PlayStation 3

[TEST]Resistance 3

Que le temps passe vite. Considéré comme tête d’affiche lors de la sortie de la Playstaion 3, Resistance : Fall of Man remplissait plutôt bien le cahier des charges de l’époque. Réalisation correct, gameplay efficace et ambiance singulière. Tout était là pour contenter les premiers « investisseur » de l’aventure Playstation 3, mais sans impressionner ou montrer la puissance de la machine. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et les studios se sont fait plaisir. Nous proposant pépites sur pépites. Et si Resistance 2 était plus que correct, il ne faisait pas le poids face à certains ogres installés sur le marché. Reste à savoir si Insomniac Games aura su faire ce qu’il fallait pour faire de Resistance 3 la référence des FPS. Sur Playstation 3 tout du moins.

Chimère un jour, chimère toujours

Avant de commencer à vous déballer ce que je sais sur Resistance 3,  je souhaiterais vous mettre en garde. Si vous n’avez pas encore bouclé le précédent volet, ne lisez pas ce qui suit, vous risqueriez de vous faire spoiler LE CLIFF qui en a fait bondir plus d’un à la toute fin de Resistance 2. Vous êtes avertis ! Resistance 3 se déroule quatre ans après les événements dépeints dans le dernier épisode. Vous y incarnez Joseph Cappeli, l’un des membres emblématiques de la résistance et celui même qui a dû coller une balle en pleine tête de Nathan Hale, défunt héros des deux premiers Resistance. Désolé pour les fans, mais Insomniac n’a pas trouvé de pirouette scénaristique pour faire revenir sur le devant de la scène notre brave soldat. Mais grâce à lui, et malgré son trépas, un remède a pu être conçu à partir de son sang pour empêcher le virus chimérien de transformer les soldats porteurs, en de vils hybrides. C’est déjà ça ! Après son acte, qui lui a valu d’être déshonoré, notre ami Joe a préféré se retirer dans une petite bourgade américaine où il a pu fonder une famille. Mais malheureusement pour lui, sa femme et son petit Jack, les chimères ne chôment pas et il a bien fallu reprendre les armes. Chienne de vie.

Malgré un univers chiadé, le scénario des deux premiers Resistance était tout sauf exceptionnels. Resistance 3 s’inscrit dans cette ligné en nous proposant une trame scénaristique assez molle, pauvre même, mais qui parvient tout de même à nous tenir en haleine jusqu’au dénouement finale. En gros, après la prouesse de Nathan Hale dans le dernier opus, un vortex s’est ouvert en plein ciel de New-York ouvrant ainsi un passage entre deux dimensions. Mais depuis l’apparition de ce « trou de vers », une vague de froid commence à gagner la grosse pomme et risque même de faire tomber notre bonne vielle planète dans un hiver bien trop rigoureux pour la race humaine (On est vraiment des chochottes). On parle même de la venue de Chimères dites « Pures » qui nous condamnerait à une mort certaine. C’est peu ou prou ce qu’a expliqué le Dr Malikov à Joe pour le convaincre de se joindre à lui et de régler au plus vite ce joyeux bordel. Mais la tâche sera rude. Les chimères sont en surnombre, enragées et elles traquent sans relâche les dernières traces de vie humaine. Et pour donner une chance à sa famille d’avoir un avenir un peu plus radieux et différent de celui d’un vulgaire cafard, Joe se lance dans une folle chevauchée en direction de New-York. LE LIEU à la mode du jeu-vidéo ces dernières années.

Opération lifting

Dès les premières secondes de jeu, on se rend compte qu’Insomniac Games a enfin gommé (En très grande partie) l’une des plus grosses tares de la licence : l’aspect purement graphique. Si le premier opus était suffisamment carré pour un lancement de machine, le deuxième commençait déjà à montrer de gros signes de faiblesses face à une concurrence en pleine bourre. Et ce malgré une direction artistique de très bonne facture, à mon gout bien sûr. Ici, on a enfin un jeu qui a de la gueule, mais ne vous attendez pas pour autant à un jeu du calibre de Killzone 3. On n’en est pas encore là. Surtout que selon le niveau où l’on évolue, les graphismes peuvent gagner ou perdre en qualité. D’une façon générale, le jeu propose des graphismes s’approchant du cell-shadding avec des couleurs chaudes, une modélisation précise et soignée des environnements, des textures beaucoup plus fines et détaillées que par le passé et un bestiaire toujours aussi impressionnant et diversifié. En bonus, la profondeur de champ offre de magnifiques panoramas sur fond d’apocalypse.  Surtout que le jeu nous montre du pays. On passe ainsi des souterrains et des tranchés de la résistance à un passage en bateau sur un fleuve flanqué d’habitations abandonnées et tombant en ruine, à une vielle usine désaffectée fourmillant de bestioles visqueuses ou encore à une ville de New-York fantomatique, méconnaissable et recouverte de glace et de neige. Dépaysement assuré. Contrairement aux deux premiers Resistance qui s’apparentaient plus à des jeux « Militaires » classique, ici, on est plongé dans une ambiance oppressante et limite poisseuse. On est dans la merde, on risque la mort à chaque embranchement emprunté, l’humanité est au bord du gouffre et on doit tout faire pour survivre et protéger les seins. On se sent enfin dans la résistance, la vraie, celle qui agit dans l’ombre et qui prend tous les risques. Chose qu’au aurait aimé sentir plus taux dans la saga.

