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Test : Nex Machina

Si les années 90 sont synonymes de hits tant dans les jeux vidéo que le cinéma, c’est surtout avec du recul une époque ou les créateurs imaginaient sans cesse un futur sombre et immoral dans les 10 ans à venir. Prenez Running Man ou tient, le classique Smash TV par exemple. Dans ce jeu sorti en 1990, on nous parlait d’un 1999 dans lequel les gens s’entretueraient lors d’un show télévisé. Bon cela dit en passant, nos débilités télévisuelles ne valent pas toutes mieux que cette vision du futur, mais tout de même. Enfin bref, cela n’a pas empêché le titre de cartonner à l’époque et son créateur de connaître le succès avec d’autres bombes comme Cruis’n USA. Encore un cours d’histoire du jeu vidéo ? Oui, mais celui-ci n’est pas anodin, car je vais vous parler du nouveau jeu de Eugene Jarvis, Monsieur Smash TV qui reprend du service avec Nex Machina.

Et qui de mieux pour codévelopper ce jeu résolument arcade que les princes du genre du XIe siècle : Housemarque. Les Finlandais adeptes du stick et des monnayeurs commencent à faire des jaloux avec un catalogue bien fourni en jeux nerveux comme notamment Super Stardust, Resogun ou Alienation. Au fil du temps, ils raffinent leur moteur de jeu et leurs gameplays envoyant à la tronche des joueurs une tonne d’effets spéciaux en tous genres et avec Nex Machina, ils vont encore plus loin que ce qu’ils avaient entrepris précédemment. Jarvis oblige, on dépoussière la formule de l’efficacité : une succession d’arènes dans lesquels le joueur est seul face à une horde de monstres et il doit nettoyer l’écran. La télé-réalité morbide fait place à un combat à la Terminator période Jugement Dernier contre les machines, l’excuse pour nous balancer des tonnes de particules à la tête.

Car on ne se contente pas de désintégrer les ennemis, on les fait exploser en une myriade de voxels. Le joyeux bordel qui s’en suit à l’écran contribue à la frénésie que procure le jeu. Ca pète littéralement de partout dans ce twin-stick bullet-hell et on ne sait souvent pas trop ou donner de la tête entre les boulettes ennemies, les armes du héros et les parties de l’environnement destructibles. De plus, le jeu ne vous offrira aucun répit. A peine le niveau terminé qu’on se fait immédiatement téléporter dans le suivant et ainsi de suite pendant toute la campagne qui s’étend sur 5 mondes et une centaine d’arènes. Dans chaque tableau, vous pourrez également sauver des humains et récupérer des bonus pour faire grossir la barre de score et espérer truster les plus hautes marches du podium en ligne.

Car c’est bien là que réside l’ultime objectif du jeu, aligner des scores de malade sans crever. Si le jeu est accessible dans le mode de difficulté débutant, il deviendra rapidement un calvaire, les designers alignant plus d’ennemis plus rapides et rendant le joueur plus lent à chaque palier de difficulté. On passe également des fameux « Continue » illimités à un nombre réduit jusqu’au « One credit » vous obligeant à finir le jeu d’une traite. Pour vous donner une idée de la marge de progression, comptez au moins une bonne heure pour terminer la campagne en facile et environ quelques mois pour espérer passer le premier monde en hardcore. Les plus courageux, ou masos c’est au choix iront jusqu’à titiller les challenges du mode Arène (marquer le plus gros score en 4 minutes, etc.).

Si la prise en main est immédiate, on peut tout de même regretter un manque de lisibilité dans certaines phases de jeu ou dans certains environnements, mais c’est surtout l’orientation des projectiles du héros qui peut dérouter au début surtout au clavier-souris, car il n’y a pas de matérialisation du curseur à l’écran. Cette petite appréhension disparait au bout d’une demi-heure de jeu, mais on vous conseille tout de même de vous lancer dans Nex Machine à la manette, c’est bien plus confortable. Si on peut noter la présence d’un mode coopératif, on s’étonne aussi de ne pas pouvoir jouer ensemble en ligne. Housemarque nous avait déjà fait le coup avec Alienation, on croise les doigts pour qu’un patch vienne corriger cet oubli.

Enfin même si on apprécie tout ce qu’offre le jeu, nous n’aurions pas craché sur un contenu s’étendant un peu plus sur la longueur, car on en fait le tour assez rapidement et de par sa nature arcade, il nous sera souvent donné de rejouer le même tableau avec les mêmes ennemis. Les environnements traversés sont assez génériques et on pourrait aisément faire un comparatif avec ceux d’Alienation tant il s’en inspire. Toutefois, qu’ils soient simples soldats mécaniques ou boss de fin de monde : les adversaires, leurs attaques et patterns sont bien pensés à défaut d’être vraiment originales. Dernier argument sympathie du titre, sa musique composée par Ari Pulkkinen déjà à l’oeuvre sur Resogun est parfaitement de le ton avec des tempos technos endiablés.

Bon

Nex Machina est un Smash TV moderne qui offre son lot de déluge de boulettes à l'écran fun et efficace de la première à la dernière seconde de jeu. On lui fera le même unique reproche qu'à tous les bons jeux du genre, un contenu qu'on aurait souhaité plus conséquent surtout à son positionnement prix un poil élevé, mais à part ça il saura ravir ceux qui s'ennuyaient depuis les heures passées à poncer Bleed 2 en début d'année. Sa frénésie, ses particules omniprésentes qui savent comment choyer nos yeux et une bande originale démentielle nous feraient presque oublier pourquoi on y revient : son gameplay ultra nerveux qui ne pardonne pas les erreurs, mais sait aussi récompenser le joueur qui s'accroche.

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par le développeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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