur « grand public » à 12VS12. Ici on ne va pas se mentir on est dans un clone du mode « Conquête » de Battlefield à la sauce Halo avec de grandes maps qui s’ouvrent au fur et à mesure de l’avancée des assaillants et des générateurs à détruire.

Pour vous aider sur le champ de bataille, vous débloquerez tout ou partie de l’arsenal du jeu, véhicules compris. Au final on se retrouve devant un joyeux bordel ou les grenades explosent de partout et où il n’est pas rare de finir sous les roues d’un Warthog. A noter que pour plus de sensations, le mode Zone de Combat comprend également quelques bots inspirés par Titanfall. Le spectre du jeu de Respawn ne s’arrête pas là puisque 343 a réutilisé le principe des Atouts de ce dernier en l’améliorant. Les Cartes de Réquisitions offrent des bonus d’XP et de points de Réquisition temporaires, mais également des véhicules ou armes plus ou moins rares qu’on pourra débloquer en cours de partie. Enfin tous les éléments de personnalisation de notre Spartan sont déblocables via ces cartes. Pour se procurer ces cartes, soit vous attendez sagement que votre niveau de Spartan en ligne augmente, soit… vous passez à la caisse.

Eh oui, alors que Forza Motorsport 6 a lui fait l’impasse sur le pay-to-win, les microtransactions s’introduisent sournoisement dans Halo 5 Guardians. Bon c’est un moindre mal puisque les avantages apportés ne concernent que le mode Zone de Combat et la cosmétique, les puristes du jeu en arène peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles. Avant de passer à la conclusion, passons rapidement par la case technique, ce Halo 5 Guardians étant le premier épisode canonique sur la nouvelle génération. Ici pas de réelle métamorphose du moteur introduit avec le précédent titre sorti sur 360 si ce n’est des textures haute résolution, une distance d’affichage assez vertigineuse lors de certaines missions et un nombre d’ennemis clairement revu à la hausse sur les maps sans que cela n’entraîne une baisse de framerate. Par contre l’aliasing reste tout de même encore trop présent et visible dans le jeu.

Très bon Obligé !

Avec Halo 5 Guardians, le studio 343 Industries réaffirme sa volonté de faire évoluer la licence tout en rassurant les vieux de la vieille. Après un Halo 4 fondateur, la franchise gagne encore en maturité et en dynamisme grâce à une trame scénaristique toujours aussi bien ficelée et des ajouts de gameplay nerveux inspirés des FPS "modernes". Certes, ces ajustements viendront chambouler les habitudes des joueurs, il y aura toujours des mécontents, mais nous sommes persuadés que ces mutations étaient necessaires et que la série conserve toujours son rythme et son ambiance si particulière qui lui colle à la peau depuis ses débuts sur la toute première console de salon de Microsoft. En bref Halo 5 Guardians est un titre essentiel, à posséder tout simplement.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien

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