Du côté de la technique, on oscille entre le bon et le moins bon.  Globalement, le jeu offre une bonne stabilité, mais dès lors que ça chauffe et que de nombreux ennemis sont à l’écran, le jeu souffre et a tendance à saccader. Idem pour l’intelligence artificielle des ennemis. D’un côté, elle peut étonner en organisant des attaques massives avec certains ennemis qui n’hésitent pas à vous arriver dans le dos, et de l’autre, elle peut se montrer d’une stupidité absolue. Par exemple, il arrive de voir des chimères ne pas réagir alors qu’on vient tout juste de balancer un pruneau en plein dans la tête d’une autre seulement deux ou trois mètres à côté ! Drôle, affligeant, même combat. Côté sonore, le jeu propose des musiques d’ambiance parfaitement dans le ton, et histoire de bien se baigner dans l’ambiance, on peut souvent entendre dans une ruine ou au détour d’un commerce à l’abandon des messages radio de la résistance ou d’éventuels rescapés. Les différents effets sonores des armes et des explosions sont plus que correctes, mais le doublage français fera grincer des dents les amoureux de la VOST. Les voix ne collent pas spécialement aux personnages et la synchronisation labiale est trop souvent décalée. Par contre, histoire de nous récompenser entre deux sessions de jeu et nous faire oublier les quelques écueils techniques, on peut profiter de magnifiques cinématiques. Cinématiques qui font penser à celles d’un certain Uncharted 2. Juste ça.

Massacre à la masse

Reposant sur le même principe que ces prédécesseurs, le gameplay de Resistance 3 apporte son petit lot de nouveautés et de recalibrages. Tout d’abord, fini de se régénérer à l’abri du feu ennemi. On revient quelques années en arrière et si l’on veut reprendre son souffle et panser ses plaies, il faudra trouver des fioles d’énergies disséminées dans l’environnement ou encore récupérer celle lâchée par l’ennemi. De quoi réfléchir à deux fois avant de se lancer tête baissée sur une patrouille de chimères lourdement armée. Du côté des armes, il est maintenant possible d’en trimbaler 10 sur soi et de les choisir à la volée en restant appuyé sur la touche triangle, ou une simple pression si l’on veut sélectionner la dernière prise en main. De quoi être près en toutes circonstances. Surtout que chacune des armes ont leurs forces et leurs faiblesses selon les ennemis. Le fusil à pompe est une arme de choix face aux macabres qui ont tendance à foncer sur nous, le foreur saura déloger la vermine en transperçant les murs et le sniper est idéal pour se débarrasser des faucheurs un peu trop haut perchés. Mais l’arsenal ne s’arrête pas là, en plus des nombreuses grenades disponibles, Insomniac Games nous a concocté de nouveaux joujoux comme le Crytoir qui permet de geler l’ennemi avant de le souffler en mille morceaux, le mutateur qui permet d’infecter l’ennemi et de le faire exploser sous d’énormes pustules immondes et on pourra aussi jouer avec une bonne vielle grosse masse à l’ancienne. Idéale pour se frayer un chemin ou éclater la tête des macabres au corps à corps. De plus, chacune de ses armes possèdes un tir secondaire (Comme un lance-grenades ou un marqueur) et au fur et à mesure de leur utilisation, elles gagnent en expérience,  évoluent et s’améliorent. Ainsi, le fusil à pompe pourra tirer par la suite des balles incendiaires et le sniper gagnera un viseur encore plus précis. De quoi faire encore plus de dégâts au fil de l’aventure et arriver bien équipé sur Broadway.

