Plus de 15 ans après la création d’Ace Attorney et ses débuts sur Gameboy Advance, la franchise de Capcom revient sur nos consoles next-gen avec une réédition de Phoenix Wright: Ace Attorney Trilogy sorti en 2014 sur Nintendo 3DS et comprenant les 3 premiers jeux de la série (Ace attorney, Justice for all et Trials and tribulation). Pour les néophytes de la série comme moi, c’est une occasion parfaite de découvrir cette série de Visual Novel mythique. Les épisodes mettent en scène les aventures de Phoenix Wright, jeune avocat prometteur qui devra résoudre des affaires pour défendre ses clients accusées à tort d’homicide. D’ailleurs, sachez que pour ne pas ruiner le plaisir des joueurs n’ayant jamais joué à ce jeu, je ne donnerais pas de détails sur les intrigues et tout ce qui touche au scénario. Très japonais dans la forme, le jeu ne plaira pas à tout le monde, d’autant qu’en attendant un patch pour le français qui devrait débarquer en été 2019, le jeu est uniquement en anglais, now you know.
Ace attorney est comme nous le disions un Visual Novel, pour faire simple que vous allez bouffer du texte et que le gameplay se limite bien souvent à intervenir sur le déroulement de l’histoire par l’intermédiaire de choix dans le texte ou via les objets récoltés. Chaque scénario dispose de la même construction : une introduction mettant en scène le crime, la rencontre avec l’accusé (votre client) puis le jeu est divisé en 2 phases : l’enquête où vous serez amené à vous rendre sur différents lieux pour récolter des témoignages, des preuves et tout ce qui pourra vous servir pour la deuxième phase : le procès durant laquelle vous mettrez en lumière les contradictions des témoins grâce aux preuves récoltées. Vous pourrez demander plus d’informations pour trouver les points faibles des témoignages. A vous de choisir avec précaution quelles preuves vous utiliserez et à quel moment du témoignage, car si cela n’est pas pertinent vous perdrez des points de crédibilité (ou de vérité appelez ça comme vous voulez), ce qui vous conduira à terme au Game over.
L’humour est toujours aussi présent (si vous parlez anglais rappelons-le, pour l’instant) et les dialogues sont assez savoureux, que ça soit lorsque vous rencontrez de nouvelles personnes ou que vous pousserez à bout (ou aladdin ^^) des témoins. D’ailleurs comme vous l’aurez peut-être compris, les situations ne se veulent pas réalistes pour un sous. Au diable les procédures et la vraisemblance du système judiciaire, nous sommes ici dans une version fantasmée du rôle d’avocat et du système judiciaire (NDLR: Dédicace à Carlos). Concernant les nouveautés de cette version 2019, elles sont bien senties mais très peu nombreuses. Nous avons donc évoqué la jauge de vérité pour les procès, mais il existe aussi une sauvegarde rapide, un indicateur vous mettant en avant les éléments déjà inspectés pour les phases d’enquête. De plus, Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy propose bien sur des graphismes en haute-définition, issue des versions iOs et les succès liés aux consoles (en l’occurrence PlayStation 4). On ne va pas se mentir cela fait maigre pour une nouvelle version vendue à 30 euros.
Techniquement le jeu est fluide les graphismes HD font le café, les images sont légèrement animées ce qui casse la monotonie qu’on pourrait ressentir notamment par rapport à d’autres Visual Novel. L’ambiance sonore est quant à elle convaincante durant les phases de procès, mais très limitée lors de certaines phases d’enquête. Ainsi, une scène en extérieure se fera gratifier de 2 sons d’oiseaux en boucle, pas très immersif.
Si l’on doit aborder les soucis de jeu, le problème numéro 1 concerne sa répétitivité. De manière générale cela pourra vous lasser au bout de plusieurs missions selon votre manière de jouer : les mécaniques narratives sont très souvent les mêmes, on enchaîne les phases d’enquêtes et de procès, et toujours à lire et relire les même informations. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’aller-retour et de dialogues inutiles durant les phases d’enquêtes. De plus, et c’est selon moi le plus gros problème du jeu, on voit très vite qui est le coupable et quel est son motif, mais on doit suivre les rails du jeu. Ainsi, l’utilisation de certaines preuves est un peu aléatoire et on a du mal à comprendre pourquoi nos preuves étaient erronées. Bref, sachez le, le jeu n’a qu’une possibilité à chaque fois et même si votre réflexion se tient vous devez coller à celle du jeu pour remporter le procès.
En ce qui concerne cette version, Il s’agit juste d’un portage sur console next-gen mais sachez qu’aucune modification n’a été apportée à cet aspect. Cependant, il faut reconnaître que chaque scénario est différent et on ne s’ennuie pas souvent. Autre soucis à signaler, le manque de localisation française pour l’instant. Difficile de comprendre le choix de Capcom de sortir un jeu en avril pour délivrer la version française des mois plus tard. J’invite donc les moins anglophones d’entre nous à patienter pour profiter du jeu en V.F., car certains passages demandent tout de même de s’accrocher pour comprendre toutes les subtilités de la langue de Shakespeare. En termes de durée de vie, le soft vous occupera des dizaines d’heures avec ses 14 missions; néanmoins sachez que la re-jouabilité est quasi nulle une fois l’histoire bouclé.
Cette nouvelle édition de Phoenix Wright: Ace Attorney Trilogy est un excellent moyen de découvrir une saga culte du jeu vidéo sur console next-gen. Avec ses graphismes en HD et son humour toujours aussi présent, il pourra séduire les gens n’ayant jamais mis la main dessus auparavant. Néanmoins, gardez à l’esprit qu’il s’agit d’un Visual Novel, donc un rythme assez lent avec peu de gameplay, et qu’il ne sera pas disponible en Français avant l’été 2019. Si on doit juger ce portage et non uniquement le jeu d'origine, il faut reconnaître que le nouveau contenu est assez faible en comparaison du prix de 29,99 euros. A réserver donc pour les fans absolue ou ceux n'ayant jusque là pas eu la possibilité de jouer sur d'autres plateformes. Le procès du jeu est maintenant terminé, je vous laisse établir votre propre verdict, à moins qu’il n'y est une objection dans la salle ?
