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Test : MotoGP 20

Comme tous les événements publics en raison de la crise du coronavirus, la saison 2020 des Grands Prix moto a été reportée. Avec MotoGP 20, Milestone vous permet d’imaginer ce qu’elle aurait pu être. Un opus non dépourvu de défauts mais avec lequel on prend un réel plaisir à se mettre dans la peau d’un pilote du championnat moto le plus relevé qui soit.

Comment fonctionne un week-end de course
Une épreuve MotoGP, ce sont trois jours d’activités. Le vendredi se déroulent les deux premières séances d’essais libres. Le samedi ont lieu la troisième séance d’essais libres (il y en a même une quatrième pour la catégorie MotoGP) et les deux séances de qualification. Le dimanche est le jour des courses.

Les trois premières séances d’essais libres ont leur importance car il s’agit pour les pilotes d’effectuer le meilleur temps possible afin d’être qualifié directement en deuxième séance de qualification (Q2), qui détermine la grille de départ des 18 premiers pilotes en Moto3 et en Moto2, et des 12 premiers pilotes en MotoGP.

En Moto3 et Moto2, les 14 pilotes à détenir les meilleurs temps cumulés des trois premières séances d’essais libres se voient directement qualifiés pour la Q2. Les quatre meilleurs pilotes de la première séance de qualification (Q1) rejoindront la Q2. Les autres prendront place sur la grille de départ à partir de la 19e place, dans l’ordre de leurs chronos. En MotoGP, les dix meilleurs pilotes des essais libres sont directement qualifiés pour la Q2. Les deux meilleurs de la Q1 les rejoindront. La quatrième séance d’essais libres en MotoGP ne compte pas pour les qualifications.

MotoGP 20 : imaginez la saison 2020

Deux courses du championnat MotoGP 2020, le vrai, ont tout de même eu lieu, le 8 mars, sous le soleil de Losail, au Qatar : les épreuves Moto3 et Moto2 de cette première épreuve de la saison. Mais les pilotes de la catégorie reine, le MotoGP, n’ont pas couru. La saison en est restée là ; elle devrait reprendre, chamboulée, au cours de l’année. Pour pallier le manque et satisfaire leur soif de compétition, les gamers amateurs de courses moto pourront se rabattre sur le jeu MotoGP 20 sorti fin avril.

Un jeu à la portée de tous, compétiteurs acharnés rompus à la licence comme simples amateurs touche-à-tout, tant les possibilités de personnalisation de la difficulté sont nombreuses. Côté prise en mains, la franchise MotoGP se montre depuis longtemps accueillante ; cette édition 2020 ne fait pas exception à la règle. Notons qu’avec le passage au moteur physique Unreal Engine à l’occasion de MotoGP 18, le réalisme des réactions des motos s’est nettement amélioré, à la satisfaction de ceux qui savent comment se comporte un deux-roues. Une tendance confirmée par MotoGP 19 et ce MotoGP 20, qui perd toutefois un peu de réalisme et c’est bien dommage.

Plus facile de prise en main que ses prédécesseurs – trop à notre goût –, MotoGP 20 distille en effet des sensations différentes et vous ne rencontrerez que peu de difficulté à battre vos adversaires IA en piste, tant vos performances se montreront élevées une fois les rudiments du jeu acquis. Alors que jusqu’ici il était compliqué d’égaler les chronos réels effectués par les pilotes de Grand Prix moto, avec cet opus 2020 vous les battrez avec aisance, ce qui retire du réalisme à la licence : jamais on aura roulé aussi vite dans MotoGP.

Ce que nous considérons donc comme un défaut mis à part, MotoGP 20 vous fera passer de bons moments. En plus de ses atouts physiques, tant en ce qui concerne le gameplay que les graphismes – sans être exceptionnel, le jeu est beau –, MotoGP 20 propose quatre modes de jeu : le mode carrière, le mode libre, le mode Défis Historiques et le multijoueurs.

Un mode Carrière immersif

Comme pour les précédents opus, la carrière est le mode le plus intéressant de ce MotoGP 20. Vous pouvez la commencer dans n’importe laquelle des catégories du championnat de vitesse moto : Moto3, Moto2 ou MotoGP (NdA : ce dernier terme désigne à la fois le championnat et une des catégories de celui-ci). Surtout si vous débutez, pour prendre le jeu en main et apprendre les tracés des circuits, nous vous conseillons de débuter par le Moto3, la catégorie « inférieure » du MotoGP.

