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Comme dirait Zizou « et oui c’est la reprise … » de la grande bataille de la scène vidéo-ludique sportive. Chaque année, EA Sports et Konami se disputent le titre de meilleur jeu de foot de l’année. Mais force est de constater que depuis l’arrivée de la génération précédente, EA triomphe sans partage sur son domaine, ne laissant que des miettes à un concurrent bien trop amoindrit par rapport à ses plus belles années sur Playstation 2. Mais nous sommes en 2014 et du coté de Konami on nous promet du changement. Cette année serait donc enfin l’année pour PES de repasser devant FIFA ? Tel un dribble de Cisée, il se peut que quelques personnes chez Konami se soient enflammées, la preuve …

La grande bataille …

Pour comprendre l’importance de cette édition de Pro Evolution Soccer aka PES 2015, il faut comprendre le contexte de son développement. Suite aux déceptions suscitées par les éditions précédentes, la direction de Konami a décidé de confier en partie le projet aux équipes de son studio en Angleterre et de ne pas sortir PES 2014 sur « next gen » l’année dernière. Coup de tonnerre pour la licence avec un message clair : revenir au plus haut niveau ou mourir. Les équipes de développement ont relevé le défis. Pour ce faire, elles ont cherché à comprendre ce qui faisait le succès des anciens PES et des FIFA actuels. A l’aide du Fox Engine de Kojima Productions, les équipes de Konami ont enfin réussi à mettre au niveau les graphismes de leur licence. Les visages des grands joueurs sont reproduits avec plus de réalisme, ainsi que les stades. Déception en ce qui concerne les joueurs moins cotés, qui sont restés bloqués à l’ancienne génération au vu de leurs rendus.

La conduite de balle a également été considérablement revue. Finis les balles qui collent systématiquement au pied durant les dribbles. Le jeu privilégie les contrôles précis et les passes courtes dans les petits espaces. Construire son attaque est un véritable plaisir. Les joueurs sont réactifs et laissent la part belle aux dribbles de toutes sortes. Les contre-attaques vont à toute vitesse et les passes en profondeur ont tendances à passer beaucoup plus facilement (trop) que dans un FIFA. Ainsi, pour rester dans la comparaison, on a vraiment la sensation que les passes demandent plus de précision, sont moins rectilignes. Revers de la médaille, les passes en profondeurs lobées ont, elles, tendances à passer beaucoup trop aux travers des mailles de la défense. Mais il existe des solutions pour remédier à cela…

Car la défense a elle aussi été mise en chantier pour l’élaboration de ce titre. En réutilisant des mécaniques des épisodes à succès, Konami a réussi à renouer avec le succès d’une recette qui a prouvé sa valeur. Dernier rempart et premier objectif de ce chantier : le gardien, qui répond plutôt bien, surtout sur les sorties. Le pressing à 2 joueurs est toujours efficace mais peut mettre en péril votre ligne défensive. Ainsi, lancer deux de vos joueurs sur le possesseur du ballon créera des espaces et pourra s’avérer dangereux. A vous d’osciller entre un pressing à 2 joueurs, jouer le hors jeu et/ou un placement assez bas. Le tout sera d’anticiper les actions de son adversaire. Tel un joueur d’échec, en ayant un coup d’avance sur lui, vous limiterez les dégâts. Pour se faire, le jeu se dote enfin d’un panel d’options stratégiques qui ne sera pas superflu.

L’art de la guerre

La stratégie est le nerf de la guerre. Une fois cette vérité établie, vous comprendrez l’étendue des possibilités qui vous seront offertes. L’intégralité de l’affichage des plans de jeu a été revue. A commencer par le fait de pouvoir gérer le niveau de sa ligne défensive. Cela peut paraître tout bête, mais cette option n’était toujours pas présente dans FIFA 14… Cela vous évitera les mauvaises surprises de retrouver votre défense aux fraises au milieu de terrain sans savoir pourquoi. Le choix de votre formation et le placement de vos joueurs seront primordiaux. Ainsi, si vous mettez un milieu droit en défenseur droit, ses attributs varieront à l’écran en fonction du poste. De plus, ce sera à vous d’affiner votre plan de jeu en fonction de votre style. A vous de voir si vous préférez conserver le ballon et jouer dans l’axe, ou attendre que l’adversaire se casse les dents sur votre défense pour mieux contre attaquer. Vous aurez également la possibilité de déclencher des scripts automatiques, comme par exemple pour effectuer des remplacements par l’ordinateur. En bref, on retrouve avec plaisir des options tactiques dignes de ce nom, qui trouveront tout leurs sens dans les modes en ligne.

En ce qui concerne les modes de jeu, le moins que l’on puisse dire c’est que PES 2015 fait dans le classique. Ligue (des) masters, Champions league, League europa, Copa libertadores et les grands championnats. Donc rien de bien transcendant, mais la présence des compétitions officielles est toujours un plus à saluer (la petite musique de la Ligue des champions qui donne des frissons). L’interface tant décriée a elle aussi eu le droit à son petit coup de lifting pour rendre le tout un peu plus « new-gen ». Coté bande son, le titre a fait pas mal de progrès depuis que Christian Jeanpierre ne nous écorche plus les oreilles. L’arrivé de Grégoire Margotton et Darren Tulett fait du bien et rajoute au réalisme. Il y aura cependant de gros efforts à fournir pour faire oublier une certaine répétitivité dans les scripts de la bande sonore (NDLR: surtout si on compare ça à NBA 2K15). En effet, au bout d’une dizaine de matchs, on commence à faire le tour  des phrases proposées… dommage. C’est un peu le même constat en ce qui concerne l’ambiance générale dans les stades. C’est animé, le ressentit des supporters est assez bien retranscrit, mais on est ici quelques niveaux en dessous de la concurrence. Le public a au moins le mérite d’être modélisé en 3D, même si les gros plans, lors des célébrations, ne font pas honneur aux équipes de Konami.

Le online sinon rien

Afin de s’armer face à son concurrent, PES 2015 a étudié son vis-à-vis pour proposer sa version de l’Ultimate team. Le choix d’un mode en ligne ultra complet s’est imposé comme une évidence pour aller plus loin. Bien que FIFA propose un mode en ligne très populaire, il faut reconnaître un certain nombre de lacunes et de choix discutables (le système d’entente uniquement basé sur l’origine des joueurs, les stratégies gagnantes loufoques …). PES 2015 propose de bonnes idées pour cette première version du mode My club sur new gen. A force de jouer, vous débloquerez de l’XP (GP) pour chaque nouvelle action réussie en jeu (un peu à la manière du mode mon joueur). Une fois votre XP engrangée, vous pourrez vous en servir pour votre recrutement. Ainsi, le système de recrutement est basé sur un mécanisme utilisé depuis longtemps dans les modes de jeu en ligne : la gestion de l’aléatoire de vos gains. Ainsi, vous aurez l’occasion de gagner des joueurs plus ou moins cotés en passant par des agents. Intéressant, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une « copie améliorée » du mode Ultimate team, qui ne propose pas des packs de cartes mais des joueurs via agents. La majorité des joueurs trouveront le contenu trop limité par rapport à la concurrence, mais il est à parier qu’une partie du public préférera les options proposées par cette monture.