PlayStation 4

Test : Nioh

Dernier jeu en date de l’équipe Team Ninja, Nioh va essayer de prendre sa place aux côtés du monstre de FromSoftware et ses suites, Dark Souls ! Pari risqué pour essayer de concurrencer un jeu aussi célèbre et prisé par tous les hardcore-gamers. De plus il aura fallu attendre douze années pour pouvoir à voir enfin sortir de terre ce Dark Souls version Samouraï. Mais le jeu n’est pas à la portée de tous et ceux qui voulaient trancher des Samouraïs, Ronins et Yokais tranquillement devront faire attention. La mort ne rode jamais bien loin du joueur dans ce type de jeu. Team Ninja s’est inspiré de faits réels pour leur intrigue qui paraît pourtant minimaliste. Le Prologue nous ramène pendant la guerre Anglo-Espagnole. Lors de cette confrontation, les Anglais vont s’appuyer sur les alchimistes qui ont eu vent d’une pierre miraculeuse ayant des attributs mystiques. Elle aurait été aperçue près de Zipangu… ou plutôt au Japon.

Un mélange d’histoire et de fantastique, voici une recette qui marche du tonnerre et Nioh l’a bien compris. Son aventure va nous faire rencontrer des personnages emblématiques du Japon comme Hanzo Hattori, Ieyasu Tokugawa ou encore le Conquérant Oda Nobunaga et découvrir des régions avant l’aire d’Edo. On participera même à l’histoire du Japon, car William aidera le clan Tokugawa à gagner la guerre contre l’armée de l’Ouest, le clan Ishida. Vous serez présent lors de la célèbre bataille de Sekigahara. On apprend et on découvre certaines choses sur le monde féodal du Japon. Le déplacement est effectué sur une carte très détaillée du Japon avec l’écriture de chaque province en Kanji (si je ne me trompe pas). Ça donne beaucoup d’importance, d’originalité et une mise en scène parfaite pour le joueur. On entre plus facilement dans l’univers imagé par les développeurs. Le scénario va nous amener dans différentes régions et plus encore.

En effet, la carte du Zipangu est divisée en 6 régions ou actes. On notera la région Sekigahara qui est l’une des plus connues pour sa fameuse bataille. Chaque région contient des missions principales qui pourront vous permettre de faire avancer la trame du scénario. Des missions secondaires sont aussi présentes. C’est en faisant toutes les missions que le joueur pourra récupérer tous les Esprits. Le système de jeu utilise un loot des objets équivalent à Diablo. Il y a 5 catégories de rareté, du peu commun au céleste. On regrettera juste que les armes célestes soient débloquées qu’en fin de jeu. Le jeu ainsi que le scénario ne s’arrête pas là. Après avoir clôturé la dernière mission principale, un nouveau mode de jeu se débloque avec un nouveau challenge encore plus difficile : la « Voie du plus fort ». Ce mode augmente grandement la difficulté des missions ainsi que les objets gagnés en récompense. Vous pouvez avoir un bonus lors de vos missions en trouvant différents types de Kodama, de petits Esprits.

Ils sont éparpillés dans toute la zone et sont bien cachés. Une fois découverts, lorsque vous allez au sanctuaire (nous y reviendrons), vous pouvez choisir jusqu’à 5 types de bonus. Il y a l’augmentation d’Amrita, le gain de drop d’arme, d’armure, d’élixir et de matériaux. Mais le joueur sera aussi attiré par les missions journalières nommées « Missions Crépuscule ». Elles sont renouvelées tous les jours à 7h du matin. Ces missions sont importantes si vous souhaitez forger des armes et armures bien précises. Le graphisme du jeu est très bien travaillé et fluide. Je n’ai pas eu de ralentissement ou autre. On peut avoir quelques problèmes d’angle de caméra quand on est proche d’un rocher ou sous un arbre, mais rien de gênant. Les environnements sont variés et ont leur propre charme d’envoûtement. Le joueur sera emmené dans un fameux château japonais, dans le labyrinthe du village d’Iga, dans la forêt ou encore en pleine montagne.