Pour le reste, Resistance 3 propose, à peu de choses près, les mêmes sensations de jeu que ses prédécesseurs, sauf qu’ici, le jeu se montre plus dynamique et plus intense. Un peu à la manière d’un Call of Duty. Sans pour autant partir dans le Too-Much. Si les ficelles des scripts sont encore trop visibles, le rythme a été amélioré et les situations plus variées. On peut passer d’un champ de bataille à une ballade en bateau à repousser les assaillants ou à une séance de 100 mètres dans une mine avec un vers géant à nos trousses. Sans oublier des séances de sniper particulièrement bien fichues en pleine ruines New-Yorkaises à tenter de dénicher l’ennemi sans se prendre une balle en pleine poire. Distrayant. Quant au level-design, il se veut plus inspiré. Le jeu garde sa linéarité, mais propose tout de même des zones de jeu suffisamment larges avec de nombreux spots à utiliser. Et certains niveaux proposent mêmes plusieurs embranchements, mais sans aller dans la liberté totale de mouvement. Mais là où la franchise Resistance pêche encore et toujours, c’est qu’elle n’a pas trouvé sa locomotive, son atout majeur qui en fait un titre phare. Même si le héros à gagner en charisme face au soldat froid et discipliné qu’était Nathan Hale, il se veut encore trop timide et trop effacé. Il manque encore ce léger soupçon de je ne sais quoi qui différencie les bons jeux des autres. Ceux qu’on prend en exemple. Ceux qu’on ne met pas en doute. Ceux dont on parlera encore dans 20 ans.

Quand y’en a plus, y’en a encore !

Une fois le solo bouclé, et accessoirement recommencé en coop pour le plaisir, vous pourrez vous abandonner aux joies du mode multijoueurs de Resistance 3. Au programme, on trouve tout ce qui fait le sel d’un bon jeu multi. Choix et personnalisation d’un kit d’armes, possibilité de choisir la skin de ses personnages, création d’un clan, etc. Contrairement à Resistance 2 qui proposait des joutes endiablées à 60 joueurs, Insomniac Games a revu sa copie et ne propose « que » des matchs allant jusqu’à 16 joueurs. On peut y voir une régression, mais les parties gagnent en fluidité et en cohérence. Fini de voir une armée de boulets courir dans tous les sens à tirer au petit bonheur la chance sans une once de stratégie. On y échappe, même si on ne reste pas à l’abri de ce genre de mésaventure. Du côté des modes de jeu, on est dans le classique. On trouve des matchs à mort en solo ou en équipe, un capture de drapeau, un mode « Jeux de guerre » avec différents objectifs à atteindre, un mode « Brèche » où l’on doit détruire des balises  ou en assurer la protection, et le mode « Réaction en chaine » qui consiste à capturer un maximum de points stratégiques sur la carte pour générer une réaction en chaine et tout détruire sur la carte (Destruction aéroporté pour les humains et création d’un vortex pour les chimères).

Hormis la régénération qui se fait automatiquement, le gameplay du mode multijoueurs n’a rien de très différent du mode solo. Du moins, dans les sensations, puisqu’ici il est possible d’utiliser des « Perk » à déclencher en cours de partie. Comme la possibilité de poser des balises de rechargements au sol ou d’utiliser un clone pour détourner l’attention. Une fois maitrisé, l’utilisation des « Perk » a de quoi être redoutable. Mais ça ne s’arrête pas là puisqu’à la manière de ce que l’on peut trouver chez la concurrence, selon le nombre de « frags » fait au cours d’une même partie, on peut également bénéficier de ce genre de bonus, comme l’utilisation d’un bouclier ou d’une bulle de protection. A noter que la vitesse de jeu manque de punch. On a cette désagréable sensation de trainer un boulet, mais rien de rédhibitoire.  Concernant les maps, elles sont variées et reprennent les différents lieux visités dans le jeu (Vaisseau Chimérien, New-York en ruine, Prison etc.) Tout est présent pour favoriser le combat rapproché, l’attaque en escouade ou encore les batailles de positions à l’aide de Snipers et autres explosifs. Il y en a pour tous les gouts. Au fur et à mesure des parties, on gagne en expérience et l’on peut ainsi débloquer de nouvelles skins, de nouvelles armes et de nouvelles aptitudes. En clair, on galère pas mal au début, mais on monte en puissance assez rapidement. Enfin, hormis quelques bugs de collisions et une difficulté à trouver des parties, nous n’avons pas eu de problèmes particuliers. Mais comme toujours, tout est une question de réglages et de temps. Surtout qu’Insomniac Games n’est pas le genre de studio à laisser ses joueurs sur le carreau.

Qu’on se le dise d’entrée de jeu, Resistance 3 est un bien bon FPS qu’il serait dommage de bouder en cette rentrée. Plus beau, mieux ficelé, mieux rythmé et encore plus agréable à jouer, Resistance 3 c’est huit heures de plaisir pad en main. Si les fans de Nathan Hale pourraient être déçut de se mettre dans la peau de Joseph Cappeli, les autres y verront une bouffée d’oxygène pour un nouvel envol. Oppressant et plus sombre, Resistance 3 joue dans un nouveau registre et propose une ambiance aussi soignée que prenante. Si le jeu montre toujours quelques écueils qui ne font pas encore de lui un « Grand », il propose tout de même cette pointe d’originalité que n’a pas spécialement la concurrence. Avec son mode multijoueurs, revu, mais toujours aussi solide, Resistance 3 est une alternative de choix à ne pas négliger. On vous vous le recommande même chaudement.

Jeu exclusif à la Playstation 3, compatible 3D et Playstation move.

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