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[TEST] Ori and the blind forest

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Je vous en parlais dans ma récente preview, j’attendais Ori and the Blind Forest de pieds fermes depuis le 9 juin 2014. Après avoir gouté un peu au jeu il y a deux semaines, j’ai enfin pu mettre les mains sur la version finale et terminer presque d’une traite cette huitième merveille du monde créée par Moon Studios. Oui, car n’y allons pas par quatre chemins, au-delà d’une esthétique tout droit sortie d’un anime japonais, Ori est un très bon « metroidvania » pour de multiples raisons. Alors au lieu de vous expliquer pendant deux pages que la plastique d’Ori est fantastique, je vais plutôt m’attarder sur son gameplay et sa structure. Autopsie d’un jeu presque parfait.
Testé sur Xbox One avec une version fournie par l’éditeur.

OriAndTheBlindForest_CoverVous n’allez tout de même pas couper au petit paragraphe dédié à la patte graphique du titre, car ce serait là omettre le fabuleux travail réalisé par les artistes. C’est bien simple, tout dans Ori and the blind forest transpire le souci du détail. On a rarement moins de quatre parallaxes en mouvement à l’écran (dont certains viennent s’incruster en avant-plan à la manière d’un Heart of Darkness). Le jeu peut faire varier son ambiance lumineuse pour passer du jour à la nuit, d’une forêt lugubre à la cime d’une montagne, sans aucun ralentissement ou chargement qui viendrait piquer nos yeux écarquillés. Les différents protagonistes possèdent de nombreuses animations et des regards très expressifs.

OriAndTheBlindForest_sunkenbChapeau bas donc aux artistes qui ont su donner vie au monde d’Ori tout en conservant les codes du metroidvania dans la plus pure tradition, entendez par là des niveaux bien distincts graphiquement parlant. Puisqu’on parle de metroidvania, pour ceux qui ne sauraient pas de quoi on parle, ici la plateforme se mêle à l’exploration et au gain de compétences au fil de l’aventure. Ainsi le joueur pourra déverrouiller au fur et à mesure de sa progression des passages qui paraissaient auparavant inaccessibles. Le jeu nous forcera donc à revenir plusieurs fois sur nos pas, mais saura également nous inviter à l’aventure en nous faisant miroiter des bonus sous forme d’orbes de pouvoirs disséminés sur la carte.

OriAndTheBlindForest_ginsobUne grosse entorse au règlement immuable de ce style de jeu est la gestion des points de sauvegarde. Si comme dans les metroidvania classiques, le jeu propose à de très rares occasions de sauvegarder le jeu sur des stèles prévues à cet effet, cette action sera principalement effectuée par le joueur qui pourra décider de sacrifier un orbe de pouvoir bleu pour sauvegarder sa partie à un moment donné. Si ce twist de gameplay pouvait paraitre anodin, il n’en est rien. La difficulté du jeu allant crescendo, ces sauvegardes instantanées nous seront d’une grande aide pour par exemple faire une pause avant d’attaquer un passage plus ardu.

OriAndTheBlindForest_ginsoaEt Ori ne manquera pas de challenge : en plus des phases de plateforme pure, il faudra régulièrement affronter les éléments déchainés dans des mini-runners, par exemple grimper le plus vite possible en haut un arbre géant pendant que le niveau de l’eau magique monte inexorablement dans le tronc et que la noyade vous menace. Le jeu multiplie les embuches pour mettre les réflexes du joueur à rude épreuve et il ne sera pas rare de recommencer dix, quinze fois le même passage avant de le terminer. En plus des pièges tendus par l’environnement, le système de combat et les monstres que vous rencontrerez requiereront eux aussi de la dextérité.

OriAndTheBlindForest_forlorncUne fois de plus, Ori et sa forêt aveugle flirte avec le concept même du metroidvania et proposera le plus souvent au joueur de danser avec ses ennemis ! Oui, danser car en plus d’un tir de flammes spirituelles à tête chercheuse basique pouvant être amélioré et d’une explosion pouvant tuer toutes les bestioles aux alentours, le jeu nous offre la possibilité de « basher » nos ennemis ou leurs projectiles. Lorsque l’on enclenche le bash, on à la possibilité de se projeter dans une direction et récupérer toutes nos actions de saut. Finalement, ce pouvoir deviendra rapidement votre meilleur ami, ici pour naviguer dans un niveau bourré de piques au sol, là pour faire ricocher les tirs ennemis sur des surfaces.

OriAndTheBlindForest_forlornaSi la difficulté est relevée, terminer les passages les plus complexes est incroyablement gratifiant pour le joueur et on se surprendra le plus souvent à passer beaucoup de temps devant le jeu, enchaînant les morts stupides et les pirouettes pour se sortir de situation pourtant quasi inextricable sans s’ennuyer. Le level design du jeu y fait pour beaucoup. Il ne sera jamais punitif, mais ne fera pas de cadeau au joueur, ne serait-ce que par la quantité de monstres et de pièges au mètre carré. Heureusement, la courbe de progression d’Ori est assez exponentielle et si les premières heures sont assez rébarbatives, on finira le jeu en demi-dieu avec une tonne de pouvoirs.

ori 4En plus d’une histoire se bouclant en sept à huit heures, le jeu regorge de bonus servant à booster vos barres de pouvoir et de vie planqués dans l’environnement. D’ailleurs, un indicateur pourcentage de complétion du niveau sur la carte vous indiquera où vous en êtes. Les plus complétistes pourront également s’amuser à remplir les trois arbres de compétence couvrant chacun un des aspects du gameplay d’Ori : dextérité débloquant ici un triple saut, là la capacité de respirer sous l’eau, combat pour taper plus fort et plus d’ennemis à la fois et survie qui permet par exemple d’afficher les objets cachés sur la carte. Pour les speedrunners en herbe, un leaderboard comptabilisera le temps total du run en cours.

ori 3Terminons ce test en parlant de la bande originale orchestrée de main de maître par Gareth Coker et qui fait partie intégrante du jeu. Parfois intrigante, parfois timide faite uniquement de petites notes retenues, elle est souvent majestueusement mélancolique. Sa puissance est ressentie au plus profond de notre coeur de joueur lorsqu’elle part dans de longues envolées, accompagnant notre héros dans sa fuite où lorsqu’il affronte les pires des dangers. C’est en l’écoutant qu’on se dit qu’Ori and the blind forest ne serait pas Ori sans une bande-son à l’image de toute la production du jeu, soignée dans les moindres détails.

Critble Indéniablement, Ori and the Blind Forest n’est pas qu’une merveille visuelle, c’est un vrai grand metroidvania qui fait honneur au genre. Un certain Jean de la Fontaine aurait pu dire que son ramage se rapporte à son plumage tant il intègre des mécaniques de gameplay riches, nombreuses et astucieusement mises en situation. Au final, on ne s’ennuiera pas une seule seconde durant tout le long de l’aventure et ce n’est qu’après le clap final qu’on aura cette sensation de manque, d’en vouloir plus, cette sensation que seuls procurent les grands jeux. Ori and the Blind Forest a décidément mis la barre très haut en ce début d’année 2015.
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