Il y a un endroit où on se bat dans les hautes herbes ou l’animation est assez poussée, on s’y croirait réellement. Les armures à tissus ou qui possèdent une cape ne restent pas figées. Le détail de l’équipement est au top, rien à dire. Le bonus d’ensemble est aussi présent, un petit rappel aux hack’n slash pour les sets d’armure. Les armures d’ensemble ont toutes un nom (écrit en vert dans les caractéristiques). Plus vous avez de pièces d’ensemble plus obtiendrez les paliers bonus d’amure. S’il vous manque la pièce du haut (torse) ou la pièce du bas (jambe) alors l’amure ne sera pas visuellement complète. William se fait éclaboussé de sang dès qu’il tue un ennemi de même pour l’environnement. L’évolution du personnage est faite de la même manière que dans Dark Souls, on récupère des Amrita qui correspondent aux âmes. Avec une certaine quantité d’Amrita, on accède à un niveau en choisissant une catégorie à améliorer comme la Force, le Coeur, l’Endurance, la Magie, la Dextérité, Esprit.

Ces catégories vont en effet améliorer nos statistiques au combat comme la vie, le Ki faisant allusion à l’endurance, les dégâts effectués par nos armes. Certaines catégories améliorent l’attaque d’une arme bien précise. Le système d’évolution ne dépaysera pas les connaisseurs du genre et surtout que le level max n’a pas encore été découvert ! Le système de combat est très riche et a tout pour faire rougir son concurrent direct. Tout d’abord avec ses différentes armes comme le katana, arme emblématique des samouraïs, qui va nous permettre de faire des attaques I-ai, sorti rapide du katana du fourreau (en gros, vous pouvez jouer à Kenshin le Vagabond). Le double katana pour effectuer une multitude de coups à l’ennemie ainsi que le Kusarigama (une faucille attachée à un boulet métallique), arme conçue par les paysans et reprise par les ninjas, qui permet d’attraper l’ennemie ou de se projeter à lui pour lui assener une multitude de dégâts.

La lance permettant de faire des attaques à distances et enfin la hache et le marteau qui pourront vous aider à déstabiliser vos adversaires. Ces 5 armes ont toutes trois postures différentes, la posture haute faisant de lourds dégâts, mais plus lente, la posture moyenne qui est utilisée pour des attaques normales et la posture basse qui va accélérer vos attaques au détriment des dégâts. Bien sûr, au début du jeu vous avez accès à toutes les armes et aux 3 postures ce qui est plutôt bien. Mais vous allez ressentir un vide ou un manque de technique au niveau de vos enchainements. On remarque donc une section Apprentissage dans le menu et on aperçoit que des parchemins sont enroulés et contiennent justement ces fameuses techniques de combat qui nous manquaient tant. Lors de notre aventure, nous avons donc la possibilité d’apprendre ces fameuses techniques avec des points de samouraï qui sont octroyés grâce à l’utilisation soutenue d’une arme.

Malheureusement, ce bonus de maîtrise a une fin pour chaque type d’arme, elle s’arrête à 999999. C’est un moyen un peu frustrant, car en tant que joueur, on souhaite découvrir et effectuer toutes les techniques de chaque arme. Le seul moyen de gagner ces fameux points de samouraï est d’augmenter de niveau avec les Amritas obtenus et d’augmenter les catégories associées. Cela se traduit donc par de nombreuses heures de jeu à grinder. Lorsque vous apprenez les techniques de combat, vous pouvez préciser les compétences que vous allez utiliser. Car évidemment, vous ne pourrez pas utiliser toutes les techniques d’une arme. Elles vont être importantes à utiliser, car elles représenteront votre façon de jouer. On regrettera que certaines techniques ne puissent être utilisées sur les monstres. Chaque arme possède des caractéristiques et elles sont augmentées dès que l’on passe une barre de Familiarité. Ce petit bonus n’est pas négligeable et évolue rapidement lors d’une mission.