Vous ne pouvez en revanche pas vous mettre dans la peau de Marc Marquez, Valentino Rossi ou tout autre pilote officiel : vous incarnez un débutant qu’il faut personnaliser ; vous choisissez notamment votre style de pilotage, votre combinaison, votre casque ou encore votre numéro de course. Il vous faut ensuite choisir non seulement une écurie – donc une moto et une équipe complète –, mais aussi un agent, un ingénieur en chef et un analyste de données. Un choix qu’il ne faut pas négliger car il en va notamment de la rapidité avec laquelle vous développez votre moto au cours de la saison ou des négociations de contrats avec les écuries auprès desquelles vous postulez pour la saison suivante. Vous aurez toutefois par la suite l’occasion de changer de personnel, tout ceci ayant bien sûr un coût (salaires de l’équipe, prime d’engagement, etc.).

Les formalités sont remplies, vous avez signé votre contrat et êtes entouré d’une équipe que vous espérez compétente, il ne reste plus qu’à prendre le guidon : en route pour le Qatar et votre premier Grand Prix de la saison !

Premièrement, régler le niveau de difficulté. Il est paramétrable à deux endroits. Dans le menu de carrière d’abord (longueur de la course, niveau de l’IA, physique, dégâts, etc.). Nouveauté de cette édition 2020, la possibilité de simuler la consommation d’essence en plus de l’usure des pneus, selon deux paramètres : « Proportionné* » ou « Réaliste ». Dans le premier cas, pneus et essence sont consommés au prorata de la longueur de course que vous avez choisi ; dans le second, l’usure des gommes et la soif en carburant de votre machine sont conformes à la réalité.
C’est ensuite dans le menu d’avant course que vous choisissez les aides au pilotage (contrôle de traction, anti-wheelie, freinage assisté, etc.).

Avant de charger la course, vous pouvez aussi choisir de participer au week-end de course complet, avec essais libres et qualifications, ou de ne courir que la course. Notez toutefois que participer au week-end complet est le plus enthousiasmant et la meilleure façon de faire évoluer son niveau.

Au plus près de la réalité

Pendant les séances d’essais libres, vous devez effectuer des tests afin de recueillir des données dans le but d’améliorer votre machine au cours de la saison. En réussissant ces tests, vous gagnez des points de compétence que vous pouvez assigner, le week-end fini, au développement de quatre éléments différents de la moto : moteur, cadre, aérodynamique, électronique. Vous disposez pour ce faire d’un nombre de techniciens limité, à qui vous assignerez le développement de tel ou tel élément. Plus le nombre de techniciens dévolus à une tâche est élevé, plus le développement est rapide. Et ça marche : au cours de la saison, vous voyez les performances de votre machine s’améliorer.

Mais durant les essais libres, il faut surtout effectuer le meilleur chrono possible pour espérer vous retrouver en Q2 et tenter de décrocher la pole position. Pour cela, il vous faut notamment choisir la bonne monte pneumatique : inutile d’espérer faire un temps avec des pneus soft sur une piste à plus de 50°, même si vous n’avez pas activé l’usure des pneus ; il faudra chausser les hard. Un week-end complet comprend trois séances d’essais libre de 40 minutes chacune pour la Moto3 et la Moto2 et quatre pour le MotoGP. De quoi trouver les bons réglages, apprendre le circuit et améliorer votre temps au tour. À noter que l’IA s’adapte à votre niveau : si vous faites un bon temps à la première séance par exemple, les PNJ rouleront plus vite à la séance suivante. Un petit défi supplémentaire bienvenu.

Un mode Défis Historiques anachronique

Si dans le mode Défis Historiques MotoGP 19 vous proposait de revivre des duels de pilotes qui ont eu lieu ces vingt dernières années, MotoGP 2020 met en scène des courses imaginaires avec des pilotes qui n’ont jamais roulé ensemble. Vous verrez par exemple Valentino Rossi courir contre Wayne Gardner, Kevin Schwantz ou Eddy Lawson. Et le but de ces Défis Historiques si mal nommés n’est pas forcément des plus motivants : il s’agit de débloquer un certain nombre de pilotes et d’écuries que vous pourrez ensuite utiliser soit dans ce mode de jeu, soit en jeu libre. Ce dernier vous permet, hors carrière, de participer à un Grand Prix ou un championnat complet.

Un multijoueurs toujours décevant

Alors que de plus en plus de jeux proposent un mode en ligne fourni et compétitif, Milestone néglige toujours cet aspect de sa licence. À vrai dire, on n’est pas loin de l’indigence. Et les joueurs ne semblent pas s’y tromper au vu du peu de lobbies publics disponibles : à chaque connexion, moins de dix le sont. Et si vous choisissez de créer votre propre lobby, vous attendrez longtemps avant de le voir se remplir.

