Partager

Tweeter

Partager

Partager

Email

Commentaires

Testé sur Playstation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur

Un contenu sans percussions

On va vous épargner un suspense inutile, la réponse est non ! Les erreurs sont exactement les mêmes, pire, la mouture 2014 s’est entachée de nouveaux défauts. Voici en détails le contenu du titre qui explique ce plantage total. La première fois que vous lancerez le jeu, vous constaterez que l’interface du menu parait tout à fait correcte. On se retrouve donc face à plusieurs modes de jeu: Jouer une saison avec les équipes officielles en Top 14, AVIVA Premiership Rugby, Challenge Européen (Hcup), Pro D2, Pro 12, ou avec les équipes fictives de l’équivalent du Super 15 (championnat opposant franchises australiennes, sud-africaines et néo-zélandaises). Au niveau du contenu international, on a la possibilité de jouer les tournois des 6 nations et 4 nations… et c’est tout. A noter que les équipes non-officielles disposent toutes de joueurs ayant des noms à consonances anglaise… étrange.  Sachant qu’une saison ne représente que peu d’intérêt, à part celui d’enchaîner les matchs et de décrocher un trophée or en moins de 30 minutes en simulant les matchs jusqu’aux play-off. On se retrouve donc avec un contenu très limité, puisque la seule chose qui change selon le mode: c’est les équipes. D’ailleurs, la notation des équipes et des joueurs parait pour le moins assez approximative.

En effet, « Montpellier meilleure équipe du top 14″, cela parait un peu illusoire en 2014 et c’est loin d’être le seul cas discutable. A croire que les canadiens ne se sont pas assez penchés sur les statistiques des différentes compétitions. La grande déception réside dans le fait que HB studios n’ait pas réussi à intégrer un mode online. Difficile de pardonner un oubli pareil, surtout quand on sait  que son prédécesseur Jonah Lomu challenge avait réussi cela. Notons qu’il est possible de créer sa propre compétition. Même si cela permet de prolonger un peu l’intérêt du titre, ce n’est pas pour ce type de « features » qu’on achète un jeu. On a la sensation que l’on s’est uniquement concentré à mettre en avant les coûteuses licences des différents championnats sans vraiment chercher à les exploiter de manière intelligente.

De la old-gen au prix de la next-gen

Passé cette première impression nous lançons une partie pour voir ce que le jeu a à offrir en terme de gameplay, et là encore c’est une énorme déception Premièrement, les images de gros plans que vous pouvez voir dans le spot tv présent plus bas dans cet article n’existent pas dans la version finale du titre. Ainsi lorsque vous lancez une partie, vous n’aurez pas le droit à une présentation des équipes ou a une animation d’entrée sur le terrain. Il en est de même pour les ralentis, ils sont inexistants. Cela est surement la résultante d’une modélisations des joueurs assez chaotique et la seule solution que le studio a trouvé c’est de laisser la caméra à une distance de 30 mètres afin que le joueur ne se rende pas compte que tous les joueurs se ressemblent. En 2014 sur les nouvelles consoles, ce type de camouflage a du mal à passer, surtout quand on rajoute à tout cela une modélisation de l’unique stade et du public catastrophique (la capture dans ce paragraphes en est la preuve). Disons les choses clairement, HB studios nous fourni ici une copie graphique à peine meilleure que son jeu Rugby world cup sorti 3 ans plus tôt sur la génération précédente !

Un gameplay fantaisiste

Une fois la déception graphique digérée, on se lance concrètement dans la première partie et première constatation: la physique est assez fantaisiste. A la récupération du ballon sur l’engagement, on commence à détaller à toute vitesse en mettant à mal la ligne de défense adverse. Que ce soit un pilier ou un 3/4, presque n’importe quel joueur peut contourner toute la défense et s’engouffrer dans un trou béant. Preuve en est, au bout de quelques parties, j’ai réussi à obtenir le trophée « La relance du bout du monde« , qui consiste à marquer un essai suite à une relance depuis sa zone d’en-but. C’est un des problèmes récurrents dans les jeux de rugby en général, le fait de proposer un panel d’actions possibles (chandelle, coup de pied rasant, cocotte …) mais qui s’avère toutes inefficaces dans 80 % des cas, tandis qu’une seule technique aboutit à 80% des essais. C’est encore plus criant ici car le fait de contourner la défense avec un seul joueur parait complètement surréaliste. Ainsi, en mode normal, on peut mettre jusqu’à 7 essais de cette manière sans trop de difficultés. Par ailleurs, chaque joueur dispose d’une barre d’endurance qui, lorsque vous l’aurez épuisée, fera que le joueur ralentira à peine. Pour le réalisme on repassera.

