L’histoire on ne peut plus classique de ce énième épisode met en scène un grand méchant voleur de couleurs qui s’empare de toute la palette de l’arc-en-ciel qui peint le monde de Dream Land. Ni une, ni deux, notre héros Kirby (et Waddle Dee à la Wiimote si vous jouez à deux) se lance à la poursuite du brigand et va devoir lui courir après dans sept mondes différents par delà les étoiles, l’excuse parfaite pour nous envoyer explorer des prairies, mondes aquatiques, volcans et j’en passe. A la manière de l’épisode Au Fil de l’Aventure (NDLR: disponible sur la Virtual Console), on ne contrôle pas directement Kirby, mais on devra dessiner un ruban que bouboule suivra méticuleusement dans la direction tracée.

Ce fil arc-en-ciel créé à l’aide de notre pinceau magique servira également à protéger Kirby des projectiles ennemis ou à interagir avec le décor. Dans la pratique, on pourra également dériver sa fonction principale et l’utiliser pour faire des barrières et des couloirs à notre héros lorsqu’il est lancé à toute allure dans les niveaux du jeu. En plus de ce fil d’Ariane, et toujours comme dans l’épisode 3DS, Kirby pourra également se transformer (une fois par monde). Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel vise toujours juste avec ces variantes de gameplay et offre un level-design et des puzzles étudiés pour, si bien que ces phases font office de véritables rafraichissements entre deux niveaux très classiques.

Enfin, dernier ajout en terme de gameplay, la boulimie de collectibles jusqu’ici pas vraiment nécessaire aura sa petite utilité dans l’épisode Nintendo Wii U. En effet, Kirby aura la possibilité de doubler de taille et de s’élancer tel un boulet de canon toutes les 100 étoiles gobées. Pratique pour dégommer plusieurs ennemis ou accéder à certains coffres bloqués par des briques ne se cassant pas en y fonçant dessus simplement avec l’attaque de base. Et puisqu’on parle des collectibles, sachez que ce n’est pas ce qui manque dans le jeu ! Chaque niveau regorge de centaines d’étoiles à attraper, d’objets bonus donnant des milliers de points (qui ne servent à rien, car non comptabilisés, cela dit en passant…), de portes cachées et de coffres.

Ne vous attendez pas non plus à déverrouiller une tonne de contenu supplémentaire, les étoiles servant à vous classer (bronze, argent, or), les coffres, quand à eux, renferment des figurines 3D et des morceaux de musique accessibles via des galeries bonus. Seuls les défis que l’on gagne après avoir terminé les niveaux en or offrent du « véritable » contenu dans Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel : des salles de défi (plus d’une soixantaine au total) vous demandant de résoudre un puzzle à l’aide des pouvoirs de Kirby pour attraper un ou plusieurs coffres en un temps limité. Honnêtement, on s’y ennuie sec après trois défis terminés, vous n’y reviendrez surement pas. Dommage, on aurait par exemple aimé voir des puzzles impliquant un Kirby dédoublé comme dans le mode histoire.

Revenons sur le jeu quelques instants pour parler des boss que vous y rencontrerez. Toujours accessibles, à condition de comprendre leurs patterns, ils offrent également un peu de variété dans un jeu souvent trop enfantin. Certes Kirby n’est pas connu pour sa difficulté ni ses mécaniques de gameplay particulièrement élaborées, mais on espère toujours tomber sur la perle rare qui nous ferait buter plus longtemps sur certains niveaux, surtout si comme dans Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel, l’ensemble se termine en 4 à 5 heures… Mais alors que reste-t-il de ce jeu ? Et bien, j’ai gardé le meilleur pour la fin : son rendu graphique est aussi étonnant que sublime.

Si les développeurs nous avaient déjà fait baver avec Kirby Au Fil de l’Aventure sur 3DS/Wii et son monde en laine, ici on plonge carrément dans une autre dimension avec de la vraie fausse pâte à modeler. C’est bien simple, on se croirait dans un film d’animation des studios Aardman ! Tous les codes si caractéristiques de ces œuvres animées sont respectés, des jeux d’ombres et lumières dues aux volumes, aux objets grossièrement formés peints comme qui dirait à la main, jusqu’au stop-motion simulé ici à la perfection. On se régale vraiment devant son tout petit écran… petit, car hélas, le format « tactile » du jeu ne nous laisse que rarement l’occasion d’apprécier les graphismes sur l’écran de la télévision et c’est regrettable.