Le combat ne s’arrête pas qu’aux armes physiques, vous pourrez en effet affronter les ennemis avec les fameuses techniques de ninja, le Ninjutsu. On se rappelle bien des shurikens, des boules de fumée ou de technique d’invisibilité. Ils sont bien présents dans Nioh, vous voulez fuir des assaillants ou passer juste devant leur né pour éviter le combat. Il suffit d’obtenir des points de Ninjutsu et à apprendre un rouleau qui correspondra à votre manière de jouer. La présence de la magie est aussi de la partie avec la magie d’Omnyo. Cette branche est bien garnie, car elle va vous permettre de jouer avec les éléments. Si un ennemi est trop rapide ou trop puissant, aucun problème avec vos petits parchemins, vous pouvez réduire sa vitesse et diminuer sa puissance d’attaque. Il existe au moins une vingtaine de parchemins avec différent palier et avec des compétences passives.

Enfin on termine sur les combats du jeu avec un petit bonus : l’Esprit Gardien. Chaque Esprit possède plusieurs propriétés différentes comme l’augmentation d’or, de résistance élémentaire, de gain d’attaque et autres. L’activation de l’Esprit est représentée par une jauge qui se remplit au fur et à mesure que l’on récupère des Amrita. Si le joueur est en difficulté, il peut alors s’appuyer sur son Esprit et activer son pouvoir. Si vous mourez pendant votre aventure, vous perdez votre Esprit lors de votre renaissance. Le jeu offre également un mode en ligne avec la présence d’une vingtaine de tombeaux éparpillés sur la carte qui représentent des duels face à des bots laissés là par les autres joueurs. Vous pouvez toutes les faire pour gagner un maximum de loot et d’avoir de meilleur équipement. Avant de décider qui affronter, nous pouvons voir le niveau de l’ennemi ainsi que l’équipement qu’il porte.

Vous pouvez aussi vous rallier à d’autres joueurs. On peut choisir une mission bien précise et rejoindre la partie en cours. Où faire l’inverse, si vous êtes bloqué pendant un chapitre, demandez de l’aide via un sanctuaire. Pour terminer, petit détour par le Village va vous aider à avancer dans votre aventure, il possède plusieurs sections. Il y a le sanctuaire permettant d’augmenter votre niveau, de choisir votre Esprit ou de préparer votre Ninjutsu et votre magie. Le Dojo qui permet d’affronter les maîtres dans chaque domaine, ce qui débloque des techniques de combat et gagner des objets. Le Forgeron qui sera votre système de craft pour avoir de meilleurs équipements. Le principe restant le même que le craft de Diablo. Pour le forgeage d’arme et armure céleste, il faut rester patient, car il n’est accessible qu’en fin de partie, hélas. Finissons avec le Salon de thé caché permet de gagner des bonus dans la partie en en faisant allégeance à l’un des 38 clans sélectionnables.

Très bon Obligé !

Nioh est un mix redoutable entre Dark Souls et Diablo, à déconseiller à ceux qui n’aiment pas la redondance, la difficulté et voir la mort toujours aussi proche d'eux. On peut dire qu’il est plus accessible que Bloodborne, ainsi des joueurs non experts peuvent s’y aventurer. La mise en scène entre événements historiques et ajout d'éléments fantastiques fonctionne à merveille. Les cinématiques des divisions d’Esprit sont tout bonnement magiques en utilisant un style d’ombre chinoise du plus bel effet. La musique est entraînante lors de certaines zones ou d’affrontement de bosses. Pour la partie graphique, rien à dire, le jeu est de bonne qualité. Dans certaines zones, on se croirait même dans un champ de blé qui vit avec le vent et les mouvements effectués. La durée de vie est assez imposante si on souhaite avoir toutes les compétences et les meilleurs équipements possible. Le New Game + est aussi de la partie pour ceux qui aiment le challenge et corser les affrontements avec les bosses. En bref, Team Ninja a fait du très bon travail, l’attente fut longue, mais l'oeuvre fournie est de très bonne qualité.

Jeu testé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

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