En ce qui concerne la difficulté du titre, le moins que l’on puisse dire, c’est que les développeurs ne se sont pas foulés avec l’Intelligence Artificielle. Le mode difficile influe seulement sur les statistiques de l’adversaire qui sera plus rapide et plus difficile à déstabiliser sur les mêlées et autres actions de jeu. Le comportement des joueurs est plus que basique ce qui classe d’emblée ce titre comme un jeu arcade, le fun en moins. Pour être complet, sachez que le système de ruck (mêlée ouverte) consiste à trouver un point précis en ajustant le stick droit. A l’aide d’une jauge, vous verrez que vous vous rapprochez de la zone verte vous indiquant que vous pouvez sortir le ballon du regroupement. Ainsi, vous avez le choix de courir ballon en main avec le demi-d’ouverture ou de le passer. Même si la mécanique est censée être aléatoire pour trouver le bon placement, cette dernière s’avère trop prévisible et répétitive. Seule bon point à noter, le fait de pouvoir être sanctionné si vous tarder trop à sortir le ballon.

Pourtant il y avait de l’idée …

Si vous vous poser encore des questions sur le potentiel de ce titre, penchons nous maintenant sur les autres phases de jeu. Pour faire simple, elles ne représentent que peu d’intérêt. Les touches sont assez basiques et d’une lenteurs incroyables au niveau des animations. Vous n’aurez qu’a choisir parmi trois joueurs de la ligne (touche courte, moyenne et longue) et appuyer sur le bouton pour que le joueur se prépare à recevoir le ballon et juste après appuyer sur la touche pour lancer (sinon le joueur d’une lenteur astronomique la ratera).
Le système de mêlée est vide de sens, si bien que même en dominant une mêlée introduite par l’adversaire, c’est ce dernier qui sortira le ballon dans 90% des cas (les 10% restant étant basés sur de l’aléatoire). Les drops sont aussi épouvantables que le reste, puisque la caméra ne change pas de position. Là ou Jonah Lomu Challenge avait eu l’intelligence de placer la caméra derrière le joueur avec un effet de slow motion au moment de la frappe, on se retrouve ici à tenter un drop à l’aveuglette avec une caméra latérale… déplorable. Dernière phase de jeu : les coups de pieds de pénalité. Là aussi on a la sensation que les équipes de développement ne se sont pas trop cassées la tête et preuve en est la vue sur le public digne de PES 1er du nom d’il y a 10 ans. Pour ces coups de pieds de pénalité, il suffit de choisir la direction et de laisser charger la jauge avec le stick droit puis de l’activer au bon moment pour une puissance maximale. Le vent n’a qu’une importance minime et l’effet en orientant le joypad est inutile.

Le plus rageant avec ce titre, c’est qu’on sent que les équipes ont cherché a recréer les gestes techniques et possibilités qui font du rugby un jeu si complet. La chistera, le raffut, la feinte de passe… les gestes techniques sont bien présents. Malheureusement tous cela est noyé dans un gameplay chaotique et très mal équilibré. Pire, on s’affligera du placement des joueurs qui sont bien trop souvent à la rue au moment des regroupements, notamment en faisant de grossiers hors-jeu, le plus souvent non sanctionnés par l’arbitre. Le système de collision fait vraiment old-gen, de même que le système de passe. On a la sensation en jouant que le ballon est aimanté lorsque les joueurs réceptionnent les passes. Cerise sur le gâteau, en quelques heures de jeu, j’ai eu le droit à quelques bugs mémorables, ou un joueur s’est téléporté à plusieurs mètres après un bug de collision. Un des seuls points positifs réside dans les commentaires d’Éric Bayle et Thomas Lombard, qui officient normalement sur Canal+. Forcément vite répétitifs, ils sont néanmoins à la hauteur des attentes qu’on peut avoir pour ce type de jeu.