Et c’est vrai que l’analogie entre Rare Replay et ce souvenir de jeunesse est frappante, car on ressent à peu près la même sensation en démarrant cette compilation que lorsqu’on va faire un tour dans le grenier de nos parents et qu’on redécouvre nos vieilleries poussiéreuses d’antan, on passera du temps à s’amuser avec certaines et on se demandera comment on a pu en aimer d’autres à l’époque… Oui, car si on suit la chronologie de la ludothèque Rare, avant de se marrer comme des baleines sur Banjo-Kazooie, il a fallu se taper les purges qu’étaient l’injuste Sabre Wulf ou l’incompréhensible Knight Lore.

Le parti pris de proposer la version originale des jeux de la compilation implique forcément que certains titres sont soit injouables avec une manette de Xbox One, soit totalement injustes et punitifs. On passera donc rapidement sur l’époque ZX Spectrum & co. et on arrivera rapidement sur l’ère de la NES avec des mégabombes comme Snake Rattle ‘n’ Roll, R.C. Pro-Am ou Battletoads. Et à partir de cette époque, on redécouvre le plaisir immédiat procuré par ces jeux aux concepts simples et bougrement efficaces et dans la grande majorité l’humour so british insufflé par le studio. Petit à petit, les souvenirs d’enfance, les odeurs de goûters chez les copains reviennent…

Jusqu’à ce qu’on arrive à la N64 et au sacrosaint Banjo-Kazooie. Proposé ici dans sa version rééditée sur Xbox 360, donc livré sans le flou dégueulasse de la console de Nintendo, le jeu et sa suite sont parfaitement jouables. Ce qui me permet de faire un aparté à propos des jeux « Xbox 360 » de Rare Replay. Lorsque le studio le pouvait, il s’est affranchi du pénible travail de portage et a opté pour l’utilisation de la rétrocompatibilité Xbox 360 de la One. Si cette pirouette technique a permis de gagner un temps certain lors du développement de la collection, elle n’est pas sans quelques légers soucis.

Prenons par exemple la version Xbox 360 de Perfect Dark. Critiquée pour le relooking extrême de son système d’éclairages et sa maniabilité, elle arrive sur Rare Replay intouchée, hélas. D’un autre côté, Rare nous a surpris en choisissant la version non censurée N64 de Conker’s Bad Fur Day et pas le Live and Reloaded propret et poilu de 2005. Mais bon on est ici bien taquins envers le studio, car le travail de mémoire autour de leurs 30 ans de bons et loyaux services nous permet tout de même de redécouvrir le mal-aimé Grabbed by the Ghoulies qui est pourtant très chouette et qui vaut le coup d’oeil.

Au-delà de la profusion de jeux offerts, Rare a eu l’intelligente idée de proposer au joueur une foule de microchallenges sur chacun de ses oldies à la manière d’un NES Remix. Même si elle n’est pas originale, l’idée permet toutefois de s’essayer en douceur aux titres les plus repoussants de prime abord et d’absorber les principes de gameplay qui ont fait la renommée des productions Rare sans se prendre la tête. En plus de ces défis, on retrouve des playlists : ensembles de challenges autour d’un thème précis sur différents jeux. Le tout permet de débloquer un max de contenu annexe.

Car on ne pouvait pas terminer ce tour d’horizon de Rare Replay en parlant de l’à-côté, du ticket d’entrée à tamponner façon parc d’attractions en fonction des défis remportés au nombre impressionnant de succès (10000G au total !) et surtout, aux documentaires et making-of passionnants à dévorer : Rare Replay offre donc pléthore de contenu a qui veut bien replonger en enfance le temps d’une partie en picorant les vieux jeux ou en démarrant un marathon de dizaines d’heures sur les licences les plus célèbres du studio londonien.