Toutes les catégories sont disponibles : Moto3, Moto2, MotoGP, MotoGP 4-temps (les « vieilles » MotoGP) et 500 cm3 deux-temps (les ancêtres du MotoGP). Et une fois qu’un seul joueur aura rejoint votre partie, celle-ci se lancera automatiquement dans les 30 secondes ; pas assez pour voir d’autres joueurs se joindre à vous. Vous vous retrouverez alors à deux pilotes humains pour courir. Si d’autres joueurs veulent se joindre à la partie, ils devront attendre que vous ayez terminé la course. Vous pouvez bien sûr tenter de donner du piquant à la partie en ajoutant des pilotes IA, mais choisissez alors bien leur niveau : trop faible ils vous gêneront en piste (d’autant que leurs réactions sont souvent surprenantes – freinage bien avant la zone par exemple), trop fort vous aurez peut-être du mal à les battre.

Autre constante de la licence : une fois que vous avez choisi une catégorie de course, vous ne pouvez pas en changer. Si vous le souhaitez, il faudra alors recréer un lobby, au risque de perdre tous les joueurs que vous avez réussi à réunir si vous avez créé une partie publique. Dans le lobby, vous pouvez choisir s’il y aura des qualifications (5 à 20 minutes), le niveau de physique qui sera assigné à tous les joueurs, le nombre de tours, l’usure des pneus et la consommation de carburant (toujours en « Proportionné » ou « Réaliste »), etc.

On regrettera aussi la disparition du mode Championnat en ligne. Comme il est fort dommage de ne pas pouvoir créer un week-end de course complet, avec essais libres, Q1 et Q2, histoire de coller au plus près à la réalité et satisfaire les joueurs les plus exigeants.

Les motos : quelques données techniques

Moto3 : Trois marques s’affrontent dans la petite catégorie du MotoGP : Honda, KTM et Husqvarna (en fait des KTM badgées de la marque suédoise). Ces motos sont entièrement des prototypes, châssis comme moteurs. Elles sont propulsées par des mono-cylindres 4-temps de 250 cm3 dont la puissance dépasse les 60 chevaux. Une Moto3 pèse environ 80 kg, soit le poids d’un petit scooter 50 cm3.

Moto2 : Les motos de la catégorie intermédiaire sont des « semi-prototypes » : si leurs châssis sont bien des protos, elles sont toutes motorisées par le même 3-cylindres 4-temps de 765 cm3 fourni par Triumph, que l’on peut trouver dans le commerce sur les modèles Daytona et Street Triple de la marque britannique. Les châssis sont au nombre de quatre : Kalex, MV Agusta, NTS et Speed-up. Ces motos développent environ 145 ch pour un poids avoisinant les 145 kg.

MotoGP : Avec la catégorie reine, on retrouve les purs prototypes. Six marques sont en lice dans le championnat moto le plus relevé au monde : Aprilia, Ducati, Honda, KTM, Suzuki et Yamaha. Si les moteurs sont tous des 1000 cm3 4-temps, deux architectures s’affrontent : des 4-cylindres en ligne (Suzuki et Yamaha) et des 4-cylindres en V (Aprilia, Ducati, Honda et KTM). Ces motos développent la bagatelle de plus de 300 ch pour un poids n’excédant pas les 150 kg. De telles caractéristiques leur permettent des performances hors-normes : 0 à 100 km/h en 2,5 s et 30 m ; 0 à 200 km/h en 5,5 s et 140 m ; 0 à 300 km/h en moins de 10 s et 440 m (données Yamaha). La vitesse la plus élevée en course a été réalisée par Andrea Dovizioso (Ducati) en 2018 : il a atteint 360 km/h dans la ligne droite du Mugello (Italie).

(*) Nous avons testé le « Proportionné » et il s’avère que la quantité d’essence qu’il est possible d’embarquer n’est pas suffisante pour terminer la course. Nous ne savons pas si c’est dû à un style de pilotage trop agressif (il est possible qu’en pilotant autrement on arrive à terminer) ou s’il s’agit là d’un défaut de conception du jeu. Dans ce dernier cas, les trois mises à jour qui ont été effectuées depuis la sortie du jeu n’ont pas réglé le problème.

Bon Obligé !

Facile de prise en main, agréable à jouer, MotoGP 20 hérite des progrès effectués depuis l’opus 2018 mais se montre globalement moins bon que son prédécesseur, MotoGP 19, qui reste à notre avis le meilleur de la série. D’ailleurs, après avoir écumé le mode Carrière, beaucoup de joueurs se sont déjà rabattus sur MotoGP 19 pour le multijoueurs, ce qui explique pour partie le désert que sont les lobbies publics du 20. Il n’en demeure pas moins que MotoGP 20 est un bon jeu et que la Carrière vous occupera un bon moment. Bref, on oubliera vite ses défauts pour se satisfaire de ses qualités.

Jeu testé sur Xbox One à partir d’une version commerciale. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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