PC

Test : OCTAHEDRON

Vous ne le savez peut-être pas, mais le plus dur pour nous qui analysons du jeu vidéo quasiment 365 jours par an, ce n’est pas de rédiger la critique d’un titre médiocre. Dans ce cas-là, les arguments viennent tout seuls. A contrario il n’est pas rare d’être bloqué devant son clavier pendant de longues minutes avant d’entamer l’écriture d’un article sur un jeu qui nous a touchés. Et si je vous dis ça, c’est que j’ai particulièrement aimé OCTAHEDRON. Pourtant j’aurais pu m’y préparer, le coup de foudre ne date pas d’hier. En septembre dernier, je déambulais sur le stand Square Enix Collective de l’EGX 2017 quand soudain, le petit bonhomme néon caractéristique du jeu apparut devant mes yeux. Il était là, tout au bout du stand, et je n’ai pas résisté à l’envie de m’y essayer. 20 minutes plus tard, j’étais amoureux et je passais les mois qui suivirent à en parler autour de moi, suivant tous les faits et gestes de son développeur Suisse Demimonde et les relayant frénétiquement à la Twittosphère.

Voilà désormais l’heure du test et je me retrouve une fois de plus à cogiter comme un con devant mon clavier. Comment vais-je bien pouvoir vous parler d’OCTAHEDRON ? Bon déjà commençons par expliquer ce qui se cache derrière ce nom barbare : un platformer vertical minimaliste à l’esthétique néon-pixels. Le twist du machin ? Le joueur a la possibilité de créer ses plateformes d’une pression de la gâchette droite de la manette et de se déplacer tout en maintenant la plateforme sous ses pieds pendant un court laps de temps. Il possède un nombre limité de plateformes successives et il est nécessaire de retomber sur le plancher des vaches pour réinitialiser ce compteur. OCTAHEDRON demande donc pas mal d’adresse. Il faut apprendre à doser ses sauts et mouvements pour gaspiller le moins de temps passé sur une plateforme et ainsi atteindre les endroits les plus fous. Surtout que les niveaux ont beau être verticaux, ils sont le plus souvent semblable à des labyrinthes, nous faisant grimper puis redescendre pour enfin remonter jusqu’à la sortie.

Dernière petite fantaisie : chacun des 50 niveaux réinterprète le gameplay original à sa manière. Ici, un niveau nous offre 50 plateformes d’entrée de jeu, mais aucun endroit pour faire une pause, là un nouvel ennemi qui nous pousse vers le le plafond mortel dès qu’on passe au-dessus de lui, etc. L’inventivité de Marco Guardia, le génial créateur du jeu n’a pas de limite. Il va même jusqu’à nous donner des pouvoirs que l’on acquiert en terminant chacun des 5 mondes du jeu, ou presque… on termine par s’équiper d’une véritable foreuse qui creuse certaines parties du niveau et fait même des dégâts sur les côtés (pratique pour déloger ces satanés chauve-souris !) Et cela ne sera pas de trop, car oui, OCTAHEDRON n’est pas forcément facile. Même si les niveaux sont structurés assez simplement, l’enchaînement des pièges, des ennemis qui ont chacun leur pattern et la durée de vie limitée de chaque plateforme crée une tension de tous les instants. Le challenge va donc venir de la capacité du joueur à rester calme dans des situations d’urgence.

Ainsi, bercé par les ronrons de mon chat je n’ai rencontré un véritable défi qu’à partir du dernier quart de l’aventure avec des ennemis aux patterns un peu aléatoires et des boulettes qui fusent dans tous les sens qui nécessitent donc de prendre peu de risques. Heureusement, avant d’en arriver là, le jeu nous permettra d’accéder à des niveaux spéciaux qui nous octroient des bonus (durée de vie des plateformes grandement rallongée, vie supplémentaire, etc.), de quoi arriver au bout sans broyer la manette. Et puis, OCTAHEDRON réussi un tour de force là où d’autres épuisent le mental des joueurs : en réorchestrant son gameplay de tableau en tableau il évite non seulement l’ennui, mais surtout la frustration sur la durée. On sait bien que le calvaire ne dure qu’un temps et un niveau qui nous aura pris la tête laissera rapidement sa place à de nouveaux challenges peut-être plus accessibles. C’est là sa grande force, savoir être généreux jusqu’à son modèle d’accessibilité au plus grand nombre.

L’autre coup de génie de OCTAHEDRON, c’est sa bande originale absolument divine. On a longtemps mis Chipzel en avant, l’artiste multifacettes qui fait du bon boulot, il faut le reconnaître, sur le jeu. Mais soyons clair, c’est surtout Monomirror, aka. le développeur du jeu lui-même qui est à la barre des plus grandes compositions. En même temps pas étonnant, le gars est aussi l’un des pères et le responsable mixage de l’excellent label Brave Wave. Je pourrai par exemple citer le délicieux morceau Sync qui donne immédiatement envie de se trémousser derrière son moniteur. Le musicien s’amuse avec les rythmes endiablés de son thème et lorsque tous les pixels du jeu réagissent au diapason avec les envolées « beeps & bass » bien lourdes de ce monument de la musique, on a le poil des bras qui s’hérisse de bonheur. Rien que pour ça, on vous encourage à jeter quelques euros de plus dans l’édition collector sur PC qui comprend les 32 morceaux de ce formidable accomplissement musical.

Très bon Obligé !

Quoi, comment ça, vous êtes encore devant votre écran à lire ce test ?! Foncez plutôt acheter OCTAHEDRON, c'est tout simplement l'un des platformers les plus inventifs de sa génération. Des contrôles impeccables qui se laissent apprivoiser en quelques minutes et sans tutoriel, s'il vous plait. Un gameplay aux petits oignons qui sublime son concept de base à chaque nouveau niveau, une générosité telle qu'on en a rarement vu dans un jeu vidéo et une bande originale qui met la barre très très haut, voilà de quoi vous motiver pour vous lancer dans l'aventure. J'aurais pu vous en parler encore longtemps, mais je ne veux hélas pas vous gâcher le plaisir de la découverte. De mon côté, je retourne prêcher la bonne parole par-delà le site, jusqu'aux tréfonds de l'Internet 2.0. "Gloire à l'octaèdre, l'octaèdre est grand !"

Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l'éditeur. Plus d’informations sur notre politique de tests en suivant ce lien.

Cliquez pour commenter

Envoyer

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Derniers articles

En haut