Xbox One

Test : Hue

La vie des développeurs indépendants est faite de choix et des conséquences qui en découlent, parfois sur le long terme. Pour le petit studio Fiddlesticks, le choix du puzzle plateformer était une évidence il y a plus de deux ans lorsqu’ils ont attaqué leur premier projet Hue. Le genre était alors encore plébiscité par les joueurs avides de ces remue-méninges vidéoludiques. Deux années ont passé et les boutiques en ligne regorgent désormais de puzzle plateformers qui se ressemblent tous. Peu arrivent à tirer leur épingle du jeu, c’est donc un peu la boule au ventre, mais avec le coeur joyeux, car nous attendions tout de même sa sortie avec impatience, que nous accueillons le jeune Hue et son monde à colorier.

Comme son nom l’indique, ce petit jeu développé par une équipe très réduite vous invite à mettre les mains dans les pots de peinture et à utiliser toute une palette de couleurs pour progresser dans les niveaux en résolvant des énigmes assez malines. Le coeur du gameplay vous est expliqué dès le début du jeu. Après s’être réveillé seul dans une maison familiale grisonnante, Hue découvre en se baladant dans son village côtier… la couleur bleue. A partir de ce moment, il a désormais le pouvoir de peindre le ciel (et l’arrière-plan) de cette couleur. Un obstacle de couleur bleue bloque la voie de notre petit héros ? Il suffit de peindre le fond de l’écran de cette couleur en utilisant la palette à l’aide du stick droit pour qu’il disparaisse instantanément. Magique n’est-ce pas ?

La seule règle imposée par le système de jeu est qu’on ne peut pas changer de couleur lorsqu’on est « à l’intérieur » d’un bloc de même couleur que l’arrière-plan. Pour le reste, on est libres d’appréhender les puzzles comme bon nous semble. Rapidement, le joueur découvre de nouvelles manières d’interagir avec l’environnement. Après avoir obtenu une seconde couleur, il peut désormais faire apparaitre ou disparaitre des blocs à volonté en changeant l’arrière-plan. Certains blocs peuvent même être tirés. Si la majorité des puzzles n’impose pas de rythme au joueur, certaines phases de plateforme demanderont de réfléchir rapidement et de switcher de couleur dans la seconde sous peine de se retrouver écrasés sous un bloc de pierre ou empalés sur des pics.

Plus l’on avance et plus le jeu nous offre de manières d’utiliser la couleur. Ici des rayons lasers colorés qui doivent relier des points pour ouvrir des portes, là des fontaines de couleur qui font changer celle des blocs qu’elles éclaboussent, on ne peut pas dire qu’on s’ennuie. Seul bémol, la structure d’un niveau est toujours la même, on commence par un labyrinthe gris en ligne droite dans lequel notre mère nous parle de ses expériences scientifiques et nous raconte l’histoire du jeu, puis notre petit personnage trouve une nouvelle couleur et s’en suivent deux phases de jeu : puzzles basés sur la couleur récupérée puis plateforme plus nerveuse et rythmée. On aurait aimé un peu de fantaisie de ce côté-là.

Les différents niveaux du jeu sont reliés par un hub librement inspiré de Metroid, les passages se déverrouillant au fil de notre progression dans le spectre lumineux. Les niveaux contiennent également des salles cachées qui renferment des fioles à collectionner. Vous le voyez sur les copies d’écran jointes à ce test, la direction artistique de Hue est à la fois minimaliste et recherchée. Difficile de ne pas voir un peu de Limbo dans la tronche de notre bonhomme et ses yeux brillants, mais la comparaison s’arrête là. Qu’il s’agisse du look des autres personnages ou de l’architecture, on est bien en face d’un titre original et qui possède un certain style qui ne nous déplait pas. Les niveaux regorgent également d’éléments mobiles qui donnent encore un peu de vie à l’ensemble.

L’ambiance sonore est à l’image de la patte graphique du jeu, minimaliste, mais efficace. De petites touches de piano viennent ponctuer chaque niveau tout en légèreté, mais c’est surtout la voix douce, envoutante et malicieuse de la mère de Hue que l’on retiendra : l’intonation de la voix de l’actrice arrive à nous faire ressentir un vrai sentiment de pause entre chaque niveau. Bien vu même si l’intrigue qui nous est comptée est cousue de fil blanc et on sait déjà comment tout finira. Enfin dernier détail qui a son importance, la durée de vie du jeu n’excédera pas les 5 heures si vous souhaitez trouver tous les collectibles. Cela ne nous a pas dérangés outre mesure, le jeu ayant un début, un milieu et une fin.

Bon

Hue est un puzzle-plateformer charmant à mettre entre toutes les mains. Avec des puzzles malins jouant avec un vaste éventail de couleurs, qui ne prendront jamais la tête du joueur sans pour autant se moquer de son intelligence, le studio Fiddlesticks choisit là de nous offrir un titre efficace en toute simplicité. Les mécaniques de jeu se renouvellent tout le temps, la direction artistique est complètement originale et on ne se lasse pas d'écouter la délicieuse voix de la narratrice. Même si les niveaux s'enchaînent tous de la même manière et que le scénario de Hue ne provoque jamais d'effet de surprise, le titre possède toutes les qualités requises pour être un bon puzzle-plateformer.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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